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Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau QUIMPER, ou Quimper-Corentin, Cornu Galliœ Curiosolites, Vagoritum novum, ville maritime, chef-lieu du département du Finistère (Bretagne), du 4e arrondissement et d’un canton. Tribunal de 1ère instance et de commerce Chambre consultative des manufactures. Évêché. Séminaire diocésain. École secondaire ecclésiastique. Cure. Collège communal. Gîte d’étape. Bureau de poste. Relais de poste. Autrefois évêché, parlement et intendance de Rennes, présidial, sénéchaussée, recette, amirauté, gouvernement particulier, brigade de maréchaussée, collège, 2 couvents. Industrie. Fabriques de faïence et de poterie de terre. Belles pépinières. Tanneries. Brasseries. Construction de navires. Pêche de la sardine. — Commerce de grains, vins, eau-de-vie, cire, miel, beurre, suif, poissons secs et salés, fer, laines, chanvre, lin, toiles, chevaux et bestiaux. — Entrepôt des fabriques environnantes. — Foires le 16 avril, dite des Chevaux gras ; on porte de 12 à 1,500 francs le taux du prix de vente des chevaux de choix et à 350 francs le prix moyen par cheval, ce qui établirait pour ce seul article un mouvement de 420 à 425,000 francs, les 2 mai, 3e samedis de janvier, février, mars, juin, juillet, août, septembre., octobre., 2e mercredis de novembre et décembre. À 86 km Sud-Est de Brest, 558 km Ouest de Paris. L’arrondissement de Quimper est composé de 9 cantons : Briec, Concarneau, Douarnenez, Fouesnant, Plougastel, Pont-Croix, Pont-1’Abbé, Quimper et Rosporden.
Quimper est une ville ancienne qui reçut, dans le Ve siècle, le nom de Quimper-Corentin, en l’honneur de son premier évêque. Elle était primitivement la capitale du royaume de Cornouailles-Armorique, dont le premier souverain connu fut le fameux roi Grallon. Jusqu’au XIIIe siècle, Quimper n’eut point de clôture ; ses premières fortifications furent faites en 1209, mais elles furent démolies peu de temps après, sur les représentations de l’évêque. Pierre de Dreux, l’un des plus grands capitaines de son siècle, la fit entourer d’une muraille terrassée, revêtue en pierre de taille, et flanquée de grosses tours bordées dans tout leur contour, ainsi que les remparts, d’un parapet saillant avec des mâchicoulis ; une grande partie de ces fortifications existent encore. Cette ville fut assiégée et prise plusieurs fois ; en 1344, Charles de Blois l’emporta d’assaut après un combat de six heures, et fit un horrible massacre des habitants ; le comte de Montfort tenta, sans succès, de la reprendre l’année suivante. Pendant les guerres de la Ligue, elle prit parti contre Henri IV, fut assiégée par le maréchal d’Aumont, et ne se rendit qu’après une vigoureuse résistance. — Pendant la révolution, Quimper a porté le nom de Montagne-sur-Odet. Les armes de Quimper sont : de gueules au cerf passant d’or, au chef d’azur semé de fleurs de lis d’or.
Quimper est une ville généralement mal bâtie, mais fort agréablement située sur le penchant d’une montagne, au confluent de l’Odet et de l’Eir, avec un port où remontent des navires de trois cents tonneaux. La partie la plus ancienne, ou la cité, est bâtie en amphithéâtre et entourée de murs flanqués de tours ; la partie moderne offre plusieurs belles constructions particulières. A peu de distance de la préfecture, s’élève sur la gauche une masse de rochers de 200 m de hauteur, couverte de bois et de bruyères, dont le sommet a été converti en une charmante promenade plantée de belles allées de hêtres. De cette plate-forme on domine toute la ville, et l’on jouit d’une vue fort belle sur une grande étendue de pays. La cathédrale de Quimper, classée au nombre des monuments historiques, est un très beau monument d’architecture gothique du XVe siècle. Elle fut bâtie alors sur les ruines d’une bien plus ancienne, par les soins de l’évêque Bertrand de Rosmadec, qui en posa la première pierre le 26 juillet 1424. C’est la plus vaste des quatre cathédrales de la basse Bretagne (Tréguier, Vannes, St-Pol-de-Léon et Quimper), et ses détails d’ornements sont admirables. Le grand portail de la façade est pratiqué entre deux hautes tours, et consiste eu trois arcades ogives, décorées autrefois de nombreuses statues. Un portail latéral donne sur la rue Ste-Catherine, et est remarquable par ses belles proportions et par la délicatesse des ornements dont il est décoré : on y voit beaucoup d’écussons d’anciennes familles bretonnes. L’intérieur de l’édifice renfermait autrefois plusieurs anciens tombeaux qui ont été détruits ; derrière le chœur, on voit deux obélisques érigés sur les sépultures de deux évêques, MM. Coëtlogon et de Plœuc. L’église St-Matthieu est un édifice de la fin du XVe siècle, d’une architecture lourde et sans grâce ; l’intérieur n’offre rien de remarquable. A l’extrémité d’une belle et longue promenade, qui borde la rive gauche de l’Odet, est le prieuré de Locmaria, dont l’église offre des constructions de différentes époques. Les plus anciennes (le rond-point et une partie des bas côtés ) sont d’architecture gothique-lombarde, qui a précédé le gothique à ogives : on présume que ces parties datent de l’an 900 à 1000.
Un peu plus loin que l’église de Locmaria, on voit sur une hauteur le manoir de Poulquinan, qui passe pour avoir été la résidence favorite du roi Grallon. Dans son état actuel, ce manoir ne présente qu’un édifice du XVIe siècle. On voit toutefois, en dedans de la principale porte d’entrée, dans la cour, du côté gauche, quelques massifs de vieux murs beaucoup plus anciens. On remarque encore à Quimper l’hôpital militaire, bâti dans une situation avantageuse, sur un tertre d’où l’on jouit d’une fort belle vue ; le collège, vaste bâtiment qui appartint aux jésuites jusqu’au moment de leur expulsion ; la salle de spectacle, les bains publics, les promenades, etc., etc. Quimper donne son nom à un petit bassin houiller divisé en deux concessions ayant ensemble une surface de 567 hectares.
Biographie : Patrie de
Bibliographie.
Texte extrait de l'ouvrage "La Bretagne de Jérôme Jean Potel - édition 1844 - collection personnelle Quimper est une ville fort ancienne, qui reçut, dans le Ve siècle, le nom de Quimper-Cotentin, en l’honneur de son premier évêque. Elle était primitivement la capitale du royaume de Cornouailles-Armorique, dont le premier souverain connu fut le roi Grallon. Cette ville fut assiégée et prise plusieurs fois. En 1344, Charles-de-Blois l’emporta d’assaut, après un combat de six heures, et fit massacrer les habitants ; le comte de Montfort tenta de la reprendre l’année suivante. Pendant les guerres de la Ligue, elle prit parti pour Henri IV, fut assiégée par le maréchal d’Aumont, et ne se rendit qu’après une vigoureuse résistance. Quimper est une ville assez généralement mal bâtie, mais fort agréablement située sur le penchant d’une montagne au confluent de Lodet et du Stéyr. Son port est d’accès difficile, et les navires de 300 tonneaux n’y peuvent remonter qu’à la haute marée. La partie la plus ancienne de la ville est bâtie en amphithéâtre et entourée de murs ; la partie moderne offre quelques belles constructions particulières. A l’extrémité de la belle avenue de Loc-Maria est le Prieuré de ce nom, dont l’Eglise offre des constructions de différentes époques. Un peu plus loin, apparaît sur un tertre élevé le vieux manoir de Poulquinam, autrefois résidence favorite du roi Grallon. En suivant toujours le cours de la rivière, l’on rencontre à 2 kilomètres de la ville le joli château de Laniron, ancienne maison de campagne d’un évêque de Quimper, et ancien rendez-vous des élèves du collège. On trouve aussi aux environs de Quimper, dans un rayon de 12 kilomètres, plusieurs belles campagnes, dont la plus remarquable est le Pérennon, sur le bord de la mer, appartenant à M. Dumarhallac’h, ancien député sous la Restauration. M. de Camé, son gendre, membre de la chambre actuelle des députés, homme connu par ses recherches scientifiques, a découvert, il y a peu d’années, dans un des taillis de cette campagne et près de la mer, une construction romaine, consistant en un escalier de marbre parfaitement conservé et en quelques vestiges de loges. Cependant, le département du Finistère n’offre aucun monument remarquable que l’on puisse attribuer aux Romains. Les vestiges des voies antiques que l’on trouve aux environs de Carhaix peuvent être l’ouvrage des anciens Bretons aussi bien que celui des conquérants de l’Armorique. Mais l’on y trouve fréquemment les ruines d’anciens châteaux forts, celles de monastères, d’églises et d’autres édifices religieux, restes précieux du Moyen-âge. Les monuments celtiques sont aussi assez nombreux : ce département renferme le plus remarquable de ces débris antiques, après celui de Carnac. Ce monument, qui n’a pas de nom particulier, est situé dans la presqu’île de Camaret, près Crozon, et composé de masses informes de rochers d’une seule pièce, de 3 à 5 mètres de base sur autant de hauteur. Chacune de ces masses, de formes inégales et irrégulières, peut être évaluée à 500 mètres cubes, et son poids est d’environ 2000 kilog. : elles sont au nombre de 60, et forment une rangée d’environ 600 mètres de longueur. Sur celte ligne principale tombent perpendiculairement deux autres lignes parallèles composées chacune de douze masses rupétiennes, semblables à celles qui forment la grande file. Ce monument singulier a, malgré les blocs frustes et informes qui le composent, plus de régularité que celui de Carnac ; on ignore quelle a pu en être la destination. Le département du Finistère a produit un grand nombre d’hommes distingués dans tous les genres.
Texte extrait de l'ouvrage "La Bretagne de Jérôme Jean Potel - édition 1844 La Cathédrale de Quimper est un beau monument du XVe siècle. Elle fut fondée dans les premiers jours du Christianisme en Bretagne. Elle a été si souvent reconstruite, agrandie, que les traces de son ancienneté ne s’aperçoivent que dans quelques chapelles, et dans les distributions les plus éloignées de l’entrée principale. L’église qui existe aujourd’hui est bâtie sur les ruines de l’ancienne, par les soins de l’évêque Bertrand de Rosmadec, qui en posa la première pierre le 26 juillet 1424. C’est à la fois la plus vaste et la plus belle des quatre Cathédrales de la Basse-Bretagne (Tréguier, Vannes, Saint-Pol-de-Léon et Quimper). L’intérieur de l’édifice renfermait autrefois plusieurs tombeaux qui ont été détruits; derrière le choeur on voit des obélisques érigés sur les sépultures de deux évêques, MM. Coëtlogon et de Plœuc. L’auteur des notes d’un voyage dans l’Ouest cite le portail méridional dont les voussures sont remplies de figurines bien sculptées, qui se distinguent par le gracieux ajustement des draperies. Le portail occidental, dit-il, flanqué de deux tours assez élevées, a perdu les statues qui le décoraient, et ses voussures vides montrent les traces de cruelles mutilations. La balustrade qui borde la plate-forme de ces tours, est supportée par une longue arcature à jour, extrêmement découpée ; à peine en est-elle séparée par une corniche peu saillante, si bien qu’elle semble n’être que le couronnement de l’arcature, qu’on prendrait elle-même pour une balustrade énorme, hors de toute proportion avec la hauteur de la tour. Au-dessus des plates-formes devaient s'élever des flèches en pierre, mais l’argent manquant pour les exécuter, on les a remplacées par un toit en bois recouvert d’ardoises, s’évasant à sa base comme le pavillon d’une trompette: l’effet en est on ne peut plus désagréable.
On voit encore dans celle ville une autre Eglise dédiée à Saint-Mathieu ; sa construction remonte également au XVe siècle. C’est un édifice d’une architecture lourde et sans grâce, qui n’a rien de remarquable. L’Eglise du Guéodet passe pour le plus ancien temple de Quimper. Quatre piliers la séparent en deux parties: l’une d’elles ne date que d’une époque rapprochée, et n’a pas trois cents ans d’existence ; l’autre est de la plus haute antiquité, ainsi que l’atteste une charte en parchemin, déposée à la Bibliothèque de la ville.
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