Extrait du Dictionnaire universel d'Antoine Furetière, édition 1690, collection personnelle
PORTO, ville de Portugal, est située vers l’embouchure du Duero, et est le siège d'un évêché figurant de Braga. C’est le Portas Calensis ou Ciudad de Puerto, qui a donné le nom au royaume de Portugal. Ceux du Pays-Bas la nomment Port-a-Port. Cette ville est dans la province, entre Duero et Minho, environ à une lieue de l’Océan,et est une des plus considérables de Portugal, tant par son commerce que par son ancienneté. Sa situation sur le penchant d’une montagne, ne contribue pas à la rendre commode ; mais du reste, ses rues sont propres,et sur le bord de la rivière règne un beau quai d'un bout de la ville à l’autre. Son havre est un havre de barre, où les vaisseaux ne peuvent entrer que dans le temps de la pleine mer,et sous la conduite d’un pilote de la ville ; d'où vient qu’on ne s'est pas embarrassé de la fortifier. La rade est spacieuse, et peut contenir une grande flotte. Porto n'est pas fort peuplée en temps de guerre mais en temps de paix le commerce y attire un grand nombre d'étrangers. Il y a un conseil souverain, qui est le second du royaume.
Vue d'ensemble de Porto, gravure de Catenacci d'après une photo de M. Seabra
extrait du Tour du Monde - Edouard Charton - 1861
Collection personnelle
Extrait du Dictionnaire général de Géographie universelle de Enneryet Hirth, édition 1841
collection personnelle
Oporto ou Porto, Portus Cale, ville du royaume de Portugal, province de Minho (Entre Minho et Duero) ; est un port de mer très important et, après Lisbonne, la ville la plus industrieuse et la plus commerçante du Portugal. Elle est située à une petite distance de la mer, sur la rive droite du Duero, entre deux collines rocheuses et boisées qui embellissent beaucoup sa position. Le séjour des étrangers et surtout des Anglais a eu une heureuse influence sur la propreté de la ville et le luxe de ses constructions. On y remarque, parmi ses édifices publics, le palais de la cour d’appel (Senado da relaçao), l’Hôtel de ville (Casa da camara), l’Hôpital royal, les vastes magasins de la compagnie des vins, la cathédrale et l’église des Clerigos ; parmi ses établissements publics, l’école ou académie de marine et de commerce, l’école de chirurgie et d’anatomie et le séminaire épiscopal. La ville possède en outre un théâtre et plusieurs fabriques de faïence, d’articles en fer, des manufactures de tabac, des raffineries de sucre, des distilleries d’eau-de-vie, des tanneries, etc. Le principal article de son commerce consiste dans le fameux vin dit de Porto, qui croit sur les rives du Duero, au-dessus de la ville. Ce vin est mêlé d’eau-de-vie avant sa fermentation, et celui qui est destiné à l’exportation est conservé pendant 3 ans dans les grands magasins établis le long du Duero. Oporto a 70,000 habitants.
La Tour des prêtres à Porto, gravure extraite de
L'Univers - Histoire et description de tous les peuples - Portugal - Ferdinand Denis - 1846
Collection personnelle
Des habitants de la ville de Cale, bâtie sur la rive méridionale du fleuve, fondèrent au quatrième siècle Porto ou Porto de Cale, sur la rive septentrionale. La ville s’accrut petit à petit, et au dix-huitième siècle, après la réunion des bourgs de Villas-Gaya et Villa-Nova, elle prit un rapide essor. Il y a quelques années Porto se déclara la première en faveur de don Pedro, qui en fit sa base d’opération contre don Miguel et reconquit de là le royaume de sa fille.
Porto vue du quai de Villa Nova, gravure de J.G. Martini
extrait du Meyer's Universum - Carl Joseph Meyer - 1835
Collection personnelle
Commerce de Porto
Extrait du dictionnaire universel du Commerce de Jacques Savary des Bruslons, édité en 1723,
les statistiques de cet article étant arrêté à l'année 1716 - Collection personnelle
Toutes les Nations qui trafiquent à Lisbonne, ont aussi des établissements,et des Consuls, à Porto. Les Anglais,et les Hollandais, surtout les premiers, y font un Commerce considérable. Celui des Français y est médiocre, quoiqu'il leur fût aisé de l’augmenter de beaucoup. Les vaisseaux qui y viennent de France, ne passent guère le nombre de huit, au plus vont-ils jusqu'à dix.
Les marchandises qu'on peut charger à Porto sont, des vins, des sucres, des huiles, des cuirs tannés, du tabac de Brésil, du liège, du sumac, des oranges et des citrons, des bois de Brésil et de Campêche, et du suif.
On a parlé ci-dessus des vins de Portugal, et des cargaisons que les Anglais ont coutume d'en faire pendant la guerre. On estime qu'ils en peuvent enlever de Porto, année commune, jusqu'à dix-huit ou vingt mille pipes, à raison de cent vingt livres la pipe ; mais plus pour transporter ailleurs, qu'en Angleterre.
Les Français n’enlèvent guère de ces vins, que quand on en manque en France; les droits d’entrée dans le Royaume étant très considérables.
Les sucres du Brésil valent ( en 1716 ) treize a quatorze livres l'aroue, ou arrobe, du poids de trente-deux livres à raison de quatorze onces la livre. On les estime meilleurs, et plus blancs, que ceux de la Martinique : cependant on n’en charge que très peu pour la France, à cause qu'ils payent vingt et vingt-deux livres par quintal plus que ceux des îles Françaises.
Les huiles qu'on tire de Porto, ne sont pas pour la plupart extrêmement fines,et ne sont bonnes que pour les Manufactures. L'almonde d’huile, pesant quarante livres, s’y vend treize francs. Quoique celles d’Espagne soient encore de moindre qualité, les Français les préfèrent à celles-ci ; ce qui fait qu’ils n'en tirent pas considérablement.
Le tabac de Brésil en rouleau, vaut trente livres l'aroue.
Le liège, sept livres dix sols le quintal.
Le sumac fin, deux livres quatre sols l’aroue.
Les oranges, douze livres ; et les citrons, quinze livres, le millier.
Enfin, le bois de Brésil, de quatre-vingt à quatre-vingt-dix livres le quintal.
C’est de ces dernières marchandises, dont les vaisseaux Français font ordinairement leurs retours, particulièrement du sumac, et des fruits.
Il se fait aussi assez souvent des chargements de sels pour Bayonne ; et quelquefois de suifs pour Rouen : mais de ceux-ci, seulement quand ils sont chers en France, comme ils le furent en 1714.
Retour de pêche à Porto, gravure d'après un dessin de Lefèvre fils
Cette gravure de scène de pêcheurs à Porto, était encadrée sous-verre,
mais n'était en fait qu'une simple feuille de journal, et donc d'une qualité d'impression non optimum.
Cette revue a été éditée à Lisbonne autour des années1860. La même, non colorisée a été publiée dans
le Tour du monde d'Edouard Charton, 1er semestre 1861.
La scène montre bien la vie calme d'un petit port qui rythme la vie de ses habitants. A remarquer, pendant que des femmes s'affairent à laver le poisson, ou le rapporter chez elles, la tranquille discussion de la jeune femme à l'enfant, assise confortablement sur les marches qui descendent à la mer.
Les Français pourraient tirer de Porto, trois ou quatre mille coffres de sucre, mille pipes d’huile, dix ou douze mille cuirs, quatre ou cinq mille rouleaux de tabac, du liège, autant qu'on en pourrait consommer en France, dix mille quintaux de sumac, huit à dix mille caisses de citrons, mille quintaux de bois de Brésil et de Campêche,et cinq cent quintaux de suif : mais le montant de leurs retours ne va guère, année commune, au-delà de trente coffres de sucre, de vingt ou trente pipes d'huile, de quatre à cinq cent livres de tabac, de deux ou trois cent quintaux de liège, de mille quintaux de sumac, et de deux à trois mille caisses d'orange.
En général, toutes les marchandises de France, particulièrement ses étoffes, et ses manufactures, sont fort estimées à Porto, ainsi que dans le reste du Portugal ; mais elles y sont trop chères ;et les Anglais, et les Hollandais, donnant les leurs à meilleur marché, quoique moins en réputation que les Françaises, nuiront toujours au Commerce et à ces dernières.
Les marchandises qui sont d’une plus grande consommation à Porto, et qui donnent le plus de Profit sont, le bacaillau, le millet, le brai, le fer et le goudron.
Le bacaillau Français se vend ordinairement vingt à vingt-cinq livres le quintal de cent vingt-huit livres. Les droits vont de vingt-cinq à vingt-six pour cent.
Le gros millet vaut une livre quatorze sol l'alquere ; les quatre alqueres et un tiers, faisant le boisseau de Paris. Le prix du brai en pain, est de treize à quatorze livres le quintal.
Le fer, de quatorze à quinze livres aussi le quintal.
Et le goudron, dix-huit livres le baril.
Tous ces prix sont réglés sur le pied de 1716.
Les Français, s'ils prenaient le Commerce de Porto à coeur, pourraient y débiter par année vingt-cinq à trente mille quintaux de bacaillau : de millet, la cargaison de cinq à six bâtiments de soixante tonneaux chacun : du bray, jusqu'à quatre mille quintaux, surtout de celui en pain : de fer de Biscaye, trois à quatre mille quintaux : et trois à quatre cent barriques de goudron.
On pourrait encore y apporter trois à quatre mille pièces de toiles de Bretagne, larges et étroites, dont la finesse règle ordinairement le prix. Elles sont bonnes pour le Brésil, où l'on en envoie beaucoup.
A voir aussi la page de présentation du Portugal historique
Et celle sur Lisbonne
Oratoire à Porto, gravure extraite de
L'Univers - Histoire et description de tous les peuples - Portugal - Ferdinand Denis - 1846
Collection personnelle
|