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Département de l'Eure en 1883

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Carte du département de l'Eure en 1883 - Vuillemin - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
L'Atlas de Vuillemin

La page des cartes de l'Eure avec Zoom sur celles-ci


POPULATION      373,629 hab                                                                   SUPERFICIE  595,765 hect.
Chef-lieu : ÉVREUX, à 104 k. O. de Paris

DIVISION   ADMINISTRATIVE

Avant 1790, ce départ. faisait partie de la NORMANDIE et du PERCHE. — Cour d'appel de Rouen. - Académie de Paris. — 3e Corps d'armée (Rouen). — 4 ports. — 2e arrond. forestier. — Diocèse de l'évêché d'évreux.

5 ARRONDISS
 
36 CANTONS.
700 COMM.
POPUL.
de l'arrondt.

ÉVREUX
14,627 h
11
Breteuil, Conches, Damville, évreux (2), Nonancourt,
Pacy-sur-Eure, Rugles, Saint-André, Verneuil, Vernon.
224
111,542
LES ANDELYS
5,574 h
6
Les Andelys, Ecos, Etrepagny, Fleury-sur-Andelle. Gisors, Lyons-la-Forêt.
117
60,013
BERNAY
7643 h
6
Beaumesnil, Beaumont-le-Roger, Bernay, Brionne, Broglie, Thiberville.
124
67,003
LOUVIERS
10,973 h
6

Amfreville-la-Campagne, Gaillon, Louviers, Neubourg,
Pont-de-l'Arche.

111
64,008
PONT-AUDEMER
5,942 h
8

Beuzeville, Bourgtheroulde, Cormeilles,
Montfort-sur-Risle,
Pont-Audemer, Quillebœuf, Routot,
Saint-Georges-du-Vièvre.

124
70,973


Abrégé Historique

Le territoire de l'Eure appartenait en grande partie à la tribu celtique des Eburovices, que les Romains soumirent l'an 57 avant J. -C. Ils firent de Mediolanum (évreux) une des quatre plus belles cités de la deuxième lyonnaise. Dans la formation du royaume Frank, le diocèse qu'y fonda saint Taurin fit partie de la Neustrie, et appartint tour à tour, par suite de divers partages, aux rois de Paris (511), de Soissons (558) et de Bourgogne (644). Enfin, il fut compris en 911 dans le pays cédé à Rollon par le traité de S. -Clair-sur-Epte et entra ainsi dans le duché de Normandie. Durant le Xe s., les pays entre Eure et Seine furent plus d'une fois exposés aux courses armées des rois de France, qui se repentaient déjà d'avoir consenti si vite à se créer d'aussi redoutables voisins que les pirates du Nord.
Le petit-fils de Rolf, Richard 1er, détacha le territoire d'évreux de ses domaines, en fit un comté et le donna à son deuxième fils Robert, archevêque de Rouen (989), un des types les plus frappants de cette race sauvage, qui, à moitié convertie par l'évangile, conservait encore quelque chose de sa barbarie traditionnelle. Ce fief passa de la mouvance de Normandie à celle de l'Angleterre (1104). Robert Courte-Heuse l'offrit à son frère Henri Ier pour l'apaiser; mais le comte Guillaume prit les devants en se déclarant de lui-même vassal du roi d'Angleterre. A sa mort (1118) celui-ci se saisit aussitôt de l'héritage; Amaury de Montfort fit valoir ses prétentions les armes à la main. Henri se vengea de cette résistance par le sac d'évreux, confisqua la ville et son territoire, et ne les rendit qu'en 1128 à leur légitime possesseur. Sous Amaury II, mort sans enfants (1140) et Simon qui lui succéda, le comté fut en butte à de continuelles attaques de la part des seigneurs voisins. La guerre fut marquée de plus terribles épisodes à la fin du XIIe s. Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion firent assaut de représailles et d'actes barbares : Philippe brûla deux fois évreux: le frère de Richard, Jean sans Terre, invita un jour 300 chevaliers de la garnison à un banquet et les fit égorger pendant le repas. Enfin ce dernier, devenu roi, déclina toute suzeraineté sur ce malheureux pays, en échange d'une forte somme d'argent; le dernier des Montfort reçut en dédommagement le comté de Glocester en Angleterre (1200).

Philippe le Bel détacha ce fief de l'état pour le donner à son frère Louis (1307) ; dix ans plus tard, Philippe V l'érigea en pairie. A la mort de Louis, il passa à son fils Philippe d'évreux, qui, en héritant de la couronne de Navarre, le joignit aux vastes domaines de ce pays (1328). L'invasion anglaise ouvrit pour le comté d'évreux une longue suite de calamités. Avec l'aide de Charles le Mauvais, ce fatal génie de la France, l'étranger domina sur les bords de l'Eure : Gisors, les Andelys, Louviers subirent la plus dure oppression. La victoire de Cocherel, gagnée par Du Guesclin contre les bandes d'Anglais et de Navarrais, fut saluée comme joyeuse étrenne de la noble royauté de Charles V (1361). Sous cette glorieuse date s'effaçaient les tristes souvenirs d'Azincourt, de Crécy et de Poitiers. A deux siècles de là, Henri IV devait conquérir sa couronne dans ces plaines déjà célèbres: la défaite de Mayenne à Ivry (1590) acheva la Ligue et nous sauva de la domination espagnole. — Le département de l'Eure, qui s'était vivement associé au mouvement révolutionnaire de 89 fut un de ceux qui s'insurgèrent à la voix des Girondins contre la tyrannie de Paris. Quelques coups de canon suffirent pour disperser l'armée fédéraliste, qui, sous les ordres de Wimpfen et de Puisye, s'était avancée jusqu'à Brécourt, à 2 lieues de Vernon (14 juillet 1793).

 

 

BIOGRAPHIE

Le trouvère Alexandre, à qui l'on a faussement attribué l'invention du vers alexandrin; les chroniqueurs Vigor, Guillaume de Poitiers ; les théologiens Guillaume d'évreux, du Gast ; l'historien Dumoulin ; le grammairien Siret ; les poëtes Linant, Benserade, qui mit en madrigaux l'histoire de France, et Chaulieu, le chantre de l'amour ; d'Anglemont, littérateur, auteur d'une histoire-drame, le duc d'Enghien; le plus grand peintre de l'école française, Nicolas Poussin (1593) ; A. Guéroult, fondateur du journal l'Opinion nationale ; le hardi aéronaute Blanchard ; l'ingénieur Brunel, qui traça le plan du tunnel de la Tamise; le général Blammont ; le girondin Buzot ; Dupont (de l'Eure) ; Auzoux (Th. -L. ) médecin, le vulgarisateur de l'anatomie.


STATISTIQUE

TOPOGRAPHIE. —Le dép. de I'Eure est méditerrané; il est situé au N. -O. entre 48° 37' et 49° 28'de lat. N. Bornes: Seine-Inférieure, Oise, Seine-et-Oise, Eure-et-Loir, Orne, Calvados. Il tire son nom de l'Eure, riv. qui l'arrose à l'E. — Pays bas et formé de plateaux ou de plaines séparées par des vallées en génér. étroites dans lesquelles coulent les rivières. — Bassin de la Seine. Riv. princip. : Seine, Eure, Rille, Andelle (navig. ) ; Epte, Avre, Iton, Charentonne. — Climat tempéré, mais un peu humide. — 11 Routes nat., 27 départ. ; 30,100 ch. vicinaux. Chem. de fer. (V. la carte. )

PRODUCTIONS. — Sols dominants : riche terreau, craie ou calcaire, gravier pierreux, sablonneux. Sol généralement très-fertile. — Pays agricole et manufacturier; agriculture très-avancée. Excédant en céréales ; fourrages, lin, fruits à cidre, betterave. Récolte de graines oléagineuses, de la gaude, de chardons cardiers ; vins très-communs et seulement dans les vallées de la Seine, de l'Avre et de l'Eure. Beaux herbages. élève des plus import. de chevaux de race estimée, nombreux bestiaux à l'engrais, moutons de race améliorée et surtout à longue laine ; volailles en abondance. — Bois, 111,045 h. ; vignes, 1,670 h. — Exploitat. minérale : fer, belles pierres de taille, gypse, pierre à chaux, grès, pierre meulière, terre à poterie, tourbe. Sources minérales à Hondouville et Vieux-Conches.

INDUSTRIE ET COMMERCE. — Industrie très-active : ses produits renommés sont les célèbres draps de Louviers, les rubans de fil, lacets, toile, coutil et bonneterie, les cotons et indiennes, les cuirs, les papiers, la poterie, les tuiles, les tissus de soie, laine et coton. L'industrie métallurgique est importante: fonderie de cuivre de Romilly, lamineries de cuivre et tréfileries de laiton, de zinc; fabrication considérable d'épingles et de clouterie, construction de machines et mécaniques. — Le commerce exporte grains, bois, chevaux, bestiaux gras pour Paris, beurre, écailles d'ablettes, et surtout produits manufacturés. — 150 Foires.

INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. 2 Col. 6 Etablis. second. libres. 1 école norm. d'instit. 5 Pension, prim. écoles prim. : 204 de garçons, 180 de filles, 323 mixtes. 2 Sémin. 3 Biblioth. publiques. 4 Sociétés savantes.



VILLES   PRINCIPALES

ÉVREUX, ch. -l., dans une charmante vallée, s. l'Iton; rues larges et bien bâties. On remarque la Cathédrale, construite avec assez d'art et de solidité pour mériter d'être mise au nombre des belles églises de France; l'égl.de l'abbaye de S. Taurin, et la tour du Beffroi.
Gravures et texte sur Évreux au 19ème siècle, sur ce site
et Histoire détaillée d'Évreux

BERNAY, s. la Charentonne, fabrique les frocs, les rubans de fil et de coton. La halle aux grains, qui n'est qu'une portion de l'égl. abbatiale ; Ste-Croix, N. -D. de la Couture (XVe s. ). — Foire très-considérable pour la vente des chevaux.
LES ANDELYS se composent de 2 p. v. séparées par quelques kilom. ; le Grand Andely, sur le Gambon, renferme une église remarq. par son architect. assez délicate ; le Petit est dominé par une vieille citad. appelée Château-Gaillard.
LOUVIERS, s. l'Eure, doit à sa richesse et à l'industrie toujours active des draps ses belles construct., sa salle de spectacle et ses jolies promenades.
PONT-AUDEMER, dans une agréable vallée s. la Rille. Belles maisons, places régulières.

Citons encore: Vernon, jolie v. sur la Seine. Gisors, ancien duché-pairie, avec une église riche en sculptures et un château délabré. — Pont-de-l'Arche, qui voit la marée se faire sentir jusque sous son beau pont, jeté nouvellement sur la Seine. Verneuil, Ruggles, Quillebœuf, etc.



Variétés

« Le trait qui domine le plus chez le Normand et qu'on lui a le plus reproché, c'est l'amour du gain. En effet, il ne poursuit pas un but idéal, il ne se laisse pas entraîner par la beauté de l'art dans sa pure essence ; il est rarement dominé par les passions. L'esprit positif, qu'on a appelé la sapience, le préserve de ces écarts ; il tend au gain avec résolution, avec persévérance, trop souvent sans s'inquiéter des moyens. De cette âpreté doivent les traits principaux du caractère normand. La ruse domine ; voyez le paysan débattre un marché, vanter les qualités de sa denrée, étourdir son adversaire de bizarres raisonnements: il est subtil, madré, retors; il s'anime, il déploie une véritable éloquence. L'esprit processif est une conséquence de la passion de gaigner, et l'on remarque qu'il domine surtout là où le caractère national a conservé toute son énergie, en basse Normandie. Il serait cependant injuste de ne voir dans cette grande province que le mauvais côté. »

 

Gravure de la ville d'évreux, en 1883 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Gravure d'Évreux en 1883, détail de la carte de 1883
D'autres gravures et texte sur Évreux au 19ème siècle, sur ce site

 

Carte du département de l'Eure en 1851 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Carte de l'Eure, gravée par Alès
La France et ses colonies - Vuillemin - 1851
(collection personnelle).

 

Carte de Levasseur de l'Eure en 1847 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Carte de l'Eure, gravure non signée
extraite de l'Atlas national illustrés des 86 départements et des possessions de la France - Levasseur - 1847
(collection personnelle).

 

Carte succinte de  l'Eure vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Carte de l'Eure, gravure de A.M. Perrot
extraite de Les jeunes voyageurs en France ou lettres sur les départements - Depping - 1835
(collection personnelle)

La page des cartes de l'Eure avec Zoom sur celles-ci

 

 

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