Chef-lieu : AUCH, à 743 k. S. -S. -O. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce département faisait partie de la Gascogne (Armagnac, Astarac, Lomagne, Comminges, Condomois). — Cour d'appel d'Agen. — Académie de Cahors. — 17e Corps d'armée (Toulouse). — 24e arrond. forestier. — Diocèse de l'Archev. d'Auch ; Eglise calviniste à Mauvezin.
ABREGE HISTORIQUE Après les rudes guerres contre les vaillantes races ibères du Midi, Rome songea à s'assimiler le pays conquis politiquement. Réunissant toutes les tribus dispersées au pied des Pyrénées, elle les appela la contrée aux neuf peuples, Novempopulanie, plus tard Gascogne. Celles du Gers et de la Baïse étaient les Elusates d'Auze, les Ausci d Auch, et les Lactorates de Lectoure. Tandis que Cératius, l'apôtre chrétien, renversait les autels de Pan et d'Hercule, une nuée de Barbares (Quades, Vandales, Saxons, Alains, Gépides) se disputaient les dépouilles de la Gaule méridionale. « Quand ils eurent passé, la faim dévora ce qu'avait épargné le fer. » Au-dessus de ces ruines s'éleva l'empire des Wisigoths. Mais le concile d'Agde, formé des évêques d'outre-Loire, ne leur pardonna pas d'être ariens, et, sous prétexte de persécutions, il appela Clovis (507). Toutefois la victoire de Vouglé ne plaça pas immédiatement la Gascogne sous le joug des Franks ; après leur retraite, elle fut incendiée par les Ibères ou Vascons, les premiers possesseurs du sol. Ils fondèrent le duché de Gascogne, qui fut réuni au royaume d'Aquitaine ; Eudo et Waïfer furent leurs héros ; l'un s'allia à Karl Martel pour refouler les Sarrazins, l'autre tomba, après onze ans de lutte, sous le fer de son rival Pépin. Les Normands firent de rares apparitions dans un pays qu'ils jugeaient sans doute trop pauvre (844). Il faut arriver au Xe s. pour rencontrer une apparence d'organisation politique. Dès 960, la féodalité règne : les républiques romaines d'Auch et de Lectoure sont devenues le comté de Fézenzac et le vicomte de Lomagne, et datent leur histoire des seigneurs Guillaume-Garcias et Odoat. Mais ces deux fiefs devaient s'absorber dans la puissante maison d'Armagnac, qui hérita du premier en 1140 et du second en 1312. Quant à Condom, il releva d'abord de son abbaye, et quand il se sentit assez fort, il se rangea sous la bannière de Toulouse (1188). Le mariage d'Aliénor avec un Plantagenet détacha une seconde fois le midi de la France. L'Armagnac, devenu frontière de guerre, prit une part glorieuse à ces invasions anglaises où la monarchie faillit sombrer. Nous ne suivrons pas dans leurs campagnes cette race énergique des d'Armagnac, qui pendant cent cinquante ans mena l'Ost contre l'étranger, dont la bannière flotta sur tous les champs de bataille depuis Crécy jusqu'à Castillon. Si les pays du Gers gagnèrent d'être épargnés par Simon de Montfort, ils eurent à subir pour leur compte la vengeance du prince Noir, qui mit Lombez à néant, et la colère du roi unie aux foudres de l'église. C'était en 1455 : Condom venait de chasser le dernier Anglais. En effet, le comte Jean V avait osé afficher son union incestueuse avec sa sœur Isabelle et faire élire par le chapitre d'Auch un bâtard de son père pour archevêque. Tant de mépris pour les lois divines et humaines reçut un prompt châtiment. Auch fut durement rançonnée et son siège épiscopal soumis au droit de régale, Lectoure, après trois mois de siége, fut incendié et ses habitants passés au fil de l'épée. Quant à Jean V, un sicaire aposté le tua par trahison. Louis XI avait juré par la Pasque-Dieu de faire justice ; il s'était aussi promis de confisquer l'Armagnac (1473). Vers la fin du XVIe s., les calvinistes, dont les doctrines s'étaient insensiblement propagées dans la province. levèrent l'étendard de la révolte. D'abord ils parlèrent en maîtres à Condom, Lectoure et l'Isle-en-Jourdain ; mais le vieux Montluc leur barra le chemin d'Auch, reprit Lectoure et, par ses exécutions quotidiennes, appela les sanglantes représailles de Montgomery sur Lombez. A cette époque s'arrête pour le Gers le cours des événements historiques.
Citons d'abord les plus vaillante champions de la nationalité française : La Hire, Xain-trailles ; les d'Armagnac ; le brave maréchal de Thermes ; Batbie (A. Polycarpe), jurisconsulte et économiste, auteur d'une étude sur Turgot etc. ; le facétieux Roquelaure ; le poëte Du Bartas ; l'historien Scipion Dupleix ; Granier de Cassagnac, publiciste et député ; l'amiral Villaret-Joyeuse ; les généraux Espagne, Castex, d'Astorg ; Jean Lannes, maréchal, duc de Montebello, mort à Essling, pleuré par l'empereur, qui n'avait pas d'ami plus dévoué ; Salvandy et Persil, ministres de Louis-Philippe, etc.
STATISTIQUES TOPOGRAPHIE. — Le dép. du Gers est méditerrané, il est situé au S., entre 43° 20' et 44° 5' de lat. N. Bornes : Lot-et-Garonne, Landes, B.-Pyrénées, H.-Pyrénées, H. -Garonne, Tarn-et-Garonne. Il tire son nom du Gers, riv. qui le traverse du S. au N. — Pays couvert des derniers contre-forts des Pyrénées, entièrement montagneux et sillonné de vallées étroites ; peu élevé, ses points culm. ne dépassent pas 400 m. — Bassins de la Garonne et de l'Adour. Riv. princip. : Gers, Adour, Save, Gimone, Aratz, Simone, Baïse, Losse, Gelize, Douze, Midou, Arros. Aucun de ces cours d'eau n'est navigable. Etangs dans le Condomois. — Climat tempéré, mais irrégul. ; froids rigoureux et chaleurs excessives. — 8 Routes nat., 17 départ. ; 6, 000 ch. vicinaux. PRODUCTION. — Sols dominants : riche terreau (429,000 h. ), sablonneux, parties de landes. Sol très-fertile ; culture par des bœufs. — Pays exclusivem. agricole ; agricult. en progrès. Céréales en surabondance, maïs, pommes de terre, légumes secs, betterave, lin. Les vins, dont les meilleurs sont ceux de Vertus et de Mazères, comptent parmi les bons vins d'ordinaire ; la plupart sont livrés à la distillation et donnent Veau-de-vie d'Armagnac, la plus recherchée après celle de Cognac. élève import. de gros bétail ; chevaux estimés, moutons en partie de race améliorée, volailles en très-gr. quantité, surtout oies et canards ; abeilles donnant un excell. miel. — Dois, 60,461 h. ; vignes, 95,951 h. Exploitat. minérale presque nulle : beaux marbres, gypse, pierre à chaux, pierres de construction, marne, terre à poterie et à foulon. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie de fabricat. est à peu près bornée à l'élaborat. des produits du sol ; distillerie, crème de tartre, moulins à farine, tanneries, scieries de planches, préparat. de conserve de volailles ; toiles, cotonnades, cotons, rubans de fil, verre, faïence et poterie. — Le Commerce consiste princip. en vins, eaux-de-vie, grains, farines, mulets, gros bétail, moutons, porcs, bois et produits fabriqués. — 431 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. 2 Collèges. 7 établ. second. libres. 1 école norm. d'instit. 3 Pensionnats prim. écoles primaires : 273 de garçons, 189 de filles, 225 mixtes. 2 Sémin. 2 Biblioth. publ. 4 Sociétés savantes.
VILLES PRINCIPALES AUCH, ch-L., en amphith. sur le pench. d'un coteau, et divisé par le Gers en haute et basse ville. On communique de l'une à l'autre par une rampe accessible aux voit. ; rues étroites et mal percées, places régul., le Cours d'Etigny. Parmi les édif. : la Cathédrale, remarq. par les boiseries, les voûtes élev., les vitr. ; St-Orens (XIIe s. ), œuvre d'archit. ogiv. d'une gr. beauté ; derrière, escaliers monument. descend. au Gers ; l'Archevêché, (la Préf.), dont l'effet est grandiose. — Capit. de la Gascogne. L'anc. Cimberris. CONDOM, v. mal bâtie, s. la Baïse. La Cathédrale, à la nef si majestueuse et aux splendides voussures dorées ; la Bourse. Citons encore : Eauze, qui, sous le nom d'Elusa, fut la métropole de la Novempopulanie. — Cazaubon, qui entretient plus. distilleries — Fleurance, Jolie p. v. avec de forts marchés pour les céréales et les plumes d'oie ; etc.
Variétés « L'agriculture, à peu d'exceptions près, est en Gascogne dans le même état où la laissèrent les Romains, et en parlant ainsi nous n'exagérons pas. C'est toujours cette charrue sans roues, composée d'une grande perche qui va s'attacher par le bout au joug des bœufs attelés par les cornes, tandis qu'un aratrum grossièrement forgé et un morceau de fer triangulaire, placé à l'extrémité inférieure, écorchent plutôt qu'ils ne fendent la terre. Une sorte de gouvernail sert à diriger cet araire digne de la simplicité des temps antiques. Le métayage, du reste, qui s'est conservé dans la Gascogne, le manque de capitaux et de bras et le poids des impôts, de plus en plus lourds, entravent et arrêtent pour longtemps encore l'essor de l'agriculture. Il est cependant juste de reconnaître que la culture de la vigne, qui exige moins d'intelligence et de sollicitude, laisse peu à désirer. Mais malgré le soin qu'on y apporte, on n'obtient guère que des produits médiocres, qui, livrés immédiatement à la distillation, passent dans le commerce sous le nom assez renommé d'eau-de-vie d'Armagnac. |
Auch en 1883, détail de la gravure de la carte de Vuillemin de 1883
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Carte du Gers, établie par Vuillemin et gravé par Villerey et Ch. Dyonnet
La France et ses colonies - Vuillemin - 1851
(collection personnelle).
Carte du Gers, gravure illustrée par A.M. Perrot et Raimond Bonheur
extraite de l'Atlas national illustrés des 86 départements et des possessions de la France - Levasseur - 1847
(collection personnelle).
Carte du Gers, gravure de A.M. Perrot
extraite de Les jeunes voyageurs en France ou lettres sur les départements - Depping - 1835
(collection personnelle)
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