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Entrée du port de Marseille vers 1840 par Amanda Girault
in "Les beautés de la France" de Girault de Saint-Fargeau - 1855, collection personnelle
Voir aussi
Marseille à travers ses gravures
Marseille vers 1710 par Claude Marin Saugrain
L'Histoire de Marseille jusqu'en 1830
Marseille et ses habitants vers 1830
Marseille et sa rade avant 1800
Le département des Bouches du Rhône en 1883
Marseille actuelle, la rayonnante - Marsella la radiente - Beaming Marseille
Texte d'Abel Hugo extrait de l'ouvrage "La France pittoresque", édition de 1835 (collection personnelle). Marseille, le plus important de nos ports de commerce, sur la Méditerranée, chef-lieu de préfecture, siège d’un évêché, est à 813 kilomètres (environ 205 1.) de distance légale, S.-E. de Paris. Dans l’espace de cinq années, la population de celte ville s’est accrue de 29,000 habitants. Elle était de 116,000 en 1828, aujourd’hui elle s’élève à 145,115. Son commerce a acquis aussi une importance toujours progressive ; cet accroissement de prospérité est du, entre autres causes, à la conquête et à l’occupation d’Alger. ***/*** Abel Hugo propose un résumé de l'histoire de Marseille - A la place vous pourrez lire un texte plus complet, bien qu'un peu touffu et long, par J. de Gaulle, extrait de l'Histoire des villes de France d'Aristide Guilbert, dans la section de l'histoire des villes de ce site
LANGAGE.
Quant aux modifications qu’a subies la langue des troubadours pour devenir le patois des Provençaux, nous les ferons suffisamment connaître en indiquant quelques-uns des proverbes en usage dans le département. On y trouve souvent une caustique originalité.
NOTES BIOGRAPHIQUES.
TOPOGRAPHIE. Situation. — Marseille est située au fond d’une petite baie, au pied d’un bassin semi-circulaire qui, du bord de la mer, s’exhausse graduellement vers sa circonférence et a jusqu’à 3,000 pieds de hauteur sur plusieurs points ; cette disposition du terrain donne à la ville une exposition fort agréable. L’ancienne ville est à gauche du port et couvre une surface très inégale ; la nouvelle s’étend sur l’autre côté et dans le prolongement du port, et s’appuie au mamelon qui porte le fort de la Garde. — Marseille présente la forme d’un fer à cheval, dont le creux est dessiné par le port. Elle est divisée en deux parties égales, dans le sens Est et Ouest par le port, la rue Canebière et les allées de Meilhan ; et, dans l’autre sens, elle est traversée en droite ligne par la route d’Aix, le Grand-Cours et la rue de Rome. — Le site est aussi ravissant sous le rapport pittoresque qu’avantageux sous celui du commerce : le ciel, la terre, la mer, la latitude, tout, contribue à embellir, à enrichir cette ville fortunée, pour laquelle les hommes ont fait beaucoup, mais bien moins encore que la nature.
Enceintes successives. — La première enceinte dut être fort circonscrite quand la ville ne se composait que des huttes d’une peuplade de pêcheurs, et même plus tard encore, quand une petite colonie y ajouta quelques constructions nouvelles. Cette enceinte augmenta rapidement avec la population, et, au temps de César, elle comprenait presque tout le terrain de la ville-vieille d’aujourd’hui, et une partie de la plage que la mer a submergée depuis. « Marseille, dit César, est baignée par la mer de trois côtes, et n’est accessible par terre que par le quatrième, » Cette partie surtout était couverte par des fortifications qui, plusieurs fois démantelées, furent réédifiées en l’an 800. — Marseille fut longtemps divisée en ville haute et ville basse. Un rempart les séparait ; une seule porte leur servait de communication. En 1350 les anciennes murailles furent démolies, et une nouvelle enceinte un peu plus étendue fut tracée. Celle-ci entoura complètement la ville, même du côté du port, et fut percée de quatre portes auxquelles, par la suite, on en ajouta deux autres. Le rempart du port était percé d’un grand nombre d’ouvertures qu’on appelait les grottes, et qui servaient à l’introduction des marchandises dans la ville. Chaque soir on fermait ces grottes avec des grilles de fer. — Jusqu’en 1666 la ville proprement dite fut ainsi enclose ; trop resserrée, elle n’offrait encore qu’un amas confus et infect de maisons, mais à cette époque une nouvelle circonscription fut tracée, elle embrassa les deux côtés du port, l’espace qui se trouve dans son prolongement, et entoura ainsi tous les quartiers dont la ville s’était agrandie. L’ancien rempart fut abattu en grande partie, le quai fut déblayé, et les murailles extérieures furent percées de onze portes. — Dans cette enceinte restait un vaste et sombre arsenal ; sa démolition, en 1781, permit à la ville de s’enrichir du quartier de Rive-Basse, et des nombreux établissements qui le couvrent. Le théâtre est de ce nombre. — Enfin les remparts de Marseille étaient devenus sans utilité ; la démolition en fut ordonnée en 1800, et sur leur emplacement s’élevèrent les boulevards actuels avec leur double rangée d’arbres. Mais aujourd’hui ces boulevards ont déjà cessé de circonscrire la ville ; elle s’étend au-delà sous le nom de faubourg, et sa surface est encore trop petite pour sa population.
Port. — La nature presque seule en a fait les frais, c’est elle qui a creusé ce superbe bassin de forme ovale où 1200 navires peuvent trouver place ; mais il n’a assez de profondeur que pour les navires de 600 tonneaux, et, malgré son étendue, telle est la quantité des navires qui s’y pressent que souvent l’encombrement gêne beaucoup le déchargement, ou l’entrée et la sortie des bâtiments. — Marseille aurait grand besoin de nouveaux bassins, qui sont, il est vrai, peu faciles à établir, à cause du défaut d’espace. Il serait aussi à désirer que l’eau du port fût plus facilement renouvelée ; le flux et reflux des marées est si peu sensible, et la quantité d’immondices versées par les navires et surtout par la ville est si considérable, qu’il est réellement quelquefois une espèce de cloaque d’où, sous une atmosphère brûlante, s’élèvent de dangereuses exhalaisons. — L’encombrement est plus sensible encore sur les quais, qui tous manquent de largeur, que dans le port. Ils sont toujours obstrués par des marchandises de toute espèce et par la foule empressée, qui se hâte lentement au milieu d’embarras multipliés. — Le port offre deux parties distinctes nommées le Commerce et la Boutique. La ligne qui coupe ces deux côtés de l’ellipse fait face à la rue Canebière ; sur ce point se trouve un assemblage confus de marchandises qui débarquent, de ballots qui se heurtent, de produits indigènes qu’on exporte, etc. — Le côté gauche du bassin, qu’on appelle la Rive-Neuve (ou le Commerce), offre d’abord une aire immense où des milliers de bras sont occupés à vanner le blé. La machine à mâter se présente ensuite, puis le canal et ses magasins, vastes succursales des quais, du port, où s’amoncellent les produits des colonies. Plus loin c’est la place aux Huiles, dont le sol ombrageux exhale l’odeur la plus nauséabonde ; elle est peuplée des jaugeurs du commerce : on la traverse pour aller aux chantiers de construction, large place en talus, où s’agitent les charpentiers, les calfats, tout ce qui tient à l’architecture navale et qu’on nomme en provençal la mistrance. — Des amas de potasse, de soude, de savons, de barriques d’huile et d’ossements d’animaux, se trouvent à l’extrémité de la Rive-Neuve.
— En face de ce point, sur l’autre rive (la Boutique), est le bureau de santé, de la consigne, et le marché aux poissons : puis de nombreux cafés ouverts aux marins. En revenant vers la Canebière, on s’aperçoit du perfectionnement graduel de la civilisation, on passe devant l'Hôtel-de-Ville, on s’arrête devant le grand magasin d’estampes de Ruspini, et on arrive au bazar, vrai passage parisien, abrité du vent par son exposition, du soleil par ses tentes ; de la pluie et du froid par la latitude du lieu. — Des libraires, des magasins d’optique, d’horlogerie, de quincailleries, et surtout de chapellerie ; voilà en gros ce que présente la rive droite du port. A cette variété d’objets, de magasins et de boutiques, joignez les costumes bizarres et pittoresques de tant de nations réunies, Américains, Africains, Grecs, Levantins, Espagnols, Italiens, etc., leur dialectes divers, le concours de la population marseillaise ; et le soir, les sérénades sur les navires et l’affluence des grisettes qui se promènent animées par la coquetterie et par le plaisir ; les éclats de voix des femmes du marché, le gros rire des marins, les cris confus, les bruits les plus extraordinaires, et vous n’aurez encore qu’une pâle idée de l’aspect étrange et vivant que présente le port de Marseille.
Rues. — Les deux villes qui forment Marseille sont totalement dissemblables : l’une, vielle et laide, souffre non-seulement de toutes les infirmités inhérentes à la vieillesse, mais encore de beaucoup d’autres dont elle pourrait se guérir. Elle est aussi sale que triste et décrépite. Ses rues sont généralement percées au hasard, confusément éparses sur un terrain onduleux ; plus ou moins étroites, tortueuses, sombres et infectes, elles forment un labyrinthe difficile à parcourir, où la vue et l’odorat sont péniblement affectés. Cependant ces quartiers s’améliorent déjà, grâce aux soins de l’administration locale qui lutte avec courage et quelquefois avec bonheur contre des habitudes malheureusement aussi tenaces qu’elles sont blâmables. — La jeune ville est admirablement propre en comparaison de son aînée ; mais la comparaison lui serait désavantageuse si elle s’établissait avec plusieurs de nos villes centrales ou septentrionales, et plus encore avec les grandes villes de plusieurs états voisins. — Quoi qu’il en soit, la nouvelle Marseille est bien percée ; la plupart des rues y sont droites et larges, bien pavées et formées par des constructions aussi spacieuses que bien distribuées. De toutes ces rues, la plus belle est celle de la Canebière ; c’est à la fois une rue superbe, un bazar, une place, une grande route et une promenade ; c’est le point central de la ville, la ligne de communication entre le port et le grand cours, et de jonction entre la vieille et la jeune Marseille.
FORTS ET ILES. Fort de Notre-Dame de la Garde. —
La montagne de la Garde est ainsi nommée de ce qu’en effet elle fut dès le VIe siècle un poste d’observation ; sur son sommet s’élevait une haute tour qui correspondait avec d’autres tours situées sur la côte jusqu’à Antibes, colonie marseillaise. Au XIIIe siècle on bâtit à côté une chapelle, devenue fameuse par les pèlerins qu’elle attire ; elle fut réédifiée en 1477. Cinquante ans après, François Ier fit enclore ces deux bâtiments dans le fort qu’on construisit alors sur la montagne. La chapelle est toujours en grande vénération, surtout parmi les marins ; elle est tapissée d’ex-voto et enrichie d’une foule d’offrandes, dont plusieurs viennent de hauts personnages. Il y a une statue de la Vierge que chaque année on descend dans la ville en grande solennité, à l’époque des processions de la Fête-Dieu. — Le fort est peu de chose, mais ce qui le rend digne de nombreuses visites, c’est le point de vue dont on y jouit sur la ville tout entière, la rade, les îles, les campagnes marseillaises et le superbe amphithéâtre qui les enclôt. — On a élevé sur la route qui conduit au fort de la Garde, et ce longtemps avant qu’on ait songé à rendre à la colonne de la place Vendôme son plus bel ornement, une colonne surmontée du buste de Napoléon.
ANTIQUITES. Marseille, ville si antique, ne possède presque plus rien d’antique : les incendies, les sièges et le mistral ont nivelé le sol où s’élevèrent tant de beaux édifices. Les Marseillais ont complété eux-mêmes l’œuvre de dévastation. Après les ravages d’un siège, après une démolition plus ou moins générale, on a du achever d’abattre les édifices publics pour reconstruire, avec leurs ruines, les maisons des particuliers ; et lorsque enfin l’esprit de conservation entra dans les mœurs, il n’y avait plus rien à conserver.
MONUMENTS CIVILS Hôtel de la. préfecture. — Ce n’était que la maison d’un simple particulier, assez riche, il est vrai, pour armer des vaisseaux contre l’Angleterre. La ville en a fait l’acquisition, et cette maison est devenue le pied-à-terre de tous les grands personnages qui passent à Marseille. — L’édifice occupe le fond d'une cour ; il est flanqué de deux terrasses qui forment ailes : ses deux façades, sur la cour et sur le jardin, sont belles et élégantes. La disposition intérieure est parfaitement assortie à la destination de l’édifice. Hôtel-de-Ville. — Si le plan proposé par le Puget eût été adopté, l’Hôtel-de-ville serait le plus beau monument de Marseille. Dans l’état actuel, il ne satisfait pas tout à fait les connaisseurs. Sa façade, qui donne sur un des quais, est ornée de bas-reliefs et de sculptures, mais elle a subi des mutilations ; on y remarque surtout l’écusson des armes de France, de la main du Puget même, mais qui a souffert des modifications. Au-dessus du premier étage est le buste de Louis XIV replacé en 1823. — Une longue inscription latine, en l’honneur de Marseille, décore aussi cette façade. — L’hôtel-de-ville se compose de deux parties séparées par une rue, et communiquant par un pont élégant et léger placé à la hauteur du premier étage. — On remarque le grand escalier où se trouve la statue de Libertat, et la salle du conseil que décorent plusieurs bons tableaux. Bourse. — Elle occupe, sur le quai, le rez-de-chaussée de l’hôtel-de-ville ; c’est une salle vaste et assez belle. Palais de Justice, sur la place du même nom ; il laisse bien des choses à désirer : une distribution plus régulière, une façade moins mesquine et moins sale, et même un autre emplacement. Dans le même local sont les vieilles prisons, qui renchérissent sur les défauts du reste de l’édifice. Heureusement elles sont presque abandonnées. Prisons neuves. — Cet édifice, situé à la porte d’Aix, date de 1823 ; il se compose de deux corps de bâtiments, dont l'un est la prison proprement dite ; l’autre sert de caserne pour la gendarmerie. — Le local est bien aéré, la distribution bien entendue, les appartements sont propres, les cours spacieuses. Dans cette prison on a séparé les prisonniers des sexes différents ainsi que les accusés de crimes ou de délits. Halles — Marseille en possède trois : la vieille Poissonnerie, la halle Puget, et la halle Neuve ; cette dernière fut construite en 1801, sur l’emplacement et avec les matériaux d’une ancienne salle de spectacle.
Fontaines publiques. — Elles sont très nombreuses, surtout dans la ville vieille : c’est un bienfait pour cette partie de Marseille, où la population surabonde ; mais c’est dans la nouvelle ville que se trouvent les fontaines dignes d’être citées. — Des inscriptions indiquent la dédicace de ces monuments. On remarque surtout la fontaine de la Porte-Paradis, élevée en 1802, à la mémoire des Marseillais qui se dévouèrent au salut de leurs concitoyens pendant la peste de 1720. — La fontaine de la rue d’Aubagne, élevée en 1803, est dédiée à Homère par les descendants des Phocéens. — La fontaine de la Place-Royale est un château d’eau, qui décore dignement la plus belle place de Marseille. — La fontaine de la place des féainéants offre un bel obélisque de 25 pieds, porté par quatre lions : le tout est en marbre blanc ; c’est un monument élevé en 1803, et qu’une longue inscription, en vers français, dédie an peuple marseillais. — La fontaine du Puget n’a de remarquable que le nom qu’elle porte, et dont elle est très peu digne : c’est une petite pyramide qui porte le buste de Puget, et qui est située devant la maison construite et habitée ordinairement par ce grand artiste. — La maison du Puget est un bâtiment à l’italienne, petit, mesquin, formant un étroit pignon dans la rue de Rome, et orné seulement d’une tête de Christ maladroitement nichée sur la façade. Presque toutes les autres constructions faites à Marseille par Puget ont été renversées pendant la révolution. Arc de triomphe.— Ce monument inachevé remplace l’ancienne porte d’Aix ; c’est une imitation de tous les arcs antiques. Il avait d’abord été érigé en l’honneur du duc d’Angoulême, après la campagne d’Espagne, en 1823. Aujourd’hui il attend un nouvelle consécration. Il nous semble qu’il conviendrait de le dédier à l’armée qui a pris Alger, conquête glorieuse pour nos soldats, et dont le commerce marseillais tire de grands avantages. Cet arc est d’un bon effet et de grande dimension, mais de style lourd. L’ordre de l’architecture est corinthien. Les bas-reliefs représentent des trophées et des attributs militaires. Délaissé avant d’être terminé, il commence déjà à se dégrader sous l’influence de l’air rongeur de la mer. Promenades. — On se promène peu à Marseille ; on y est trop occupé ; cependant la ville a diverses promenades. — Les allées de Meilhan sont des plus agréables. On fréquente aussi le Cours, naguère dit Bourbon, auparavant Cours Bonaparte, sans nom pour le moment ; il se termine à une colline d’où l’on jouit d’un coup d’œil magnifique sur le port hérissé de mâts, la ville couronnée de clochers et la mer avec ses voiles blanches, ses îles vertes et ses rivages escarpés. Les deux ornements de ce cours sont le Cirque olympique et l'hôtel Bacri, dont une grille élégante laisse voir le délicieux jardin anglais. — Le Grand-Cours, qui s’étend de la porte d’Aix à la rue de Rome, le jardin des plantes et celui des Montagnes russes qui en est voisin offrent aussi d’agréables promenades. La route qui mène au fort de la Garde, route manquant d’ombrage, et dont la pente rapide est aussi un lieu de promenade. On peut s’y fatiguer, mais arrivé au sommet du rocher, on est bien dédommagé par le panorama magnifique que l’on a sous les yeux.
éGLISES ET MONUMENTS RELIGIEUX Eglise Saint-Victor. — Tandis que dans l’antique Massilie Diane voyait encore à la Major l’encens fumer sur ses autels, quelques chrétiens, réunis dans une grotte qui existait au lieu où s’élève aujourd’hui l’église Saint-Victor, venaient honorer en secret la cendre des martyrs, et dérobaient aux regards de leurs persécuteurs la célébration des mystères de la nouvelle religion.— Plus tard un monastère s’éleva sur la sainte grotte ; mais, placé hors des murs et sans défense, il fut renversé dès la première irruption des Sarrasins, puis remplacé plus tard par une vaste abbaye, insigne par ses richesses, et dont l’abbé était une espèce de souverain. Ses moines furent sécularisés vers le milieu du siècle dernier. — A la révolution ils furent dispersés, leurs biens furent vendus, et de l’abbaye, en grande partie démolie, il ne resta qu’une église assez mesquine qui n’a de remarquable qu'une madone très vénérée parmi le peuple marseillais. Cette madone est invoquée surtout pendant les grandes sécheresses. église de la Major. — C’est la cathédrale et la plus ancienne des églises marseillaises ; mais c’est la plus laide des églises d’une ville qui n’en possède que de laides. Ce fut d’abord un temple de Diane ; déjà mutilé et mal reconstruit, le temple devint église lorsque Constantin se fit chrétien. Plusieurs fois abattu et reconstruit depuis, le monument présent appartient par son style au moyen-âge, et n’offre plus rien du temple païen. On y remarque l’orgue, les fonts baptismaux et une chapelle ornée de sculptures de mauvais, goût. Les ciselures, les reliefs, les statues sont du XIIe siècle. L’architecture intérieure de l’église se compose de tous les ordres connus. La façade serait curieuse si on lui eût laissé son vernis de vétusté ; mais on l’a badigeonnée en jaune. Flèche des Accoules. — Ruines d’une église gothique dont il ne reste plus que le clocher, et qui fut détruite à la révolution, ainsi qu’une autre église voisine. Ces deux églises étaient les seules à Marseille dignes de l’art et de leur destination. La flèche des accoules est romane de style et gigantesque de forme. — On vient de construire à coté une église en forme de rotonde, qui n’a d’autre mérite que celui d’être neuve. Chapelle du château Babon.— Jadis nommée ainsi d’un vieux château qui y était attenant Cette chapelle vient de prendre le nom de Saint-Laurent, et n’a de remarquable que le langage, le costume et les mœurs antiques de ses paroissiens. église de Notre-Dame du Mont. — Cette église a pu se glorifier d’une haute antiquité, mais elle a été rebâtie en 1822, et n’a conservé d’ancien que son vieux clocher semblable a une haute tour. église du mont Carmel. — Cet édifice domine un des points les plus élevés de la ville. Indépendamment de ces églises paroissiales et de quelques autres, Marseille possède une multitude d’églises succursales et de chapelles. Chapelles. — Deux seulement méritent d’être mentionnées : l’une est celle de l'hôpital de la Charité, construite par le célèbre Puget ; elle est ovale, surmontée d’un dôme et digne de ce grand maître ; l’autre est la chapelle de l’ Hôtel-Dieu édifiée vers l’an 1600, et où l’on remarque le mausolée de Du Vair, chancelier de France et l’un des bienfaiteurs de l’hospice. Temples. — Le culte grec possède deux temples à Marseille : l’un, pour les grecs schismatiques, est sous la direction d’un archimandrite ; l’autre, dit des Grecs réunis, fut construit en 1820. Les desservants sont Grecs de nation. Temple protestant. — C’est un édifice élégant et construit depuis peu de temps.
HOPITAUX, ETC. Hôtel-Dieu. — L’Hôtel-Dieu de Marseille est un des plus anciens du royaume ; il fut fondé en 1188. Les bâtiments sont de différents styles ; leur masse est vaste, mais fort irrégulière, et enclôt deux cours. — Indépendamment de la place occupée par l’administration et tous les préposés, l’hôtel renferme quatre grandes salles où 560 lits sont placés ; ce nombre peut être porté a 750. Le nombre moyen des malades est annuellement de 2500, et journellement de 225. La Charité. — Sous le rapport de l’importance et de l’ancienneté, c’est le second des hospices de la ville. Il fut fondé en 1640. Il a, comme local, un avantage immense sur l’Hôtel-Dieu ; les diverses parties en furent bâties simultanément, et sont en harmonie entre elles. Une cour spacieuse, au centre de laquelle est une chapelle, forme le préau des quatre corps de bâtiments, dans lesquels sont placés les pauvres admis à la Charité. La distribution intérieure est telle qu’on peut séparer les sexes, et même les âges. La Charité est l’asile de vieillards des deux sexes qui ont atteint soixante-dix ans, et le dépôt des enfants trouvés, abandonnés ou orphelins, jusqu’à l’âge de douze ans. La population habituelle de l’hospice est de 800 à 850 personnes y compris les employés. La Maternité. — Cet établissement date de 1823. Il y a environ 130 individus habituellement ; dans ce nombre les nourrissons comptent pour les deux tiers. On doit encore citer les hospices de Saint-Joseph, de Sain!-Lazare, des Aliénés, la Grande et la Petite-Miséricorde, et la Société Maternelle.
Lazarets. — Le plus ancien lazaret ne fut établi que vers l’an 1580 ; il était situé sur un lieu aujourd’hui envahi par la mer. Maintenant le lazaret principal est au nord de la ville, et occupe tout l’espace compris entre la pointe de l’Anse, de la Joliette et la pointe Sainte-Marguerite. Trois murailles entourent cette vaste enceinte. — La Consigne est un autre établissement sanitaire situé à l’entrée du port. L’édifice a peu d’étendue, mais sa décoration extérieure est élégante. Ou admire, dans la salle d’assemblée, un célèbre bas-relief du Puget, représentant la peste de Milan ; et un tableau de David : la peste de Marseille. — Le port de quarantaine fut achevé en 1825. Il occupe le Canal compris entre les îles de Pomègue et Ratoneau, et les joint par une digue de 300 mètres de longueur. Sa profondeur varie de 8 à 15 mètres, et il peut contenir 200 vaisseaux de toutes grandeurs. Abrité contre les vents de la rade, protégé par de nombreuses batteries voisines, et possédant un hôpital sur l’île Ratoneau, ce port remplit toutes les conditions de sûreté désirables. Cimetière. — Il n’est remarquable que par sa grande étendue et sa nudité. Comme il ne date que de quelques années, il ne possède encore qu’un petit nombre de monuments, et aucun de ces monuments n’est vraiment beau.
ETABLISSEMENTS SCIENTIFIQUES Ils sont presque tous réunis dans l’ancien couvent des Bernardines, vaste local, formé de plusieurs grands corps de logis communiquant les uns aux autres par de longs corridors ou d’étroites galeries. Cet édifice offre trois curiosités architecturales pour la ville de Marseille : un cloître bordé de colonnettes, une église sur le plan de la croix grecque et un dôme. Une moitié des bâtiments est affectée au Collège royal ; l'autre moitié renferme, outre l'Académie royale des sciences, lettres et arts de Marseille (toujours digne de l’éloge que lui a donné Voltaire : C’est une fille sage qui ne fait point parler d’elle), la Bibliothèque, le Cabinet d’histoire naturelle, le Cabinet de médailles, l'Ecole de dessin, l'Ecole d’architecture, le Musée des tableaux, le Cabinet d'antiquités, etc. Musée des tableaux. — Ce musée occupe la chapelle du couvent, vaste local mais froid et sombre. Il offre une riche réunion de bons ouvrages : on y admire surtout un paysage d’Annibal Carrache ; une Assomption d’Augustin Carrache ; un tableau de Pérugin, deux toiles immenses de Vien, deux tableaux de Puget, un portrait de Van Dick, une pèche miraculeuse, de Jordaens ; des tableaux de Salvator Rosa, de Rubens, etc. ; les écoles anciennes et modernes, françaises et étrangères ont toutes enrichi cette précieuse collection. Cabinet des antiques. — Il occupe la salle qui précédé celle du musée des tableaux, et se compose de tombes, urnes, ustensiles et fragments d’architecture et de sculpture romaine, et des premiers siècles du christianisme. Bibliothèque. — Riche en livres scientifiques ; elle possède aussi en grande partie les ouvrages nouveaux de poésie et de littérature. Cette bibliothèque se compose de 49,000 volumes et de 1,270 manuscrits. Elle occupe une salle spacieuse et belle et plusieurs petits salons latéraux. On y a joint une collection d’objets antiques et un cabinet de médailles qui s’accroît rapidement. Muséum d’histoire naturelle. — Placé dans l’appartement au-dessus de la bibliothèque ; il ne fut commencé qu’en 1819 et manque à la fois d’emplacement et d’objets d’histoire naturelle. Jardin botanique. — Il prit naissance en 1801, et ne fut ouvert au public qu’en 1810. Situé à une petite distance de la ville, c’est le but d’une promenade fort agréable et très fréquentée, surtout en hiver. On cultive dans le jardin 4,000 plantes exotiques et indigènes. Observatoire. — L’établissement existe ; il a servi aux observations de M. Pons, le grand découvreur de comètes ; mais, depuis le départ de cet astronome, il est à peu près abandonné.
THEATRES. Grand théatre. — Construit à l’instar de l’Odéon de Paris, il fut inauguré en 1787. C’est un bel et grand édifice isolé, et dont la façade se déploie sur une place assez spacieuse. Le péristyle est à six colonnes élevées sur sept marches ; la salle est vaste, mais mal distribuée sous le rapport de l’acoustique et de la perspective. Elle a été autrefois pompeusement décorée ; sa fraîcheur et son éclat commencent à se faner ; cependant le plafond en est encore fort beau : il a pour sujet Apollon et les Muses jetant des fleurs sur le Temps. Malgré la vieillerie du sujet et le style de la peinture qui n’est qu’en détrempe, ce plafond est d’un grand effet pour la netteté du dessin, la composition et la couleur. On s’étonne que dans un théâtre de premier rang en France le parterre ne soit pas assis. On y représente la tragédie, la comédie et l’opéra ; mais le spectacle y attire peu de spectateurs. Théâtre-Français.— Salle petite mais bien disposée ; on y joue le vaudeville, mais le dimanche seulement. Les autres jours il sert occasionnellement de salle de concert. La ville a d’autres salles de concerts qui n’offrent rien de remarquable ; cependant le goût musical est très prononcé à Marseille : on y chante beaucoup et on y chante bien.
ENVIRONS de MARSEILLE. Le territoire qui environne Marseille a la forme d’un demi-cercle, dont la côte maritime forme le diamètre, et dont la courbe est décrite par une ceinture de montagnes. Le rayon de ce demi-cercle est d’environ deux lieues, et sa superficie de 24,000 hectares, dont une moitié est couverte de bruyères ou de rochers en partie nus ou en partie boisés. — De la crête des monts le terrain descend en ressauts multipliés jusque sur la côte, et offre un vaste et superbe amphithéâtre d’aspects les plus variés. Les gradins supérieurs sont couronnés de rocs et de sapins ; plus bas sont les terrains vignobles, puis les terres arables et les jardins. — D’innombrables bastides animent et varient des paysages charmants, et se multiplient tellement, en se rapprochant de la ville, qu’on croirait qu’éparpillant ses quartiers elle s’étend jusqu’aux montagnes. Outre ces bastides, ce territoire possède 56 villages ou hameaux, partagés, comme les quartiers de la ville, en trois arrondissements, désignés sous les noms du Nord du Midi et du Centre. La population est d’environ 25,000 habitants. Ce territoire est arrosé par la rivière de l'Huveaume et par les ruisseaux de Jarres, de Plombières et des Aygalades. Néanmoins en général il manque d’eau. Ses principaux produits sont le blé, le vin, l’huile, etc., ainsi que les produits du jardinage ; mais la pêche offre des ressources plus importantes aux habitants du littoral ; elle y occupe plus de 2,000 familles. — Parmi les curiosités du territoire marseillais nous signalerons la Madrague de l’Estague, ou l’on pêche chaque année une quantité considérable de thons. C’est la plus ancienne de Marseille. — Le château des Aygalades dont les environs présentent nombre de sites pittoresques ; la belle Cascade que forme la rivière de même nom. — Dans le même quartier, les ruines d'un aqueduc romain ; le Bouïdo, gouffre d’où l’eau jaillit à gros bouillons après des pluies abondantes ; la maison de campagne de Maoupasset, qui appartint au roi René, et où l’on voit plusieurs tableaux de cet artiste-roi ; l'aqueduc de la Ville-à-la-Pomme, quartier de l’Huveaume ; enfin le château Borelly, palais de prince, villa royale, élevé par un négociant de Marseille, et que les plus belles villas italiennes surpassent à peine. Ce château est situé sur le bord de la mer auprès de l’embouchure de l’Huveaume. Sa position est digne de sa décoration ; l’édifice est simple et élégant : il offre à la curiosité des visiteurs une précieuse collection de tableaux et d’autres productions des beaux-arts ; une cour grandiose, une magnifique terrasse, un bois de jeunes pins ; des bassins, des quinconces, etc., et surtout d’admirables perspectives.
VARIETES. — CHASSE DES MACREUSES. Nous avons parlé des étangs salés, Martigues en est la ville centrale. Ces étangs sont fréquentés en hiver par une foule d’oiseaux aquatiques. Aux premières gelées, les macreuses et les canards arrivent par troupes. Alors a lieu une chasse ou battue, à laquelle affluent les habitants des communes riveraines, et où les Marseillais eux-mêmes s’empressent de se rendre. Voici la description qu’en fait le rédacteur de l'Hermès marseillais, recueil utile aux voyageurs qui veulent parcourir le département :
Nous avons assisté à une chasse de macreuses sur le grand étang de Biguglia, près de Bastia, et la chasse corse nous paraît présenter de notables différences avec la battue provençale. Ce qui lui donne un caractère particulier, c’est que la macreuse, en Corse, voyage ordinairement de compagnie avec un autre oiseau aquatique moins gros qu’elle, et connue sous le nom de plongeon (cat-marin). Ces oiseaux forment comme une troupe légère : ils sont placés isolément en sentinelles, en avant des macreuses, toutes disposées par lignes parallèles, à distances à peu près égales, sur la surface des étangs qu’elles barrent presque d’une rive à l’autre ; les plongeons sont en avant de la première ligne, l’œil attentif à tout ce qu’ils découvrent. Ils laissent arriver le chasseur et disparaissent sous l’eau à l’aspect de la lumière du fusil. Leur disparition est si prompte qu’il s’en trouve rarement d’atteints. On abat des milliers de macreuses avant de tuer un couple de plongeons. Ceux-ci nagent entre deux eaux avec une telle rapidité que l’on dirait qu’ils y volent ; ils vont ressortir ensuite à cinquante pas plus loin, observant et bravant de nouveau le feu du chasseur.— Les macreuses restent immobiles sur l’eau comme de longues bandes noires ; elle ne paraissent pas s’épouvanter du commencement de l’action plus que des militaires aguerris ne s’effraient des coups de fusils tirés par des sentinelles avancées. — Comme les plongeons se tiennent assez loin de la ligne des macreuses, et comme en plongeant ils ne se replient chaque fois que d’une cinquantaine de pas, jusqu’à ce que la proximité de la ligne les contraigne à passer sous elle pour aller se reformer en arrière, les chasseurs, avertis par la direction de leur retraite, rectifient leur marche en s’avançant. A peu de distance des macreuses, chacun s’arme ; les plongeons ont disparu ; on est à vingt ou trente pas de la première bande noire ; tout à coup elle s’élève avec un rare ensemble à trente ou quarante pieds au-dessus des eaux, et reçoit, planant dans cette position, le feu de tous les chasseurs qui tirent successivement, rapidement, et sans s’attacher à en recharger aucun, tous les fusils qu’ils ont apportés. Dès que le feu cesse sur un point, la ligne attaquée s’y précipite et s’enfuit par la trouée pour se réfugier au loin. — Ce qu’il y a de bizarre, c’est que la seconde ligne de macreuses, sans paraître effrayée par le désastre de la première, reste immobile et silencieuse sur les eaux de l’étang et attend pour prendre son vol que les plongeons, répétant leur manœuvre accoutumée, aient donné aux chasseurs le temps d’approcher. La dispersion de la seconde ligne n’effraie pas la troisième. Les plongeons ne fuient pas non plus, ils continuent leur manège, et ce n’est que lorsque la troisième ligne est forcée que l’on parvient à en tuer quelques-uns, au moment où acculés dans une des anses de l’étang, iis sont forcés de prendre leur vol pour aller chercher un refuge ailleurs.
INDUSTRIE COMMERCIALE. Marseille est le centre du commerce et de l’industrie du département, et ce commerce est dans un état de prospérité progressive. Jamais à nulle époque Marseille ne s’est livrée à des opérations commerciales dont le travail fût si soutenu, l’importance si grande et les bénéfices si certains. Tout concourt à justifier cette assertion, l’arrivée des navires, les recettes de la douane et le mouvement des marchandises. Le tonnage des navires entrés à Marseille, Pour avoir une idée du mouvement de ce port, il suffit de savoir que le tonnage des bâtiments sortis balance annuellement, à peu de choses près, celui des arrivages Il est à remarquer que la recette totale des droits de douane perçus en 1832 s’étant en France élevée à 157,356,090 fr., Marseille a participé à cette perception pour un peu moins du cinquième. L’accroissement dans les importations et les exportations des principales marchandises qui sont l’objet du commerce de cette ville avec l’étranger n’a pas été moins sensible. Voici un tableau comparé des importations et des exportations pendant une série de trois années.
Pêche du Thon. - La pêche du thon a lieu en automne et au printemps, mais cette dernière saison est la plus favorable. C’est un objet de curiosité non moins que d’industrie. Voici à ce sujet quelques détails qui paraîtront sans doute intéressants à nos lecteurs :
Pèche de la baleine. — Le commerce de Marseille s’était autrefois adonné à la pêche de la baleine, lorsque cette pêche avait lieu dans le golfe de Gascogne. Quand il fallut aller chercher ces cétacés dans les régions polaires ou dans les solitudes de l’Atlantique, Marseille abandonna une pêche qui lui parut ou devenue trop difficile ou trop éloignée. Des siècles se sont écoulés depuis cette époque ; mais la prospérité croissante de la capitale maritime de nos départements du midi, a fait renaître la pensée de relever cette branche d’industrie. En 1883 la maison T. Benet, de Marseille, a armé pour cette pêche le Souvenir, superbe navire de 400 tonneaux. La destination de ce bâtiment est tout l’espace compris entre le banc de Saint-Georges et le cap Horn. L'expédition durera de onze à dix-huit mois. Le Souvenir est muni de sept canots ou pirogues, dont quatre doivent occuper presque constamment la mer. Chaque pirogue est montée par quatre matelots, un harponneur et un officier. On attaque la baleine à la distance d’une quinzaine de pieds. Le harponneur cherche à atteindre la baleine entre les yeux ; l’officier se réserve l'honneur de l’achever au moyen d’une longue lame de fer. — Une baleine ordinaire peut fournir 85 barriques d’huile ; un chargement rapporte de 250 à 308,000 fr — Le Souvenir trente-quatre hommes d’équipage. Les trois chaudières destinées à la fonte de la graisse occupent un fourneau placé à l’avant et très solidement construit en maçonnerie et en fer. Un ordre et une propreté admirables règnent dans toutes les parties du bâtiment. Le Souvenir a mis en mer au commencement de septembre 1833, accompagné des vœux de toute la population.
Récompenses industriellles.— Le département a obtenu à la dernière exposition des produits de l’industrie, une médaille de bronze décernée à M. Degrand (de Marseille), pour un appareil propre à évaporer les dissolutions du sucre ; et une mention honorable à M. Payen (de Marseille), pour fabrication de savon. — Ce petit nombre de récompenses montre suffisamment que le département est plutôt commerçant que manufacturier. En effet, des fabriques de savon et de soude factice, des manufactures de bonneterie orientale, des raffineries, des tanneries, quelques ateliers de coutellerie, d’ouvrage en corail, sont les établissements qui se rapportent le plus directement à l’industrie. — Il en existe quelques autres pour tirer parti des produits du territoire, telles sont les fabriques d’essences, de bouchons de liège, les mignoneries pour la récolte de la soie, les distilleries, etc. — On trouve aussi à Marseille de belles minoteries mises en mouvement par la vapeur.
Douanes. — La direction de Marseille a 4 bureaux principaux, qui ont produit en 1831 :
Produit total des douanes.... 25,813,061 francs
BIBLIOGRAPHIE.
Plan de Marseille vers 1830 (dressé par Monin), illustrant l'article d'Abel Hugo Nomenclature des Monuments : A Eglise St Victor - B Hôtel des Douanes - C Egl. St. Charles - D Arsenal Nomenclature des places : 1 Monthion
- 2 du Gr. Théâtre
- 3 Royale
- 4 St Ferréol
- 5 de la Porte de Rome Marseille, plan dressé par Auguste Henri Dufour vers 1855. L'échelle n'est pas la même et le plan n'est pas dans le même sens que celui de 1830, mais on constate que la surface construite à presque doublée
Au centre, gravure couleur du port de Marseille dessiné par Armanda Girault et gravé par Formster, |
Les textes ont été transcrits et les gravures corrigées des défauts d'impression et de vieillissement.
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