Article de "La France illustrée." de Malte-Brun, édition 1883
Nantes (lat. 47°13' 8"; long. 3° 53'18"0. ). — Nantes ( Condivicnum Namnetum ), ancienne, grande, riche et belle ville maritime, chef-lieu du département de la Loire-Inférieure, à 107 kilomètres au sud de Rennes, et à 391 sud-ouest de Paris. Population, 122,247 habitants.
Nous ne reparlerons pas de l'origine de Nantes. Qu'il suffise de dire que cette ville, dont l'importance commerciale tenait absolument à la navigation de la Loire, se trouva bien du régime de la conquête romaine, qui, unissant ensemble tant de pays, faisait disparaître tant de barrières. Elle devint l'entrepôt des métaux de l'Armorique et de la Grande-Bretagne, qui de là s'en allaient à Lyon, à Marseille, à Rome, pour s'y échanger contre les denrées et les produits industriels du Midi et de l'Orient. Longtemps subsista, près de la porte Saint-Pierre, un monument qui attestait cette prospérité; c'était une salle voûtée longue de 50 pieds, large de 25, qui paraît avoir été une bourse ou un tribunal de commerce, d'après une inscription découverte en ce lieu et où l'on voit que cet édifice était consacré au dieu Janus ou Volianus.
Il fallut dire un long adieu à cette richesse, à ce mouvement commercial, quand vint l'invasion barbare. Clovis, vainqueur des Wisigoths, domina toute la Loire. Un des chefs qui l'accompagnaient parut, avec une bande de Frisons, sous les murs de Nantes. La ville était perdue. Le barbare, qui depuis deux mois la bloquait, s'en croyait déjà maître, quand une nuit, à minuit, tourmenté par une insomnie que lui envoyait sans doute le Très-Haut pour l'avertir, il vit de son camp se dessiner, s'allonger dans le lointain une procession de personnages vêtus de blanc, qui sortaient lentement, un cierge en main, de l'église des martyrs Donatien et Rogatien. L'épouvante le saisit; il s'écria que« Christ était le vrai fils de Dieu » et s'enfuit avec ses barbares.
Nantes fut rattachée à la Bretagne et devint le chef-lieu d'un comté séparé. Mais bientôt Clotaire Ier la fit tomber sous le joug des Francs et s'y fit représenter par l'évêque Félix, que Grégoire de Tours a chargé d'anathèmes et que les Nantais révèrent. Félix commença la série de ces évêques de Nantes que nous verrons plus tard y exercer une souveraineté temporelle. Il fut un grand bienfaiteur du pays. L'Erdre se répandait en marais, il l'endigua. Nantes était à quelque distance de la Loire, au confluent de l'Erdre et du Seil; il amena la Loire à ce même confluent, de telle sorte que la ville fut baignée par trois cours d'eau, dont un grand fleuve. « C'est votre génie, Félix, écrivait le poète Fortunat, qui, leur donnant un meilleur cours, force les fleuves à couler dans un nouveau lit.... 0 Félix! que vous devez être habile à diriger la mobilité des hommes, vous qui avez su soumettre à vos lois des torrents rapides. » Félix s'illustra surtout par l'inauguration de la cathédrale (560), commencée par son prédécesseur, Evhemère, à la place même où s'élève la cathédrale actuelle. « Le vaisseau estoit si superbe en sa structure, dit le P. Albert, et si riche en ornemens et parures, qu'il ne s'en trouvoit point de pareil en toute la France. Toutes les parois en dedans estoient revestues d'images et de peintures très riches faites à la mosaïque; la voûte, tout azurée, semée de grosses estoiles d'or, représentoit le firmament; tout le bastiment estoit couvert de fin estain de cornouaille insulaire, si clair, qu'aux rayons du soleil ou de la lune il ressembloit à l'argent. Sur la croisée s'eslevoit une tour pyramidale, pareille à deux autres qui estoient de part et d'autre du portail;... les arcades et voustes estoient enrichies à la romaine de belles figures pétries de stuc et de piastre... » On peut juger, par cette description, et du style de l'architecture de ce temps et de la richesse du clergé nantais, qui était grande. Une des abbayes les plus riches de la contrée était celle de Vertou, près de Nantes, fondée par saint Martin. Or, un jour, Martin, voyageant avec un compagnon, s'éloigna, laissant à celui-ci la garde de l'âne qui portait leur bagage. Le malheureux s'endormit, et, pendant son sommeil, un ours vint manger l'âne. Le désespoir du dormeur fut grand au retour de Martin. Mais celui-ci, souriant de ses craintes, appela Tours, lui mit sur le dos le bagage et le lui fit porter jusqu'au couvent, qui s'empressa de reconnaître pour saint un homme à qui Dieu déléguait si manifestement sa puissance sur les bêtes féroces. Ce saint fut très fêté dans la suite par les habitants du pays. Mais Dagobert trouva que le clergé nantais était déjà trop riche et lui retira près des trois quarts de ce qu'il possédait. On voit que les rois francs faisaient leur volonté dans le comté de Nantes. Ils ne cessaient pas d'y envoyer des gouverneurs, que les habitants du pays acceptaient, bien moins hostiles aux Francs qu'à leurs voisins les Bas-Bretons, avec lesquels ils étaient sans cesse en guerre. Nantes et Rennes étaient les deux marches où les Francs rencontraient les Bas-Bretons. Un certain Warroch, comte de Vannes, tombait périodiquement sur les bords de la Loire au temps des moissons et de la vendange et venait couper à coups de sabre et de hache le blé et les raisins que les malheureux Nantais avaient fait fructifier. Genre de calamité bien fréquent au moyen âge !
Ce n'était, au reste, que le prélude des ravages plus terribles des Northmans. Un prétendant au comté de Nantes, nommé Lambert, évincé par Charles le Chauve, appela ces pirates qui marquent une époque de deuil dans l'histoire de presque toutes nos provinces. Trois fois ils le ravagèrent au temps de Noménoë. Ils égorgèrent au pied des autels l'évêque Gohard et son clergé, scène qu'un de nos peintres a représentée à l'Exposition de 1852. Au moins Noménoë et Erispoë, rois de Bretagne, les combattirent; mais Salomon, qui leur succéda, laissa les barbares saccager Nantes de fond en comble, si bien que tous les habitants s'enfuirent. Les Nantais savent-ils que leur ville riche et populeuse ne fut pendant trente ans qu'un désert, et que, lorsque le jeune comte Alain Barbe-Torte, qui défit les Northmans, voulut aller en rendre grâces à Dieu dans cette belle basilique dont on vient de lire la description, il lui fallut, de son sabre, se frayer un chemin à travers les ronces qui avaient pousse sur les ruines ? Ce n'est point sans miracle que le vaillant guerrier triompha. Dans la prée d'Aniane (aujourd'hui quartier de Sainte-Catherine), il avait rencontré les barbares païens. La soif dévorait ses soldats. Il invoqua la Vierge; une fontaine jaillit, qui fut appelée la Fontaine de Notre-Dame.
Relevée de ses ruines, Nantes retrouva son existence troublée par les attaques de ses voisins. Tombée au pouvoir du duc de Bretagne, Conan le Tors, délivrée par Foulques d'Anjou qui battit le duc à Conquereul (992), annexée enfin au trône ducal de Bretagne en 1084, plus tard révoltée contre les ducs, recevant Geoffroy d'Anjou, frère du roi d'Angleterre, Henri II, prise ensuite par ce roi lui-même, et enfin tombant sous le protectorat de Philippe-Auguste après l'assassinat d'Arthur, telles furent les vicissitudes par lesquelles passèrent la ville et le comté de Nantes au XIe et au XIIe siècle. Dans ce même XIIe siècle, elle fut victime d'une calamité bien plus terrible. Un incendie la consuma en 1118, si complètement, qu'il ne resta debout qu'un ou deux édifices. Pour la seconde fois, il fallut la rebâtir en entier. De là vient qu'aujourd'hui, à dix pieds au-dessous du pavé de la nouvelle ville, on retrouve celui de l'ancienne. Nantes eut du moins la consolation de recevoir saint Bernard, qui l'honora d'un miracle: depuis six ans un démon lascif tourmentait une femme de qualité avec tant d'obstination qu'il se glissait jusque dans le lit de la malheureuse, même lorsqu'elle y était avec son époux. Saint Bernard le chassa et lui imposa la loi de s'abstenir à l'avenir de cette femme et de toute autre.
Alain Barbe-Torte avait divisé Nantes en trois parts; il en avait pris une, donné la seconde aux seigneurs ses compagnons et la troisième à l'évêque. Ce partage fut une source de discordes. L'évêque se montra toujours fort jaloux de ses droits; quand ses hommes prêtaient serment au duc, c'était sous cette réserve: « sauf la fidélité que nous devons à l'évêque. » Le tiers des revenus de la ville lui appartenait. Il percevait rigoureusement les droits de tierçage et de past nuptial. En temps de guerre, son armée, sous la bannière épiscopale, marchait distincte de l'armée ducale. Il prétendait de plus à une juridiction tout à fait indépendante de celle du duc; et on le voit même, dans un acte du XIII° siècle, affirmer que son église est un fief plus noble que comté ou baronnie et ne relève ni de duc ni de prince, mais du pape seul. Enfin, lorsqu'il entrait dans la ville de Nantes, les quatre plus puissants seigneurs du comté, barons de Châteaubriant, d'Ancenis, de Retz (ou Rais) et de Pontchâteau le portaient sur leurs épaules depuis le parvis de la cathédrale jusqu'au maître-autel. De ces prélats orgueilleux le plus obstiné dans ses prétentions fut Etienne de La Bruère, qui voulut empêcher le duc Pierre de Dreux d'étendre les remparts de Nantes à la portion qui lui appartenait, en appela au pape et quitta son évêché. L'affaire au reste s'arrangea plus tard, et les évêques furent plus modérés, sans renoncer toutefois à leurs arrogants privilèges. On vit un duc de Bretagne lui-même, Jean IV, comme baron de Retz et de Châteaubriant, placer sa noble épaule sous la chaise épiscopale.
Par des concessions mutuelles, un rapprochement s'était opéré entre les Nantais et les Bretons bretonnants. En effet, si Nantes ne marqua pas d'une manière prononcée dans les guerres de parti dont la Bretagne fut le théâtre au XIVe siècle, elle se déclara pourtant avec énergie contre le roi Charles V, et, obligée d'ouvrir ses portes à Du Guesclin, elle saisit la première occasion de revenir au duc. Jean V y établit ensuite sa résidence, et tous ses successeurs firent de même, jusqu'à l'époque de la réunion du duché au royaume.
Ainsi, à la fin du moyen âge, Nantes devint non seulement une ville toute bretonne, mais même la capitale du pays. Elle profita à tous égards de son nouveau titre. D'abord, Jean V lui accorda une communauté avec des -droits et franchises fort étendus, tandis qu'auparavant les bourgeois n'avaient jamais pris qu'une part accidentelle et passagère aux affaires de la cité. Ensuite, Jean la dota d'une cathédrale nouvelle. L'ancienne, échappée à l'incendie de 1118; tombait en ruine. La nouvelle fut bâtie dans le style gothique flamboyant, qui était celui de l'époque. Elle est remarquable par sa belle façade, son portail à trois entrées, ornées de figurines en pierre d'un dessin fort pur, et par sa nef élevée, que soutiennent seulement dix piliers. Elle fut dédiée à Saint Pierre, dont on y plaça le portrait avec cette inscription:
L'an mil quatre cent trente-quatre,
A my-avril sans moult rabattre:
Au portail de cette église
Fut la première pierre assise.
Les évêques de Nantes avaient plié devant le duc de Bretagne. Mais comment se résoudre à laisser éclipser leur ancienne puissance par la présence de ce grand souverain féodal? Dès que l'occasion fut favorable, ils reprirent leur ancien esprit d'indépendance. Or, à ce moment, les grands seigneurs féodaux étaient énergiquement attaqués par un bien habile et bien puissant adversaire, Louis XI. Tout occupé qu'il était à détruire la puissance bourguignonne, Louis XI n'en songeait pas moins à cet autre grand fief, la Bretagne, qu'il eût bien trouvé moyen, s'il eût vécu davantage, de détruire à son tour. Il s'en préparait les voies et accueillit successivement deux évêques de Nantes, Guillaume de Malestroit et Amaury d'Acigné, chassés de leur diocèse, à la suite de violents démêlés avec le duc. Il les garda précieusement sous sa main, afin d'avoir, au premier moment, un prétexte de s'immiscer aux affaires du duché. Il vint même deux fois à Nantes sous couleur de médiation; mais quelle médiation que celle qui n'a pour but que de fomenter les discordes et d'en recueillir les fruits !
Après tout, ce qu'il ne put faire, son successeur le fit, et François II fut le dernier duc de Bretagne. C'est François II qui acheva, en 1480, et flanqua de quatre grosses tours ce beau château de Nantes, fondé en 938 par Alain Barbe-Torte, et qui fit dire plus tard à Henri IV: « Ventre-saint-gris ! les ducs de Bretagne n'étaient pas de petits compagnons ! » C'est dans ce château que se passa une des dernières scènes de la lutte de l'indépendance bretonne contre la France. C'est de là que fut arraché Landais, ce favori fameux, si hostile à la royauté française, et qui, durant tout le temps de sa faveur, fit de la Bretagne la tête des ligues féodales. Ce fils d'un tailleur de Vitré avait pris un empire absolu sur l'esprit du duc, autrefois dominé par Lescun, chef du parti français. Ce parti l'emporta. Le peuple de Nantes, soulevé par lui, se précipita dans le château où se trouvait le duc. François II résista d'abord; puis, s'étant fait assurer qu'on ne réservait pas à son favori d'autre châtiment que la prison, il alla ouvrir l'armoire où le malheureux s'était blotti. On l'emmena, on le mit à la torture, on le pendit. Pendant ce temps, François II disait à Lescun: « Compère, j'ai su que l'on besogne au procès de mon trésorier. Ne savez-vous rien? — Oh! répondait Lescun, on y trouve de merveilleux cas dont on vous soumettra le jugement. — Ainsi je veux, reprit le duc; car, quelque cas qu'il ait commis, je lui donne grâce et ne veux point qu'il meure ! » Peu de temps après, on apporta la nouvelle de la mort du favori. « Ah! traître de compère! » s'écria le bon duc en repoussant Lescun. C'était plus qu'un homme, c'était l'indépendance bretonne qui périssait. Livré à l'influence française, François II fit bientôt la paix, et, quand il eut cessé de vivre, son héritière, la duchesse Anne, ne tarda pas à tomber au pouvoir de Charles VIII qui l'épousa. Mais on conçoit l'attachement que les Bretons conservèrent pour leurs derniers souverains nationaux, lorsqu'on remarque que l'époque de François II et d'Anne est l'époque brillante de la Bretagne indépendante. Alors fut établie l'université de Nantes; alors florissait le poète nantais, Meschinot, ennemi des grands, ennemi de l'évêque, partant cher au peuple, et dont Marot prisait beaucoup les vers. Les arts jetaient aussi de l'éclat. Michel Colomb élevait (1507) le mausolée de François II, qui est une des belles productions de la Renaissance et que l'on admire encore dans la cathédrale. Les statues de François II et de Marguerite de Foix, sa seconde femme, y sont couchées avec un lion et un lévrier à leurs pieds; trois anges agenouillés soutiennent les coussins de marbre à broderies sur lesquels reposent les têtes des deux époux. Quatre statues de femmes allégoriques sont. debout aux quatre angles: l'une d'elles représente la Justice sous les traits d'Anne de Bretagne; une' autre est la Providence à deux visages, ingénieuse allégorie, d'un côté un vieillard de type bas-breton, bien prononcé, de l'autre une jeune fille fort ressemblante aux beautés de Saint-Pol-de-Léon; la troisième statue est la Force, dont la tête est crénelée et qui étouffe un monstre dans sa main. La quatrième, la Tempérance, qui tient un mors de bride et une horloge. C'est bien là l'esprit ingénieux de la sculpture de la Renaissance, et l'exécution n'est pas inférieure à la conception.
Le commerce de Nantes ne prospérait pas moins que les lettres et les arts. Dès le XIV° siècle, elle faisait le commerce du blé, du vin, du sel et du poisson avec tous les points des rives de la Loire, et par ses vaisseaux avec Bordeaux, La Rochelle, l'Espagne, l'Angleterre et les pays du Nord. François II conclut avec toutes les puissances du Nord des traités de commerce. La marine nantaise se perfectionnait; elle envoya à Charles VIII deux navires de mille tonneaux chacun, et plus tard, au-devant d'éléonore de Portugal, épouse de François 1er, deux galiotes à chambres vitrées, somptueusement meublées. Pourtant, devenue française, Nantes gagna encore en prospérité, parce qu'elle eut plus de repos et de sécurité. La Réforme, qui agita si profondément la France dans le siècle suivant, la troubla peu. Les protestants firent de grands efforts pour y établir leur influence déjà fort répandue dans l'Ouest; ils n'y réussirent pas, et la majorité demeura catholique; mais, si l'on excepte l'extravagance cruelle d'un de ses évêques, Antoine de Créqui, lequel s'en alla, avec une pièce de canon, dissiper, sans sommation, une réunion de protestants au Croisic, elle se montra généralement modérée. Les magistrats refusèrent de prendre part à la Saint-Barthélemy, et on lit encore aujourd'hui dans le livre de ses délibéra-lions:
« Rassemblés dans la maison commune, le 3 septembre 1572, le maire de Nantes, les éche-vins et suppôts de la ville, les juges consuls firent le serment de maintenir celui précédemment fait de ne point contrevenir à redit de pacification rendu en faveur des calvinistes et firent défense aux habitants de se porter à aucun excès contre eux. »
Nantes se montra fort attachée au duc de Mercœur, à qui Henri IV donna la Bretagne, et, lorsqu'il se déclara contre Henri IV, elle le soutint énergiquement et fut des premières à proclamer le roi de la Ligue, Charles X. Elle ne céda que lorsqu'il lui fut impossible de continuer la résistance. Alors Henri IV y vint en personne et y rendit ce fameux édit de Nantes, par lequel la tolérance religieuse devint une loi de l'Etat, violée, il est vrai, depuis, plus d'une fois, mais ineffaçable dans ses résultats. Toutefois, Nantes eut alors à faire tant de dépenses, soit pour des indemnités au duc de Mercœur, soit pour la réception du roi, qu'elle garda toujours des sentiments assez hostiles à l'égard du renégat, comme elle appelait Henri IV. Depuis Charles VIII, les économes Nantais se plaignaient de la répétition trop fréquente de ces onéreuses visites royales. C'étaient des 16, 000 francs de vin, dés 10, 000 francs de confitures, des joutes sur l'eau, des processions, des fêtes de toutes sortes qu'il fallait organiser. Louis XIII y vint trois fois pour faire cesser les intrigues de la maison de Vendôme dans la province. La dernière fois, Richelieu l'accompagnait et fit tomber une tête illustre, celle de Henri de Talleyrand, comte de Chalais, au pied de ce vieux château du Bouffay ...
///Ce château occupait, avec la tour du beffroi, le vaste emplacement sur lequel on a élevé eu 1848, place du Bouffay, une belle construction. Il avait été bâti vers la fin du Xe siècle, par Conan, comte de Rennes, qui s'était emparé de Nantes; sa forme était quadrangulaire, avec une tour à chaque angle. Ce château devint un palais de justice en 1477. La tour de l'Horloge datait de 1661; l'horloge et la tour, élevées aux frais de la ville, avaient coûté 16, 905 livres, ainsi que l'attestait une inscription de 1664
qui bordait la rive droite de la Loire sur l'emplacement même du château.///
... qui fut témoin de tant d'exécutions. Ce n'est qu'au trente-cinquième coup de hache quelle se détacha complètement du corps (1626). Au château de Nantes fut plus tard enfermé le fameux cardinal de Retz, qui s'en échappa au moyen d'un corde, comme il nous l'a lui-même si bien raconté dans ses Mémoires. Louis XIV y parut à son tour en 1661 et y fit arrêter Fouquet. C'est encore à Nantes, et sur la place du Bouffay, que furent décapités quatre nobles Bretons, complices de Cellamare, sous la Régence: Du Couédic, de Pontcallec, de Talhouet, de Montlouis. L'exécution eut lieu à neuf heures du soir, le 18 mars 1720, au milieu du morne silence de la population.
Au reste, Nantes n'était pas seulement le théâtre des rigueurs du gouvernement, elle était aussi l'objet de ses faveurs. Richelieu avait saisi d'un coup d'oeil l'importance de cette ville et pris des mesures pour elle. Colbert y établit une des chambres de direction de la Compagnie des Indes orientales. C'est alors, c'est-à-dire à la fin du XVII° siècle et pendant tout le XVIIIe, que Nantes jouit de la plus brillante prospérité. Vers 1700, elle occupait trente vaisseaux à la pêche de la morue et de la baleine et recevait dans son port soixante bâtiments de pêche de La Rochelle et des autres ports. En 1715, elle expédiait quatre-vingt-sept bâtiments de cent à trois cents tonneaux aux Antilles. Elle fit surtout la traite des noirs sur une grande échelle. De 1720 à 1790, devenue riche, elle s'embellit et se fortifia. Son enceinte gallo-romaine, dont la circonvallation paraît avoir été conservée près de sept cents ans, avait son point de départ à la tour de la Poissonnerie, près du Bouffay, sur la Loire; elle suivait les rues de la Poissonnerie, des Carmes et de Saint-Léonard, jusqu'à l'église de ce nom, où elle se retournait presque à angle droit, en longeant la rue Garde-Dieu, jusqu'à l'église des Cordeliers; de là, elle gagnait la tour du Trépied, dont l'emplacement correspondait à la maison n° 7 de la rue Royale, pour se réunir ensuite avec le long côté
L'enceinte des fortifications, commencée par Guy de Thouars en 1707, était beaucoup plus étendue; elle montait du château vers la cathédrale, devant laquelle elle passait, et descendait vers l'Erdre, dont elle suivait ensuite le cours sur la rive gauche, à peu près jusqu'à l'emplacement de l'écluse actuelle; puis elle traversait l'Erdre et allait contourner l'église Saint-Nicolas, pour descendre de là sur la Loire, dont elle remontait la rive droite jusqu'au château. On comptait cinq entrées principales, toutes flanquées de deux tours et précédées d'un ouvrage avancé en forme de demi-lune (ajouté dans la suite), destiné à les couvrir, savoir: la porte Saint-Pierre, dont l'ouvrage avancé s'étendait sous la colonne Louis XVI; la tour Gillet, présentant une grande saillie dans l'Erdre, et au devant de laquelle existait, sur cette rivière, un pont qui semblait plutôt établi pour les sorties des défenseurs que pour servir d'entrée naturelle aux habitants; la porte Sauvetour, sur la rive droite de l'Erdre; la porte Saint-Nicolas, près de l'église de ce nom; et enfin la porte de la Poissonnerie, à laquelle aboutissait la ligne des ponts sur la Loire. Les fortifications étaient en outre, flanquées d'un grand nombre de tours, parmi lesquelles on remarquait la tour du Trépied, du Papegai, du Connétable; les tours du Râteau, au confluent de l'Erdre; la tour Saint-Jacques, sur la tour du Bouffay, et la tour du Port-Maillard. Cette enceinte formait une nouvelle ville autour de la paroisse Saint-Léonard, qui n'était pas comprise dans les anciennes murailles.
De 1722 à 1730, les constructions de l'île Feydeau s'élevèrent: le palais de la cour des comptes, aujourd'hui préfecture, en 1763; le magnifique cours des Etats et cette belle plantation d'ormes -sous lesquels se déchargent les marchandises sont du même temps; de 1785 à 1790, le fermier général Graslin fit construire la ville nouvelle qui s'élève autour de la place Graslin. On évaluait la population de Nantes, en 1789, à 90, 000 habitants.
Lorsque la Révolution éclata, Nantes en reçut de rudes ébranlements. Sa riche population commerçante entra dans les idées nouvelles, mais en s'arrêtant à un juste milieu. L'insurrection vendéenne avait gagné toutes les campagnes à l'entour. Les Nantais la tinrent quelque temps en échec par leurs victoires, mais elle reprit le dessus; tout le cours de la Loire jusqu'à Saumur tomba en son pouvoir; il ne lui manquait plus que Nantes, d'où elle eût tendu la main aux émigrés et aux Anglais. La ville ne paraissait pas en état de résister. Elle n'avait que 11, 000 hommes contre près de 100,000. Mais l'énergie du maire Baco et la froide habileté du général Canclaux la sauvèrent. « Soyons tous soldats, s'écria Baco, et s'il faut mourir, que ce soit au cri de vive la République! Décrétons la peine de mort contre quiconque parlera de capituler. » Cet homme héroïque fut blessé; mais, de l'autre part, le meilleur des chefs vendéens, Cathelineau, tomba frappé à mort. Cette belle résistance est du 29 juin 1793.
Mais Nantes ne marcha pas du même pas que la Convention. Elle laissa même paraître des tendances fédéralistes, dans lesquelles tomba le maire Baco. Il fut jeté à l'Abbaye pendant un voyage qu'il fit à Paris, et Nantes vit paraître des commissaires: d'abord Foucher et Villers, représentants du peuple pour le département de la Loire-Inférieure, puis Merlin et Gillet, enfin Carrier, qui déshonora la République par les crimes affreux dont il ensanglanta Nantes et dont il souilla la Loire. Rappelé à Paris, Carrier porta sa tête sur l'échafaud. Mais Nantes ne fit plus rien de remarquable pour la République, qui lui avait été si cruelle. Elle vit seulement tomber sous les balles des soldats, sur la place de Viarmes, le Vendéen Charette, fait prison nier, et qui lui-même commanda le feu en montrant son cœur: «Soldats, frappez là. »
Nantes fut visitée par Napoléon et Joséphine. En 1830, elle prit part à la révolution. En 1832, on arrêta dans ses murs la duchesse de Berry. Après avoir parcouru cinq mois les villages de la Vendée, sous des habits de paysanne, elle s'était réfugiée chez les demoiselles du Guigny, rue du Château, et s'y tenait cachée. Un juif, nouvellement converti et comblé de ses bontés, nommé Deutz, la trahit. La police fit une descente, mais d'abord sans succès. On croyait déjà la duchesse évadée, lorsque deux gendarmes, ayant allumé du feu dans une des cheminées, entendirent sortir de derrière la plaque du foyer une voix suppliante: « Otez le feu, nous allons sortir. » La duchesse était là depuis seize heures avec mademoiselle de Kersabiec et MM. de Mes-nard et Guibourg, dans l'impossibilité de faire un mouvement. Ainsi, Nantes vit expirer la monarchie légitime, comme elle avait vu expirer jadis, avec Landais, avec François II, l'indépendance féodale.
Depuis, Nantes n'a pas cessé de grandir, à la faveur de la paix. De nouveaux édifices, de nouveaux quartiers, couverts de belles constructions, de nombreuses fontaines, des statues élevées sur ses places ou dans ses promenades, plusieurs boulevards ou avenues, le canal de Nantes à Brest en ont fait une des plus belles villes de la France. La construction du bassin à flot de Saint-Nazaire, le chemin de fer qui relie cette ville à la capitale sont venus augmenter encore et sa richesse et sa prospérité commerciale. Sa population est aujourd'hui de 122,247 habitants.
Nantes n'a pas eu à souffrir de la guerre de 1870-1871. C'est une ville bien moderne, bien française; elle a plus de seize cents rues, de fort beaux quais, plusieurs ponts sur la Loire. Parmi ces derniers, il faut remarquer cette chaîne de ponts qui se développent en ligne à peu près droite d'une rive à l'autre de la Loire^ soudant ses îles entre elles. Ces ponts, d'abord construits en bois, puis successivement réparés ou reconstruits, mais dont l'origine remonte à plus de dix siècles, sont: le pont de la Poissonnerie ou d'Aiguillon, reconstruit en 1670 et réparé depuis en 1757; son arche unique est d'une construction hardie; celui de la Belle-Croix, construit en 1476, la pyramide est de 1635; celui de la Madeleine, dont la première pierre fut posée en 1580; il a été considérablement élargi en 1845; le pont Toussaint et celui des Récollets; enfin, le pont de Pirmil, construit en pierre en 1563, clos en 1605, garni de nouvelles arches en 1711, réparé en 1830 et 1842; sa longueur est de 253 mètres. A l'extrémité on voyait encore, il y a une trentaine d'années, les ruines de la tour de Pirmil, construite en 1365 par l'amiral Bouchard, d'après les ordres du duc Jean IV. Nous avons décrit plus haut la vieille cathédrale Saint-Pierre, la plus grande de toute la Bretagne (elle a plus de 100 mètres de longueur), et dont le chœur, les chapelles, et les bas-reliefs ont été récemment restaurés. C'est un monument historique. Nantes possède plusieurs autres églises remarquables, notamment Sainte-Croix, qui occupe l'emplacement d'un ancien temple païen; Saint-Jacques, qui date du XIIe siècle; Saint-Nicolas, dont on admire la belle flèche en pierre; la Madeleine, Notre-Dame de Bon-Port, Saint-Donatien, Saint-Clair, Sainte-Anne; les chapelles du grand et du petit séminaire, la Visitation, etc. Citons encore, parmi les nombreux monuments de Nantes: le Temple protestant, le Château, ancienne résidence des ducs de Bretagne, et qui a servi de prison au cardinal de Retz, à l'intendant Fouquet et à la duchesse de Berry; l'ancien Palais de la Cour des comptes (aujourd'hui l'Hôtel de la préfecture), l'Hôtel de ville, dont le portique est surmonté des statues de la Loire et de la Sèvre; le Palais de justice, la Bourse, édifices modernes; le Théâtre, le Muséum d'histoire naturelle, le Musée de peinture et de sculpture, l'un des plus remarquables de France; la Bibliothèque, riche en manuscrits et en estampes; l'Hôpital général, l'Hôtel-dieu, la Halle aux grains, l'école des sciences, la Poissonnerie, le Musée archéologique, le cimetière de la Miséricorde, où s'élèvent les tombeaux de Cambronne et du général de Bréa; le beau Jardin des plantes, etc. — Nantes possède des chantiers de construction de navires, des raffineries de sucre et des fabriques de conserves alimentaires; ces deux dernières industries surtout y ont pris une grande extension. — Son port est l'un des plus importants de France; le mouvement d'importation et d'exportation s'y est élevé, en 1875, à 624,797 tonnes.
Nantes a vu naître les deux martyrs chrétiens saints Donatien et Rogatien; Anne de Bretagne, reine de France, Jacques Cassard, ce marin si hardi et si brave, qui, un jour, présenté à la cour du grand roi, ne recueillit que les rires moqueurs des courtisans à cause de ses habits grossiers et mal taillés. « Messieurs, s'écria Duguay-Trouin le prenant par la main, voici le premier homme de mer de ce temps et de ce pays. » Joseph Fouché, duc d'Otrante; le général Cambronne, dont la statue en bronze, par Debay, s'élève au milieu du cours Cambronne; le général Lamoricière, à qui Nantes vient d'ériger un magnifique tombeau par Paul Dubois; Mme Mélanie Waldor et Mlle élisa Mercœur, poètes, doivent également le jour à cette ville.
Les armes de Nantes sont: de gueules, au navire d'or aux voiles éployées d'argent semées d'hermine, au chef aussi d'argent, chargé de cinq hermines de sable, avec la légende: Favet Neptunus eunti.
Haute-Goulaine. — Haute-Goulaine, peuplée de 1, 226 habitants, à 10 kilomètres de Nantes, possède un des châteaux les plus curieux de la Loire-Inférieure. Cet édifice a été construit vers l'an 944 sur les ruines d'un château beaucoup plus ancien, détruit par les Normands; il a été réparé vers la fin du XVe ou le commencement du XVIe siècle, ainsi que le témoignent quelques détails de la façade; mais il ne paraît pas avoir été terminé, car une aile manque à sa régularité. Sur une des portes en ogive d'une des tours d'entrée, on voit un buste de femme. La tête est coiffée d'un casque, et un poignard est rapproché du sein. C'est une Yolande de Goulaine qui, en l'absence de son père, défendit, si nous en croyons la chronique, le château contre les Anglais. Elle avait résisté plusieurs semaines; les provisions manquaient aux assiégés; il fallait se rendre. Elle préférait la mort et allait se la donner, lorsque, du haut d'une tour, elle aperçut des hommes d'armes; c'était le sire de Goulaine qui les conduisait. Avec ces renforts, il battit les Anglais, sauva sa fille et délivra le toit de ses pères. Ce qui est plus certain, c'est que Guillaume Eder, abbé de Saint-Gitdas, élu évêque de Quimper en 1539, y fut sacré dans la chapelle, et que Henri IV et Louis XIV y séjournèrent; on montre encore la chambre où ils couchèrent. Plusieurs salles de l'intérieur sont encore décorées avec luxe; on admire leurs plafonds dorés, les restes d'une ancienne tapisserie de cuir, quelques tableaux et des meubles de l'époque du grand roi. Le trumeau de la cheminée du grand salon présente le portrait de Claude de Cornulier, mariée en 1620 à Gabriel II de Goulaine, en faveur duquel la terre fut, l'année suivante, érigée en marquisat.
On donne au village le nom de Haute-Goulaine pour le distinguer de celui de Basse-Goulaine, qui en est voisin, mais qui est situé plus près de la Loire.
Dans ces deux communes, on cultive des légumes que l'on expédie sur Nantes par le canal de Goulaine et la Loire.
Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. —Saint-Philbert-de-Grand-Lieu est un chef-lieu de canton, situé à 23 kilomètres au sud-ouest de Nantes, sur la baie la plus méridionale du lac de Grand-Lieu et près de l'embouchure de la Boulogne; sa population est de 3, 883 habitants. Son port sert de débouché à dix communes environnantes. On y voit une belle chaussée qui date de 1486. Ce bourg doit son origine à un village nommé Adias ou Déas, qui était situé dans le comté d'Herbauge. Les moines de Noirmoutier, redoutant les vexations des Northmans, vinrent, avec l'autorisation de Louis le Débonnaire, s'y réfugier, en 839, et y transportèrent le corps de saint Philbert, leur fondateur, ils n'y restèrent que jusqu'en 875, qu'ils se transportèrent à Tournus. A la place de leur monastère il se forma un riche prieuré, qui subsista jusqu'à la Révolution. L'église paroissiale est celle de cet ancien prieuré qui avait reçu le nom de Saint-Phil-bert. Ce bourg fait un certain commerce de grains, de vins et de chevaux. Les vignobles de Saint-Phil-bert donnent un vin estimé dans le pays Nantais. On voit dans les environs le château des Jamonières et les fermes de La Moricière, nom devenu illustre dans nos annales militaires.
Nantes vers 1850 par François-Edmée Ricois
in "Les beautés de la France" de Girault de Saint-Fargeau - 1855
Extraits de : L'Univers - Histoire et description de tous les peuples - France
par Philippe Le Bas - 1844
Nantes ( monnaies de ). On frappa monnaie à Nantes, dès l'époque mérovingienne, et il existe à la Bibliothèque du roi deux tiers de sous d'or, où l'on voit, au droit, le nom de cette ville, NAMNETIS, autour d'une tête de profil tournée à droite, et, au revers, les noms de monétaires, FIDIGIVS et JOHANNESs. Du reste, ces pièces n'offrent aucune particularité bien importante.
A l'époque carlovingienne on retrouve des deniers d'argent marquée au nom de la ville de Nantes, et à ceux des rois Louis le Débonnaire et Charles le Chauve. Nous avons vu entre les mains de M. Thomsen, conservateur du musée de Copenhague, une magnifique pièce de Nantes, représentant la tête de l'empereur Louis; mais ne l'ayant pas sous les yeux, nous ne pouvons en donner la description. Les autres deniers connus offrent des
types fort ordinaires: au droit, NAMNETVM dans le champ; au revers, HVLDOVVICVS IMP autour d'une croix à branches égales, pour Louis le Débonnaire; au droit, NAMNETIS CIVITAS autour d'une croix; au revers, GRATIA DI REX autour d'un monogramme carolin pour Charles le Chauve.
Il faut ensuite descendre jusqu'au douzième siècle pour retrouver des espèces nantaises. Ce sont des deniers de billon, portant pour légende d'un côté DVX BRITANNIE, et de l'autre NANTA CIVITAS; pour type une croix à branches égales d'un côté, et une croix dont les extrémités sont ancrées de l'autre. Ce type paraît avoir été uniformément adopté à cette époque par toutes les villes où le duc de Bretagne frappait monnaie. Lorsque Saint Louis, vers le milieu du treizième siècle, restreignit le cours des monnaies des barons, et ordonna qu'elles ne seraient reçues que dans leurs domaines, il permit pendant un certain temps la circulation de quelques monnaies locales, et entre autres que celles de Nantes. Si ces nantais, ainsi que les appelle l'ordonnance de 1257, ne sont pas les pièces dont nous venons de donner la description, ils sont inconnus.
Les ducs de Bretagne conservèrent toujours un atelier monétaire à Nantes; ils y frappèrent des espèces de tous métaux, portant pour marque distinctive un N, qui occupe, soit le centre de la croix du revers, soit un de ses cantons. Réunie au domaine royal, Nantes conserva son atelier et eut pour lettre monétaire un T. Toutefois cette lettre, qui avait autrefois appartenu à l'atelier de Sainte-Menehould, ne fut attribuée à Nantes qu'à partir de 1772. L'hôtel des monnaies de Nantes fut formé en 1794, ouvert de nouveau l'année suivante, et définitivement supprimé en 1834. |