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La rue des Nobles vers 1840 à Morlaix, gravure de Jérôme Jean Potel
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Texte et gravure La vieille cité de Morlaix n’a presque rien de la physionomie de nos villes modernes. Ses rues tortueuses et sans alignement, ses maisons de bois à pignon ou à tourelle angulaire, n’ont point la classique régularité de l’art grec et romain. Les constructions civiles de ce genre, que l’on rencontre encore parfois respectées par le vandalisme dans d’autres localités, remontent le plus souvent au XVIe et même au XVe siècle, la Renaissance ayant rétabli, depuis, les proportions de l’antique : mais, a Morlaix, les XVIIe et XVIIIe en ont vu construire encore un grand nombre, avec portes ogivales et gable donnant sur la rue. On reconnaît bien là, dans cette persistance à employer le gothique longtemps après sa décadence, la ténacité de l’esprit breton que ne séduit point l’attrait de la nouveauté. Voilà ce qui nous semble expliquer comment l’architecture, à Morlaix, paraît si arriérée avec notre civilisation. Deux rues de cette ville se font surtout remarquer par l’élégance et le curieux travail de leur détail : ce sont les rues des Pavés et des Nobles. Les maisons y sont construites d’après le procédé ordinaire du Moyen-âge : des piliers de bois, réunis entre eux par des barres perpendiculaires, forment comme une espèce de cage, dont la charpente est consolidée par d’autres barres disposées en croix. Un ciment gras et solide remplit les intervalles et augmente
le pittoresque de ces édifices ; on dirait une espèce de mosaïque, dont le fond blanc est fortement rehaussé par la couleur sombre des poutres qui se croisent et se mêlent d’une façon bizarre. La rue des Nobles appartenait sans doute, ainsi que l’indique son nom, aux familles les plus riches et les plus illustres de Morlaix, et c’est ce que semble d’ailleurs confirmer le genre de sa construction ; on n’y voit point, comme dans la rue des Pavés, de ces ignobles statues, bonnes pour amuser la plèbe ignorante, mais que dédaignait l’orgueil des grands seigneurs. Ici, tout est plus grave et plein de dignité : d’élégantes cariatides aux longs corsages, aux vêtements drapés avec grâce, garnissent les frontons ; l’ancien et le nouveau Testament en ont fourni les sujets, et l’on y reconnaît entre autres une Vierge et un Saint-Jean-Baptiste. Morlaix avait autrefois, pour prendre place dans l’histoire des monuments de Bretagne, un autre titre que ses curieuses maisons ; c’était sa belle église connue sous le vocable de Notre-Dame-du-Mur : la flèche surtout était d’un mérite achevé, puisqu’on ne craint pas de dire qu’elle égalait en noblesse et en élégance le gracieux Kreisker de Saint-Pol-de-Léon. G. O.
Pour voir les détails des scènes de cette rue vers 1840 à Morlaix,
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