Chef-lieu : LE PUY, à 505 k. S. -S. -E. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce départ. faisait partie du Languedoc (Velay, Vivarais, Gévaudan), de l'Auvergne (Duché d'Auvergne) et du Lyonnais (Forez). — Cour d'appel de Riom. — Académie de Lyon. — 13e Corps d'armée (Clermont). — 30e Arr. forestier. — Diocèse de l'évêché du Puy ; église consist. calviniste à S. -Voy.
ABRéGé HISTORIQUE Sous la domination romaine, le Velay et le haut Vivarais, qui formèrent le territoire de la Haute-Loire, étaient occupés par des peuplades clientes de l'Arvernie. Deux de leurs villes, Brioude et Yssingeaux, datent de cette époque sous les noms de Brivas et d'lcidmago. En 472, ce pays tomba au pouvoir des Wisigoths, les Franks s'en saisirent ensuite, et, dès 613, il était réuni au domaine royal. Il n'en subit pas moins la conquête des Sarrasins (729) et les brigandages des Normands (863). Ce fut dans le siècle suivant qu'il appartint à l'Aquitaine, dont les ducs se qualifiaient de comtes du Velay, titre plus tard usurpé par les évêques du Puy. Ces prélats, en possession des droits régaliens depuis 924, accrurent successivement leur pouvoir d'une infinité de dotations émanées de la dévotion superstitieuse de l'époque, et des concessions de plusieurs places fortes du Velay. Brioude était également un comté ecclésiastique : les chanoines de son chapitre avaient rang d'évêques et ne relevaient que du saint-siége. Quant à Yssingeaux, il était passé, au XIIe s., de l'Aquitaine à la maison de Toulouse, dont le dernier représentant le céda à saint Louis. Les annales du Velay sont remplies des longs démêlés du peuple avec les évêques. Si l'un cherche à se soustraire à la puissance temporelle du clergé, les autres, étayés de l'autorité royale, finissent par le mettre à la raison. Pendant l'invasion anglaise, le Velay eut à lutter à la fois contre l'étranger et le Bourguignon. Commandés par le prince d'Orange, ceux-ci donnèrent l'assaut au Puy, espérant que sa soumission entraînerait celle des pays cévenols. La résistance de la ville les contraignit à s'éloigner (1419). La majorité de la population était catholique quand éclatèrent les guerres de religion ; aussi les protestants n'eurent aucun succès dans le Velay, malgré la présence du baron des Adrets et de Coligny. Tout le pays, au contraire, adhéra à la Ligue, excepté Yssingeaux ; en 1591, on cessa de guerroyer, et le Puy, en échange de sa soumission, obtint de Henri IV l'exemption de la taxe pendant cinq ans. Depuis cette époque, l'histoire de cette province ne présente plus que quelques événements secondaires : la surprise d'Yssingeaux par les religionnaires de Privas en 1621, et les hardies expéditions du fameux voleur Mandrin dans le dernier siècle.
Le pape Clément IV, élu dans le XIIIe s., les peintres Guy ; le cardinal de Polignac, négociateur de la paix d'Utrecht et auteur du poëme latin l'Anti-Lucrèce ; le maréchal de Latour-Maubourg ; le sculpteur Julien ; et Lafayette.
STATISTIQUES TOPOGRAPHIE. — Le dép. de la Loire (Haute) est méditerrané ; il est situé au S. -E., entre 44°45' et 45° 25' de lat. N. Bornes : Loire, Puy-de-Dôme, Cantal, Lozère et Ardèche. Il tire son nom de sa position phys. sur le cours sup. de la Loire, fl. qui le trav. du S. au N. -E. — Pays très-élevé, appuyé à l'E. aux Cévennes, à l'O. aux Margerides, et traversé du S. au N. par la chaîne du Forez. Parmi les montagnes, beaucoup sont volcaniques. Point culm. : le M. Mézène, dans les Cévennes, 1,774 m. — Bassin de la Loire. Riv. princip. : Loire, Allier (flottables) ; Lignon, Borne, Alagnon, Gazeille, Dolaison, Arzon, Ance, Semene, Dunières, Verdianges, Suéjols, Cronce, Doulon, etc. — Climat rigoureux dans la partie la plus montagneuse. — 6 Routes nat., 12 départ. ; 3,850 ch. vicin. PRODUCTIONS. — Sols dominants : sablonneux, pierreux, gravier, craie ou calcaire, riche terreau (1,000 h. ). Sol presque partout stérile. — Pays pauvre et agricole. Céréales insuffis., vins à peine suffis. et de qualité commune ; nombreuses prairies. élève assez considér. : abeilles, vers à soie, chevaux, mulets, gros bétail. — Bois, 74,030 h. ; vignes, 5, 855 h. — Exploitat. miner. : la houille, l'antimoine, le gypse, belles pierres de taille et moellons, argile. — 12 Sources minérales. INDUSTRIE ET COMMERCE. — Les seules fabricat. un peu importantes sont celles des dentelles et blondes, et des rubans. Viennent ensuite les peaux, les papiers, les soies organsinées, les outres à vin, les lainages communs, les briques, la poterie. — Le Commerce consiste en bois, houille, bestiaux, dentelles et rubans ; riche herborisation. émigrat. annuelle de 3, 000 ouvriers, scieurs de long, colporteurs, terrassiers, commissionnaires. — 300 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. 1 Collège. 1 Ecole norm, d'instit., 7 Pensionnats primaires. écoles primaires : 268 de garçons, 30 de filles, 58 mixtes. 3 Séminaires. 1 Bibliothèque publique. 2 Sociétés savantes.
VILLES PRINCIPALES LE PUY, ch. -l., en amphith. sur la pente du M. Corneille près de la Borne et du Dolaison. Si la ville est jolie en perspective, elle ne gagne pas à être examinée intérieur. ; ses rues sont mal percées, étroites, malpropres, à peu près inacc. aux voitures ; la lave dont on les pave et dont on construit les maisons leur donne un aspect sombre et triste. Parmi les édif. : Notre-Dame (Xe s. ), remarq. par sa hardiesse, sa construction et sa magnif. façade ; on y arrive par un immense perron de 118 degrés ; l'inter. est une gr. chapelle dont la voûte est une réunion de plus. coupoles. — S. -Laurent, que le souvenir de Du Guesclin, dont les entrailles y sont déposées, recommande ; S. -Michel, qui n'aurait rien de particulier que son ancienneté gothique, s'il n'acquérait un vérit. prix à cause du roc pyramidal qui couronne son clocher en aiguille ; S. -Clair, qui passe pour avoir été un temple de Diane ; le Musée, etc. — Le Puy (du mot aquitain puech, hauteur) était la capit. du Velay. Citons encore : La Chaise-Dieu, dont l'église, quoique mutilée, compte parmi les beaux monuments religieux de la France.
Variétés « Dans la Haute-Auvergne (arrond. de Brioude), on divise l'année en deux grandes époques : celle où les vaches montent vers la montagne et celle où elles en descendent. C'est vers le milieu d'avril qu'elles commencent à monter ; le vacher, joyeux, charge sur ses chevaux les outils et les matériaux nécessaires à la construct. de son petit chalet d'été et pousse ses troupeaux vers les pentes connues. Bientôt il constr. son buron, avec une écurie pour ses chevaux, un parc pour ses vaches, un toit pour ses porcs et une chambre en planches où il fera ses fromages en pressant avec ses genoux ; tout autour il dispose un petit potager qui lui donnera quelques légumes; le lait formera le reste de sa nourriture. Le buron est le centre des opérations du vacher ; mais errant à la suite de son troupeau, en quête de nouveaux pâturages, il emporte un parc mobile où il couche, le soir, avec ses vaches et ses chiens. Vers le milieu d'octobre, les premiers froids avertissent le buronnier qu'il est temps de descendre : il détruit alors sa hutte, de peur d'être volé pendant l'hiver, en remporte le bois avec ses instruments, et le troupeau se met à descendre vers les extrémités inférieures des plateaux et vers les vallées où sont les villes, pour y subir une captivité de six mois. « Dans un pays coupé de tant de monts et de vallées, les vents sévissent avec une violence extrême ; leur constante mobilité y a rendu de tout temps impraticable l'établissement des moulins à vent. En été, leur fureur se calme ; mais l'hiver livre sans contre-poids le pays à leur empire. Chassant les nuages qui versent des torrents de pluie, ils se déchaînent comme des espèces de trombes et balayent tout devant eux, dévastant les maisons, déracinant les arbres, entraînant les hommes et les animaux au fond des précipices. Ces tempêtes sont le plus souvent locales et ne s'étendent pas au delà d'un certain rayon ; dans la vallée voisine de celle qui en est le théâtre, le calme règne, le soleil brille, le ciel est sans nuages. Dans les belles plaines, la température est à peu près celle de Paris ; mais l'hiver dure près de huit mois dans les régions élevées, et on y passe subitement d'un froid âpre à une chaleur excessive ; alors même les nuits et les matinées y sont fraîches, et la plus petite pluie suffit pour refroidir l'atmosphère. « Curiosités naturelles. — La Haute-Loire offre une grande variété de phénomènes volcaniques, de sites sauvages. Des amas de scories s'élèvent quelquefois en cônes sur les masses basaltiques : l'un des plus remarquables est celui du bois de Bard, près d'Allègre ; il a 1, 150 m. de haut, et sa cime tronquée offre encore les traces d'un lac aujourd'hui desséché. Ce que les feux souterrains ont produit de plus curieux, c'est le rocher de Corneille, qui s'élève comme un énorme cube aux environs du Puy ; celui de Polignac, couvert de ruines féodales ; celui de St-Michel, qui a l'apparence d'une tour ; enfin la Roche-Rouge, près de Brives, pyramide volcanique de plus de 34 m. de hauteur, entourée d'une ceinture de granit rougeâtre et retenant dans sa masse des blocs granitiques qui hérissent sa surface depuis la base jusqu'à la cime. Cependant, s'il est certain que les mains de l'homme n'ont pas contribué à sa régularité, le Temple naturel mérite une mention particulière. Près du village de Goudet, sur le bord de la Loire, un courant de lave a figuré des constructions bizarres, une tour ronde, terminée par un toit de forme conique, et le péristyle d'un édifice orné de colonnes, sur 10 mètres de large et 60 d'élévation. » |
Le Puy en 1883
Le Rocher St Michel en 1883
Cette version de carte du département de Haute Loire en 1883 est agrandissable par zoom, mais non enregistrable.
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