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Les villes à travers les documents anciens

Page de garde de l'Album du Dauphiné - 1835 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Clansayes dans la Drôme, vers 1830

 

Clansayes  vers 1830 par Victor Cassien - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Clansayes vers 1830, gravure de Victor Cassien in Album du Dauphiné (1835)
voir ci-dessous la même gravure, zoomableCette photo peut être transférée, sur demande, en haute définition

Voir aussi, sur ce site, le département de la Dröme en 1883

 

Texte extrait de l'Album du Dauphiné (1835)

Clansayes : Ce village est a 4 ou 5 kilométrés nord-est de Saint-Paul-Trois-Châteaux, sur la montagne où se manifestèrent les tremblements de terre de 1772 et 1773. La population totale de la commune est de 383 individus ; mais on ne compte plus dans le village qu'une vingtaine de maisons habitées, y compris la cure. Tout le reste a été détruit par les tremblements de terre, ou abandonné par les habitants, qui ont transporté leurs demeures dans la plaine. Des éboulements considérables de rochers et de maisons, des fentes profondes qui sillonnent la terre, des décombres et des ruines, tel est le triste tableau qu’offre ce village.

Sur le point culminant de la montagne et près de l’église, s’élève l’antique tour de Clansayes, à laquelle les tremblements de terre paraissent n’avoir porté aucune atteinte. La solidité de sa construction lui a fait aussi braver les injures du temps, et elle serait encore entière sans le vandalisme des habitants, qui, n’y voyant qu’un emblème de la puissance féodale, se mirent, en 1792, à la démolir, et ne renoncèrent que par lassitude à cette œuvre de destruction. Sa construction singulière, les ouvertures en sens divers pratiquées dans l’épaisseur des murailles, la coupole dans laquelle la voix est répercutée, une sorte de tube dont elle est surmontée et qui transmet la voix au dehors, ont fait faire beaucoup de conjectures sur la destination première de ce monument. Quelques personnes ont pensé que ce pourraient être les restes d’un temple consacré sous le paganisme à Echo ou Aïa Locutia, fille de l’Air et de la Terre, et que de Clarœ Aonides Aïa serait venu Clansayes.

Un des partisans de cette étymologie m’écrivait récemment : « J’ai visité de nouveau cette tour si remarquable, et me reportant, par la pensée, aux siècles reculés dans lesquels se perd son origine, je n’ai pas voulu la quitter sans interroger la déesse, et élevant la voix, le colloque suivant s’est établi entre nous : Aïa ! a ! — Est-ce toi ? oua ! — Un pauvre habitant du village m’assura que oua signifiait oui en langage du pays, et je me retirai en acceptant  cette réponse, avec la foi de nos pères lorsqu’ils venaient consulter l’oracle. »

D’autres croient que c’est tout simplement une construction du moyen âge, une tour propre aux signaux, comme il y en avait alors, et qu’elle correspondait avec celle de Chamaret, qui a aussi une forme toute particulière. Quoi qu’il en soit, c’est, sans contredit, l’un des plus beaux monuments d’antiquité qui existent dans le département.

Clansayes était dans le XIIIe siècle une commanderie du Temple. On distingue encore au milieu des ruines de ce malheureux village celles du monastère et de l’ancienne église des Templiers.

A peu de distance de Clansayes, sur le chemin de Saint-Paul, est la montagne de Toronne, sur laquelle était une forteresse avec le logement particulier du chef de la commanderie. Près de là était une chapelle dédiée à la Vierge. On ne voit que quelques ruines de la forteresse et de l’habitation du commandeur; mais la chapelle subsiste encore sous l’invocation de Saint-Jean-de-Toronne.
Les chevaliers du Temple eurent, pour les domaines de cette commanderie, de fréquents démêlés avec les évêques de Saint-Paul. Ils finirent par leur en faire hommage en 1225, et, par le traité qui intervint, le commandeur s’obligea de recevoir l’évêque une fois par an dans son château de Charnier, avec tout le respect dû à la dignité du prélat, et, de plus, de lui donner, ainsi qu’à sa suite, à souper et à diner.

De la montagne de Clansayes, comme de celle de Saint-Jean-de-Toronne, la vue plane sur Saint-Paul, la Garde-Adhémar, Pierrelatte, le Bourg-Saint-Andéol et le Pont-Saint-Esprit. Elles sont dignes l’une et l’autre, et surtout la première, de l’attention du philosophe et de l’observateur, par les diverses et bizarres combinaisons qu’elles présentent. On y reconnaît aisément les traces de plusieurs âges du monde. La base offre l’empreinte du travail des flammes dont elle est l'ouvrage. La partie moyenne atteste le séjour des eaux de la mer par de nombreuses couches de corps marins pétrifiés. Le sommet est composé d'énormes géodes ferrugineuses, et recouvert d’un sable grossier également ferrugineux. On y rencontre aussi quelques filons isolés de charbon fossile, et parmi ces filons quelques morceaux d’un bitume qui possède toutes les propriétés du succin.

(Extrait de la Statistique de la Drôme, par M. Delacroix.)


Dans l'édition de 1839 du Nouveau dictionnaire géographique de la France et de ses colonies,
de Briand-de-Verze, est indiqué que Clansayes comporte 383 habitants.

 

Voir l'article de Wikipedia sur Clansayes





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