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Département du Morbihan en 1883

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Carte du département du Morbihan en 1883 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
L'Atlas de Vuillemin

 


POPULATION......506,573 hab. SUPERFICIE......679,781 hect.

Chef-lieu : VANNES, à 500 k. O. de Paris.

 

DIVISION ADMINISTRATIVE

Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Bretagne (Basse-Bretagne). — Cour d'appel et Académie de Rennes. — 11e Corps d'armée (Nantes); 5 places fortes. — 3e Arrondiss. maritime (Lorient); 28 ports de mer. — 25e Arrondiss. forestier. — Diocèse de l'évêché de Vannes.

 

4 ARRONDISS.
 
37 CANTONS
249 COMM.
POPUL.
de l'arrondt.

VANNES
17,946 h.
 
11

Allaire, La Gacilly, Elven, Grand-Champ, Muzillac, Questembert,
La Roche-Bernard, Rochefort, Sarzeau, Vannes (2).

81 
138,563
LORIENT
35,165 h.
11


Auray, Belle-Isle-en-Mer, Belz, Hennebont, Lorient (2), Plouay, Pluvigner, Pont-Scorff, Port-Louis, Quiberon.

52
172,375
PLOERMEL
5,505 h. 
8


Guer, Josselin, Malestroit, Mauron, Ploërmel, Rohan,
Saint-Jean-de-Brévelay, La Trinité-Porhoët.

65
91,502
PONTIVY
8,252 h. 
7


Baud, Cléguérec, Le Faouet, Gourin, Guéméné, Locminé, Pontivy.

51
104,133


ABREGE  HISTORIQUE

Les Venetes, premiers navigateurs du Mor-bihan, petite mer, étaient la nation la plus puissante de l'Armorike. Aussi disputèrent-ils aux Romains avec une indomptable énergie la possession d'un pays doublement cher et sacré à leurs yeux. César vint en personne les combattre: il détruisit leur flotte; les guerriers furent jetés dans les flots, et le reste de la population, vendu à l'enchère, « alla, sous le fouet des trafiquants d'esclaves, garnir les marchés de l'Italie. » De la troisième Lyonnaise, ce pays passa au IVe s. sous la domination des princes bretons. L'un d'eux, Conan Meriadec, suivant la légende, installa le premier évêque de Vannes et fonda, dit-on, dans l'île de Rhuis, l'abbaye de Saint-Gildas (398). Les Franks, déjà maîtres de la Gaule, pénétrèrent assez tard dans l'intérieur d'une contrée sauvage où la guerre, disait César, était toute nouvelle (547). Ils trouvèrent dans les comtes de Vannes, qui avaient succédé à Hoël Ier, de rudes adversaires; Clotaire, Pépin, Charlemagne, envahirent le territoire à la tête de leurs armées; Charles le Chauve y planta le dernier son drapeau. Nominoé, qui s'était servi du comté de Vannes pour arriver au trône, affranchit la Bretagne des Franks à la bataille de Ballon (843); malheureusement il fut impuissant à la protéger contre la piraterie Scandinave. A leurs dévastations succédèrent les luttes des successeurs de Nominoé avec les comtes de Rennes; elles remplirent une grande partie du moyen âge.
Ce pays était tombé au pouvoir de l'Angleterre lorsque le meurtre d'Arthur appela sur lui l'intervention intéressée de la France (1202). Dès lors la longue querelle de Montfort et de Blois, qui se disputèrent la couronne ducale à la mort de Jean III (1341-1365), ne couvrit que les visées ambitieuses des deux puissances rivales. La France appuyait Charles de Blois; Clisson, Beaumanoir, Du Guesclin, étaient ses champions. L'Angleterre avait pris parti pour Montfort; Edouard III même lui prêta sa redoutable épée. Celle-ci triompha, grâce aux embarras de la France, grâce au succès de la journée d'Auray, qui coûta la vie à Charles de Blois. Pourtant la haine des Anglais était nationale chez un peuple que leurs ancêtres, les Saxons, avaient expulsé de l'île; ainsi à Hennebon, sur l'assurance que Du Guesclin n'en voulait qu'à la garnison anglaise, les habitants laissèrent massacrer celle-ci sans la secourir; à Vannes, on n'osa refuser l'accès de la ville à Buckingham, mais on lui fît jurer « sur saintes évangiles que il ne feroit ni consentirent à faire domaige ni moleste ». Les ducs de Bretagne avaient une prédilection marquée pour Vannes, qui partageait avec Rennes et Nantes l'honneur d'être un des sièges ordinaires de la cour. Les états de Bretagne s'y assemblèrent très-souvent; ce fut même là qu'à l'instigation de François Ier ils demandèrent et sanctionnèrent le retour de cette province à l'état (1532). Le zèle bien connu de cette contrée pour les choses de la religion lui fit écarter dédaigneusement les réformes de Calvin; en revanche, elle arbora avec enthousiasme la croix de Lorraine et profita de l'audacieuse tentative de son gouverneur pour protester contre la réunion à la France. Mercœur se soumit, et fut heureux de garder son gouvernement à la condition de marier sa fille au bâtard de Gabrielle d'Estrées et d'Henri IV (1592). Le XVIIe s. vit s'élever deux villes sur l'Océan: Port-Louis, fondé par Louis XIV, et Lorient, par la Compagnie des Indes.
Le Morbihan ne pouvait manquer d'être engagé dans les troubles de l'Ouest. Les villes accueillaient et défendaient la Révolution, les campagnes fournissaient au royalisme leur contingent. Nous ne citerons de ces luttes fratricides qu'un funèbre souvenir: l'expédition de Quiberon, le combat naval de Groix, où sombra l'héroïque Vengeur.

 


BIOGRAPHIE

Parmi les hommes célèbres de ce dép., citons: le connétable Artus de Richemont, le continuateur de l'œuvre entreprise par Jeanne d'Arc; l'amiral Bouvet; le général Allemand; G. Cadoudal; René Le Sage, le spirituel et mordant auteur de Turcaret, de Gil Blas, du Diable boiteux; le littérateur Cambry; enfin Bisson, qui aima mieux se faire sauter, en 1827, avec son vaisseau, que de l'abandonner aux pirates turcs.


STATISTIQUES

TOPOGRAPHIE. — Le dép. du Morbihan est maritime et situé au N. -O., entre 47°15' et 48° 10' de lat. N. Bornes: Finistère, Côtes-du-Nord, Ille-et-Vilaine, Loire-Inf. et l'Océan. Il tire son nom d'un golfe formé au S. par l'Océan et nommé Morbihan, en celte petite mer. Pays peu élevé; sillonné, dans l'arrond. de Pontivy, par de hautes coll. (300 m. d'élév. ), ramificat. de la chaîne des mont. Noires. Beauc. d'îles, entre autres: Belle-Isle, Groix, Houat, Hoëdic, île aux Moines et l'île d'Arz, ces deux dernières dans le Morbihan. Côtes déchirées par un grand nombre de baies, rades et ports; la presqu'île de Quiberon, réunie au cont. par un isthme étroit, est la saillie la plus remarq. (12 k. de long). Bassins du Blavet et de la Vilaine. Riv. princip.: Vilaine, Blavet, Scorff, Odet, Auray, Aff, Oust, Arz (navig. ). — Climat doux, malsain quelquefois à cause des brouill. et des vents; tempér. var. — Canaux du Blavet, de Nantes à Brest. 7 Routes nat., 13 départ., 2,500 chemins vicinaux.

PRODUCTIONS. —Sols domin.: gravier et pierreux, argileux, différentes sortes, sablonneux; beaucoup de bruyères. — Pays agricole; agriculture peu avancée. Excédant de céréales; pommes de terre, chanvre, fruits à cidre, mil, oignons. Quelques vins très-communs. élève étendue de gros bétail; chevaux estimés; abeilles nombreuses. Pêche importante; celle de la sardine emploie plus de 600 barques et rapporte annuellement 1,500,000 fr. — Bois, 34,462 h. — Exploitation miner.: fer, sel marin, ardoises, pierres de taille, granit, argile à poterie, etc. — Vignes, 685 h.

INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie, peu développée, fabrique surtout la fonte et le fer, des toiles estimées, des draps et lainages; puis les cuirs, les papiers et les dentelles; construction de navires à Lorient et dans les principaux ports. — Le Commerce exporte chevaux, bestiaux, beurre, miel, salaisons et autres provisions, poisson, grain, etc. — 610 Foires.

INSTRUCTION PUBLIQUE. — 2 Lycées. — 3 Collèges. — 7 Etabliss. second. libres. — 3 Pensionn. prim. — Ecoles prim.: 181 de garçons, 164 de filles, 104 mixtes. — 1 Sém. — 1 Bibl. publ. — 1 Soc. savants. — 3 Ecoles d'hydrographie.


VILLES  PRINCIPALES

VANNES, ch. l., à l'extrém. du golfe de Morbihan. Cette ville, bâtie en amphith. sur une coll. et à la jonct. de 2 ruisseaux, possède un pet. port bordé d'assez beaux quais et d'une jolie promenade. On remarque la Cathédrale, qui renferme les tombeaux de S. Vincent Ferrier et de l'év. Bertin; l'évêché, l'élég. égl. du collège, la Tour du connétable, le cours élevé de la Garenne. Aux environs, les admir. ruines des châteaux d'Elven et de Sucinio. — Exportat. de fers, chanvre, sel, grains, miel et beurre.
LORIENT, s. l'Océan, au fond de la baie de St-Louis et à l'embouch. du Scorff, v. gr., bien bâtie et fortif.; rues larges et tirées au cordeau; places régul., promen. agréabl.; plus. faubourgs, dont le plus étendu est celui de Kerentreich. Le port est grand, sûr et commode, bordé de beaux quais et de jolies maisons. Citons le chantier si vaste de Caudan, la Préfecture maritime, les Magasins de la marine, les Casernes, la Tour des signaux, l'église paroiss., d'une archit. bizarre, l'Hôtel-de-Ville, la Colonne Bisson, la Place Nationale, le Lazaret St-Michel, etc. Siège de l'anc. Compagnie des Indes. Il y a toujours à Lorient 12 à 15 bâtim. de tout rang en construction. Pêche active de sardines.
PLOERMEL, p. v. bien bâtie, dont les princ. édifices sont l'Hospice, l'égl. parois. (XIIe s. ), basse et lourde, mais décorée de sculpt. précieus. et de beaux vitraux; elle renferme les mausolées des ducs Jean Ier et Jean II. — A 10 k. de Josselin, dans la lande de Mi-Voie, est l'obélisque élevé en mémoire des cheval. bretons, vainqueurs des Anglais au fameux combat des Trente (27 mars 1351).
PONTIVY, à la jonction des cantons de Nantes et du Blavet, ville nouvelle, aux rues larges, propres, régulières. Commerce considérable de grains, toiles, beurre, chevaux, bestiaux. — Sous l'Empire, Napoléon-Ville.

 


Variétés

Le département renferme une grande quantité de monuments mégalithiques, celtiques ou druidiques, principalement à Locmariaquer, à Carnac, à Quiberon, à Arzon, dans la vaste lande de Lanvaux, etc. Partout on rencontre des Peulvens, des Menhirs, des Dolmens, des Galgals, des Tumulus, etc.; on en trouve des plus remarquables surtout à Locmariaquer et à Carnac, près d'Auray, arrond. de Lorient. M. de Chateaubriand a dit en parlant des pierres de Carnac: « Battues des vents, des pluies et des flots, elles sont solitaires entre la mer, la terre et le ciel. »

 

 

Gravure de la ville de Vannes, en 1883 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vannes en 1883

 

Cette version de carte du Morbihan en 1883 est agrandissable par zoom, mais non enregistrable

 

 

 

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