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Albi au bord du Tarn, vers 1850, gravure de Rouargue frères
(collection personnelle).
Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
Autrefois archevêché, intendance et parlement de Toulouse, justice royale, grenier à sel, gruerie, brigade de maréchaussée.
Histoire Les Sarrasins prirent la ville d’Albi et la ravagèrent en 730, et Pépin s’en empara en 765. Cette ville a été gouvernée par des vicomtes depuis le VIIIe siècle jusque vers le milieu du XIIIe : le premier fut le vicomte Bernard Ier, et le dernier Raymond-Roger, qui, pour avoir pris le parti des Albigeois avec Raymond IV, comte de Toulouse, partagea ses malheurs. Par suite des confiscations qui signalèrent la fin des croisades contre les Albigeois, Albi fut donné à leur plus fougueux ennemi, Simon de Montfort, qui en jouit, tant lui que son fils Amaury, jusqu’en 1249, époque où ce pays fut cédé à Saint Louis, quant à la souveraineté ; mais le domaine profitable passa à l’évêque, qui s’est trouvé par là un des plus riches prélats du Languedoc. Sous le règne de Louis XIII, Albi, où il existait beaucoup de protestants, se soumit à ce roi ou plutôt au cardinal de Richelieu. Albi eut beaucoup à souffrir de la révocation de l’édit de Nantes, qui força une grande partie des habitants à s’expatrier. Les armes d’Albi sont : de gueules à la croix archiépiscopale d'or, en pal ; à la tour d'argent crénelée de quatre pièces, et ouverte de deux portes, les herses levées, et au léopard du second émail, les pattes posées sur les quatre créneaux, brochant sur la croix ; en chef à dextre, un soleil rayonnant, d'or, et à senestre, une lune en décours, d'argent. Pour devise : STAT BACULUS, VIGILATQUE LEO, TURRESQUE TUETUR.
Situation géographique
Les faubourgs d’Albi, depuis qu’il n’existe plus de remparts, agrandissent la ville et l’embellissent ; leurs rues sont plus larges et plus populeuses. Un seul pourtant, celui de Castelviel, se trouve dans une position qui ne lui permet ni de s’agrandir ni de s’embellir ; on y voit les vestiges d’un château fort qui commandait le Tarn et qui garantissait cette petite cité, aujourd’hui réunie à la ville d’Albi. Ce qu’on appelle le faubourg du Pont est un quartier sur la rive droite du Tarn, traversé par deux grandes rues principales, dont l’une aboutit à la route de Cahors et l’autre à celle de Rodez. C’est principalement dans ce faubourg que se trouvent les manufactures.
La cathédrale d’Albi, dédiée à sainte Cécile, est l’un des édifices les plus remarquables du département ; elle a été désignée récemment par l’autorité locale, comme un des édifices susceptibles d’être classés au nombre des monuments historiques. L’évêque Bernard de Castanet en posa la première pierre en 1282, et elle ne fut entièrement achevée qu’en 1512, deux cent trente ans après sa fondation. La longueur totale du vaisseau dans œuvre, y compris deux chapelles des extrémités opposées, est de 105 m 25 cm ; la largeur est de 27 m 28 cm ; l’épaisseur des murs, avec les chapelles des deux côtés, prend 15 m 6 cm ; la hauteur de la voûte, au-dessus du pavé de l’église, est de 30 m ; celle du clocher, prise du même pavé, est de 94 m 2 cm, et de 130 m, prise du niveau des eaux du Tarn. Ce clocher est terminé sans flèche par une plate-forme octogone symétrique de 64 m de surface. Dominique de Florence, qui fut deux fois évêque d’Albi, fit construire le premier portail, qu’il orna de statues de saints exécutées avec autant d’art que de perfection. On doit en regretter vivement la perte. Un escalier majestueux conduit à une plate-forme sur laquelle s’ouvre la principale porte d’entrée ; des pyramides élégantes et hardies supportent, à une grande hauteur, des arcs décorés dans le style arabe ; le ciseau du sculpteur a vaincu toutes les difficultés, et les pierres les plus dures ont été transformées en feuillages et en ornements du goût le plus pur.
L’église est divisée en deux parties : la nef et le chœur. Trois portes, pratiquées dans le jubé et décorées avec la plus grande recherche, conduisent dans celui-ci. La plupart des niches sont privées des statues qu’elles contenaient autrefois, et qui ont été enlevées ou détruites pendant nos troubles civils. La magnificence de ce jubé étonne l’imagination ; son aspect riant et varié enchante. Les pierres dont il est composé sont taillées avec tant de facilité et de délicatesse, qu’on les croirait plutôt moulées que sculptées. Le vaisseau offre cela de singulier, qu’il n’a ni croix ni bas-côtés, ce qui le fait paraître en dedans d’une longueur au-dessus de la réalité. L’intérieur des murs est décoré de pilastres peu saillants qui soutiennent la voûte, laquelle est entièrement recouverte de peintures appliquées sur un fond d’azur éclatant et remarquable par sa belle conservation. Ces peintures, commencées en 1502, forment un vaste tableau de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les arêtes des voûtes servent de cadres aux différents sujets représentés sur cette vaste surface ; des arabesques, peintes en blanc, et rehaussées d’or, présentent aux yeux des artistes, le type de la grâce et du bon goût, des formes enchanteresses, et un contour non moins pur qu’élégant. Des anges s’y balancent dans les enroulements des feuillages ; les patriarches, les prophètes, les saints, les vierges, les martyrs paraissent au milieu de ces arabesques, sur ces voûtes étincelantes d’or et d’azur. Le style du dessin, le jet des draperies, la simplicité des poses de ces peintures magnifiques, tout annonce en elles l’école italienne à l’époque de sa gloire. Dans le coin d’une chapelle, on a découvert une inscription ainsi conçue, qui fait connaître le nom d’un de ces peintres : Joannes Franciscvs Donneia pictor italus de carpa fecit 1513. Il existait autrefois dans cette église un monument astronomique digne d’être conservé : du haut de la voûte partait une chaîne attachée à un christ placé au milieu du jubé, et interrompue dans sa longueur par une grande lanterne en fer doré, qu’un rayon de soleil, introduit par un trou pratiqué à la fenêtre qui regarde le levant, traversait au moment de son lever, le jour des équinoxes. Le chœur, remarquable par l’élégance et la délicatesse des sculptures qui le décorent, est entouré de soixante-douze statues d’une grande beauté. Dans ce sanctuaire sont placées les statues des douze apôtres, et au-dessus des portes latérales on voit deux empereurs chrétiens, Constantin et Charlemagne. La porte extérieure du chœur est ornée de statues de tous les prophètes, de patriarches, de vierges, remplissant les niches creusées dans les piliers qui supportent des arcs en ogive ; les figures sont d’un travail remarquable, le jet des draperies, La simplicité des poses sont dignes d’admiration ; des rinceaux légers, dont les ramifications sont exécutées avec un grand bonheur, figurent de jolies dentelles, parsemées de fleurs et de délicieuses arabesques.
L’église de St.-Salvi parait occuper l’emplacement d’un édifice religieux bâti dès les premiers siècles du christianisme. Son architecture annonce qu’il a été construit au plus tôt vers le XIIIe siècle. On remarque, il est vrai, quelques chapelles qui indiquent le style du IXe ou du Xe siècle, et l’on pourrait penser qu’elles appartiennent à une construction antérieure à celle de la plus grande porte de l’église. Le côté du cloître qui subsiste encore est un mélange des styles gothico-lombard et arabe ; on y trouve des inscriptions dont la date ne remonte qu’au XIIIe siècle.
L’Hôtel de la préfecture, ci-devant palais épiscopal, et dans des temps plus reculés celui des anciens comtes de l’Albigeois, est un immense édifice qui a plus de majesté que d’élégance. Une maçonnerie massive paraît lui servir de base, et il semblerait qu’on a eu pour but d’amonceler des matériaux dans un petit espace : les murs sont entièrement en briques. Il est agréablement situé sur la rive gauche du Tarn qui en baigne les murs, et jouit d’une vue délicieuse. Vu de la rive opposée, il présente une masse des plus imposantes ; et quoiqu’il soit, en quelque sorte, groupé avec l’église Ste-Cécile, dont les proportions gigantesques ne sont en rapport avec aucun autre monument d’Albi, il offre encore l’image d’un palais électoral d’Allemagne. Les tours qui ornent cet édifice de toutes parts, et les formes qu’on lui a données, sont très pittoresques. Les murs en sont d’une telle épaisseur, que M. de Choiseul fit tailler à pic deux pièces dans l’une des tours massives qu’on y voit, sans que les parties latérales s’en soient jamais ressenties. L’Hospice d’Albi est un superbe bâtiment, placé entre une grande cour précédée d’une belle avenue plantée de mûriers, et un jardin spacieux. Ce bâtiment a deux ailes. Le corps de logis regarde le levant du côté de l’entrée, et le couchant du côté du jardin : il est situé sur une hauteur, hors la ville ; il n’est borné par rien, et sa position est très favorable à la santé de ceux qui y sont logés. Les salles sont vastes ; elles communiquent entre elles par de grandes portes, et sont éclairées par un nombre suffisant de fenêtres qui entretiennent la libre circulation de l’air. On remarque encore à Albi le pont sur le Tarn, composé de sept arches (non compris deux petites arches latérales), dont six sont en ogive et la septième à plein cintre ; le collège ; la bibliothèque publique, contenant 12,000 volumes ; le musée ; le cabinet d’histoire naturelle ; la salle de spectacle, etc.
Commerce et industries L’arrondissement d’Albi renferme 8 cantons : Alban, Albi, Monestiès, Pampelonne, Réalmont, Valderies, Valence et Villefranche. — A 72 km de Toulouse, 681 km de Paris pour la taxe des lettres et les frais de poste. Latitude Nord 43° 55' 46", longitude Ouest 0° 11' 42". Biographie.
Bibliographie. Notice historique et descriptive sur l'église métropolitaine de Ste- Cécile d’Albi, suivie de la biographie des évêques et archevêques d'Albi, des évêques de Castres et de Lavaur, par M. H. C. in-8, 1841.
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