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Les villes à travers les documents anciens

Page de garde de La Bretagne de JJ Potel - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Le Jubé de l'église du Folgoët vers 1840

 

Jubé de l'église du Folgoët - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Jubé de l'église du Folgoët, gravure vers 1840 de Jérôme Jean Potel

 

Texte et gravure
extraits de l'ouvrage "La Bretagne de Jérôme Jean Potel - édition 1844

Dans la notice qui précède, nous avons parlé du sujet de notre dessin de la Cour des Pèlerins. L’abrégé de la vie du Bienheureux Salaün, que nous avons ensuite donné, nous a empêché de nous occuper avec détails du Jubé du Folgoat; nous comblons maintenant cette lacune en empruntant notre description à l’édition de la Vie des Saints de Bretagne, d’Albert-le-Grand, qu’a publiée notre savant érudit breton M. Miorcec de Kerdanet.

« L’arc de triomphe du Folgoat, plus connu sous le nom de Tribune ou de Jubé, sépare le chœur de la nef de l’église. Dans les autres édifices du même genre répandus dans le pays, telles que les églises de Berven, de Guimiliau, de Lampaul et de Sizun, ces arcs de triomphe sont placés à l’extérieur du temple. Au Folgoat, au contraire, on l’a fait entrer dans l’église, pour y servir encore de témoin de tout ce que l’architecture gothique y a fait de prodiges.
» Cet arc a 5 mètres 9 centimètres de haut sur 6 mètres 61 centimètres de long et 3 mètres 30 centimètres de largeur. Il est soutenu, sur le devant, par quatre colonnes, et, en arrière, il repose sur le mur du chœur. Les deux colonnes des angles ont 36 centimètres de largeur sur 25 centimètres d’épaisseur. Les deux colonnes du milieu ont 2 décimètres. La dentelle à jour s’étend sur une largeur de 1 mètre 20 centimètres. On n’y remarque aucune espèce d’écussons.
» Ces colonnes, de 2 mètres 41 centimètres, sans chapiteaux, sont ramifiées à leurs sommets, s’évasent, s’élancent, s’épanouissent dans tous les sens. Sur leurs fûts légers, on voit de petites chapelles, des niches, des bénitiers creusés, découpés, avec un goût, une grâce infinie. Ils soutiennent trois arcades charmantes, enrichies de festons à redans dans les cintres, et surmontées de portiques à ogives merveilleusement dessinés, taillés, sculptés et découpés. Leurs chapiteaux présentent une foule de caprices ; des insectes, des animaux, des fleurs, des roses, des guirlandes, des vignes où chaque feuille se détache de sa branche. Rien n’égale l’élégance des réseaux, la variété des guillochis, des ciselures et de toutes les fantaisies d’une imagination libre et inépuisable, qui couvre ce monument. A toutes ces richesses de l’art vient se joindre cette belle galerie à étoiles, espèce de dentelle à jour pleine de légèreté. On dirait que la pierre y a été découpée comme du carton, ou pétrie comme de la cire molle.
» Sous ce Jubé, sont deux petits autels, un à chaque côté de la porte d’entrée du chœur. L’autel de gauche, élevé de 70 centimètres, a 1 mètre 50 centimètres de longueur sur 85 centimètres de largeur, avec trois arcades figurées, portant jadis chacun leur écusson. L’autel à droite, haut de 1 mètre, a 1 mètre 47 centimètres de long sur 83 centimètres de large. On peut être surpris de voir que deux autels, qui devaient être égaux, diffèrent cependant l’un de l’autre dans leurs simples dimensions ; mais M. de Châteaubriant en donne le motif pour le gothique, c’est que « pas un seul monument dans cet ordre, dit-il, ne ressemble à l’autre, et » que, dans chaque monument, aucun détail n’est invinciblement symétrique, et que l’ornement » même est quelquefois calculé pour ne pas produire son effet naturel. »
» Le petit autel de droite était une dédicace faite par les maçons, en achevant leurs travaux. Ils y avaient gravé, dans trois compartiments, les instruments de leur profession : une règle, un marteau, une équerre, un plomb, un compas, une truelle, un ciseau, un niveau. Sur le tout on voyait une légende, avec ces mots : Vous quy icy venez, priez Dieu pour les trespassez.
» Rien n’est plus touchant que cette prière, et rien de plus ingénu que cette offrande faite par de pieux ouvriers à la Sainte Vierge, sous l’inspiration de laquelle ils avaient opéré tant de merveilles. »

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