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Département du Tarn en 1883

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Carte du département du Tarn en 1883 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Tiré de L'Atlas de Vuillemin

 

 

POPULATION   359,232 hab.                                                                   SUPERFICIE   574,216 hect.
Chef-lieu ALBI, à 677. k. S. de Paris.

DIVISION   ADMINISTRATIVE

Avant 1790, ce dép. faisait partie du Languedoc (Albigeois). — Cour d'appel et Académie de Toulouse. — 16e Corps d'armée (Montpellier). 27e arr. forestier. — Diocèse de l'Archevêché d'Albi, 4 Consistoires et 10 églises du culte protestant.

.

4 ARRONDISS
 
35 CANTONS.
318 COMM.
POPUL.
de l'arrondt.

ALBI
18,169 h.
8

Alban, Albi, Monestiés, Pampelonne, Réalmont, Valderies, Valence, Villefranche.

94
98,132
CASTRES
25,856 h,
14

Anglès, Brassac, Castres, Dourgne, Labruguière, Lacaune, Lautrec, Mazamet, Montredon, Murat, Roquecourbe, Saint-Amans-Soult, Vabre, Vielmur.

92
144,234
CAILLAC
8,124 h.
8

Cadelen, Castelnau-de-Montmiral, Cordes, Gaillac, Lisle, Rabastens, Salvagnac, Vaour.

75
65,066
LAVAUR
7,563 h.
5

Cuq-Toulza, Graulhet, Lavaur, Puylaurens, Saint-Paul-Cap-de-Joux.

57
51,800


ABRÉGÉ  HISTORIQUE

On ne sait si l'Albigeois fut habité au temps de César par les Cadurci Eleutherii ou par les Ruteni provinciales; Albi (Albia) est nommée seulement au Ve s. comme l'une des villes de la première Aquitaine. Quand les barbares eurent accompli la ruine de l'empire romain, le Wisigoth Euric s'empara de ce pays (471); conquis par les Franks vers 507, il passa tour à tour aux rois d'Austrasie, de Paris, de Bourgogne et d'Aquitaine; Pépin le Bref l'enleva à Waïfer, et Charlemagne en confia le gouvernement à Aymon (778). Avec Ermengaud finit la succession de ces fonctionnaires royaux. Sa fille épousa Eudes, comte de Toulouse, et lui apporta l'Albigeois en dot, ou du moins en fit concéder l'administration à Raymond, son fils. Depuis ce temps, cette province eut les mêmes suzerains que Toulouse et le Rouergue, et compta au premier rang de la noblesse les vicomtes d'Albi, qui dataient du Xe s., ceux de Lautrec, d'Ambialet, l'abbé de Saint-Michel de Gaillac, etc.
Ce fut en 1208, au début de la croisade, que l'on comprit les hérétiques de toutes les croyances (manichéens et vaudois surtout) sous le nom énergique  d'Albigeois, sans doute en souvenir de la condamnation des sectaires de Pierre de Bruy et de Henri, par le concile de Lombers; par extension, ce nom fut même appliqué à toutes les provinces méridionales envahies par l'hérésie. Les Albigeois niaient l'eucharistie, repoussaient le baptême des enfants, le purgatoire, la célébration des fêtes, le sacrifice de la messe, l'adoration de la croix, les prières pour les morts et tous les signes extérieurs de la religion. Le pape Innocent III envoya plusieurs légats dans le midi « avec plein pouvoir de détruire, d'arracher et de planter tout ce qui était nécessaire pour faire disparaître le schisme ». La croisade assurait le salut; c'était plutôt une curée promise à toutes les passions. Les chefs eurent le droit de garder les terres dont ils pourraient se rendre maîtres à la pointe de l'épée. C'est à ce titre que Simon de Monfort devint possesseur de la vicomte d'Albi: il l'avait volée aux Trencavels, dont le plus vaillant rejeton, Raymond Roger, avait succombé dans la lutte. Dès 1209, Albi, Castres et Gaillac, effrayés par la destruction de Béziers, avaient envoyé leur soumission aux croisés. Néanmoins l'Albigeois fut une des provinces qui souffrirent le plus de ce débordement de calamités; on s'en disputa les bourgs et les châteaux avec un tel acharnement, que plusieurs changèrent jusqu'à quatre fois de maître dans une année. L'évêque d'Albi y conduisit lui-même l'avant-garde de l'armée du Seigneur. En 1229, le comte de Toulouse et le vicomte d'Albi, ses suzerains, ayant disparu de la scène politique, l'Albigeois se trouva en contact direct avec l'autorité royale, qui y envoya des officiers. Au XIVe siècle, les bandes de routiers, les pastoureaux et les Anglais firent beaucoup de mal à ce pays. Ces derniers n'évacuèrent Gaillac, Penne et d'autres places en 1284, que sur l'intervention du comte d'Armagnac.
Les doctrines de Calvin ravivèrent dans l'Albigeois la tradition presque éteinte de la réforme religieuse. Castres, Lavaur, Rabastens, se déclarèrent pour Condé (1562); Gaillac, surpris par le cardinal Strozzi, expia cruellement sa conversion à la foi nouvelle. En 1577, les protestants comptaient plus de trentes places en leur pouvoir dans les plaines du Tarn. Toulouse entraîna Albi, Gaillac et Lavaur dans la sainte union (1589). Un avantage signalé obtenu sur les royalistes par Joyeuse, près de Montels, livra quelque temps le pays aux rebelles; mais la paix de Folembray le remit sous l'autorité de Henri IV (1596). Les révoltes calvinistes de 1624 et de 1627 y jetèrent de nouveau le trouble: les marches et les contre-marches occasionnées par les sièges de Réalmont et de Lombers ne tardèrent pas à aboutir à la défaite des religionnaires. — En 1790, le chef-lieu du Tarn avait été placé à Castres; le Directoire, voulant punir cette ville de quelques mouvements séditieux, le transféra à Albi.


BIOGRAPHIE

Le P. Lacarry, jésuite, numismate érudit; l'historien Rapin-Thoiras; l'orientaliste Gaubil; le traducteur Dacier; le savant magistrat Clari; l'abbé Sabatier; le prédicateur Alexandre Morus; le savant Pierre Gilles; les illustres historiens du Languedoc, D. Vic et D. Vaissette, J. -J. -D. Bardou, prélat; les médecins Borel, Pinel qui le premier s'occupa du traitement intelligent de la folie; Portal; l'infortuné navigateur Lapeyrousse; le maréchal Soult; les généraux d'Hautpoul, Ligonnier, Rey et Bonnet; Las Cases, l'auteur du Mémorial de Sainte-Hélène, etc.


STATISTIQUE

TOPOGRAPHIE. —Le dép. du Tarn est méditerrané; il est situé au S., entre 43° 40' et 44° 15' de lat. N. Bornes: Aveyron, Hérault, Aude, H. -Garonne, Tarn-et-Garonne. Il tire son nom du Tarn, riv. qui le traverse du N.-E. à l'O. — Pays montagneux, coupé de plateaux élevés. Points culmin.: le roc de Montalet, 1,400 m.; le Signal, 1,320 m.; le Puy-St-Georges, 512 m. — Bassin de la Garonne. Riv. princip.: Tarn (navig. ); Aveyron, Vèbre, Cérou, Agout, Sor, Thauré, Viaur. — Climat fort sain et tempéré; beaux automnes. — 5 Routes nat.; 28 départ.; 9, 300 chem. vicinaux.
PRODUCTIONS. — Sols dominants: riche terreau, différ. sorte, pierreux, calcaire. Sol gras riche et bien cultivé dans les plaines. — Pays agricole et manufacturier. Céréales au delà des besoins; lin et chanvre en abond., anis, coriandre, pastel. Les vignes produisent 400,000 hectol. de vins de bonne qualité, dont moitié est consommée sur les lieux. Elève étendue et productive; chevaux recherchés pour la cavalerie légère; moutons en gr. partie de race améliorée, volaille, nombr. surtout oies et dindons; abeilles et vers à soie. — Bois, 80,292 hect.; vignes, 31,243 hect. Exploitat. minérale: fer, alumine, trace de mines de plomb et de cuivre, manganèse, houille, paillettes d'or du Tarn. Source minérale à Trébas.
INDUSTRIE — L'Industrie a pour branches import. les draps fins et communs, draps croisés, cadis, casimirs, flanelles, serges et autres étoffes de laine; la chapellerie, puis viennent les toiles grossières, le linge de table, les siamoises, les molletons, les couvertures, la bonneterie en laine, les liqueurs, les confitures, le verre, les papiers, etc. — Le Commerce s'exerce sur grains, vins, fruits, prunes sèches, miel, cire, indigo, bestiaux, fer, charbon de terre, merrain et futailles. — 450 Foires.
INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. 2 Collèges. 8 établ. second. libres. 1 école norm. d'instit. 1 Cours norm. d'institutr. 2 Pensionn. prim. Ecoles prim.: 236 de garçons, 176 de filles, 243 mixtes. 3 Sem. 4 Bibl. pub. 1 Soc. sav.



VILLES   PRINCIPALES

ALBI, ch. -l., divisé en deux parties inégales par le Tarn et relié à son plus riche faubourg par un vieux pont du XIe siècle et par un nouveau pont inauguré en 1867. Point d'air dans la vieille ville, point de régularité dans les rues, pour la plupart étroites et tortueuses; mais depuis plusieurs années il se forme en dehors de l'enceinte du moyen âge une ville nouvelle qui est déjà considérable. On remarque Sainte-Cécile, le plus vaste édifice en briques qui existe en France. Des peintures appliquées sur un fond d'azur du plus bel éclat, et représentant divers sujets religieux décorent la voûte; on y admire aussi la délicatesse des sculptures du chœur, où figurent les statues des douze Apôtres. —Saint-Salvi; l'ancien Palais épiscopal; l'Hospice, le Collège, la Bibliothèque et le Pont-Neuf. — Grand commerce de grains.
Voir aussi la page sur Albi au 19ème siècle, sur ce site

CASTRES, ville manufacturière s. l'Agout. Le quartier de Villegoudou communique avec la ville propre par deux ponts de pierre. On peut indiquer, comme de beaux monuments, l'ancien Evêché, construit d'après les dessins de Mansard, les deux églises de Saint-Benoît et de Notre-Dame-de-la-Platé. — Fabrique de draps, casimirs, ratines flanelles, toiles, papiers, etc.
GAILLAC (Galliacum) dans une situation délicieuse s. le Tarn. Vieux quartiers, rues étroites, obscures et mal bâties. Les restes de l'abbaye Saint-Michel. Construction de bateaux et de futailles.
LAVAUR, qui sert d'entrepôt au commerce des soies.
Citons encore: Mazamet, le Mulhouse du midi de la France; Sorèze, cél. par son anc. collège; Graulhet, fabr. de chapeaux, tannerie, etc.; Cordes, ville du moyen âge; Rabastens, La Bruguière, etc.



VARIÉTÉS

« Le pays est parsemé de maisons isolées qu'on appelle métairies; elles sont habitées par le propriétaire cinq à six mois de l'année, souvent même sans interruption; à côté de son logement est celui de son métayer. Le village est la demeure du peuple des campagnes. Les guerres civiles, qui ont tant désolé ce pays, ont forcé les populations à s'entourer de murailles et de tourelles qui donnaient à tous ces villages une apparence de citadelles; elles sont détruites aujourd'hui presque partout, et les villages ont pris un tout autre aspect. L'heure de la messe appelle tout le monde à l'église; les valets de labour abandonnent les métairies pour aller voir leur famille ou leurs amis. Après la messe, on joue, on cause, et toujours bruyamment; aux fêtes communales, il est rare que le piston et la clarinette n'y résonnent pas pendant trois jours. »

 

 

Gravure d'Albi, en 1883 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Albi 1883
Autres gravures et textes sur Albi au 19ème siècle

 

 

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