Accueil | Présentation | Lieux | 900 photos | Cartes - Gravures | Thèmes | Personnages |
Ajaccio et un des premiers bateaux à vapeur, vers 1830, gravure de Cattaneo
extraite de La France pittoresque - Abel Hugo - 1835
(collection personnelle).
Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
Population 11,266 habitants — Terrain cristallisé ou primitif.
Quelques auteurs prétendent que cette ville fut fondée par les Lesbiens, qui lui donnèrent le nom d’Ajasso, d’après une petite ville de l’ile de Lesbos, qui existe encore près de Mitylène : les Romains l’appelaient Urcinium, à cause de la bonne qualité des vases de terre que l’on y fabriquait pour conserver le vin. Ajaccio était le siège d’un évêché, qui fut établi dans Urcinium, ainsi qu’on le voit dans une des lettres de saint Grégoire le Grand, évêché qui était connu sous le nom d’Adjazzo, du temps du concile de Rome, sous Martin Ier.
La ville d’Ajaccio est bâtie sur une langue de terre, vers le fond et au nord du golfe de son nom, à l’entrée d’une baie qui offre d’excellents mouillages : la citadelle occupe l’extrémité de ce cap. Cette ville, destinée à prendre de jour en jour un nouvel accroissement, est une des plus jolies et des plus agréables de l’île ; son site surtout est admirable. Ses principales rues sont larges, droites, bordées de belles maisons, et leurs pentes sont très douces. On y remarque deux places publiques, et un cours de 20 m de largeur, ouvert en partie dans le granit sur le prolongement de la roule de Bastia, qui longe la côte jusqu’au fond de l’anse ; le chemin qui conduit à la chapelle des Grecs et suit aussi le bord de la mer, sert encore de promenade aux habitants.
Le port d’Ajaccio n’est point fermé et n’est pas susceptible de l’être ; mais le fond de la baie spacieuse sur laquelle est située la ville est un des meilleurs mouillages de l’île. La baie elle-même offre plusieurs autres bons mouillages, où les bâtiments trouvent un abri sûr contre la plupart des vents, mais qui ne sont pas tenables lorsque celui du sud-ouest se fait sentir. Le mouillage du quai est de ce nombre : les vagues amenées par le vent du sud-ouest et réfléchies par la côte opposée viennent battre le quai avec violence, et donnent une idée des difficultés qu’a dû présenter la construction de ce bel ouvrage. Tous les bâtiments se réfugient alors au mouillage des Cannes, qui occupe le fond de la baie. Excepté dans celte circonstance, les plus forts navires de commerce peuvent aborder le quai et y effectuer leur chargement. La cathédrale d’Ajaccio, en formé de croix grecque, et surmontée d’une majestueuse coupole, fut terminée en 1585, et rappelle la belle architecture italienne de la même époque. On y montre la cuve de marbre blanc où Napoléon (né le 15 août 1769) fut baptisé le 21 juillet 1771 ; ainsi qu’un riche maître-autel en marbre provenant d’une église de Lucques, et donné par la princesse Elisa Bacciochi. La chapelle des Grecs, située sur une éminence qui domine un horizon fort étendu, est une jolie église fondée vers le commencement du siècle dernier, par P. E. Pozzo di Borgo. On y jouit d’une magnifique vue du golfe, des îles Sanguinaires et des montagnes qui s’étendent jusqu’au cap di Muro.
La maison ou naquit Napoléon occupe un des côtés d’une petite place carrée plantée aux quatre angles de quatre acacias. Celte habitation de peu d’apparence est visitée avec empressement par tous les étrangers qui abordent dans l’île. Dans le salon où Mme Laetitia, prise subitement des douleurs de l’enfantement, accoucha de Napoléon sur un canapé, on remarque un beau portrait de l’empereur en costume impérial, par Gérard. La chambre à coucher est obscure et n’a qu’une seule fenêtre. — La maison européenne de Napoléon appartenait naguère à un membre de la famille maternelle de l’empereur, qui en a fait don à la ville où est né le plus grand capitaine du siècle.
On remarque encore à Ajaccio le nouvel Hôtel de ville, bel édifice commencé en 1827 et non encore achevé ; la salle de spectacle ; la bibliothèque publique, renfermant 14,000 voumes ; le nouveau bâtiment des enfants trouvés ; les maisons de M. Pozzo di Borgo et du cardinal Fesch ; les casernes ; la citadelle, jolie forteresse régulière élevée par le maréchal de Thermes ; la pépinière et le jardin de botanique, qui occupent l’emplacement d'une ancienne propriété de la famille Bonaparte, etc., etc. Patrie de Napoléon et de tous les membres de la ci-devant famille impériale.
Fabriques de cuirs. Briqueteries — Commerce de vins, huile d’olive renommée, oranges, citrons, corail que l’on pêche sur les côtes et qui se prépare à Ajaccio, etc. — Diligences pour Bastia. Bateaux à vapeur pour Toulon et Bastia. L’arrondissement d’Ajaccio comprend 12 cantons : Ajaccio, Bastilica, Bocognano, Evisa, Piana, Ste-Marie, Salice, Sari, Sarrola,Soccia, Zicavo et Vico. A 112 km S.-S.-O. de Bastia, 260 km S.-E. de Toulon, dont la traversée se fait avec un seul vent en vingt-quatre heures, 1,080 km de Paris pour la taxe des lettres. — Latitude 40° 55’ 1", longitude E. 6° 23’ 49”.
Artcle ci-dessous extrait de
'La Lecture des livres François'
La partie méridionale de la Corse n’est pas aussi étendue que la septentrionale ; elle ne renferme que cinq provinces, donc la première est celle Ajaccio, qui passe pour la meilleure de l’ile, d’où l’on tire les meilleurs vins, et où l’air est le plus sain. Elle est divisée en neuf pièves ; dont celle d’Ajaccio même est la plus intéressante. Ajaccio est située au fond d’un golfe ; sa baie et son port sont bons et très commodes. On assure que les Rois Maures ou Sarrasins de l’île de Corse faisaient leur résidence à Ajaccio, et l’on y voit encore les ruines de leur palais. La ville n’est pas grande, mais très jolie et bien bâtie ; les rues en sont tirées au cordeau. L’air y est sain, mais les eaux n’y sont pas trop bonnes. On n’y boit que de celle de citerne ; et quand l’été est sec, on est obligé d’aller chercher de l’eau fort loin.
On prétend qu’Ajaccio est la ville nommée dans Ptolémée Oppidum Ursinium, et qu’elle doit son existence à un nommé Norax, fils du Roi Gérion, qui y conduisit une nombreuse Colonie d’Espagnols. Le plus ancien Evêque d’Ajaccio que l’on connaisse, se nommait Evandre ; il vivait au septième siècle ; S. Grégoire le Grand en fait mention dans ses Epîtres. Après l’expulsion des Sarrasins, les Seigneurs de la Corse donnèrent des terres assez considérables aux Evêques d’Ajaccio. Ils possèdent encore aujourd’hui plusieurs pieves ; mais le revenu qu’ils en retirent est médiocre. L’Evêque actuel est Génois ou plutôt Corse ; il porte le nom de Doria., et est le plus ancien Evêque de l’île. Dans la province d’Ajaccio est la pieve d’Ornano, terre très considérable, qui a donné son nom à une des plus illustres familles de l’île.
|
Les textes ont été transcrits et les gravures corrigées des défauts d'impression et de vieillissement.
Tout le contenu de la page est donc sous Copyright
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"
Plan de site | Recherches | Qualité | Liens | Contact |