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Les villes à travers les documents anciens

Lons le Saulnier au 19ème siècle

Vue générale de Lons le Lons-le-Saulnier vers 1835 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue générale de Lons le Saulnier vers 1835, gravure de Hostein
extraite de La France pittoresque - Abel Hugo - 1835
(collection personnelle).

Voir aussi la département du Jura
L'histoire détaillée de Lons le Saulnier

Article extrait du Dictionnaire universel géographique et historique - Thomas Corneille - 1708
(collection personnelle
).

 

LONS-LE-SAUNER. Petite ville de la Franche-Comté, située dans une plaine, environnée de collines, vers la source de la petite rivière de Solvan, à huit lieues de Dôle, et à neuf de Châlon, en Latin Lonsium Salnerium, Ledo Salinarius et Labes. Elle est agréable, fossoyée et flanquée, et on y voit une belle et large rue, qui a des maisons et des boutiques de chaque côté. Il y a aussi de longues et larges allées couvertes. La grande rue se trouve au milieu, commode pour les Foires et pour les Marchés, et capable de contenir une petite armée. Le Château est clos de bonnes murailles, mais le dedans en est ruiné. Le nom de la ville est pris d’un mot de saulnerie et de mesure d’eau salée qui contient vingt-quatre muids. Quelques- uns nomment cette ville Leon le Saulnier. Elle a un Maire ou Mayeur, et des échevins. Le Prince d’Orange en était Seigneur. Elle est d’un fort grand trafic, et on y tient plusieurs belles Foires. * Davity, Franche-Comté.

Article extrait du Dictionnaire universel de la France - 1771 - Robert de Hesseln
(collection personnelle
).

LONS-LE-SAUNIER ville de la Franche-Comté, diocèse, parlement et intendance de Besançon ; le siège d’un bailliage relevant de celui d’Aval, et le chef-lieu d’une recette. C’est aussi une place de guerre où il y a état-major, garnison, arsenal, magasins et artillerie. Elle est située auprès des sources de la rivière de Solvant, à huit lieues de Dôle, et à neuf de Châlons-sur-Saône. Son surnom de Saunier lui vient de ses sources salées qu’on a beaucoup négligées. Elle ne contient que 1900 habitants.

Il y a à Lons-le-Saunier une paroisse desservie par un curé, un vicaire, et un certain nombre de prêtres habitués, qu’on appelle dans le pays familiers, quatre couvents d’hommes, un d’Ursulines, et un d’Urbanistes, dont la Supérieure perpétuelle est nommée par le roi, et prend la qualité d’abbesse.

S. Désiré, évêque de Besançon, né dans cette ville, y a aussi été enterré, selon la tradition des gens du pays.

On trouve auprès de cette ville plusieurs mines d’argent dont l’une est dit-on abondante ; et d'autres de cuivre, de plomb, et de fer, où les poulettes (??? - sans doute terme pour un type de minerai de fer) sont fort communes. Les cornets, les murex et les tourbes n’y font pas fort rares. On voit très fréquemment dans les vignes de ce canton des pierres oblongues, qui séparées en plusieurs tronçons, imitent très bien la figure que l’on donne communément aux étoiles. On découvre au village de Francheville, près de cette ville, du bois pétrifié.

Le marbre de Cousance, village voisin, est grisâtre dans, son fond, et bigarré de taches rondes et rougeâtres, dans un tissu de différentes lignes.

 

Vue générale de Lons le Saulnier vers 1880 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue générale de Lons le Saulnier vers 1880, gravure de Langeval
extraite de La France illustrée - Malte-Brun; - 1885
(collection personnelle).

Article extrait du Dictionnaire général de géographie universelle de la France - 1840 - Ennery et Hirth
(collection personnelle
).

LONS LE SAULNIER, Ledo Salinaris, ville de France, chef-lieu du département du Jura, à 99 lieues. S.-E. de Paris ; siège de tribunaux de première instance et de commerce ; directions des contributions et des domaines ; conservation des hypothèques ; chef-lieu de la treizième conservation forestière et résidence d’un ingénieur en chef des ponts-et-chaussées. La ville est située au fond d’un bassin, formé par des montagnes de 900 à 1200 pieds d’élévation, dans un territoire fertile et arrosé par la Vaille ; des champs de blé et de maïs, des collines, couvertes de vignes, l’environnent et lui donnent, surtout dans la belle saison, l’aspect le plus pittoresque ; elle est bien bâtie ; les rues sont larges et propres et les maisons assez élégantes. On y remarque la préfecture, l’hôpital, l’église des Cordeliers, les bâtiments du collège, le séminaire, la salle de spectacle, la bibliothèque, le musée départemental, plusieurs jolies fontaines, le puits intarissable des salines, et à 1/2 lieues de la ville les vastes hangars ou bâtiments de graduation, qui servent aux sauneries. Les remparts qui protégeaient autrefois la ville ont été convertis en promenades.
Lons-le-Saulnier possède une société d’agriculture, une société d’émulation du Jura et un cours de géométrie et de mécanique appliquées aux arts. Cette ville est l’entrepôt commercial de tout le département ; il s’y fait un grand commerce, qui consiste principalement en vins, grains, fer, sablerie, tôle, clouterie, fil de fer, tanneries, bois de construction, ustensiles de ménage en bois de sapin, etc. ; elle a des tanneries, des imprimeries. Foires : le 15 de chaque mois ; 7684 habitants.

Lons-le-Saulnier doit son nom, son origine et sa prospérité à ses salines ; cette ville fit partie de la Bourgogne et appartint longtemps aux Allemands et aux Espagnols. Vers la fin du quatorzième siècle elle fut prise par les Français ; mais. Maximilien Ier la reprit en 1500. En 1637 elle tomba une seconde fois au pouvoir des Français ; qui détruisirent alors ses fortifications. Patrie du général Lecourbe (1759—1815).

 


Lons le Saulnier, vers 1850 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Lons le Saulnier, vers 1850, gravure extraite de la carte de Vuillemin de 1851
(collection personnelle).

Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
(collection personnelle).

LONS-LE-SAULNIER, Ledo Salinarius, jolie ville, chef-lieu de préfecture du département du Jura (Franche-Comté), du 4e arrondissement et d’un canton. Tribunal de 1ère instance et de commerce. Société d’agriculture. Cure. Gîte d’étape. Relais de poste. Bureau de poste Population 8,565 habitants.
Terrain jurassique, calcaire à griphées.

Autrefois diocèse, parlement et intendance de Besançon, bailliage, présidial, collège, prieuré, abbaye de filles, couvents de capucins et d’ursulines.

Lons-le-Saulnier passe pour une ville ancienne qui était autrefois fortifiée. Les Français la prirent en 1395 ; l’empereur Maximilien la reprit en 1500 ; elle soutint encore un siège meurtrier en 1572 ; enfin elle fut prise d’assaut par les Français en 1637, et souffrit toutes les horreurs Qu’entraîne après lui un pareil fléau.

Les armes de Lons-le-Saulnier sont : écartelé, au premier d'azur à une N d'or surmontée d’une étoile rayonnante de même ; au deuxième d'azur à la bande d'or ; au troisième de gueules au cor d'argent ; au quatrième d'or plein.

Cette ville est située au fond d’un vaste bassin formé par des montagnes d’environ 150 à 200 toises de hauteur (300 à 400 m), et plantées de vignes jusqu’à leur cime, qui offrent des nuances assez semblables dans leurs teintes, mais très variées par la forme différente des coteaux : toutes les surfaces sont animées par la gaieté du pampre ; la campagne est vivante comme le sont tous les vignobles soigneusement cultivés, et sur tous les côtés l’aspect en est riant pendant toute la belle saison. Par quelque côté que l’on arrive, hors celui du couchant, on plonge sur la ville, qui, à vue d’oiseau, paraît encore moins grande qu’elle ne l’est en effet.

 Lons-le-Saulnier est une ville généralement bien bâtie, propre, bien percée et éclairée au gaz : la principale rue est bordée d’arcades qui forment des espèces de galeries, comme on en voit à la Rochelle et dans quelques autres cités. On y remarque plusieurs belles fontaines jaillissantes ; celle qui décore la place principale forme un vaste bassin élevé et entouré de quatre bassins plus petits, alimentés par cinq jets continus qui les tiennent toujours pleins ; au milieu du grand bassin s’élève un piédestal, surmonté jadis de la statue pédestre en bronze du général Pichegru, qui a été renversée en 1830.

À l’angle septentrional de la ville est le puits des salines, de forme carrée, et de 19 m 50 cm de profondeur sur environ 5 m de largeur. Quatre pompes tirent sans discontinuer l’eau salée, la versent dans un auget de bois en forme de canal qui la porte aux salines, situées à 2 km de là, dans une gorge à l’ouest de la ville, où des tournants font monter les eaux salées à environ 10 m de haut dans de vastes bâtiments de graduation, où elles filtrent, pour ainsi dire, goutte à goutte, à travers des épines amoncelées avec art, et se dépouillent de leurs parties hétérogènes ; elles parviennent ensuite, par des canaux souterrains, dans d’immenses chaudières, sous lesquelles un feu toujours égal les évapore, les cristallise et les réduit en sel.

On remarque encore à Lons-le-Saulnier la bibliothèque publique, contenant 3,000 volumes ; le musée de tableaux et d’antiques ; la salle de spectacle.

Industrie.

Fabriques de bonneterie, de potasse. Nombreuses tanneries et corroieries.
Commerce considérable de sel, qui se consomme dans les départements environnants et qui s’exporte dans plusieurs cantons suisses ; de fer, bois de construction, ustensiles de ménage en bois de sapin, vins, eaux-de-vie, fromage façon de Gruyère, etc.
Entrepôt du commerce du Jura pour Lyon et pour l’intérieur de la France.
Foires le 1er jeudi de chaque mois.

Buts d’excursions

  • Aux roches de Baume, site grandiose et fort pittoresque ; au fond de la vallée se trouve l’ancienne abbaye de Baume- les-Messieurs.
  • A l’église de Coldre ou de St-Etienne, l’une des plus anciennes de la Franche-Comté, placée sur le premier plateau du Jura, et près de laquelle on voit un camp romain parfaitement conservé.
  • Aux ruines du château de Montmorot.
  • Au château du Pin, où séjourna Henri IV.
  • Au château d’Arlay, remarquable par la belle habitation du prince d’Arenberg et par les ruines bien conservées de l’ancien château fort.

A 113 km N.-O. de Genève, 409 km S.-E. de Paris. Longitude orientale 3° 14' 19", latitude 46° 40' 34". '

L’arrondissement de Lons-le-Saulnier est composé de 11 cantons : St-Amour, Arinthod, Beaufort, Bletterans, Clairvaux, Conliège, St-Julien, Lons-le-Saulnier, Orgelet, Sellières, Voiteur.

Biographie. Lons le Saulnier est la patrie :

  • De Cl. Vezou, historiographe et savant ingénieur.
  • Du lieutenant général Lecourbe.
  • De Rouget de L’Isle, homme de lettres et compositeur dramatique, auteur des paroles et de la musique de l’hymne célèbre de la Marseillaise.
  • Du jurisconsulte. Th. Vernier, membre de l’assemblée constituante, du conseil des cinq cents, sénateur et pair de France.
  • Du savant Bourdon de Segrais, membre de l’académie des inscriptions.
  • De Cl.-M. Giraud, médecin et littérateur.
  • De M. J.-B.-G. Roux de Rochelle, littérateur et diplomate.
  • De Mme de Tercy, auteur de romans historiques estimés.

Bibliographie.

  • Dunod de Charnage. Histoire des abbayes de Sainte - Claire, à Lons-le- Saulnier, Migette et Montigny, dans le diocèse de Besançon ( se trouve tome 1er de son Histoire des Séquanois, etc., in-4, 1735, 2e partie, p. 165,. 174).
  • Charbant. Mémoire sur la géologie des environs de Lons-le-Saulnier, in-4, 1819.

 


Plan de Lons le saulnier vers 1880 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Plan de Lons le saulnier vers 1880
Coin de la carte du département du Jura- Malte-Brun - Atlas - 1880 (?)
(collection personnelle).


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