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Les villes à travers les documents anciens

Strasbourg au 19ème siècle

 

Strasbourg et ses ponts en 1840 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Gravure de Larbalestier extrait de l'Atlas de la Géographie universelle de Malte-Brun, édité en 1840
Les bords de l'Ill était alors beaucoup plus animée !


Incendie de la cathédrale de Bordeaux - reproduction © Norbert Pousseur
Quasiment la même vue, en 2008 - Cependant, la flèche de la cathédrale est ici cachée par la tour carrée de gauche.
Strasbourg - 2008 - Num 3Mpx - dscn3970


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Article extrait de La France pittoresque, publié en 1835 par Abel Hugo

Strasbourg, anciennement Argentoratum, sur la rivière d’Ill, à une petite distance de la rive gauche du Rhin ; à 102 lieues à l'Est  de Paris ; chef-lieu de préfecture Population 49,712 habitants - Fondée par Drusus, beau-fils d’Auguste ; cette ville était un des grands établissements militaires que les Romains avaient destinés à la défense de leurs frontières. Cependant les barbares s’en emparèrent, et, après en avoir été chassés successivement par Julien, par Gratien, et par Anitius, finirent par en rester maîtres. Ravagée par Attila, elle fut enlevée aux Allmands par Clovis vainqueur à Tolbiac. C’est au VIe siècle qu’elle prit le nom de Strasbourg, qu’on fait dériver de celui de Stratœbargum, que lui avait fait donner sa position au centre de plusieurs routes militaires. Après avoir fait partie du royaume d’Austrasie, elle devint le siège d’une république indépendante jusqu’à sa réunion à la France en 1681. Louis XIV en fit une des places les plus fortes de l’Europe.

Elle a une citadelle composée de cinq bastions dont les ouvrages extérieurs s’étendent jusqu’à un des bras du Rhin ; enfin son système de défense est complété par une écluse au moyen de laquelle on peut inonder la plus grande partie de ses environs. Strasbourg renferme des établissements publics importuns et des monuments remarquables ; elle est entourée de charmantes promenades et de jolies maisons de campagne. Sa bibliothèque publique contient 55,000 volumes ; la bibliothèque de l’école de médecine en renferme 10,000. Il y a à l’académie un beau cabinet d’histoire naturelle. La salle de spectacle est fort jolie, et la troupe sédentaire qui y donne des représentations généralement bonne.

Strasbourg et ses ponts en 1840 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La cathédrale de Strasbourg,
gravure colorisée de François Alexandre Pernot,
publiée dans Les beautés de la France - Girault de St-Fargeau - 1855

Cathédrale. — La cathédrale de Strasbourg a été commencée en 1015, on prétend même que le chœur est encore celui qui fut construit vers l’année 770 d’après les ordres de Charlemagne. — Les chroniques rapportent que, pendant treize ans, plus de cent mille personnes, excitées au travail par la piété, furent employées journellement à la construction de ce monument. Des indulgences, du pain et quelques racines étaient leur unique salaire. Cette ardeur se ralentit ensuite, et l’église ne fut terminée que 260 ans plus tard, en 1275. Restaient les tours à élever.

Construction de la cathédrale de Strasbourg - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Gravure d'un dessin de 1845 de M. Schuler, extraite du Magasin pittoresque, 1845
illustrant la construction au 14ème siècle de la cathédrale de Strasbourg.

En 1277, l’évêque de Strasbourg en posa la première pierre : d’après le plan primitif, que l’on conserve soigneusement dans les archives du chapitre, il devait y avoir deux tours absolument semblables, et elles devaient être hautes chacune de 594 pieds. Une seule, celle du côté du nord, a été achevée, et portée seulement à la hauteur de 490 pieds (ancienne mesure de Strasbourg, ce qui fait un peu plus de 437 pieds de roi =142m). L’autre tour n’a que la hauteur de la plate-forme achevée en l’année 1365. Des tremblements de terre et des incendies ont mis à plusieurs reprises l’église et la tour en péril. En 1654, la foudre brisa une portion considérable de la partie supérieure de la tour. On fut obligé, à raison des dégradations, d’en démolir 58 pieds (19m). Il fallut trois années pour les rétablir. En 1759, le tonnerre tomba sur le toit au-dessus de la nef, laquelle était alors couverte en plomb, et y mit le feu. En moins d’une heure toute la toiture fut consumée. Le feu était si ardent que le plomb embrasé tombait en cascade sur le pavé, et roulait ensuite jusque dans la rivière. Cette toiture, rétablie, a été recouverte en lames de cuivre rouge. Le 15 août 1833, la foudre est encore tombée sur l’église et y a causé de grands dégâts. On a remarqué qu’une inscription rappelant les dangers que la cathédrale a courus lors du mémorable tremblement de terre de 1728, a été particulièrement endommagée par le feu du ciel.

La cathédrale de Strasbourg vers 1830 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Façade de la cathédrale de Strasbourg,
gravure extraitre du Magasin pittoresque de 1834

 

— La façade du temple est décorée de trois portails auxquels on arrive par un parvis élevé de plusieurs dgrés. Le portail du milieu, le plus grand et le plus beau des trois, est orné de colonnes et de statues. La porte principale était primitivement d’airain sculpté ; elle a été fondue pendant la révolution, et convertie en monnaie de billon. C’est aujourd’hui une porte de bois qui la remplace. Au-dessus du portail, au premier étage de la tour, on voit les statues équestres de Clovis, de Dagobert, de Rodolphe de Habsbourg et de Louis XIV. Immédiatement au-dessus, est la grande rosace en vitraux peints. Sa circonférence extérieure est de 150 pieds (48m), et son diamètre de 48 (15m). Cette rosace, éclairée par les rayons du soleil, produit dans l’église un effet magique. Le clocher occupe toute la façade de l’église, c’est un large massif de forme oblongue terminé par une plate-forme, où commence le second étage de la tour. La tour, proprement dite, qui forme ce second étage, est octogone, quoique de loin elle paraisse carrée. Les quatre escaliers tournants qui conduisent à la flèche en dissimulent quatre faces. La flèche et le troisième étage de l’édifice. C’est un obélisque à jour et à huit pans, dont le travail admirable ressemble à une frêle et légère découpure ; au sommet se trouvent la lanterne, puis la couronne, et enfin le bouton octogone qui termine l’édifice et supporte une croix de pierre de 5 pieds 4 pouces de hauteur. — Suivant l'Annuaire du bureau des longitudes la flèche du Munster de Strasbourg est l’édifice le plus haut du monde, après la grande pyramide d’Egypte qui n’a que 2 mètres de plus d’élévation. — L’intérieur de l’église ne répond pas à l’extérieur. Le chœur surtout n’est pas en rapport avec le reste de la nef, dont la longueur et de 355 pieds, et la largeur de 132. La hauteur, depuis le pavé jusqu’à la voûte, est de 71 pieds 10 pouces 3 lignes A droite et à gauche, cette nef est séparée des bas-côtés par neuf piliers colossaux qui supportent l’édifice. On y remarque les orgues faites par André Silbermann, en 1714 ; la chaire, d’architecture gothique, restaurée en 1824 avec beaucoup de goût et d’élégance ; le grand autel ; le Saint-Sépulcre (chapelle souterraine au-dessous du chœur) ; l’horloge. Chef-d’œuvre du XVIe siècle, mais dont le mouvement est arrêté ; les chapelles de Sainte Catherine ou de la Croix, de Saint-Laurent, etc.

Intérieur de la cathédrale de Strasbourg vers 1850 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Intérieur de la cathédrale de Strasbourg,
gravure de Rouargue frères, extraite de l'Histoire des villes de France
Aristide Guilbert, 1853

Du sommet de la cathédrale on jouit d’une vue magnifique. Lorsque Goethe, depuis si illustre, alors jeune et inconnu, arriva à Strasbourg, son premier soin fut d’aller visiter le Munster : « Je courus, dit-il, voir son magnifique clocher ; je me hâtai de monter sur sa plate-forme, d’où, par un beau soleil, je contemplai à mon aise cette superbe Alsace, cette grande et belle ville, ces prairies qui l’entourent et qui sont couvertes d’arbres magnifiques et d’épais ombrages. Je ne pouvais m’empêcher d’admirer, aussi loin que s’étendait mon horizon, cette végétation si riche qui décore les rives et les îles du Rhin, la plaine en pente du côté du sud que l'Iller arrose, les enfoncements des montagnes qui charment l’œil par un   mélange agréable de bois et de terres cultivées, les collines du nord, coupées par une infinité de petits ruisseaux, partout si favorables à la rapidité de la végétation. Ma vue se portait avec ravissement sur l’excellente culture de ce pays, si propre à la production, partout verdoyant, partout promettant d’abondantes récoltes ; sur les villages, les métairies qui en signalent les plus beaux sites ; enfin, sur cette grande et immense plaine, préparée pour l’homme comme un nouveau paradis, parsemée de riantes habitations, et que bornent de toutes parts des montagnes richement boisées. »

Corps de garde aux environs de Strasbourg vers 1860 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Corps de garde fortifié entre Strasbourg et le Rhin,
d'après un dessin de Lancelot publié dans le Tour du Monde - 1er semestre 1860


Ci-dessous, extrait de l'article sur Strasbourg, publié dans l'Histoire des villes de France
d'Aristide Guilbert, 1853

Vue générale de Strasbourg en 1827 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Strasbourg vue depuis sa campagne, gravure extraite de la France pittoresque d'Abel Hugo - 1835
d'après un dessin de Christophe Civeton, daté de 1827

Strasbourg était, sous l'ancien régime, la capitale du gouvernement général de l’Alsace ; il y avait un gouverneur avec un lieutenant de roi et un commandant pour la ville, et un commandant avec un lieutenant de roi pour la citadelle. L'évêché, suffragant de Mayence, possédait lui-même un suffragant dans l'évêché d’Arath en Mésopotamie, dont le titulaire remplissait ordinairement les fonctions de vicaire général et desservait la cathédrale. L'évêque se qualifiait prince du Saint-Empire et landgrave d’Alsace ; on lui donnait toujours un évêque pour coadjuteur ; son revenu, le plus considérable de tous les sièges épiscopaux de France, ne s’élevait pas à moins de trois cent mille livres. Aux chanoines capitulaires seuls appartenait le droit de concourir à l'élection de l'évêque ; car, sur les vingt-quatre membres dont se composait le chapitre, il n'y en avait que douze qui pussent voter. Les capitulaires devaient être prêtres ; ils portaient dans le chœur un habit de velours rouge doublé d'hermine et orné de boutonnières d’or. Pour entrer dans le chapitre, il fallait faire preuve de seize quartiers. Malgré la révocation de l'édit de Nantes, la population luthérienne était presque aussi nombreuse que la population catholique ; on évaluait le chiffre des habitants des deux religions à 50,000 âmes. La ville avait quatre hôpitaux, trois civils et un militaire, deux universités, l'une protestante, l'autre catholique, un séminaire avec un collège, et plusieurs communautés religieuses d’hommes ou de femmes, telles que Récollets, Grands Capucins, Petits Capucins, Dames de la Congrégation de Notre-Dame, de Sainte-Madeleine, de Sainte-Marguerite et de Sainte- Barbe. Quant au gouvernement municipal, ce n’était jamais que l'Ammeister-régent qui se trouvait en fonction ; il avait droit de juger chez lui les affaires de police ; il sortait dans un carrosse entretenu aux frais de la ville, et se faisait précéder par deux hallebardiers, un bedeau et un huissier.

Strasbourg, aujourd’hui chef-lieu du département du Bas-Rhin, compte plus de 61,000 habitants ; l’arrondissement en contient 228,000 et le département près de 360,200. Les catholiques ont huit églises dans la ville, et les luthériens sept. L'ancienne capitale de l’Alsace a conservé son évêché ; le culte protestant y est représenté par le directoire du consistoire général de la confession d’Augsbourg, ce qui en fait la métropole des fidèles de cette communion en France.

Comme place de guerre, Strasbourg a tant d'importance qu’on l'a choisi pour chef-lieu de la cinquième division militaire ; on y a établi une école d'artillerie, un arsenal pouvant suffire à l'armement de trois cent mille hommes, et une fonderie de canons d'où l'on tirerait au besoin jusqu'à six cents bouches à feu. On trouve, en outre, dans cette ville, une direction des haras, une manufacture royale des tabacs et un hôtel des monnaies, lequel fabrique annuellement de sept à neuf millions de numéraire. Mais ce sont surtout ses institutions scientifiques qui lui assignent un rang distingué parmi les autres chefs-lieux du royaume : elle a une académie où toutes les facultés sont représentées, excepté la théologie catholique. Les professeurs et les élèves peuvent consulter des collections admirables, un muséum d'histoire naturelle, l'un des plus complets de la France, un cabinet d'anatomie, un jardin de botanique, des cabinets de physique, des collections d'antiquités, un musée de peinture, des bibliothèques spéciales, et surtout la bibliothèque de la ville, fondée immédiatement après la réforme religieuse et renfermant plus de cent trente mille volumes. Un grand nombre de sociétés savantes, où l'on s'occupe de plusieurs branches des connaissances humaines, activent le mouvement littéraire et scientifique de la grande cité.

Eglise St Thomas de Strasbourg  en 1830 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert PousseurAutre version de l'église St Thomas de Strasbourg  en 1830 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Eglise St Thomas de Strasbourg
Gravure d'Alexandre Lacauchie publiée en 1835 dans La France pittoresque, d'Abel Hugo
A remarquer de très légères différences entre ces 2 gravures de Lacauchie,
qui signe en tant que dessinateur et graveur.
Par exemple la pêcheur n'a pas le même chapeau, et le ciel est différent.
Voir aussi le sommet de la tour carrée - à droite, rajout (à tort) d'une pointe (par le coloriste ?).
Deux autres versions N&B de l'ouvrage que je possède (les plus courantes),
publient la version de gauche, au pêcheur au chapeau informe.

Strasbourg est arrosé par trois bras de l’Ill, qu'on y traverse sur plus de soixante ponts ; ses rues, construites en général avec irrégularité, sont presque à moitié couvertes par les parties saillantes des maisons ; on y remarque quelques places, par exemple, celles de la cathédrale et du château royal, la place d'armes, la place de la Comédie, et la Finckmatt, qui sert aux exercices militaires. La ville offre de nombreux édifices dignes de fixer l’attention. Nous avons déjà parlé de la cathédrale, bâtie sur les plans d’Erwin de Steinbach, et à laquelle on reproche un défaut de proportion entre ses diverses parties ; mais rien ne peut rendre l’impression que l’on éprouve lorsque l’on contemple pour la première fois la façade et surtout la flèche de ce magnifique monument, dont la hauteur totale n’a pas moins de cent quarante-deux mètres douze centimètres, et égale presque celle de la grande pyramide de Memphis. C’est dans la cathédrale que l’on voit la belle horloge astronomique érigée, en 1842, par M. Schwilgué. Parmi les autres édifices religieux de Strasbourg, nous citerons le temple neuf ; l’église Saint-Guillaume., dont la construction remonte vers l’an 1300 ; et l’église Saint-Thomas, qui date du XIe siècle : ce dernier monument renferme l’admirable tombeau du maréchal de Saxe, dû au ciseau de Pigale.

Lavoir sur pilotis à Strasbourg vers 1880 1840 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Une rue de Strasbourg et son lavoir sur pilotis
Peut-être est-ce le même lavoir que celui de la gravure précédente ?
Gravure de Lancelot publié dans le Tour du Monde - 1er semestre 1860

Depuis la révolution de 1830, le commerce a pris un développement considérable à Strasbourg : des canaux, des lignes de bateaux à vapeur, des chemins de fer y facilitent les relations. La capitale de l’Alsace communique, en effet, avec la mer du Nord par le Rhin, avec la Manche par le canal de la Marne au Rhin, avec la Méditerranée par le canal du Rhône au Rhin, et avec la mer Noire par le canal Louis et le Danube. Il est permis de prévoir pour la vieille cité, dans un avenir très prochain, le retour de ses jours les plus brillants de prospérité. L’industrie actuelle de Strasbourg consiste en fabriques de draps, de toiles et d’étoffes de coton, de toiles à voiles, de coutellerie, de bijouterie d’acier, de papiers peints, de poêles en faïence, de garance, d’huile, de moutarde, de potasse, de savon et de produits chimiques ; on y voit, en outre, des filatures de coton, des blanchisseries de toiles, des teintureries, des brasseries, et des raffineries de sucre.

La rue Mercie à Strasbourg vers 1870 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La rue Mercier à Strasbourg,
gravure publiée en 1871 dans Le Magasin pittoresque.

Il serait trop long de nommer tous les personnages célèbres nés à Strasbourg : nous nous contenterons de citer ceux dont la réputation est universelle, tels que Sébastien Brand, poète satirique, dont le curieux ouvrage intitulé la Nef des fous fut traduit, au commencement du XVIe siècle, dans toutes les langues littéraires de l’Europe ; Daniel Specklin, l’un des premiers architectes militaires de son temps ; Ulrich Obrecht, que nous avons déjà mentionné ; J.-G. Scherz, auteur d’un Glossarium medii œvi, J.-J. Oberlin, connu comme philologue et comme antiquaire ; l’abbé Grandidier, historiographe de France ; le savant helléniste Richard Brunck ; les naturalistes Hermann et Dietrich ; les anatomistes Lauth, père et fils ; les deux Schweighœuser ; les chimistes Spielmann ; les mathématiciens Arbogast et Kamp ; le sculpteur Ohmacht ; l’habile ciseleur Kirstein ; les peintres Hans Baldung Grün, élève d’Albert Durer, et Vendelin Dicterlin, auquel on attribue l’invention de la peinture au pastel ; le poète F.-G.-J.-N. Andrieux ; le musicien professeur, Dumonchau ; son neveu, Auguste Dumonchau, jeune littérateur, mort à la fleur de l’âge et qui donnait de grandes espérances ; le maréchal Kellermann, duc de Valmy, et l’illustre général J.-B. Kléber, dont on admire la belle statue sur l’une des places de la ville.

Les cigognes à Strasbourg vers 1880 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Les cigognes sur une cheminée de Strasbourg
Gravure extraite de Europa in al zijn Heerlijkheid geschetst (L'Europe dans toute sa splendeur),
Gerard Keller - 1880


Parmi les hommes distingués qui sans être nés à Strasbourg y ont passé leur vie, nous indiquerons Jean Geiler de Keysersberg, célèbre prédicateur que toute l’Allemagne se disputait ; Jean Sturm, l’un des plus fameux pédagogues du XVe siècle ; l’historien Sleidan ; Jean Schilter ; le jurisconsulte J.-D. Schœpflin, dont les œuvres sont encore l’une des sources les plus sûres de l’histoire de la province ; Koch, continuateur de l’école diplomatique du précédent ; et Fodéré, le père de la médecine légale en France. Il est inutile d’ajouter que la ville de Strasbourg compte Jean Gutenberg au nombre de ses enfants d’adoption ; fière d’avoir donné asile à l’inventeur de l’imprimerie, elle lui a élevé une statue en bronze sur la place de son marché aux herbes. Cette belle statue est l’œuvre de notre grand sculpteur David (d’Angers), dont le nom et le génie vont de pair avec toutes les gloires et s’y rattachent naturellement : des fêtes magnifiques en accompagnèrent l’inauguration qu’on eut l’heureuse idée de faire coïncider avec le quatrième anniversaire séculaire de l’invention de l’imprimerie (24, 25 et 26 juin 1840).


 

Strasbourg vers 1700 - gravure reproduite par la BNF puis traitée numériquement par © Norbert Pousseur
Strasbourg vers l'an 1700, gravure extraite de
l'Alsace françoise ou Nouveau recueil de ce qu'il y a de plus curieux dans la ville de Strasbourg
avec une explication exacte des planches en taille douce qui la composent

ouvrage de Guy Boucher, auteur du texte ci-cessous
provenant du fonds de la BNF

La Capitale ville de toute la Province de la basse Alsaceest Strasbourg, très considérable par son gouvernement, son Commerce et ses fortifications ; sa situation est aussi agréable qu’avantageuse étant au milieu d’une vaste plaine, et éloignée des montagnes, de cinq à six lieues et a un grand quart de lieues du Rhin ; Elle est arrosée de la Brusch qui la traverse et s’y partage en plusieurs canaux très commodes pour le transport de toute sorte de denrées.
En sorte que l’on y compte 50 ponts tant de pierres que de bois, ce qui est d’un grand secours à la ville pour le négoce qui y est fort considérable. Cette même rivière fait tourner beaucoup de moulins dont la plupart sont enfermés dans la ville. Il y a près de 5000 maisons dans cette fameuse ville. Elle a 7 Portes principales ; elle contient 195 Rues, et 20 places publiques. Les églises sont marquées dans l’explication de la planche de la ville (voir sur la planche zoomable). Il y a deux Universités, savoir, celle de Messieurs les Luthériens, dans laquelle on voit une belle Bibliothèque, riche par la quantité de ses anciens manuscrits, elle est jointe à l’Eglise neuve, laquelle était autrefois aux frères Prêcheurs, dits, les Dominicains ; elle fut établie par Ferdinand Ier l’an 1619.

L’autre Université est Catholique, dans le Collège Royal des Pères Jésuites ; elle fut établie l'an 1701. Je remarque en cette ville plusieurs beaux édifices ; le plus considérable est celui de l’Eglise Cathédrale.

Pour ce qui est de la maison de ville ; l’Incendie qui y arriva l’an 1686, en a beaucoup diminué, il ne laisse pas d’y rester deux corps dont l’un, qui fait face au marché aux poissons est fort bien bâti et d’une belle Architecture ; elle fut bâtie l’an 1588 l’autre n'est recommandable que par son antiquité. L’hôtel de Messieurs de la Noblesse est assez considérable et bien étendu pour sa médiocre grandeur.

Il y a quantité d’autres Hôtels appartenant à des grands Seigneurs ; je ne puis ici en faire aucun détail n’y ayant pu trouver d’accès pour en connaitre les particularités. J’oubliais de Vous dire une chose très curieuse que j'ai remarquée dans cette ville ; c’est le Jardin de Messieurs les Docteurs en Médecine dans lequel on trouve toute sorte de plantes rares, et nécessaires à cet Art, il est situé à l’extrémité de la ville du côté de la Citadelle, vis à vis l’Arsenal qui est le magasin d’armes de  toute la Province, est le magasin à grains de la ville, lequel a 130 pas de longueur et contient six ou sept greniers l’un sur l’autre ; on y conserve des blés de plusieurs années, et on y en voit de plus de 100 ans ; on y en fait voir aussi que l’on dit être tombé du Ciel en forme de pluie.

Près de là est le bâtiment que Messieurs les Magistrats ont fait construire en 1698 pour représenter les Opéras et Comédies ; rien n'y est épargné pour l'utilité du spectacle, toutes les machines nécessaires y sont très bien entendues.

L’Hôpital Royal est aussi très remarquable par sa grandeur, puis qu’on y a vu 4000 malades, sans compter les Officiers Chirurgiens etc. Quoiqu'il ne soit pas encore achevé, il est situé du côté de la Citadelle très avantageusement, étant entouré d’un canal vif, lequel sort d’un bras du Rhin.

Panorama de Strasbourg vers 1720 - gravure d'Antoine Aveline reproduite par la BNF puis traitée numériquement par © Norbert Pousseur
Plan panoramique de Strasbourg, provenant du fonds de la BNF
établi par Antoine Aveline vers 1720

 

 

 


 

Pour zoom, Strasbourg et ses ponts en 1840 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur    Pour zoom, vue générale de Strasbourg en 1827 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Pour zoom, Panorama de Strasbourg vers 1720 - gravure d'Antoine Aveline reproduite par la BNF puis traitée numériquement par © Norbert Pousseur

Pour zoom, la cathédrale de Strasbourg vers 1830 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur      Pour zoom, Strasbourg et ses ponts en 1840 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur       Pour zoom, l'intérieur de la cathédrale de Strasbourg vers 1850 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur     Pour zoom, la rue Mercie à Strasbourg vers 1870 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur    Pour zoom, lavoir sur pilotis à Strasbourg vers 1880 1840 - gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Pour zoom, Strasbourg vers 1700 - gravure reproduite par la BNF puis traitée numériquement par © Norbert Pousseur

 

 

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