POPULATION 321,756
hab SUPERFICIE 652,155
hect. DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790 ce dép. faisait partie du Dauphiné (Valentinois, Diois, Tricastinois) et de la Provence. — Cour d'appel et Académie de Grenoble. — 14e Corps d'année (Lyon). — 14e arr forestier. — Diocèse de l'évêché de Valence ; 5 églises consist. calvinistes.
ABRÉGÉ HISTORIQUE Les Vocontii habitaient, entre l'Isère et la Durance, le Rhône et les Alpes. Ils se divisaient en plusieurs tribus, telles que les Cavares, les Segalauni, les Tricastini, et leurs villes s'appelaient Valencia, Dea, Neomagus (Valence, Die, Nyons). Les Ségalaunons et les Triscatins faisaient plutôt partie des Cavares (habitants des cavernes, cavœ). Rattaché par l'empire à la première Viennoise, ce pays tomba plusieurs fois au pouvoir des barbares et eut à essuyer de grands désastres. D'abord ce furent les Wisigoths (412), puis les Alains, à qui Aetius avait abandonné le littoral du Rhône ; les Francks se montreront vers 510, mais les plus cruelles invasions furent celles des Sarrasins (737) et des Normands (860). Après la chute de la puissance romaine, cette partie du Dauphiné fut soumise aux Burgundes ; elle passa ensuite sous le joug des Francks et fit successivement partie des royaumes de Bourgogne et d'Arles. Lors du démembrement de cette dernière monarchie, les comtes de Provence, puis ceux de Toulouse, envahirent les rives de la Drôme, qui tantôt relevèrent des dauphins de Viennois et tantôt des empereurs d'Allemagne. Mais au Xe s., toute autorité fut méconnue : chaque évêque devint le gouverneur de sa ville, et, par la suite, il en fut le maître de droit, tandis que la campagne tombait aux mains du seigneur ou comte qui en avait le gouvernement. De là des rivalités et des conflits de pouvoir, cause incessante de querelles et de guerres. Cela se passa ainsi à Valence, à Die, à St-Paul-Trois-Châteaux. A Valence le peuple, trop maltraité, chassa deux fois le clergé de la ville. Il était soutenu dans l'esprit d'insubordination par les comtes de Valentinois, qui représentaient, avec ceux de Diois et les barons de Nyons, l'élite de la noblesse. Les comtes de Valentinois descendaient d'un fils naturel de Guillaume de Poitiers ; ils furent investis du Diois par Raymond V, comte de Toulouse. Louis II vendit son domaine à Charles VII, encore dauphin (1419), pour 50,000 écus d'or. Soit négligence, soit pénurie, Charles ne put s'acquitter de la somme, et le Valentinois appartint au duc Amé de Savoie ; mais il ne tarda pas à faire retour à l'état (1445). Cependant il devait en être encore détaché trois fois : Louis XII le donna en 1498 au fameux César Borgia, bâtard du pape Alexandre VI, et peu de temps après I'érigea en duché pour lui. Diane de Poitiers l'obtint en apanage de Henri II, son royal amant (1548). A la mort de leur héritier, le Diois échut aux Poitiers, comtes de Valentinois, dont l'origine est inconnue. Enfin Honoré Grimaldi, prince de Monaco, reçut, en 1644, la pleine propriété du Valentinois, dont Louis XIII fit l'année suivante un duché-pairie. — Valence et Montélimar furent les premières villes du Dauphiné où la religion reformée s'introduisit et fut prêchée publiquement (1560). Les persécutions de Pardaillan, lieutenant général de la province, soulevèrent une indignation générale. Pardaillan, plus connu sous le nom de la Motte-Gondrin, fut assassiné par deux individus dont l'un était de ses ennemis personnels ; les protestants coururent aux armes, s'unirent au baron des Adrets pour prendre Valence et massacrèrent leur impitoyable ennemi (1563). A la paix on leur donna Nyons et Serres comme places de sûreté. Nyons appartenait aux barons de Mevouillon et de Montauban, et échut aux Dauphins. En 1569, les catholiques avaient repris le dessus ; Coligny, ayant mis le siège devant Montélimar, se vit repousser par les femmes elles-mêmes, à la tête desquelles se trouvait Margot Delaye. La réponse résolue des habitants fut imitée par les autres places des environs. Aux maux de la guerre vinrent encore se joindre d'autres fléaux : des pluies abondantes détruisirent les moissons et engendrèrent des myriades de chenilles « qui furent excommuniées à la demande des populations, et moururent durant les formalités ». La peste fit de grands ravages parmi les populations. Les ligueurs et les protestants se disputèrent la possession des bords de la Drôme avec l'acharnement le plus terrible et les inondèrent d'un torrent de sang. Enfin, grâce au concours énergique de Lesdiguières, tout rentra dans l'ordre ; Henri IV fut reconnu et les discordes civiles furent en partie étoufées.
BIOGRAPHIE Gagne, littérateur, auteur de l'Undéide, et surnommé « l'avocat des fous » ; un grand médecin et écrivain distingué, Joubert, Sibour, l'infortuné prélat assassiné en officiant par l'abbé Verger, l'héroïne Philis de la Charce, qui en 1692 se mit à la tête des paysans et força le duc de Savoie à évacuer les Baronnies dont il était déjà maître : l'infortuné Lally-Tolendal, décapité en l766 ; le brave Champonnet, mort à Nice en 1801 ; Bérenger, légiste distingué ; Emile Augier ; Sautel, poète latin ; l'abbé Promsault, Lebrun-Tossa, dramaturge, etc.
STATISTIQUE TOPOGRAPHIE. — Le dép. de la Drôme est méditerrané ; il est situé au S. -E., entre 44°15' et 45° 20' de lat. N. Bornes : Isère, Ardèche, Vaucluse, Hautes-Alpes. Il tire son nom de la Drôme, riv. qui le traverse de l'E. à l'O. — Pays de montagnes (400,000 h. ), élevé à l'E. et couvert des derniers contre-forts des Alpes qui encaissent la vallée du Rhône. Points culmin. : la Roche-Courbe, 1,591 m ; le Pierre-Chauve, 1,309 m. — Bassin du Rhône. Riv. princip. : Rhône, Isère (navig. ) ; Drôme Bez, Roanne, Galaure, Herbasse, Vernaison, Roubion, Jabron, Lez, Aigues, Coronne. —- Climat tempéré, étés chauds, végétation d'une richesse remarquable. — 5 Routes nat., 5 départ. ; 4, 900 chemins vicinaux. PRODUCTIONS. — Sols dominants : craie ou calcaire, pierreux, riche terreau, sablonneux, gravier. Sol peu fertile, exc. dans la vallée du Rhône, cult. avec des mulets et des ânes. Pays agricole et manufact. ; agric. arriérée. Céréales suffis. ; maïs, fruits du Midi, truffes noires, plantes, huiles de noix et d'olives, châtaignes, garance. Les vignobles classés au prem. rang produisent les vins du Rhône (3I0,000 hectol. ) dont les plus fameux sont ceux de l'Ermitage, Croze, Bresême, Die, Gervans, Larnage, Mercurol, Suze-La-Bousse ; excel. vins de liqueurs dits « vins pailles ». Elève fort étendue des vers à soie, l'une des princip. richesses du dép. ; volailles et abeilles en gr. quant. — Bois, 165,176 h. ; vignes, 23,986 h. — Exploitat. minérale : fer, beaux marbres blancs, granit, grès à meule, pierres de taille, gypse, craie, pierre à chaux, sable pour verreries, argile à creusets, a faïence et a poterie, terre à porcel. Sources minér. à Dieu-!e-Fit. Propiac, Montbrun, Allau, Aurel, Pont-de-Barret, Condillac. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie a pour branches considérables le filage de la soie et la fabrication de lainages communs et de la poterie grossière, gresserie, porcelaine, lfaïence, creusets, tuiles et briques, puis la préparation des cuirs, peaux mégissées et maroquins, la fabrication du sucre de betterave, des soieries, de la bonneterie, des cotons, des gants de Valence, des cordages. — Le Commerce exporte verres, soies, poterie, bois, porcs gras et produits fabriqués. — 420 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE. — 3 Coll. 3 établ. second, lib. 1 école norm. d'instit. 1 école modèle protest. d'instit. 1 Cours norm. d'institutr. protest. 3 Pensionn. prim. écoles prim. : 263 de garçons, 244 de filles, 203 mixtes. 1 Biblioth. publ. 2 Sociétés savantes.
VILLES PRINCIPALES VALENCE, ch. -l., sur le Rhône, entouré de vieilles murailles. On remarque Saint-Apollinaire, église peu vaste, mais assez belle, et renferm. le mausolée élevé par Canova à la mémoire de Pie VI, mort dans cette ville en 1799 ; le Palais de Justice, le Champ de Mars, la citadelle de François 1er bastionnée d'un seul côté, et d'où l'on découvre une admirable perspective. Ce fut à la Chambre ardente de Valence, en 1755, que Mandrin fut condamné. Napoléon 1er, alors simple lieutenant, vint perfec-tionner, de 1785 à 1790, à l'école d'artillerie qu'elle possédait alors. MONTÉLIMAR, jolie ville ceinte de murailles bordées de boulevards et percées de quatre portes, au confluent du Roubion et du Jabron. Maroquineries très-renommées, fabrique de serge et filature de coton. — Au XIIe siècle, elle appartenait à des seigneurs qui se transmettaient de père en fils le prénom d'Adhémar. On l'appelait en latin Montilium, et en langue vulgaire le Monteil des Adhémars ; d'où, par contraction, Monteil-Aimar, et enfin Montélimar. |
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Carte de la Drôme, gravure de Villerey
La France et ses colonies - Vuillemin - 1851
(collection personnelle).
Carte de la Drôme, gravure illustrée par A.M. Perrot et Raimond Bonheur
extraite de l'Atlas national illustrés des 86 départements et des possessions de la France - Levasseur - 1847
(collection personnelle).
Carte de la Drôme, gravure de A.M. Perrot
extraite de Les jeunes voyageurs en France ou lettres sur les départements - Depping - 1835
(collection personnelle)
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