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Outre cette page sur le commerce de Lyon au 18ème siècle, voir aussi : |
Ouvriers de la soie à Lyon vers 1850,
gravure extraite de la France illustrée de Malte-Brun - éd. 1855
Le Dictionnaire universel du Commerce, de Jacques Savary des Bruslons, consacre deux longues pages à Lyon à travers ses activités manufacturières et commerciales au 18ème siècle. Il m'a semblé que ce texte complétait assez bien les autres pages sur le Lyon ancien, publié sur ce site. |
Article 'Lyon', extrait du "Dictionnaire universel du Commerce", de Jacques Savary des Bruslons, édition 1748
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.../... Le plus grand négoce de Lyon consiste en la fabrique des draps d’or et d’argent, et de toute sorte d’étoffes de soie, comme velours, damas, satins, moires, taffetas, etc. où, année commune, il n’entre guère moins que pour onze millions de matières d’or, d’argent, et de soie. .../... Le Commerce de Lyon doit être considéré en deux manières ; l’une par rapport aux Pays avec lesquels cette Ville négocie ; et l’autre par rapport aux différentes marchandises qui entrent dans son négoce. L’une et l’autre sont expliquées dans la suite. Espagne : Peu de Marchands de Lyon négocient directement en Espagne : le Commerce qu’ils y ont, se fait pour la plus grande partie par l'entremise des Italiens, surtout des Génois. ; et par cette voie le Commerce des Lyonnais s’étend jusqu’aux Indes Espagnoles. Italie : Les marchandises que la Ville de Lyon envoie en Italie, et qui la plupart se fabriquent chez elle, montent, année commune, à six à sept millions ; et celles qu’elle en tire, au moins à dix millions. Cette balance paraît d’abord désavantageuse aux Lyonnais ; l’avantage du Commerce restant ordinairement du côté de celui qui reçoit plus de retour en argent : mais cette maxime ne peut avoir lieu en cette occasion ; les fabriques de Lyon ayant absolument besoin des soies d’Italie, et de l’argent d’Espagne, qui lui viennent par les Italiens à assez bon compte ; et qui étant mis en œuvre par ses Manufacturiers, lui produisent un profit, qui la dédommage bien de l’inégalité qu’il y a dans le nombre des marchandises qu’elle reçoit d’Italie, ou quelle y envoie. Suisse : Le Commerce de Lyon avec les Suisses, se fait principalement avec les Villes de Zurich et de Saint-Gal : il s’étend néanmoins jusqu’à Berne, à Bade, à Schaffhouse, et aux foires de Zurzach. Allemagne : Dans le Commerce que les Lyonnais entretiennent avec plusieurs des plus grandes Villes d’Allemagne, ils y envoient les mêmes marchandises qu’en Suisse ; et encore des étoffes de soie or et argent, et beaucoup de dorures : on y fait même passer tout ce qu’il y a de plus beau dans cette espèce ; les Allemands se piquant de goût et de magnificence pour la parure. Hollande :
Le plus grand Commerce que la Ville de Lyon fasse avec les Hollandais, consiste en remises d’argent, et en négociations de Lettres de change. Sa principale correspondance à cet égard est avec Amsterdam et Rotterdam. Elle ne laisse pas de tirer des draps de Leyde, et des toiles de Harlem. Angleterre : Lyon fait aussi un assez grand Commerce avec l’Angleterre, particulièrement avec les Villes de Londres, d’Exeter, et de Plymouth ; avec Londres, pour ses draps ; avec Exeter, pour ses serges ; et avec Plymouth, pour de l’étain et du plomb. On en tire aussi des bas, quelque mercerie, du poivre, des drogues pour la teinture, comme noix de galle et bois de campêche, et quelquefois des soies ; mais ce n’est que quand toutes ces choses manquent à Marseille. Le Levant : A l’égard du Commerce de Levant, que les Lyonnais font par la voie de Marseille ou de Gènes, on tient qu’ils y sont intéressés pour environ quinze cents mille livres par année. Pologne : Pour celui de Pologne, c’est peu de chose. Il y a cependant une société de Marchands de dorure à Lyon, qui a un magasin à Varsovie : mais les étoffes qu’on y envoie, ne sont que de médiocre qualité. France : Le Commerce que la Ville de Lyon fait dans l’intérieur du Royaume, n’est pas moins considérable que celui qu’elle entretient au dehors avec les Étrangers : mais sans entrer dans le détail, il suffira de remarquer, que cette Ville se trouvant par sa situation presque au milieu de la France, et dans la route la plus aisée, elle sert, pour ainsi dire, à réunir le négoce des diverses Provinces, qui viennent y aboutir ; et qu’ainsi non seulement elle envoie de part et d’autre les marchandises qui sont comme de son cru, et qui se fabriquent dans ses Manufactures ; mais encore qu’elle enrichit son Commerce de toutes celles qu’elle rassemble, et quelle tire de quantité d’autres lieux ; en sorte qu’on y voit sans cesse passer les huiles et les fruits secs de Provence ; les draps, les vins, et les eaux-de-vie du Languedoc ; les safrans de Guyenne ; les petites étoffes de Champagne ; les toiles de Picardie, du Maine, de Normandie, et de Bretagne ; les blés de Bourgogne ; et les chapeaux de presque toutes les Manufactures du Royaume.
C’est par la même raison que l’on ne parlera pas pareillement, ni de l’affinage de l’or et de l’argent, qui se fait à Lyon par quatre Affineurs du Roi, qui y attire une si grande quantité de ces riches matières ; ni du Commerce de l’or filé, qui s’y fabrique mieux qu’en lieu de l’Europe, et dont il se fait de si grands envois, tant au dedans du Royaume, qu’au-dehors ; ni de la Communauté et du trafic des Tireurs et Écacheurs d’or, qui font ce Commerce. Enfin, on se contentera d’ajouter à ce qu’on a dit jusqu’ici du Commerce de Lyon, qu’on estime qu’il y entre environ pour onze millions de matières, tant soie, qu’or et argent, qui s’emploient dans les Manufactures de cette Ville : Que la préparation de ces matières, et la façon des différents ouvrages qu’on en fabrique, montent à plus de trois millions : Que la vente qui s’en fait, tant par les Marchands de Lyon, que ceux des autres Villes du Royaume, qui les tirent d’eux, produit encore au-delà de trois millions : Et que des dix-sept millions, et plus, qui composent le total de ces trois sommes, les Étrangers en payent bien environ le tiers ; ce qui s’entend des temps de paix, et lorsque le Commerce fleurit dans le Royaume.
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