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Vue générale de Rodez vers 1835, gravure de Rauch
extraite du Guide pittroresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle).
Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
RODEZ (ou Rhodez, ou Rodèz), Ruthena , Segodunum Ruthenorum, ville ancienne, chef-lieu de département de l'Aveyron (Rouergue), du 4e arrondissement et d’un canton. Tribunal de 1ère instance et de commerce. Chambre des manufactures. Société d’agriculture. Collège royal. École des sourds-muets. Évêché. Séminaire diocésain. Cure. Gîte d’étape. Bureau de poste. Relais de poste. Population 9,272 habitants. — Terrain cristallisé ou primitif. Autrefois comté et évêché, parlement de Toulouse, intendance de Montauban, chef-lieu d’élection, présidial, sénéchaussée, gouvernement particulier, lieutenance de maréchaussée, justice consulaire, maîtrise particulière, chapitre, séminaire, collège, 8 couvents. A 69 km N.-E. d’Albi, 604 km S. de Paris. Longitude occidentale 0° 14' 20" , latitude 44° 21' 0". L’arrondissement de Rodez est composé de 11 cantons : Bozouls, Cassagne-Bégonhès, Conques, la Salvetat, Marcillac , Naucelle, Pont- de-Salars, Requista, Rignac, Rodez et Sauveterre.
Histoire brève Les armes de Rodez sont : de gueules à trois meules de moulin d’argent, deux en chef et une en pointe ; au chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d'or, et pour devise : Fidelis RUTHENÆ INSIGNITA ROTIS DEO REGIQUE SUO.
Situation La ville de Rodez est bâtie sur la crête et sur le penchant d’une colline dont l’Aveyron baigne la base. De quelque côté qu’on y arrive, on l’aperçoit de très loin, et son élévation lui procure un climat très sain, un horizon fort étendu. La ville est petite et généralement mal bâtie ; les rues sont étroites, tortueuses, escarpées, assez malpropres, et l’obscurité y est augmentée par les saillies que, dans la plupart des maisons construites en bois, le premier étage forme sur le rez-de-chaussée. Il est cependant à remarquer que des maisons neuves et de bon goût s’y construisent journellement, et qu’on y trouve plusieurs places publiques spacieuses et assez régulières. Les dehors de cette ville sont fort agréables ; de charmantes promenades l’entourent et forment de superbes terrasses qui s’étendent depuis les murailles jusqu’à la rivière : la plus belle est à quelque distance de la ville, avec laquelle elle communique par une triple allée de tilleuls de la plus belle venue. L’air y est vif et sain, le sang très beau : on remarque surtout avec plaisir la beauté, l’éclat et la fraîcheur des femmes, qui presque toutes sont des plus jolies.
La cathédrale est un superbe édifice, bâti en forme de croix latine, du XIIIe au XVIe siècle. Ses voûtes hardies, sa teinte antique, ses vitraux mystérieux, tout concourt à lui imprimer un caractère qui porte dans l’âme un pieux recueillement : elle a 97 m 45 cm de longueur sur 36 m de largeur ; la voûte est haute de 33 m 33 cm La disposition de cette cathédrale est remarquable, et ne se trouve que dans quelques-unes des églises du midi de la France ; le frontispice qui donne sur la place d'armes est sans portail, et il n’y existe que des entrées latérales ; en face du chœur, à l’endroit où se trouve ordinairement la principale entrée, est un grand autel appuyé contre la muraille. À côté est une chapelle du St-Sépulcre, remarquable par la voûte plate qui lui sert de plafond.
La façade du chœur est séparée de l’emplacement qu’occupent les fidèles par une espèce de jubé de même construction que celui qui se voit à l’église de St-Etienne-du-Mont à Paris, mais de proportions plus vastes et avec des détails architectoniques d’un goût beaucoup plus pur. Par malheur ils ont été mutilés, et il faut en deviner une grande partie. Le clocher, qui est le principal ornement de cette basilique, s’aperçoit de plus de 60 km ; il est carré jusqu’au tiers de sa hauteur, et s’élève ensuite en tour octogone flanquée de quatre tourelles qui portent sur les angles de la base ; la partie supérieure, accompagnée des mêmes tourelles, qui arrivent jusqu’au sommet, est ronde et terminée par une plate-forme, au milieu de laquelle est une jolie lanterne percée à jour, couronnée par une statue de la Vierge de grandeur colossale : les quatre tourelles sont couronnées elles-mêmes par les statues des quatre évangélistes. On parvient à la partie supérieure par un joli escalier intérieur en colimaçon, placé au milieu d’une lanterne travaillée à jour avec la plus grande délicatesse. Dans le pourtour du clocher régnent, en filigranes non moins délicats, trois galeries étagées l’une sur l’autre, et pratiquées sur des encorbellements ; la première au haut de la partie carrée, la seconde de la partie octogone, et la troisième de la partie ronde. Cette dernière couronne le clocher en entourant la plate-forme qui le termine.
On remarque encore à Rodez le palais épiscopal ; l’hôtel de la préfecture, bâti depuis peu au centre de la ville ; le collège royal, construit par les jésuites peu avant leur suppression ; le séminaire ; la bibliothèque publique, renfermant 16,000 volumes ; le cabinet d’histoire naturelle et de physique ; le nouvel Hôtel de ville ; l’hôpital ; le beau cloître des Cordeliers, ouvragé du XIVe siècle, etc. On doit visiter aux environs le charmant village de Salles-Comtaux et ses belles cascades.
Industrie et Commerce
Biographie.
Histoire détaillée de Rodez À travers les ténèbres qui couvrent le berceau de notre histoire on aperçoit confusément sur la croupe d’une colline calcaire, située près de la rive droite de l’Aveyron, un établissement celtique appelé Segoldun ou Segodun, la ville du rocher. Cette capitale de la grande tribu des Ruthènes répondit, cinquante-deux ans avant Jésus-Christ, à l’appel patriotique du jeune Vercingétorix et lui envoya douze mille guerriers ; aussi le premier soin de César, après sa victoire et la prise d’Alisia, fut-il de diriger sur le bourg des Ruthènes Caius Caninius Rebillus, qui y passa l’hiver avec une légion. Néanmoins, malgré leur défaite et la présence de ces troupes, lorsque le brave Lutherich poussa le dernier cri d’insurrection au nom des Arvernes, les Ruthènes coururent défendre dans la Narbonnaise la vieille liberté gauloise, et il fallut que César vînt en personne à Segoldun pour empêcher la tribu entière de prendre les armes. Maîtres du pays par la capitulation d’Uxellodunum, où s’étaient réfugiés les derniers Gaulois, les Romains s’empressèrent de mettre le sauvage Segoldun, qu’ils appelèrent Segodunum, en communication avec la province Arécomique et le centre des Gaules. Trois larges voies romaines y prirent leur point de départ et allèrent aboutir à Diwona ou Cahors, Anderitum, aujourd’hui Javols, et Condatemag que devait remplacer Milhau.
Trop loin des lieux où se décidait le sort de l’empire, et trop pauvre peut-être pour tenter les Barbares, la cité des Ruthènes ne ressentit que très faiblement le contre-coup de la chute de Rome. L’empereur Anthemius venait de punir du dernier supplice les concussions d’un préfet du prétoire, qui avait rançonné Segodunum outre mesure, lorsque cette ville passa avec tout l’ancien pays Rhuténite sous la domination des Goths (471). Ceux-ci, qui étaient ariens, rencontrèrent chez les évêques une opposition si violente, que pour la briser ils durent exiler les plus fougueux des prélats catholiques. Eustathius, évêque de Rodez, fut du nombre (473). Il paraît même que les soldats du duc Victorius outre-passèrent les ordres du roi Ewarich ou Euric, et détruisirent l’église fondée par saint Amant ; car, vers 483, Sidonius Apollinaris vint exprès de Clermont pour la consacrer de nouveau.
La grande politique par laquelle les Carlovingiens imposèrent des comtes franks à chaque province ne parait pas avoir reçu une application immédiate dans le Rouergue. En effet, soit qu’il rentrât dans la circonscription comtale du Velay et obéît à Bullus, ou bien qu’il fît partie du diocèse militaire de Korson, qui commandait à Toulouse, on ne trouve aucun fonctionnaire frank portant ce titre en 791, et il faut remonter jusqu’en 820 pour rencontrer dans la personne d'un certain Gilbert une autorité ayant quelque analogie avec cette institution. Sous ses trois successeurs, Fulcoad, Fredelon et Raimond 1er, les Carlovingiens ne s’occupèrent du Rouergue que pour rétablir et combler de dons la célèbre abbaye de Conques
Lorsque Raimond IV partit, en 1096, pour la Terre-Sainte, il vendit la partie de la ville de Rodez dont il était propriétaire à Richard, fils aîné du vicomte de Milbau. Ce seigneur, ajoutant à sa nouvelle acquisition quelques châteaux voisins et ce qu’il possédait lui-même, en forma le comté dit de Rodez. La ville fut dès lors divisée en deux parties et eut deux maîtres ; le bourg obéissait aux comtes, dont le château couvrait tout l’emplacement occupé aujourd’hui par l’église Saint-Amant, la rue du Bal, l’église des Pénitents-Bleus, l’ancien Hôtel-de-ville et les jardins adjacents ; la cité était exclusivement sous la juridiction des évêques. Ce voisinage ne pouvait manquer tôt ou tard de donner naissance à des conflits sérieux ; en 1156, en effet, il en résulta de graves débats. Ne pouvant s’entendre au sujet de leurs prétentions respectives sur les tours, les fortifications, les foires et la police, le comte et l’évêque prirent pour arbitres, en 1161, R. de Levizon, G. de Salis, Niger de Brossignac, Frotar de Belcastel, seigneur de Mirabel, Hugues de Belle et Hugues de Montferrand, docteurs en droit. Ceux-ci décidèrent
Trente-neuf ans après, une nouvelle discussion s’éleva entre le comte et l’évêque ; ils s’étaient parfaitement entendus pour repousser les Anglais et leurs Brabançons, et établir une sorte de société d’assurance armée, qu’on nommait le Commun de paix, et qui consistait dans le paiement d’une faible cotisation, moyennant laquelle les chevaliers s’engagèrent à protéger les vies et les propriétés des agriculteurs et des bourgeois ; mais, quand l’amour-propre personnel fut en jeu, ils ne s’entendirent plus. En 1195 l’évêque Hugues de Rodez, celui qui, selon une épitaphe écrite en latin barbare : corpus sub petra spiritus super æthra (à son corps sous la pierre et son âme sur la lumière), prétendit que le jeune comte Hugues III, bien que son neveu, lui rendît hommage avant d’être couronné. Soumis à des arbitres, ce différend fut jugé en faveur de l’évêque, qui, prenant Hugues par la main, le conduisit en conséquence au grand autel de sa cathédrale, et de là sur une stalle élevée devant laquelle il se plaça, et il lui dit :
Le comte lui fit, en levant la main et regardant l’image de la Vierge, l’hommage justement dû (verum debitum), et l’évêque, le baisant à la joue et lui posant sur la tête une couronne d’acier, ornée d’aigles et de lions en or, lui répondit pendant que les penonceaux de Hugues étaient arborés sur les tours, aux acclamations, trois fois répétées, de Roudez pel counte (Rodez pour le comte) : « Seigneur, vous êtes véritablement comte de Rodez ! »
Cette même année l’évêque Hugues et Hugues III accordèrent aux habitants du bourg des privilèges qui furent confirmés, en 1201, par le comte Guillaume, et assez étendus, en 1312, par Bernard comte d’Armagnac et Cécile sa femme. La police des foires, le règlement des poids et mesures, la défense aux bouchers de vendre de mauvaise viande (caprinas vel yrcinas), aux cabaretiers de recevoir des joueurs, et aux femmes de mauvaise vie de porter des manteaux et des robes à queue, y jouent le premier rôle. Quant à la commune, bien que les documents nous manquent en partie, il est impossible de douter qu’elle représentât, plus ou moins exactement, l’ancienne cité romaine, dans les murs de laquelle le municipe s’était toujours conservé intact. Ce qui le prouve sans réplique, c'est la présence de l'évêque d’abord, usurpateur, comme partout, des fonctions de préfet romain, ensuite la forme municipale latine, qui n’avait subi aucune altération. Ainsi, tandis que des prud’hommes gouvernaient la jeune communauté du bourg, la cité était régie par les consuls, qui paraissent avoir été tout-puissants ; car, en 1208, l’évêque eut beaucoup de peine à les empêcher d’assujettir les chanoines aux charges publiques.
L’effroyable guerre qui, dans le XIIIe siècle, ensanglanta tout le midi, vint jeter la terreur jusque dans la ville de Rodez. En 1210, le seigneur de Tenières avait barré le chemin aux Albigeois, qui étaient sur le point de s’en emparer : quatre ans après, le légat du pape fit brûler vifs sept de ces malheureux qui défendaient le château de Maurillac, et en 1214 Montfort reçut, le 7 novembre, dans la cathédrale, le double hommage de l’évêque et du comte de Rodez. Celui-ci, qui s’appelait Henri Ier, remplaça cette année-là l’institution féodale des prud’hommes par le consulat. En même temps que les habitants du bourg recevaient le droit d’élire huit consuls, ceux de la cité arrachaient à leur évêque l’abolition de toute contribution forcée ou illégitime. Les évêques pourtant se rendaient difficilement sur cet article et aimaient à user comme à abuser de leurs droits. En 1250, Vivian de Royer luttait avec le comte Hugues IV au sujet d’un droit de leuda ou d’octroi que ce dernier prétendait lever sur les marchandises vendues dans la cité, et, en 1260, le seigneur Gui de Séverac adressait au comte de Toulouse, suzerain de Rouergue, une plainte en forme contre ce même Vivian, dans laquelle, après lui avoir reproché maintes grevances, il ajoutait :
On ne sait si le comte Alphonse donna raison à Séverac, mais il fallait que ses plaintes fussent fondées, puisque vers 1266 le pape envoya son légat, le cardinal de Saint-Nicolas, pour informer sur ses détestables turpitudes : son successeur, Raimond de Calmont, ne valait guère mieux. Après la réunion du comté de Rodez à la couronne, en 1271, Raimond eut des différends très vifs avec le comte Henri II, et n’hésita pas à lancer l’excommunication sur le bourg. Le sénéchal du roi de France intervint alors, et, par un jugement rendu le samedi après la fête de saint Vincent 1279, il repoussa les prétentions du prélat. En 1293, l’évêque essaya bien d’empêcher de tenir les marchés dans le bourg, en renouvelant son excommunication, mais le sénéchal le força de retirer son interdit. Depuis que Rodez appartenait à la maison d’Armagnac la ville avait épousé la haine de cette noble race contre les Anglais ; mais, malgré le malheur des temps, les armes de l’Angleterre ne se montrèrent que trois fois dans le comté de Rouergue pendant le XIVe siècle, en 1345 et 1346, et, plus tard, en 1362, lorsque, le fatal traité de Brétigny à la main, Jean Chandos vint prendre possession de Rodez. Les Anglais gardèrent la ville six ans, au bout desquels le comte Jean Ier d'Armagnac envoya aux habitants l’ordre d’expulser ces étrangers, ce qui fut exécuté le 17 septembre par un consul du bourg, nommé Béranger de Nattes. De 1317 à 1442 Rodez ne prit part aux guerres nationales que d’une manière indirecte. Les états de Rouergue se réunirent plusieurs fois dans ses murs pour voter, sur la convocation du duc d’Anjou, du comte d’Armagnac ou du sénéchal de la province, l’or avec lequel on désarmait les routiers ; en 1371, les bourgeois de la cité, craignant que l’évêque ne voulût les asservir, l’attaquèrent à coups de flèches et blessèrent plusieurs de ses domestiques. Vers 1432, tant la violence était entrée dans les habitudes du siècle, deux prétendants se disputèrent à main armée le siège épiscopal ; mais malgré ces agitations intérieures et les démêlés des consuls avec l’évêque en 1436, au sujet d'une barbacane dont ce prélat exigeait la démolition, les deux parties de la ville s’étaient agrandies ; les fortifications avaient été réparées avec soin, et Rodez touchait à l’état de prospérité au moment de la chute des d’Armagnac. Au commencement de 1444, le Dauphin, fils de Charles VII, se présenta avec mille lances devant cette cité, qui lui fut livrée par deux traîtres : vingt et un ans plus tard, ce même prince, devenu Louis XI, réunit à la couronne le comté et la capitale du Rouergue, par un arrêt du parlement de Paris en date du 7 septembre 1470.
Pendant toute la dernière moitié du XVe siècle et le commencement du XVIe, deux cruels fléaux, la famine et la peste, ravagèrent tour à tour Rodez. En 1641 et en 1494, la peste interrompit le commerce, qui consistait principalement en merceries tirées du Puy, en draperies fabriquées à Saint-Geniez et à Marvejols et en bonneteries de Rinhac et de Sauveterre ; de 1510 à 1516, elle se compliqua d’une famine affreuse ; en 1525 elle empêcha la tenue des états, et, en 1529, elle fit place à une autre famine. Quand il ne resta plus de ces grandes calamités, derniers ferments du moyen-âge, que les hôpitaux de Saint-Laurent et de Saint- Georges, fondés par l’évêque d’Estaing, et des maladreries où languissaient encore quelques lépreux, le roi de Navarre et sa femme, héritiers des d Armagnac, vinrent, en 1535, prendre possession du comté de Rodez. Peu de temps après, la réformation pénétra dans le Rouergue, mais l’évêque et les consuls de Rodez firent si bonne garde qu’elle ne put franchir les pont-levis de la porte Saint-Cirice. En 1564, craignant même une attaque des huguenots, ils s’empressèrent de réparer les fortifications et de fondre du canon. Ces précautions, toutefois, ne découragèrent nullement les calvinistes ; car, en 1579, ils faillirent surprendre la ville, et ne la manquèrent, l’année suivante, que par la découverte d’un complot à la tête duquel se trouvait le chanoine Labro, qui fut pendu, le 6 janvier, avec ses complices. Déjà, à cette époque, il avait été levé dans le diocèse de Rodez, depuis le commencement des guerres religieuses, quarante-six millions sept cent cinq livres. Onze mille cent cinquante-un individus avaient péri de mort violente, trois villages et soixante-cinq maisons avaient été brûlés, et huit cents maisons détruites. Par son attachement au catholicisme, Rodez fut entraîné dans le parti de la Ligue et devint, en 1586, le quartier général de Joyeuse, qui devait, comme un autre Hercule, disait l’inscription triomphale de la porte des Cordeliers, purger le Rouergue de l'erreur. Il n’accomplit pas cette tâche au-dessus des forces humaines ; mais il réussit à maintenir Rodez sous l’obéissance des Seize jusqu’en 1595. Douze ans après cet événement, Henri IV réunit de nouveau à la couronne la ville et le comté, dont les dernières traces disparurent, en 1621, par l’érection d’une sénéchaussée royale, établie à Rodez en vertu d’un arrêt du conseil. Plus tard, par suite du démembrement de la sénéchaussée de Guienne, le Rouergue et sa capitale firent partie de la généralité établie à Cahors en 1635, et transférée depuis à Montauban, en 1662. En conséquence de cette mesure, dictée par de hautes convenances politiques, cette province, qui rassortissait à la cour des aides de Montpellier, passa dans la juridiction de celle de Montauban. Malgré l’épizootie de 1731, les crues sur le sel en 1738, le tremblement de terre de 1750, les corvées de L’Escalopier, la démolition de l’église de Saint-Amand, qui menaçait ruine, la suppression des Jésuites en 1762, le calme avait été profond à Rodez et y avait favorisé le développement de l’industrie. Quand la révolution survint, les fabriques de drap et de linge de table y étaient dans l'état le plus florissant. En 1789, la ville et sénéchaussée de Rodez députèrent aux états généraux le professeur en théologie Malrieu, le vicomte de Panat, Pierre Pons de Soulages et Antoine Rodât d’Olemps. Cette ville, outre sa sénéchaussée, avait alors un présidial, une maîtrise des eaux et forêts établie en 1669, un évêché d’abord suffragant du métropolitain de Bourges, puis de l’archevêque d’Alby, à partir de 1676, un lieutenant de maréchaussée, un hôpital général, un collège tenu par des ecclésiastiques séculiers, successeurs des Jésuites, et plusieurs couvents de Cordeliers, de Jacobins, de Dominicains et de religieuses de Notre-Dame. Dans la nouvelle circonscription territoriale de la France, Rodez, qui avait d’abord obtenu un district, ne tarda pas à devenir le chef-lieu du département de l’Aveyron, formé de l’ancienne province du Rouergue. Sous les régimes antérieurs à la restauration, cette ville, bien que livrée à l’influence du clergé, se pénétra peu à peu des idées de 1789, ce qui n’empêcha pas les haines politiques d’éclater au retour de la dynastie proscrite. C’est au milieu de l’effervescence de ces passions que fut commis, le 19 mars 1817, dans la rue des Hebdomadiers, l’assassinat de l’infortuné Fualdès, ancien procureur du roi à Rodez. Les hommes célèbres nés à Rodez sont
Bibliographie Gallia Christiana. t I. — Mabillon, Analect. et Annales Bénédictines.— Ch. Lecointe. — Aimeric de Peyrac, Chronique de Moissac. —Baluze, Capitulaires. — Chronique romane de la guerre des Albigeois. — Trésor des chartes de Toulouse. — Archives municipales de Moissac. — Commentaires de César. — Histoire des Gaulois, de Dom Jacques Martin. — Art de vérifier les dates. — Chroniques de Conques. — Bosc, Mémoires pour servir à l'histoire du Rouergue. Manuscrits de la Bibliothèque royale, collection Doat. — Antoine Bonal, Histoire manuscrite du comté et des évêques de Rodez. — Trésor des chartes de Pau.— Archives de Lecloure.— Archives de la cathédrale de Rodez. — Annales de Baronius. — Vie de Saint-Gaubert.— Manuscrits Colbert, archives du château de Foix. — Titres concernant la ville de Rodez, n° 132 —Archives de l’évêché de Rodez, citées par Bosc.— Procès-verbal de l’hommage de 1535.— Papiers féodaux du château de Ténières. — Abrégé historique des comtes de Rouergue et de Rodez. — Trésorerie de Ville-Franche. — Manuscrit Colbert, livre des hommages pour le comté de Rodez. — Cahier de la sénéchaussée de Rodez en 1789. — Sicard, Ruth. Christ. — Gaujal, Essais historiques sur le Rouergue.
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