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Département de la Corse en 1883


Carte du département de la Corse en 1883, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Tiré de L'Atlas de Vuillemin



Voir aussi le texte issu du dictionnaire d'Ivigne de 1663

POPULATION    262,701 hab.                                                                   SUPERFICIE   874,741 hec.
Chef-lieu : AJACCIO, à 875 k. S.-E. de Paris

DIVISION   ADMINISTRATIVE

Avant 1790, cette île ne formait qu'une province, la Corse ; en 1793, elle fut divisée en deux départements : le Liamone et le Golo. Cette division a cessé en 1811. — Cour d'appel à Bastia. — Académie d'Aix; inspection d'Ajaccio. — 15e Corps d'armée (Marseille) ; 7 pl. fortes. — 5e Arrondissement maritime (Toulon) ; sous-quartier de Bastia. — 30e Arrond/forestier (Ajaccio). — Direction les Douanes (Bastia). — Diocèse d'Ajaccio.

5 ARRONDISS
 
62 CANTONS.
363 COMM.
POPUL.
de l'arrondt.

AJACCIO
17 050 h.
12

Ajaccio, Bastelica, Bocognano, éviza, Piana, Salice,
Santa-Maria-Siché, Sari d'Orcino, Sarrola-Carcopino, Soccia, Vico, Zicavo.

79
69,257
BASTIA
17,572 h
20

Bastia (2), Borgo, Brando, Campile, Campitello, Cervione, Lama, Luri, Murato, Nonza, Oletta, Pero-Casevecchie, Porta, Rogliano,
Saint-Florent, San-Martino-di-Lota, San-Nicolao,
Santo-Pietro-di-Tenda, Muro, Olmi-Capella.

95
75,072
CALVI
1,998 h.
6

Belgodere, Calenzana, Calvi, l'île Rousse, Muro, Olmi-Capella.

35
24,299
CORTE
5,018 h.
16

Calacuccia, Castifao, Corte, Ghisoni, Moita, Morosaglia, Omessa, Piedicorte-di-Gaggio, Piedicroce, Pietra, Prunelli-di-Fiumorbo,
San-Laurenzo, Sermano, Valle-d'Alejani, Venaco, Vezzani.

108
58,442
SARTÈNE
4,724 h.
8

Bonifacio, Levie, Olmeto, Petreto-Bicchi-sano, Porto-Vecchio,
Santa-Lucia-di-Tallano, Sartène, Serra-di-Scopamène.

47
35,631


ABRÉGÉ  HISTORIQUE

La Corse, appelée Cyrnos par les Grecs et Corsica par les Romains, fut peuplée dans l'origine par les Ligures et les étrusques. Vers l'an 600 av. J.-C, les Phocéens fondèrent Aleria, sur la côte orientale, mais leur séjour ne fut pas de longue durée. Quatre siècles après, Rome et Carthage se disputèrent la possession de cette île, que soumit complètement en 162 Scipion Nasica. La Corse et la Sardaigne, gouvernées par un préteur, subirent alors toutes les vicissitudes de l'empire romain. — La Corse faisait partie de l'empire d'Occident, lorsqu'elle fut envahie par les Vandales de Genséric (456). Les Goths s'en emparèrent ensuite, mais Narsès les en chassa, et la Corse demeura sous la domination byzantine jusqu'au moment où les Sarrasins, maîtres du littoral africain et de l'Espagne, subjuguèrent les îles du bassin occidental de la Méditerranée. Ils furent expulsés de la Corse par Charlemagne et son fils Pépin, roi d'Italie. — Après le démembrement de la monarchie carlovingienne, le duc d'Iyrée, les marquis de Toscane, la papauté et les Pisans exercèrent en Corse une autorité plutôt nominale que réelle, pendant que sur divers points les plus riches possesseurs du sol organisaient une espèce de féodalité. — Au commencement du xne siècle, Gênes s'immisça dans les affaires de la Corse, en haine des Pisans, dont elle détruisit la puissance maritime à la Meloria (1284) ; elle leur enleva les principales villes de l'île, où elle fit solennellement reconnaître son autorité en 1347. — A partir de ce jour commença une insurrection qui dura cinq siècles. Ni les doges ni la compagnie commerciale de la Maona, à laquelle succéda celle de Saint-Georges, ne purent triompher du courage et du patriotisme des insulaires. Au xve siècle, les ducs de Milan et les rois d'Aragon essayèrent d'enlever la Corse aux Génois, et en 1553, Henri II résolut de seconder les efforts de Sampiero. L'île fut un instant française, mais le traité de Cateau-Cambrésis la rendit à ses anciens possesseurs. — De nouvelles exactions suscitèrent de nouvelles révoltes, et Gènes, épuisée, désespérant d'en venir à bout, implora le secours de l'Empereur (1731). Les Allemands furent vaincus. Un aventurier westphalien, Théodore de Neuhoff, promit aux Corses de leur rendre l'indépendance, s'il était élu roi. Il s'enfuit avant d'avoir tenu ses promesses, mais Gênes, réduite aux villes du littoral, appela les Français (1738). Elle n'écouta pas les généraux de Louis XV, ou les calomnia. Pascal Paoli appela ses compatriotes aux armes, et chassa les Génois, qui cédèrent enfin la Corse à la France, par le traité de Versailles (1768). La victoire de Pente-Novo acheva l'œuvre de la diplomatie. L'année suivante, Napoléon naissait à Ajaccio. La Corse a suivi depuis cette époque les destinées de la France, car les deux invasions anglaises de 1794 et de 1845 n'avaient aucune chance de durée et de succès.

 


BIOGRAPHIE

San-Pietro Corto, né à Bastelica (1501- 1567), le premier libérateur des Corses. Son fils, Alphonse d'Ornano, mort en 1610, et son petit-fils furent maréchaux de France. Sa race s'est éteinte en 1626. — Pascal Paoli, fils d'Hyacinthe (1726-1807), fut le dernier champion de la liberté corse. — Charles Bonaparte (1746 -1785) et Letizia Ramolino (1750-1836) eurent pour enfants : Joseph, Napoléon, Lucien, élisa, Louis, Pauline, Caroline, Jérôme. Le cardinal Joseph Fesch (1763-1839) était frère de Letizia. — Pozzo-Di-Borgo, Charles-André (1764-1842), un des plus illustres diplomates du XIXe siècle. — Le maréchal Hevau Sébastiani ; le général Tiburce Sébastiani ; le général Arrighi, duc de Padoue, et un grand nombre de généraux distingués sont nés en Corse. Louis Blanc appartient à la Corse par la famille de sa mère, originaire d'Ajaccio.


STATISTIQUE

TOPOGRAPHIE. — La Corse, dép. maritime, est situé au S.-E., entre 41° 20' et 43° de lat. N, Elle est à 160 kil. d'Antibes, 68 kil. des côtes les plus vois. de l'Italie et à 10 kil. de la Sardaigne, dont elle est séparée par les bouches de Bonifacio. Elle a 150 kil. de longueur et 68 dans sa plus grande larg. La Corse est coupée du N. au S. par un puissant massif de montagnes dont les contreforts s'étendent jusqu'à la côte occidentale, ne laissant entre eux que des gorges étroites. Les points culminants sont : le Cintio, le Mont-d'Oro et le Rotendo. La côte occidentale, élevée et sinueuse, forme les golfes de Saint-Florent, Calvi, Porto, Sagone, Ajaccio, Valinco, et d'autres moins import. La côte orient. est plate et presque droite, on y remarque les golfes de Santa-Manza, Porto-Vecchio et plusieurs étangs en communication avec la mer.— Les rivières, ou plutôt des cours d'eau torrentiels ne sont pas navigables : le Golo, le Tavignano, le Fuim'orbo à l'E., et le Liamone, le Gravona, le Prunelli, le Taravo, le Valinco à l'O. — Le climat est chaud sur les côtes, tempéré dans l'intérieur de l'île. — 8 routes nation., 5 routes département., 13 routes forestières, plus de 2,000 kil. de chemins vicinaux de toute catégorie ouverts à la circulation. — Trois pénitenciers agricoles à Castelluccio, Chiavari et Casabianda.
PRODUCTIONS. — Le sol calcaire domine dans la partie septentrionale; la partie sud est granitique. La plaine orientale est formée de terrains d'alluvion très-fertiles (75,000 hect.). L'intérieur est couvert de montagnes boisées et de makis. — Peu de céréales; vignobles renommés au cap Corsera Tallano et sur divers points; véritables forêts d'oliviers. Les châtaigners sont très-nombreux dans la région moyenne. Orangers, citronniers, cédratiers, sur les bords de la mer. La Corse a de magnifiques forêts de pins larix, les plus élevés de l'Europe, de hêtres et de chênes. Mines de plomb argentifère, de cuivre et d'antimoine ; granits, marbres, porphyres. — Eaux thermales sulfureuses à Pietrapola, Guagno et Guitera; eaux acidulées ferrugineuses d'Orezza.
INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'industrie manufacturière est nulle. Exportation de fruits, gibier, châtaignes, huiles et bois de construction.
INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. 4 Collèges. 2 établissements secondaires libres. 1 école normale d'instituteurs. 1 école normale d'institutrices. 1 Pensionnat primaire. 607 Ecoles primaires. 190 de garçons, 189 de filles, 228 mixtes. 2 Séminaires. 2 Biblioth. publiques (Ajaccio Bastia). 1 Ecole d'hydrographie (Bastia).



VILLES   PRINCIPALES

AJACCIO, ch.-l., au fond du golfe de ce nom ; bâtie par les Génois en 1485; une des villes de France les mieux situées et des plus agréables. On y remarque la Cathédrale, la chapelle impériale, la maison Bonaparte, le musée Fesch, la Préfecture et l'Hôtel de Ville.
Voir aussi la page sur Ajaccio au 19ème siècle

BASTIA
, en amphithéâtre au bord de la mer, deux belles églises ; le quartier neuf est spacieux ; les vieilles rues sont étroites et tortueuses. Ancienne capitale de l'île, Bastia est encore au premier rang par le commerce et la population.
CALVI, place forte au fond d'un golfe peu sûr, dépérit chaque jour.
L'ILE ROUSSE, bâtie par Paoli pour ruiner Calvi, est l'entrepôt du comm. de la Balogne.
CORTE, sur le Tavignano, au centre de l'île dont elle fut la capitale du temps de Paoli.
SARTENE, petite ville bâtie sur les deux versants d'une colline, domine deux belles vallées.
BONIFACIO, très-fortifiée. Une partie de la ville s'avance sur un rocher profondément miné par la mer.

Ch. Guérin.

 

 

 

Gravure de la ville d'Ajaccio, en 1883, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Ajaccio en 1883 - Voir d'autre gravures d'Ajaccio au 19ème siècle

 

Cette version de carte de Corse en 1883 est agrandissable par zoom, mais non enregistrable.

 

 

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Vers la page de présentation du dictionnaire d'Ivigné
Dictionnaire d'Ivigne de 1663

Corsegue Isle de la mer Mediterranée, tout joignant l'Italie. Les Grecs l'ont nommée Cirnos, d'un certain Cyrnus fils d'Hercules. Ovide la nomme Teraphne. Elle regarde vers l'Occident & le Nord, la mer Ligustique : au levant la mer Thythene & l'Ionique ; et du côté du midy, le destroit de mer qui est entr'elle & la Sardaigne, de laquelle elle est éloignée d'environ six milles. La vraye longueur de cette isle est de 120. milles, sa largeur de 70. & son circuit de 325. milles selon Mercator : car Pline , Strabon & autres, ne s'accordent avec luy ny entr'eux. Elle est au 5. climat, & occupe le 12. & 13 parallèles.Cette isles est pleine de forests & pierreuse, à raison dequoy elle est infertile & peu cultivée, sinon en quelques lieux qui sont arrousez de rivières : Elle produit toutefois des fruicts forts agréables, & sur tout des vins excellents & délicats. Elle abonde aussi en huyle, figues, résine, cire, & miel, lequel toutefois est fort amer à cause de certains arbres venimeux que les abeilles y succent : Elle produit aussi des chevaux forts et fougueux au possible, comme aussi des chiens forts légers à la course. On y trouve pareillement de l'alun & force cristal, mesme du corail entre cette isle & celle de Sardaigne. Ses peuples ne sont guère civilisez, au reste forts cruels, traistes & vindificatifs, mais bons soldats. Cette Isle a été premièrement esté occupée par les Tyrrhéniens, puis les Carthaginois, Romains, Sarrazins, Génois, Pisans, Papes, l'ont possédée les uns après les autres, & enfin est revenuë sous la puissance des Génois. Pline dit que de son temps il y avait jusqu'à 33. villes, mais qui sont de présent ruynées. Il y a toutefois 5. ou 6. Eveschez qui relèvent des Archevesques de Gennes & de Pise.
Magin, Mercator, en son Atlas. Pline livr.2 chap.6.

Cette transcription respecte globalement le texte d'origine - certains accents ont été ajoutés.

 

 

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