Chef-lieu : TOULOUSE, à 669 k. S. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce départ. faisait partie du Languedoc (Toulousain, Lauraguais) et de la Gascogne (Comminges). — Cour d'Appel et Académie de Toulouse. — 17e Corps d'armée (Toulouse). — Diocèse de l'Archevêché de Toulouse ; église consist. calviniste et Synagogue à Toulouse.
ABREGE HISTORIQUE L'an 206 avant J.-C, les Romains, sous la conduite de Serv. Cepio, soumirent les Volcœ Tectosages, habitants celtes de la Haute-Garonne, qu'avaient amollis l'abond. et le luxe. Leur capitale, Tolosa, faisait remonter l'époque de sa fondation avant celle de Rome. Rattachée à la Narbonnaise, elle fut dévastée par Crocus et ses Vandales. En 412, les Wisigoths, à qui Honoruis avait cédé la Gaule méridionale, y mirent le siège de la monarchie militaire dont Théodorik II devait être le plus brillant soutien. Haïs par le clergé, parce qu'ils étaient ariens, ils se brisèrent bientôt contre les Franks, conquérants plus sauvages, mais Orchid. (507). Trente ans après, Dagobert changea cette nouvelle conquête en un duché héréditaire naquit. relevant de la couronne ; il en investit ses neveux, Boggis et Bertrand Eudo, qui leur succéda, eut à combattre à la fois l'ambit. des maires du palais et le fanatisme armé des musulmans. S'il fut constam. battu par Karl Martel, il eut la gloire de tailler en pièces les émirs Zaman et Abderraman. Réunie à l'Etat après la mort de Waïfer, l'Aquit. fut reconstituée par Charlemagne (784), et eut pour princes Louis le Débonnaire et son fils Pépin. Vers 849, Fredlon, lieutenant de Pépin, défendit Toulouse contre les Normands et rendit sa charge héréditaire dans sa famille. Raymond Ier (851) se qualifia de comte de Toulouse et de Rouergue. Ses descendants ajoutèrent d'autres titres à cette puissance qui devait porter ombrage au trône de France. Eudes acquit l'Albigeois et le Quercy ; Raymond II le marquisat de Gothie, c.-à-d. le littoral, de Perpignan à Béziers ; Pons ajouta le Vivarais et le Gévaudan et Guillaume IV le Périgord, l'Agenois et l'Astarac. En 1114, le duc d'Aquit., profitant de la faiblesse du jeune Alphonse, s'empara de Toulouse d'où ses dérègl. le firent promptement expulser. Alphonse mourut en Palestine comme son père(1142) ; il avait confirmé les franchises municip. des Toulous., publié un recueil de leurs coutumes et institué des magist. civils appelés Capitouls. La vie de Raymond V ne fut qu'une longue suite de guerres : la ligue de ses vassaux et du comte de Barcelone se renouait sans cesse. Les rois d'Angl. s'en mêlèrent : Henri II assiégea Toulouse (1159) et ne se retira que devant Louis le Jeune, son suzerain ; Richard Cœur de Lion jeta, sans plus de succès, ses Brabançons sur cette riche proie. Raymond VI fit la paix avec lui et obtint la main de Jeanne, sa sœur (1195). Durant le XIIe s., le manichéisme, dont le foyer principal était dans l'Albigeois, avait envahi Toulouse. Plusieurs conciles excommunièrent ses adhérents, dont le cercle s'agrandissait sans cesse. Le pape Innocent III multiplia ses missionnaires et enjoignit durement à Raymond VI de ne songer qu'à exterminer les ennemis de l'église. Ce fut alors que le légat Pierre de Castelnau fut poignardé (1208). Le pape furieux excommunie le comte, donne ses terres au premier occupant et déchaîne le Nord contre la sacrilège Septimanie. Cent mille croisés accourent sous la bannière de Simon de Montfort, qui a pour implacables conseillers l'abbé de Cîteaux et S. Dominique. En vain Raymond s'humilie et se dégrade par une pénitence honteuse, en vain il implore la clémence du pape, livre ses châteaux-forts, et se croise même contre ses vassaux : il faut que la maison de Toulouse disparaisse. Laissant partout des traces d'horr. vengeances, Monfort bat le comte de Foix à Castelnaudary et le roi d'Aragon, allié des hérétiques, à Muret (1213). Deux ans après, le concile de Montpellier adjuge à cet ambitieux tout le comté de Toulouse. Cependant le vieux Raymond réussit à se jeter dans la ville : Monfort l'assiège, et, sur le point de forcer les remparts, il tombe frappé d'un coup de pierre (1218). Son fils, désespérant de se maintenir dans le Midi, cède ses prétendus droits à Louis VIII qui les fait valoir. Raymond VII est réduit au diocèse de Toulouse ; après avoir guerroyé vingt ans contre la Provence, il meurt en 1248. Après Alphonse, frère de S. Louis, qui lui succéda, le Languedoc fut entièrement réuni à l'état (1271). Jusqu'au XVIe s., aucun fait à signaler dans les annales Toulousaines, si ce n'est l'établissement régulier des Etats-généraux (1304), l'incursion du prince Noir et celle des grandes compagnies (1366). Les guerres de religion débutèrent par la prise de Toulouse (1562). La Ligue catholique, formée l'année suivante par les cardinaux d'Armagnac et Strozzi, donna maintes preuves de son atroce fanatisme : elle fit massacrer 300 huguenots, pendre Henri III en effigie, assassiner Duranti ; il fallut qu'Henri IV menaçât le parlem. d'une visite armée, en 1596, pour forcer cette compag. à le reconnaître. Toulouse finit là son rôle politique. Car cette ville ne compta pour rien dans la rébellion que son gouverneur, Henri II de Montmorency, paya de sa tête (1632). De nos jours, elle a opposé aux brigandag. des Verdets et à l'ass. du général Ramel cette dernière victoire de nos aigles gagnée par Soult le 40 avril 1814.
Les troubadours Pierre Vidal, Bernard de Ventadour, Guillaume Figuiera ; Clémence Isaure, noble dame du XVIe s., qui consacra une partie de sa fortune à la restaur. de la Société du Gay sçavoir ; les jurisconsultes Troplong, qui fut président du Sénat, et surtout Ferrier et Cujas ; le président Duranti ; le fameux mathématicien Fermat ; le seigneur de Pirrac, connu par ses quatrains ; Goudouli, le roi des rimeurs languedociens : les poètes Maynard, Campistron, Baour-Lormian ; Alquié, médecin ; deux auteurs dramat., Palaphat et Cailhava; le vertueux abbé Sicard ; les peintres Rivals, Cammas ; le botaniste Picot de Lapérouze ; le ministre Villèle ; le maréchal Niel, min. de la guerre, etc.
STATISTIQUES
TOPOGRAPHIE. — Le dép. de la Garonne (Haute-) est frontière ; il est situé au S.-O., entre 42° 45' et 45° 55' de lat. N. Bornes : Tarn-et-Garonne, Gers, H. -Pyrénées, Ariége, Aude, Tarn ; et prov. espagn. d'Aragon. Il tire son nom de sa posit. physiq. sur le cours supérieur de la Garonne, fleuve qui le traverse du S.-O. au N. — Pays entrecoupé presque partout de coteaux d'une élévation médiocre, et appuyé au S. à la partie culmin. des Pyrénées. Les princip. faîtes sont : la Maladetta, 3,580 m. ; le Perdighero, 3,220 ; le Quayrat, 3,059 ; le pic de Maupas, 3,110. — Bassin de la Garonne. Riv. princip. : Garonne, Ariége, Salat, Tarn (navig. ) ; Pique, Ger, Lèze, Lers, Marcai-sonne, Saune, Girou, Save, Touch, Louge. — Climat doux et tempéré. — Canaux : du Midi, latéral à la Garonne. 7 Routes nat. ; 33 départ. ; 4,030 ch. vicinaux. PRODUCTIONS. — Sols dominants : sablonneux, argileux, craie ou calcaire, gravier, pierreux, bon terreau ; montagnes et bruyères. Sol fertile ; bons pâturages. — Pays agricoles, d'exploitat. et manufacturier ; culture avancée. Excédant en céréales et vins : maïs, lin, légumes, betteraves, orangers. Les vins rouges de Villaudric et de Fronton sont d'une bonne qualité ; eaux-de-vie, bière et liqueurs. Elève du bétail, princip. industrie des montagnes ; beaucoup de mulets, vers à soie, volailles de l'Ile-en-Dodon, oies, canards, ortolans, truffes. — Bois, 87,140 h. ; vignes, 53,000 h. — L'exploit. minérale a des richesses importantes, mais difflcilem. exportées à cause des montagnes ; beaux marbres, fer, terre à porcelaine et à poterie, sable aurifère de la Garonne. Source salée à Salies : eaux minérales à Bagnères-de-Luchon, Encausse, Gantiés, etc. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'industrie est variée et active : travail du fer et de l'acier, lami-neries de cuivre, tanneries, filat. de lin et de coton, creusets, porcelaine et faïence, chapellerie, conserves d'oies et canards, pâtés de foies de canards. — Le commerce exporte les grains, farines, vins, bois, mulets, denrées et prud. fabriqués. Commerce de transit avec l'Espagne. — 360 Foires, INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Faculté de droit. 1 Faculté des scien. 1 Faculté des lettres. 1 école préparat. de méd. et de pharm. 1 Lycée. 2 Coll. 25 établ. secondaires libres. 1 école normale d'Instit. 1 Cours normal d'Institutr. 2 Pens. prim. Ecoles prim. : 349 de garçons, 132 de filles, 203 mixtes. 3 Sémin. 1 Bibl. pubi. école vétérinaire. Conservatoire de musique à Toulouse. 5 Sociétés savantes.
VILLES PRINCIPALES TOULOUSE, ch. -l. s. la Garonne. Malgré ses embellissements et quelques beaux hôtels, cette grande et célèbre ville laisse beaucoup à désirer : rues étroites, irrégulières, tortueuses. Belle place du Capitole ; quais larges, bien construits ; charmantes promenad. Plusieurs faub. : St-Cyprien, St-Michel, Bonnefoy, des Minimes. Peu de monum. : St-Etienne, qui serait une cathédr. remarq. du moyen âge si la nef répondait à la magnific. du chœur : le Capitule, à la façade imposante, aux vastes galeries intér. et où l'on visite la salle des Illustres ; les vieilles égl. du Taur, de St-Sernin, l'un des plus complets monum. de style roman en voie de restaurat. (1870), et de la Daurade ; un Musée fort curieux. 1 Bibl., plus. font, élég., etc. — Cap. du Languedoc. En 1817, il y avait 48,170 h. |
Toulouse en 1883
Voir aussi la page sur Toulouse au 19ème, avec d'autres ancienne gravures.
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Carte de la Haute Garonne, établie par Vuillemin et gravé par Villerey et écrit par Isidore
La France et ses colonies - Vuillemin - 1851
(collection personnelle).
Carte de la Haute Garonne, gravée par Laguillermie et Renand
extraite de l'Atlas national illustrés des 86 départements et des possessions de la France - Levasseur - 1847
(collection personnelle).
Carte de la Haute Garonne, gravure de A.M. Perrot
extraite de Les jeunes voyageurs en France ou lettres sur les départements - Depping - 1835
(collection personnelle)
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