Chef-lieu : TOURS, à. 242 k. S. -O. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce départem. était compris en majeure partie dans la Touraine et dans I'Orléanais, l'Anjou et le Poitou.
La Touraine, habitée par les Turones, qui avaient pour capitale Tours, fut enclavée d'abord dans la Celtique, puis dans la 3e Lyonnaise. Vers la fin du IIIe s., S. Gatien y prêcha le christianisme ; il fut le 1er évêque de Tours et eut pour successeur S. Martin, patron des Gaules, dont le grand nom devint un talisman qui attira toute sorte de privilèges sur cette heureuse cité. Après bien des révoltes malheureuses contre l'autorité impériale, après les incursions dévastatrices des Alains, des Huns, des Visigoths, la Touraine se soumit aux Franks, vainqueurs à Vouillé (507), et fit successivement partie des royaumes de Paris, d'Orléans et d'Austrasie. S. Grégoire, évêque de Tours (573-595), joua un rôle important dans toutes les querelles des princes mérovingiens ; prélat illustre, historien éclairé, il se distingua autant par ses vertus que par l'habileté avec laquelle il négocia les affaires dont il fut chargé. — En 732, la Touraine fut le théâtre du plus grand événement de cet âge, de la défaite des Sarrasins ; le chef des Franks, Karl, acquit dans cette bataille le terrible surnom de Martel. Sous Louis le Débonnaire, on voit pour la première fois paraître un comte de Tours. Cette dignité, qui alors n'était pas héréditaire, fut accordée à plusieurs fidèles de la couronne, entre autres à Robert le Fort, qui fit une si rude guerre aux Normands, attirés sur les bords de la Loire par les immenses richesses du Trésor de S. Martin. — Au Xe s., Hugues Capet reconnut comme souverain de la Touraine le comte de Champagne, Thibaut le Tricheur. Ses descendants eurent de redoutables ennemis dans les comtes d'Anjou, leurs voisins ; ils soutinrent avec eux une guerre, mêlée de succès et de revers. Mais les Angevins s'emparèrent de Tours après une sanglante bataille (1044) et ravirent la Touraine aux comtes de Champagne. Devenue vassale de l'Anjou, elle passa, avec cette province, dans le domaine des rois d'Angleterre, lorsque Henri II déposséda son frère Geoffroy Plantagenet. En 1304, elle secoua le joug étranger et revint à la couronne de France à laquelle elle resta, depuis, annexée. Dès cette époque, le régime féodal cessa en Touraine. Ses ducs apanagistes, choisis parmi les princes du sang, n'eurent aucun pouvoir ; on en compta onze depuis Philippe d'Orléans, 2e fils de Philippe VI, jusqu'à François, duc d'Alençon. Quatre reines obtinrent également le duché pour domaine : Marie Stuart fut du nombre (1346-1576). — Tous les rois viennent à Tours, cette Jérusalem des Gaules ; ils y sont attirés autant par le goût de la retraite que par la dévotion. Des conciles célèbres s'y réunissent, le clergé y afflue en si grand nombre qu'un historien compare Tours à une seconde Rome. Le pape Urbain II y prêche la croisade. C'est là que, durant deux siècles, s'assemblent les états généraux. Aux XVIe s., la Touraine passait pour la plus riche et la plus industrieuse province de France ; sa capitale ne comptait pas moins de 80,000 âmes. Les guerres de religion la ruinèrent, et aussi, la subite indifférence des rois. La Réforme avait fait beaucoup de progrès en Touraine ; les protestants s'y voyant en majorité tentèrent un audacieux coup de main sur Amboise afin de s'emparer de la famille royale (1560). La Renaudie, le chef de cette conjuration, agissait à l'instigation du prince de Condé. Repoussés par les Guise, les protestants furent poursuivis avec une implacable vengeance. « La Loire était couverte de cadavres attachés par 6, 8, 10 à de longues perches ; on ne fit que décapiter, pendre, ou noyer des gens pendant tout un mois. » Deux ans après, Condé donnait l'assaut à Tours et prenait sur les catholiques d'atroces représailles. — La révocation de l'édit de Nantes frappa de mort l'industrie de la Touraine : plus de 3,000 familles protestantes désertèrent les ateliers. Au reste le rôle politique de cette province, ainsi que sa splendeur commerciale, s'effaça complètement du jour où la cour s'éloigna d'elle et où elle ne fut plus comblée de faveurs et de privilèges.
Le roi Charles VIII ; les chirurgiens Heurteloup et Velpeau (Al. -L. -M. ) ; le savant Dutens ; le fameux archidiacre Bérenger, le Luther du moyen âge ; de Grécourt, chanoine et poète licencieux, auteur du pomme satirique le Philotanus ; Graslin, financier économiste ; Rabelais, né à Chignon en 1483, l'écrivain le plus savant, le plus original et l'observateur le plus profond de son siècle ; Fortuné Guyon, comte de Rochecotte, officier et conspirateur royaliste qui fut fusillé à Paris ; René Descartes, le père de la philosophie moderne, né au bourg de La Haye, en 1596 ; Destouches, l'auteur du Glorieux ; les jésuites Rapin et Commire, poètes latins ; les Boucicault, tous deux maréchaux de France ; le général Menou, qui prit le commandement de l'armée d'Egypte après la mort de Kléber ; le romancier H. de Balzac. Enfin, la Touraine a aussi vu naître en trois siècles les trois plus célèbres favorites de nos rois : Agnès Sorel, Gabrielle d'Estrées et Louise de La Vallière.
TOPOGRAPHIE. — L'Indre-et-Loire, dép. méditerrané est situé au Centre, entre 46°40' et 47° 40' de lat. N. Bornes, Sarthe, Maine-et-Loire, Vienne, Indre, et Loir-et-Cher. Il tire son nom de l'Indre et de la Loire, rivières qui le traversent. — Pays bas et sillonné de petites collines. — Bassin de la Loire, sur les rives duquel le département est placé. Rivières principales : la Loire, la Vienne, la Creuse, le Cher (navigables), la Brenne, la Choisille, l'Amasse, l'Indre, la Claise, etc. — Climat agréable et sain, doux et tempéré. — 6 Routes nat., 38 départ. ; 9,600 chemins vicin. Chemins de fer. (Voir la carte). PRODUCTIONS. — Sols dominants : riche terreau (190,490 hect.), craie ou calcaire, pierreux, landes, sablonneux, gravier. — Pays agricole. Agriculture en progrès et dont les princ. prod. sont les céréales, qui suffisent à la consommat., et les vins, dont la récolte est plus du double des besoins locaux ; chanvre, fruits de toute sorte. Cult. de la réglisse, de l'anis, de la coriandre, du fenouil, de l'angélique. Les vins sont particul. estimés pour les mélanges et surtout ceux du Cher. Vins rouges de Joué et de Bourgueil ; vins blancs de Vouvray. élève peu importante. La douceur de son climat, la fert. de ses val., la beauté des bords de la Loire dont il est diffic. de peindre les admir. sites, ont placé depuis longtemps cette contrée au nombre des plus délic. et lui ont fait donner le surnom mérité de Jardin de la France. — Bois, 81,723 hect. ; vignes, 33,000 h. — Exploit. min. : fer, pierres lithographiques et meulières, tuffeau pour salpêtre, marne, moellons, argile commune, grès, terre à poterie et à pipes ; falun pour l'amendement des terres, extrait de l'immense dépôt de coquilles fossiles des environs de Loches. Puits artésiens à Tours. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'industrie tourangelle était jadis très-florissante ; la soierie, introduite par Louis XI, occupait au XVIe s. plus de 8,000 métiers, 700 moulins et 40,000 ouvr. Anéantie par la révocat. de l'édit de Nantes, cette branche de fabricat. a repris cependant quelq. activité. Après elle, on place les tapis, les draps et lainages de Tours, la préparat. des cuirs, celle des fruits cuits et desséchés (pruneaux et poires tapées de Tours), la distillerie, le sucre de better., le trav. du fer et de l'acier, enfin la fabricat. import. des râpes et limes de la manuf. d'Amboise. Parmi les autres produits fabriqués, sont les poudres de la belle manufact. nation. du Ripault, la faïence, la poterie, les papiers et les conserves de porc, dites Rillettes de Tours. — Le Commerce exporte les vins en grande quantité, surtout ceux de deuxième classe, les fruits et les produits fabriqués. — 240 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE - 1 école prépar. de médecine et de pharm. 1 Lycée. 1 Col. 4 établiss. second. lib. 1 école norm. d'Inst. 1 école norm. d'Institutr. 7 Pensionn. prim. écoles prim. : 157 de garçons, 152 de filles, 124 mixtes. 2 Sémin. 1 Bibl. pub. 4 Soc. savantes.
TOURS, ch. -l., gr. et belle v. sur la Loire. On peut dire qu'elle est, par la régularité de ses rues, l'élégance de ses construct., la gracieuse ordonnance de ses promenades, un monument de bon goût. Les édif. les plus remarq. sont : la Cathédrale de S.-Gatien, dont l'origine remonte au XIIIe s., conçue dans un beau style gothique ; elle renferme le tombeau de Charles VIII et d'Anne de Bretagne, sa femme, œuvre précieuse de la renaissance de l'art ; — la Bibliothèque, qui contient un grand nombre d'éditions rares et de manuscrits ; le magnifique pont construit sous la fin du règne de Louis XV.
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Tours en 1883
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