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Quimperlé, vue générale vers 1835,
gravure de Rauch, extraite de Guide pittoresque du voyageur en France - 1838
Collection personnelle
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Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851
QUIMPERLE, Kimperlœum, Quimperlayum, petite ville maritime, Finistère (Bretagne), chef-lieu de sous-préfecture (5e arrondissement) et d’un canton. Société d’agriculture. Collège communal. Cure. Gite d’étape. Bureau de poste. Relais de poste. Population 5,261 habitants. Fabriques de sabots. Tanneries. Papeteries. A 46 km de Quimper, 512 km O.-S.-O. de Paris. Latitude 47° 51' 53", longitude 65° 54' 0" O. L’arrondissement de Quimperlé est composé de 5 cantons : Autrefois diocèse et recette de Quimper, parlement et intendance de Rennes, sénéchaussée, gouvernement particulier, 3 couvents. Plusieurs historiens disent que l’endroit occupé par la ville de Quimperlé l’était jadis par un bois druidique, et l’on cite comme un collège de druides l’église souterraine de l’abbaye de Ste-Croix. On parle aussi d’un ancien monastère fondé par un des rois bretons de Cambric, nommé Guithiern, qui avait quitté sa couronne pour se retirer à Quimperlé, où se voit encore son tombeau. Quimperlé se nomma d’abord Avantôt ; en 1029, Alain Caignard et Orscaud, évêque de Cornouailles, rétablirent le couvent de Ste-Croix de l’ordre de St-Benoît, où fut enterré le comte de Montfort en 1345. En 1342, après la levée du siège d’Hennebon par Charles de Blois, Louis d’Espagne entra dans la rivière de Quimperlé suivi d’une flotte considérable ; il débarqua près de six mille hommes qui furent détruits par Gauthier de Mauny. Quimperlé fut pris en 1373 par Olivier de Clisson. Cette cité, qui tenait pour le duc de Mercœur, fut attaquée par les troupes du roi en 1590 ; on en fit sauter les portes ; la ville et l’abbaye furent pillées. Les murailles furent démolies en 1680, et les matériaux servirent à la construction des quais. Les armes de Quimperlé sont : d’argent semé de mouchetures d'hermines de sable, au coq de gueules membre et crêté d’or, La ville de Quimperlé est entourée de montagnes élevées ; la partie de St-Michel dominée par une église gothique, par le couvent des ursulines et par le couvent des capucins, couverte de maisons, de jardins et de vergers, offre l’aspect le plus riant. Au pied de la montagne, les deux rivières de l’Isole et de l’Ellé se réunissent et forment un joli port où remontent des bâtiments de cinquante tonneaux, qui pénètrent dans l’intérieur de la ville et déchargent leurs marchandises sur un quai large, très commode, bordé de magasins et de jolies maisons. Patrie de l’historien dom Morice.
Texte et gravure Quimperlé, chef-lieu d’arrondissement clans le département du Finistère, est situé au confluent de deux petites rivières, l’Isole et l’Ellé. Notre dessin représente l’église de Notre-Dame, ancienne collégiale fondée par les souverains du pays ; les connaisseurs en admirent la chapelle, bâtie sur les ruines d’une église plus ancienne. Depuis 1765, on en a fait l’église paroissiale de Saint-Michel ; à côté, sont situés les couvents des Capucins et des Ursulines.
L’idiome bas-breton usité à Quimperlé et dans les environs, diffère peu de celui du reste de la Cornouaille ; il embrasse un rayon de 30 à 40 kilomètres, sans qu’on puisse y saisir la moindre différence. Ainsi Quimperlé, Scaër, Rosporden, Pont-Aven, ont le même idiome, du moins à une nuance imperceptible près.
Depuis que la Bretagne est à la mode, les bords de l'Erdre et de la Sèvre et la petite ville de Clisson, près Nantes, reçoivent de nombreux visiteurs, désireux d’admirer les sites délicieux du pays. Cependant, nous préférons et les bords de la Rance et les environs de Quimperlé. « Avant la Révolution, dit Cambry dans son ouvrage sur le Finistère, la ville de Quimperlé était une des plus tranquilles, des plus heureuses de la France. Après une vie bruyante, agitée; après de longs voyages en Chine, au Bengale, aux Manilles ; quand les nerfs étaient desséchés par les chaleurs de l’Indostan, de l’Amérique ou de l’Afrique ; que de navigateurs se retiraient à Quimperlé ! Le sang s’y purifiait au milieu des bois, des forêts, des bosquets qui l’entourent ; les chagrins étaient dissipés par une société douce, aimable; un médiocre revenu y faisait vivre dans l’aisance. La chasse, la pêche, la chère la plus délicate et le repos le plus parfait, faisaient passer des jours heureux à l’homme assez sage pour préférer à l’éclat, au mouvement des grandes villes, le calme d’une vie paisible, l’air pur des bois et des rivières, et les plaisirs de la nature. On s’y réfugiait enfin comme en Touraine. C’était un port paisible et sûr à la suite des tempêtes et des naufrages de la jeunesse.» Aujourd’hui, comme à l’époque à laquelle écrivait Cambry, Quimperlé est l’une des villes les plus intéressantes de la Bretagne. Ses environs, si délicieux déjà, s’embellissent encore des progrès de l’agriculture. De belles fabriques, dans lesquelles on s’occupe de tannerie, d’engrais, de mouture de blé, de scierie, de papeterie, donnent au paysage de l’animation ; et de vieux monuments, qui se rattachent à l’histoire locale, racontent quelques-uns de ses faits les plus importants. C’est sur les bords de l’Ellé que s’arrêtèrent les Francs, lorsqu’ils envahirent la Bretagne, sous prétexte de la soumettre à l’unité catholique, mais en réalité pour la conquérir. Charlemagne campait encore près de cette rivière, quand il y fut salué dans son camp par l’abbé de Landevenec. L’abbaye de Sainte-Croix fut fondée en 1029, par Alain Caignard, sur l’emplacement de l’ermitage de Saint-Guithiern, l’un de ces pieux personnages qui défrichèrent et civilisèrent le pays, dans le VIe, le VIIe et le VIIIe siècle. Sa chapelle, longtemps respectée, existait encore au XVIIIe siècle. Depuis que les moines du couvent de Sainte-Croix ont quitté Quimperlé, leur église remplace, comme paroisse, celle de Saint-Colomban qui a été détruite. L’église des Jacobins, ou Dominicains, se recommande par un portail sur lequel on voit encore quelques jolis détails. Leur abbaye avait été fondée, en 1255, par Blanche de Champagne, et possédait les restes du comte de Montfort.
extraits de l'ouvrage "La Bretagne de Jérôme Jean Potel - édition 1844 - Collection personnelle De quelque côté que vous entriez à Quimperlé, vous voyez se dérouler devant vous un paysage charmant. La haute ville surtout présente un tableau des plus variés. Les maisons, groupées en étages les unes sur les autres, à une hauteur de cent mètres au moins, sont surmontées de jardins et de terrasses qui forment un horizon à souhait pour le plaisir des yeux. Quimperlé est dans un fond entouré de montagnes élevées. La partie de Saint-Michel, dominée par une église gothique, par le couvent des Ursulines, par celui des Capucins, couverte de maisons, de jardins, de vergers, est de l’aspect le plus riant et le plus riche ; c’est un mélange heureux d’architecture, d’arbres, de cerisiers, et de pommiers fleuris, de peupliers balancés par les vents et de clochers se détachant sous la voûte azurée du ciel. Au pied de cette montagne coulent les deux rivières qui se mêlent ; au bout du quai, on a planté deux allées d’arbres qui
conduisent au bois de l'abbaye. Les rochers placés sur la droite sont massifs et bien colorés. Le jardin en terrasse des Jacobins, aujourd’hui Dames de la Retraite, les eaux, les collines de Penerven, quelques prairies, un promontoire orné d’arbres et de verdure et quelques bâtiments à l’ancre embellissent ce paysage. On ferait cent tableaux de sites de toute nature qui environnent Quimperlé. Est-il rien de sauvage comme les monts dépouillés de Gorets ? Vous êtes à cent lieues de l’habitation des hommes ; quelques oiseaux planant au haut des airs, la génisse immobile au sommet d’un rocher suspendu, sont les seuls objets qui vous rappellent à des idées d’existence et de vie. Tout paraît mort autour de vous. On aime à s’égarer dans les grands bois de l’abbaye, à parcourir le long sentier coupé d’accidents, qui conduit à Saint-Maurice, en suivant le contour du Laïta (nom que prennent l’EIlé et l’isole, après leur réunion.) On aime à s’enfoncer dans les retraites de Rosgrand, et se cacher dans le joli bois du rossignol, à Keransquer : tels sont les agréments d’un pays qu’on peut appeler, à juste titre, l'Italie de la Bretagne.
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