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Vue générale de Tours vers 1835, gravure de Rauch
extraite du Guide pittroresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle).
Voir aussi la département d'Indre et Loire
L'histoire détaillée de Tours
Article extrait du Dictionnaire universel géographique et historique - Thomas Corneille - 1708
TOURS. Ville de France capitale de la Touraine, située entre les rivières de Cher et de la Loire, à six lieues d’Amboise, et à dix de Chinon. Le Diocèse de Tours renferme quatorze Abbayes et quatre cents Paroisses, qui dépendent des Archidiaconés de Tours de la Loire et de la Vienne, sous lesquels il y a plusieurs Doyennés ruraux. Le Chapitre de la Métropolitaine est composé d’un Doyen, d’un Chantre, du Grand Archidiacre, des Archidiacres au-delà de la Loire et au-delà de la Vienne, et de cinquante-deux Chanoines. Le Mans, Rennes, Angers, Nantes, Cornouaille, Vannes, S.Malo, Saint Brieuc, Tréguier, Leon et Dol, sont suffragants de l’Archevêque de Tours.
Le Château de cette ville est fermé de plusieurs tours rondes, où au milieu s’élève un donjon, qui sert de Prison de ville. Il est à l’un des bouts du Pont qui est sur la Loire, et qui passe par-dessus plusieurs îles, où demeurent quelques marchands dans les boutiques, qui forment une rue en suite du Pont, pour aller au faubourg Saint Symphorien, où est l’Abbaye de Marmonstier, fondée par Saint Martin de Tours. On voit dans l’église une sainte Ampoule comme à Reims, et le Roy Henry IV, en fut sacré. Cette église est un grand édifice, orné d’un haut clocher, bâti sans fondements sur le rocher. Le Couvent qu’on a augmenté et embelli, a de fort beaux jardins et de grands clos, que l’on voit au bout de la rivière. On bat monnaye à Tours, et il y a Généralité, Élection et Siège Présidial.
Entre plusieurs belles Places, celle qu’on appelle la Poire du Roy, est considérable. Au milieu est un grand bassin qui reçoit les eaux d’une fontaine. Celle du Carreau de Beaune est un peu plus avant, ornée aussi d’une fontaine dans le milieu. L’église de Saint Saturnin a une grosse tour. Le Palais ni le Collège des Jésuites n’en sont pas bien loin. Les Dominicains ont un très beau Convent dans la même rue, qui est croisée plus avant de plusieurs autres derrière l’église de Saint Pierre. Elle finit au faubourg de la Riche, le plus grand de ceux de Tours. On y voit les restes d’une haute tour qui paraît presque en l’air. La ville de Tours a donné la naissance à Christophle Plantin, célèbre Imprimeur du seizième siècle. Il avait beaucoup d’érudition et savait les Langues. Nous avons de lui plusieurs Préfaces, aussi utiles que curieuses, qu’il composait pour les excellents Ouvrages qui sortaient de son Imprimerie. Il se retira à Anvers, et fut le premier qui mit l’impression dans son véritable lustre. Plantin mourut en 1589. Le P. René Rapin Jésuite naquit dans la même ville de Tours l’an 1611 et a rendu son nom célèbre par divers Ouvrages. Il excella dans la Poésie Latine, et son Poème intitulé Hortorum, est estimé un chef d’œuvre. Il a fait paraître une grande érudition dans ses réflexions sur l’Éloquence, sur la Poésie, sur l’Histoire et sur la Philosophie, et dans les comparaisons qu’il a faites de Virgile et d’Homère, de Démosthène et de Cicéron, de Platon et d’Aristote, de Tucidide et de Tite-Live. La droiture de son cœur, jointe à la beauté de son esprit lui fit acquérir beaucoup d’illustres amis. Il mourut à Paris le 17 d’Octobre 1687.
Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau TOURS, Turones, Cassarodunum, grande, belle, riche et très ancienne ville, chef-lieu du département d'Indre-et-Loire (Touraine), chef-lieu du 1er arrondissement et de 3 cantons. Bonne ville n° 21. Tribunal de 1ère instance, et de commerce. Chambre de commerce. Société d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres. Collège communal. Chef-lieu de la 4e div. militaire. Archevêché, séminaire diocésain, école secondaire ecclésiastique, 5 cures, Gîte d’étape. Bureau de poste. Relais de poste. Population 28,691 habitants. — Terrain d’alluvions modernes.
Industrie. Fabriques d’étoffes de soie, rubans, draps, serges, tapis de pieds, passementeries, amidon, bougies. Filatures de laine, i Tanneries. — Commerce de grains, vins, eau- de-vie, pruneaux et fruits secs renommés, cire, chanvre, laines, etc. — Foires de 10 jours les 10 mai et 11 août. A 81 km S.-S.-E. du Mans, 101 km Nord de Poitiers, 236 k. S.-O. de Paris. Longitude occidentale l° 38' 37", latitude 47° 23' 46". L’arrondissement de Tours est composé de 11 cantons : Amboise, Bléré, Château-Renault, Château-la-Vallière, Montbazon, Neuillé-Pont- Pierre, Neuvy-le-Roi, Tours (centre, N. et S.) et Vouvray. Autrefois ville franche, château royal et archevêché, parlement de Paris, chef-lieu d’intendance et d’élection, bailliage, présidial, bureau des finances, maîtrise particulière, hôtel des monnaies, justice consulaire, gouvernement particulier, chambre syndicale, 6 chapitres, collège, 2 abbayes, 13 couvents.
L’époque de la fondation de Tours est très ancienne. Abstraction faite de toutes les fables dont on a voulu l’entourer, on peut la faire remonter au temps où les Gaulois, excités par l’exemple de Marseille, fondèrent divers établissements de commerce et de navigation sur les rives de la Garonne, de la Loire, de la Seine, etc. César n’en fait pas mention, mais Ptolémée indique que cette capitale s’appelait Cœsarodunum, nom répété par la Table de Peutinger, qui indique quatre routes partant d'Araricum Bourges ; Simonum, Poitiers ; Genabum, Orleans, et Juliomogus, Angers ; la mesure de toutes ces routes détermine la position de Cœsarodunum à Tours. Après la conquête des Gaules, cette ville devint la capitale de la troisième Lyonnaise. Occupée ensuite parles Visigoths et par les Francs, elle fut réunie à la couronne en 1202, ainsi que la Touraine, dont elle était la capitale. Les états généraux y furent assemblés en 1308, 1468, 1484 et 1506 ; Henri III y transféra le parlement de Paris, ainsi que les autres cours supérieures, en 1589. Les armes de Tours sont : de sable à trois tours crénelées d'argent deux et un, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d’or. — Alias, d'azur a trois tours crénelées d'argent, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or. Tours est une ville très agréablement située, sur la rive gauche de la Loire, dans une plaine charmante qui s’étend entre ce fleuve et le Cher. L’entrée offre un spectacle unique au monde : un pont, regardé comme le plus beau de l’Europe, d’une immense étendue et d’une largeur étonnante, traverse la Loire qui, dans cet endroit, a la largeur d’un fleuve majestueux. A l’issue de ce superbe pont s’ouvre une des plus belles rues qu’il soit possible de voir, large, spacieuse, formée de maisons construites avec élégance, et bordée de chaque côté de larges trottoirs. Cette rue traverse la ville dans le sens de sa largeur et aboutit à la route de Poitiers, qui semble eu être le prolongement, et qui s’élève jusqu’au pied d’une colline couronnée par un massif de verdure, que surmonte un pavillon de construction antique. Des quais, bordés d’édifices remarquables, aboutissent au pont ; les eaux de la Loire sont couvertes de bateaux qui s’avancent à l’aide de la voile et de la rame ; l’île charmante placée au milieu du fleuve ; la tranchée qui se prolonge au-delà du pont, du côté de Chartres ; les maisons bâties sur les bords de la levée ; de beaux coteaux, de riches vignobles ; partout l’abondance et la grâce, la fertilité, la beauté, toutes les séductions de la nature. C’est un lieu choisi, un séjour de paix et de jouissance, où il semble que la vie doive s’écouler exempte de travaux et de peines, fréquenté journellement par une multitude de voyageurs de toutes les nations, et habité constamment par plus de deux mille Anglais, que la beauté du climat, les agréments de la ville et l’aménité des habitants attirent et fixent à Tours. La partie ancienne de Tours est généralement mal bâtie, formée de rues étroites, tristes, mal percées, où l’on trouve cependant quelques beaux quartiers. L’intérieur de la ville n’offre aucun monument d’antiquité : le château, presque entièrement détruit et converti en caserne de cavalerie, ne datait que du XIIe siècle, ayant été construit par Henri II, roi d’Angleterre ; une seule tour est encore debout, c’est celle où fut enfermé le fils du duc de Guise, dit le Balafré. On remarque principalement à Tours : La tour de Charlemagne, reste de l’ancienne église St-Martin, élevée, à ce qu’on présume, sur le tombeau de l’une des femmes de ce monarque.
La cathédrale, dédiée à saint Gratien. Cette église, fondée par saint Martin en 347, fut incendiée en 561, et rebâtie plus vaste et plus belle par Grégoire de Tours. Un second incendie la consuma sous Louis VII, à la fin du XIIe siècle, et les travaux de reconstruction se firent avec tant de lenteur, qu’ils ne furent entièrement achevés qu’en 1550. Cette église offre un monument d’architecture très remarquable. Le portail est accompagné de deux tours fort élevées, et orné au milieu d’une rose très délicatement travaillée. L’intérieur ne renferme d’autres objets d’art que le tombeau des enfants de Charles VIII, en marbre blanc ; c’est un ouvrage des frères Just, célèbres sculpteurs de Tours. — Dans l’intérieur de la grosse tour carrée (nord), on a imaginé, à la fin du XVe siècle, de construire une tourelle d’escalier cylindrique, entièrement isolée, en pierre, à jour, de 11 m 50 cm de hauteur et de 2m de diamètre dans œuvre, suspendue à 50 m du sol par huit arcs en quart de cercle, buttant sur les murs de la tour. Rien de plus élégant que cet escalier, rien de plus merveilleux que l’audace du constructeur et la réussite de son œuvre ; mais, il faut le dire aussi, rien de plus compromettant pour la tour extérieure que cet énorme poids poussant constamment au vide avec une force que rien ne neutralise.
L’église St-Clément, monument précieux du XVe siècle, remarquable par l’harmonie de son ensemble et par la pureté de ses détails ; elle fut bâtie par le premier maire de Tours, Jean Briçonnet l’aîné. L’église de St-Clément, composée de trois nefs parallèles se terminant en ligne droite, sans abside, porte tous les caractères des édifices religieux de l’époque ogivale flamboyante ou tertiaire ; les voûtes, soutenues par de belles nervures prismatiques, sont d’une élégance et d’une légèreté admirables. — Le portail septentrional est digne de l’admiration de l’archéologue et de l’artiste ; l’art du moyen âge s’est plu à l’embellir de tout ce que la sculpture a de plus délicat : ce sont des dentelles, des festons, des guirlandes de feuillage, des ciselures bien senties, bien exprimées. Ce portail est séparé en deux parties par le pilier symbolique du moyen âge ; il est surmonté d’élégantes découpures flamboyantes, et présente, au milieu de ses ornements, les armes de la famille Briçonnet. L’église de la Riche, d’une médiocre grandeur, puisqu’elle n’a pas plus de 40 m. de longueur sur 23 m. de largeur, n’en est pas moins divisée en cinq nefs. Au bout de chacune est un autel appliqué contre le mur du fond.
La fontaine de Beaune, récemment restaurée, qui occupe la place du marché ; c’est encore un bel ouvrage des frères Just. Le bassin est d’une forme octogone ; au milieu s’élève une pyramide, d’où l’eau s’échappe par quatre jets. Une grande quantité de sculptures et d’arabesques décorent cette pyramide, sur laquelle on distingue, entre autres ornements, l’écusson de Louis XII, un porc-épic, une hermine, etc.
Le pont sur la Loire, un des plus magnifiques ouvrages de ce genre dont la France puisse se glorifier. Il est en pierres de taille, fondé sur pilotis, exécuté partie par batardeaux et partie par caissons. La longueur de ce pont entre les culées est de 434 m 18cm ; sa largeur est de 14 m 60 cm ; le diamètre de ses arches, au nombre de quinze, est de 24 m 60 cm ; sa hauteur au-dessus de l’étiage est de 11 m 54 cm. — La chronique scandaleuse de Tours consacre tout bas le souvenir d’une petite aventure fort drôle arrivée en 1815, sur ce pont, à quelques belles dames de la ville. Les autres monuments et établissements publics qui méritent de fixer l’attention sont : le palais archiépiscopal, l’un des plus beaux du royaume ; le palais de justice ; le collège ; l’hospice général ; l’hôtel de ville ; l’hôtel de la préfecture, qui renferme la bibliothèque publique, riche de 40,000 volumes et de plusieurs manuscrits précieux ; le musée de peinture et d’histoire naturelle ; le jardin de botanique ; le Mail ; les promenades à droite et à gauche de l’entrée de la ville, où se tiennent les foires.
Biographie.
Bibliographie.
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