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Les villes à travers les documents anciens

Page de garde de La Bretagne de JJ Potel - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Quimper dans le Finistère, vers 1840

 

L'allée Loc-Maria de Quimper  vers 1840 - gravure de Jérôme Potel, reproduite et retouchée par © Norbert Pousseur
A Quimper, à droite, l'allée Loc-Maria avec ses rangées d'arbres, gravure vers 1840 de Jérôme Jean Potel

 

Texte et gravure
extraits de l'ouvrage "La Bretagne de Jérôme Jean Potel - édition 1844

Quimper est une ville fort ancienne, qui reçut, dans le Ve siècle, le nom de Quimper-Cotentin, en l’honneur de son premier évêque. Elle était primitivement la capitale du royaume de Cornouailles-Armorique, dont le premier souverain connu fut le roi Grallon.
Jusqu’au XIIe siècle, Quimper n’eut point de fortifications. Ses premiers remparts datent de 1209, et furent démolis bientôt après. Pierre-de-Dreux, l’un des plus grands capitaines de son siècle, la fit entourer d’une muraille terrassée, revêtue en pierres de taille, et flanquée de grosses tours bordées d’un parapet saillant, avec des mâchicoulis : une partie de ces fortifications existe encore.

Cette ville fut assiégée et prise plusieurs fois. En 1344, Charles-de-Blois l’emporta d’assaut, après un combat de six heures, et fit massacrer les habitants ; le comte de Montfort tenta de la reprendre l’année suivante. Pendant les guerres de la Ligue, elle prit parti pour Henri IV, fut assiégée par le maréchal d’Aumont, et ne se rendit qu’après une vigoureuse résistance.

Quimper est une ville assez généralement mal bâtie, mais fort agréablement située sur le penchant d’une montagne au confluent de Lodet et du Stéyr. Son port est d’accès difficile, et les navires de 300 tonneaux n’y peuvent remonter qu’à la haute marée. La partie la plus ancienne de la ville est bâtie en amphithéâtre et entourée de murs ; la partie moderne offre quelques belles constructions particulières.
Sur les flancs de la ville, à la gauche du Stéyr, s’élève, dominant la Préfecture, un monticule de 200 mètres de hauteur, autrefois couvert de rochers et de bruyères, mais aujourd’hui transformé en une jolie promenade, connue sous le nom de Promenade de la Montagne. Les flancs de cette petite montagne sont sillonnés d’allées en zigzag, couvertes d’arbustes et de jeunes arbres qui, dans les beaux jours d’été, projettent une ombre des plus agréables. Du sommet de ce monticule, l'œil suit le cours de la rivière et s’arrête sur de beaux lointains, sur des montagnes couronnées de chênes, de sapins et de peupliers. Sous les pieds, on a la belle allée de Loc-Maria, plantée de quatre rangées d’arbres magnifiques et parcourant la ligne du quai sur une longueur d’un kilomètre près. De l’autre côté de la rivière, des maisons anciennes frappent par leur irrégularité. Le Collège, l’Hôpital, la Maison Commune, les Bains et surtout la masse et les tours de la Cathédrale, sont dignes aussi de fixer l’attention des voyageurs. Les environs de la ville sont embellis par une multitude de maisons de campagne.

A l’extrémité de la belle avenue de Loc-Maria est le Prieuré de ce nom, dont l’Eglise offre des constructions de différentes époques. Un peu plus loin, apparaît sur un tertre élevé le vieux manoir de Poulquinam, autrefois résidence favorite du roi Grallon. En suivant toujours le cours de la rivière, l’on rencontre à 2 kilomètres de la ville le joli château de Laniron, ancienne maison de campagne d’un évêque de Quimper, et ancien rendez-vous des élèves du collège.
Un Anglais, devenu, il y a vingt ans, acquéreur de ce domaine, a fait abattre tous les bois qui l’entouraient, et en a interdit sévèrement l’entrée au public. Le vieux Château lui-même a disparu pour faire place à une construction moderne.

On trouve aussi aux environs de Quimper, dans un rayon de 12 kilomètres, plusieurs belles campagnes, dont la plus remarquable est le Pérennon, sur le bord de la mer, appartenant à M. Dumarhallac’h, ancien député sous la Restauration. M. de Camé, son gendre, membre de la chambre actuelle des députés, homme connu par ses recherches scientifiques, a découvert, il y a peu d’années, dans un des taillis de cette campagne et près de la mer, une construction romaine, consistant en un escalier de marbre parfaitement conservé et en quelques vestiges de loges. Cependant, le département du Finistère n’offre aucun monument remarquable que l’on puisse attribuer aux Romains. Les vestiges des voies antiques que l’on trouve aux environs de Carhaix peuvent être l’ouvrage des anciens Bretons aussi bien que celui des conquérants de l’Armorique. Mais l’on y trouve fréquemment les ruines d’anciens châteaux forts, celles de monastères, d’églises et d’autres édifices religieux, restes précieux du Moyen-âge.

Les monuments celtiques sont aussi assez nombreux : ce département renferme le plus remarquable de ces débris antiques, après celui de Carnac. Ce monument, qui n’a pas de nom particulier, est situé dans la presqu’île de Camaret, près Crozon, et composé de masses informes de rochers d’une seule pièce, de 3 à 5 mètres de base sur autant de hauteur. Chacune de ces masses, de formes inégales et irrégulières, peut être évaluée à 500 mètres cubes, et son poids est d’environ 2000 kilog. : elles sont au nombre de 60, et forment une rangée d’environ 600 mètres de longueur. Sur celte ligne principale tombent perpendiculairement deux autres lignes parallèles composées chacune de douze masses rupétiennes, semblables à celles qui forment la grande file. Ce monument singulier a, malgré les blocs frustes et informes qui le composent, plus de régularité que celui de Carnac ; on ignore quelle a pu en être la destination.

Le département du Finistère a produit un grand nombre d’hommes distingués dans tous les genres.
Ainsi, parmi les marins, on cite les noms de La Mothe-Piquet, de Kersanit, de Kerguelen, de Redon-Baupréau, d’Emériau, de Linois, de Rosily-Mesros, etc.
Parmi les hommes de guerre, au nom illustre du général Moreau, le vainqueur de Hohenlinden, se joint le nom sans tache de Latour-d’Auvergne, premier grenadier de France, et celui du général d’Aboville, etc.
Le célèbre Albert-le-Grand, les jésuites historiens Bougeant et Hardouin, le fameux critique Fréron, le dessinateur Ozanne, l’abbé Le Gris-Duval, l’historien Royon, le préfet Roujoux, auteur d’une histoire des Ducs de Bretagne ; Moreau de Joannès, connu par d’utiles travaux sur la statistique ; Kesaudren, inspecteur-général du service de santé de la marine ; le médecin Laënnec, etc., appartiennent aussi au Finistère.

Autre article sur la cathédrale de Quimper, du même ouvrage

Pour voir les détails des allées de part et d'autre de la rivière Odet à Quimper, vers 1840,
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