Chef-lieu : QUIMPER, à 624 k. O. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Bretagne. — Cour d'appel et Académie de Rennes. — 11e Corps d'armée (Nantes) ; 26e Légion de gendarmerie à Brest ; 2 places fortes. — 2e Arr. maritime (Brest) ; 43 ports de mer. — 23e Arrondissement forestier. — Diocèse de l'évêché de Quimper et Léon ; église consist. calviniste à Brest.
ABREGE HISTORIQUE Maîtres des terres les plus reculées de l'Armorique, les Ossismii sont regardés comme les fondateurs de Kemper, de Carhaix, de Léon, de Brest et d'Is, la ville disparue. Ils ne furent qu'imparfaitement soumis au joug des Romains, dont ils devinrent, vers 410, les alliés. Mais à cette époque la péninsule fut divisée en plusieurs petits états indépendants, entre autres le Léonais et la Cornouaille, auxquels la force et l'élection donnèrent des chefs ; ceux-ci prirent tous indistinctement les noms de ducs, comtes ou même rois des Bretons. Ils défendirent avec gloire et courage leur nationalité contre les Romains, les Alains, les Frisons, les Wisigoths, les Franks et les Normands. Parmi ces mactierns (chefs de clan), ceux du Finistère représentèrent surtout l'esprit breton ; c'est de là que sortirent Budich, Guérech, Morvan, Gradlon, Nominoé. Là s'était réfugiée la liberté avec ces vaillants guerriers qui, plutôt que de se courber devant Clotaire comme le comte de Léon (560), se retirèrent dans les montagnes inaccessibles d'Arhès pour y attendre de meilleurs jours. Soumise au régime féodal, la Cornouaille perdit jusqu'au souvenir de son histoire. Dans la seconde moitié du XIe s., l'autorité passa presque tout entière aux évêques, qui depuis furent regardés comme les véritables seigneurs. L'éloignement des ducs favorisa les empiétements. Aidés par la bourgeoisie, qui préférait la justice pastorale à celle d'un suzerain laïque, les évêques de Kemper et de Léon se constituèrent pour ainsi dire en chefs de commune théocratique, dont ils agrandirent, à toute occasion, les privilèges. Ils gouvernaient à peu près souverainement ; eux seuls permettaient de bâtir, levaient l'impôt, jugeaient tous les différends ; pour une atteinte à leurs droits, ils mettaient le pays en interdit. Quant aux villes de la côte, telles que Brest, Morlaix, pacifiquement préoccupées de leurs intérêts commerciaux, elles plaçaient leur neutralité à l'abri de bonnes murailles, et ne prenaient guère parti, à moins qu'elles n'y fussent contraintes, pour les ducs ou pour les sires de Rohan. Le premier de ces ports, qui devait devenir le berceau de la marine française, appartenait aux seigneurs de Léon, qui s'intitulaient princes. Henri III, l'un d'eus, qui avait pris la croix, vendit Brest au duc Jean le Roux pour cent livres de rente. Au début de la querelle de Montfort et de Charles de Blois (1341-1365), la plupart de ces républiques marchandes ou religieuses, qui ne se sou-ciaient pas de sacrifier leurs familles et leurs biens pour une guerre de succession, se rendirent aux deux compétiteurs, ou à leurs lieutenants Northampton et Duguesclin. Cependant Charles de Blois avait les sympathies du pays ; il les devait sans doute à l'appui du clergé, dont il se gardait bien de léser les droits. Jean IV ramena partout l'obéissance avec l'aide des Anglais, qui profitaient largement des troubles pour piller à leur aise les terres de leur allié ; il passa treize ans à reconquérir le Léonais et la Cornouaille (1375). De longues années s'écoulent pour ces pays reculés dans le silence de l'histoire, qui est à bon droit la félicité du peuple. Signalons en passant les débals sans cesse renaissants entre le clergé et le duc, et les tentatives infructueuses des Anglais sur quelques points de la côte. A Morlaix, qu'ils avaient surpris, pas un n'échappa au massacre (1522) ; Brest se rappelle encore le glorieux combat où Portzmoguer, l'amiral de Bretagne, leur détruisit plus de 40 voiles au cap. St. Matthieu (1513). A l'époque de la ligue, le Finistère se relève, l'influence du clergé y était trop grande pour qu'il n'adhérât pas chaudement à l'union catholique. Concarneau tomba un moment aux mains des protestants, mais l'évêque de St-Pol pouvait dire, sans être démenti, « qu'il laissait son diocèse sans aucun hérétique. » Le duc de Mercœur ne se soumit au roi qu'en 1598. Ce fut un temps d'horribles épreuves pour la province ; ruinée par le maréchal d'Aumont, pillée par les argoulets de l'aventurier Guy-Eder de Fon-tenelle, décimée par la peste et la famine, elle eut besoin du long règne de Louis XIV pour fermer toutes ses blessures.
Parmi les hommes de guerre : le connétable Tanneguy du Chatel ; Théophile-Malo de la Tour-d'Auvergne, surnommé le Premier Grenadier de France ; le général Moreau, grand capitaine ; les marins Cornic, de Linois, de Trobriant, le navigateur Kerguélen ; l'amiral Romain-Desfossés. Puis l'ingénieur Petit, inventeur de la belle machine à mâter ; le chirurgien Billard ; Dom Morice, le meilleur historien de la Bretagne ; Chevé, auteur de la méthode Galin-Paris-Chevé, pour populariser la musique ; le général Le Flo ; le Hir, jurisconsulte connu par ses annales de la science et du droit commercial, ou mémorial du commerce et de l'industrie, est né à Saint-Pol-de-Léon ; les littérateurs Roujoux et Souvestre ; le docteur Laennec ; — enfin le député Bernard.
STATISTIQUES TOPOGRAPHIE. — Le dép. du Finistère est maritime, et situé à l'O., entre 47° 42' et48° 46' de lat. N. Bornes : Côtes-du-Nord, Morbihan ; l'Océan et la Manche. Il tire son nom de sa situat. très-avancée, qui semble être la fin de la terre (finis terrœ). — Pays peu élevé, traversé par deux chaînes basses dites « les monts d'Arhès et les mont. Noires », qui encaissent le bassin de l'Aulne ; les points culm. ont environ 300 m. Côtes en gén. hautes et abruptes, formant beaucoup de déchirures, entre autres la baie de Douarnenez et la rade de Brest (485 k. de développem.). Iles nombreuses : les principales sont : Batz, Ouessant, Sein et Glenan. — Bassins des petits fleuves côtiers l'Aulne, l'élorn, l'Odet, l'Ellé navig.), etc. — Climat bruineux, pluies fréquentes, beaux jours très-rares. — Canal de Nantes à Brest. 5 Routes nat. ; 14 départ. ; 84 ch. vicinaux d'intérêt commun. PRODUCTIONS. — Sols dominants : riche terreau, pierreux, sablonneux, gravier. Beaucoup de bruyères. Sol très-fertile. — Pays agricole. Céréales suffis. ; lin, chanvre, pommes de terre, fruits à cidre, tabac, navets, choux, fourrage. élève très-imp. de chevaux estimés et de gros bétail ; abeilles en gr. quantité. Pêche consid. sur les côtes ; celle de la sardine rapporte plus de 13,000,000 fr. — Bois, 31,177 h. ; pas de vignes. — Exploitation minérale ; bonnes ardoises, pierres à aiguiser, terre à potier, beau granit ; houille. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie, peu développée, fabrique toiles estimées, cordes, papiers, huile de lin, poterie, sels de soude et de potasse. — Le commerce exporte des provisions de toute espèce, les chevaux, le bois, la sardine, la cire, le miel, le beurre, les bestiaux et les toiles. — 450 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. 5 Col. 2 Etabl. second. lib. 1 Ecole norm. d'instit. 13 Pens. prim. Ecoles prim. : 235 de garçons, 161 de filles, 56 mixtes. 2 Sém. 4 Bibl. publ. Ecole navale à Brest. 8 écoles d'hydrographie.
VILLES PRINCIPALES QUIMPER, ch.-l., sur le penchant d'une montagne, au confl. de l'Odet et du Steyr, avec un port où remontent les navires de 300 tonn. On remarque la Cathédrale, très-beau monum. d'archit. gothique du xve s. ; le Prieuré de Locmaria, le Manoir de Poulguinan, résidence du roi Gradlon ; l'Hôpital civil, etc. — Sous la Révolution, Montagne-sur-Odet. BREST, sur le bord septentrional d'une superbe rade, et sur la Penfeld, qui le divise en 2 parties : Recouvrance, réuni en 1680, et Brest proprement dit. Cette grande ville est régulièrement percée et bien bâtie, à l'exception de quelques quartiers tristes et malpropres dans le voisinage du port, et s'élève sur un coteau très escarpé, au haut duquel on arrive par des rues montueuses ou même des escaliers. La Rade, une des plus belles et des plus sûres du monde, n'a qu'une étroite passe, le Goulet, défendu par le fort Bertheaume. Quant au Port, il peut contenir plus de 50 vaisseaux de guerre ; les batteries formidables, notamment le Fer-à-Cheval, qui sert d'avant-garde, en protègent toutes les parties. Citons le Château avec ses cinq tours énormes, aussi remarquable par sa force et son imprenable position que par les souvenirs qui s'y rattachent ; c'est aujourd'hui une fort belle place d'armes ; le Magasin général, les Corderies creusées l'une au-dessus de l'autre dans le rocher, les Parcs aux vivres et au lest, l'Arsenal, les Bassins de construction, les Ateliers, la Bibliothèque de la marine (20,000 volumes). le Théâtre, le cours d'Ajot, les quais et le Port-Napoléon. CHÂTEAULIN, avec un petit port. Ruines d'un donjon. — Sous la Révolution, Ville-sur-Aulne. QUIMPERLÉ, s. l'Ellé et l'Isole qui forment un petit port de cabotage. MORLAIX (Mons Relaxus), jolie v. marit., au confl. du Jarlot et du Quefflent. Port très-commerçant. Divisée en 2 parties : le côté de Tréguier et le côté de Léon. St-Matthieu, assez beau monum. goth. ; St-Melaine (XVe s.), l'Hôtel de ville moderne, la Manufacture de tabacs, le Cours Beaumont, le superbe Viaduc du ch. de fer haut de 59 mètres, et surtout les curieuses maisons de la vieille ville.
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Quimper en 1883
Autres gravures sur Quimper au 19ème siècle, sur ce site
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Carte Finistère, gravure illustrée par Abel Malo et Ch. Simon, gravée par Laguillermie et Rainaud
extraite de l'Atlas national illustrés des 86 départements et des possessions de la France - Levasseur - 1847
(collection personnelle).
Carte Finistère, gravure de A.M. Perrot
extraite de Les jeunes voyageurs en France ou lettres sur les départements - Depping - 1835
(collection personnelle)
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