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Texte et gravure Dirigeons-nous, en admirant sa légèreté, vers la flèche de la cathédrale de Strasbourg, haute de 437 pieds. Empressons-nous d'aller admirer ce chef-d’œuvre d’architecture gothique, et l’horloge qui décore son intérieur, machine dont l’étonnante complication représente le mouvement de notre système planétaire et des constellations. Strasbourg, dans laquelle on entre par sept portes, est entourée de fortifications et défendue par une citadelle qui fut construite par Vauban. Elle est traversée par l’Ill, que l’on y passe sur plusieurs ponts de bois. Après la cathédrale, le plus bel édifice est le château royal, où réside l’évêque. Le palais de justice, l’hôtel-de-ville, celui de la préfecture et la nouvelle salle de spectacle ne sont pas indignes de cet important chef-lieu. L’église de Saint-Thomas, bâtie au septième siècle, renferme plusieurs beaux mausolées, dont le plus remarquable, sculpté par Pigalle, est celui du maréchal de Saxe. L’arsenal, bâtiment d’une belle étendue, les casernes et les fonderies de canons sont tels qu’on s’attend à les voir dans une place de guerre de première classe. Il y a à Strasbourg un collège royal et un collège communal, appelé gymnase de la confession d’Augsbourg ; un séminaire protestant, une école spéciale de pharmacie, un hôpital militaire d’instruction, une école municipale industrielle, une école normale primaire, six écoles supérieures, 722 écoles élémentaires de garçons, 96 de filles et 11 salles d’asile ; une école de dessin et des cours publics au jardin botanique. L’académie protestante est l’une des plus célèbres de France, et peut rivaliser pour l’enseignement avec quelques unes des plus importantes de l’Allemagne ; elle possède un beau cabinet de physique, une galerie d’anatomie comparée, classée dans le meilleur ordre, un laboratoire de chimie et un musée d’histoire naturelle que l’on peut regarder comme l’un des plus riches de France. Nous y avons remarqué plusieurs belles coquilles venant des environs d’Otaïti et de Valparaiso ; une collection de reptiles, d’insectes, de roches et de fossiles des environs d’Alger ; une collection de vers intestinaux ; enfin une nombreuse collection d’oiseaux et de mammifères. Ce musée occupe de vastes galeries dans l’un des étages de l’édifice consacré aux cours de l’académie. Chacune des facultés de l’académie a sa bibliothèque : celle de la faculté de médecine, par exemple, a 10,000 volumes ; mais la ville en possède deux autres : celle de l’Observatoire, qui renferme une collection d’antiquités, et celle qui est ouverte au public et qui contient 56,000 volumes ; l’épée de Kléber et le poignard de son assassin sont déposés dans cette dernière.
Les arts, les sciences et les lettres sont cultivés depuis si longtemps à Strasbourg, qu’il n’est point étonnant que le nombre de savants et de littérateurs distingués que cette ville a produits soit considérable. On sait qu’elle a donné le jour à Martin Bucer, l’un des plus habiles théologiens qui ont servi la cause du protestantisme. Parmi les modernes qui se sont illustrés, la gloire militaire nous montre Kléber et Kellermann ; les sciences physiques, Ramond ; les arts du dessin, Weyler, dont on a de belles peintures sur émail, et Manlich, dont les tableaux de genre sont recherchés ; l’humanité reconnaissante, le vertueux pasteur Oberlin. Si nous n’entrons dans aucun détail sur les sociétés savantes de Strasbourg, ce n’est point qu’elles ne méritent des éloges pour leur zèle et leurs lumières. Les deux principales sont celle des sciences, agriculture et arts, et celle du muséum d’histoire naturelle. En sortant de la ville, dans la direction du nord-est, le premier objet qui attire l’attention est l’île de Robertsau, entourée par l’Ill et le Rhin. On y remarque de charmantes maisons de campagne, un joli village et plusieurs usines. Dans tous les environs on ne peut faire un pas sans apercevoir des établissements industriels ; mais ici l’agréable est réuni à l’utile ; le terrain présente l’aspect du plus beau jardin anglais, Près de la ville, et sur le côté opposé, s’élève, au milieu de l’espace réservé aux manœuvres de l’artillerie, un obélisque en l’honneur de Kléber, Derrière la citadelle, et dans l’île située en face du village de Kehl, un autre obélisque est consacré à la mémoire de Desaix Cette île est préférée par les Strasbourgeois leurs plus belles promenades. L’origine de Strasbourg est fort incertaine. Cependant le nom d'Argentoratum, par lequel Ptolémée la désigne le premier, et dont la racine est celtique, prouve qu’elle existait avant la conquête de César. Drusus en fit une forteresse considérable ; la notice de l’Empire nous apprend qu’elle était célèbre par ses manufactures d’armes. A l’époque de Julien, qui défit sous ses murs les Allemands, et fit prisonnier leur roi Chrodomaire, elle devint un passage très fréquenté pour communiquer de la Gaule à la Germanie : c’est ce qui lui valut, au cinquième siècle, le nom de Strata-Burgus, originaire de celui qu’elle porte.
Ce n’est pas dans les villes que l’on peut juger le costume national du peuple, où il tend toujours à se rapprocher de celui de la bourgeoisie. Dans tes villages qui se succèdent jusqu’à Haguenau, les paysans et les paysannes qui sortent le dimanche de la messe ou du prêche, se montrent dans toute leur élégante parure. L’habit noir carré et ouvert des hommes laisse voir une veste rouge à boutons dorés ; de grandes bottes molles ou de longues guêtres s’élèvent jusqu’à la jarretière d’une culotte de ratine noire ; un large chapeau complète cet habillement. Celui des femmes est beaucoup plus riche et plus gracieux : un grand chapeau de paille à forme basse couvre leur chevelure, dont les tresses flottantes, terminées par des nœuds de ruban, sont un emblème de la virginité ; les femmes mariées n’ont pas le droit d’en porter. Au chapeau souvent elles substituent de longues flèches d’or qui retiennent leurs tresses relevées en forme de couronne. Une cravate de soie noire retombe sur leur poitrine. Un corset dont le devant est chargé d’ornements en or et de rubans ; de larges manches d’une toile blanche et fine, retenues au poignet, où elles se terminent par une manchette plissée, se rattachent à une jupe de serge verte bordée d’un large ruban rouge, et qui laisse voir à moitié une jambe fine chaussée d’un bas blanc bien tiré et un pied maintenu par une boucle d’argent dans un soulier à haut talon.
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