POPULATION 373,629
hab SUPERFICIE 595,765
hect. DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce départ. faisait partie de la NORMANDIE et du PERCHE. — Cour d'appel de Rouen. - Académie de Paris. — 3e Corps d'armée (Rouen). — 4 ports. — 2e arrond. forestier. — Diocèse de l'évêché d'évreux.
Abrégé Historique Le territoire de l'Eure appartenait en grande partie à la tribu celtique des Eburovices, que les Romains soumirent l'an 57 avant J. -C. Ils firent de Mediolanum (évreux) une des quatre plus belles cités de la deuxième lyonnaise. Dans la formation du royaume Frank, le diocèse qu'y fonda saint Taurin fit partie de la Neustrie, et appartint tour à tour, par suite de divers partages, aux rois de Paris (511), de Soissons (558) et de Bourgogne (644). Enfin, il fut compris en 911 dans le pays cédé à Rollon par le traité de S. -Clair-sur-Epte et entra ainsi dans le duché de Normandie. Durant le Xe s., les pays entre Eure et Seine furent plus d'une fois exposés aux courses armées des rois de France, qui se repentaient déjà d'avoir consenti si vite à se créer d'aussi redoutables voisins que les pirates du Nord. Philippe le Bel détacha ce fief de l'état pour le donner à son frère Louis (1307) ; dix ans plus tard, Philippe V l'érigea en pairie. A la mort de Louis, il passa à son fils Philippe d'évreux, qui, en héritant de la couronne de Navarre, le joignit aux vastes domaines de ce pays (1328). L'invasion anglaise ouvrit pour le comté d'évreux une longue suite de calamités. Avec l'aide de Charles le Mauvais, ce fatal génie de la France, l'étranger domina sur les bords de l'Eure : Gisors, les Andelys, Louviers subirent la plus dure oppression. La victoire de Cocherel, gagnée par Du Guesclin contre les bandes d'Anglais et de Navarrais, fut saluée comme joyeuse étrenne de la noble royauté de Charles V (1361). Sous cette glorieuse date s'effaçaient les tristes souvenirs d'Azincourt, de Crécy et de Poitiers. A deux siècles de là, Henri IV devait conquérir sa couronne dans ces plaines déjà célèbres: la défaite de Mayenne à Ivry (1590) acheva la Ligue et nous sauva de la domination espagnole. — Le département de l'Eure, qui s'était vivement associé au mouvement révolutionnaire de 89 fut un de ceux qui s'insurgèrent à la voix des Girondins contre la tyrannie de Paris. Quelques coups de canon suffirent pour disperser l'armée fédéraliste, qui, sous les ordres de Wimpfen et de Puisye, s'était avancée jusqu'à Brécourt, à 2 lieues de Vernon (14 juillet 1793).
BIOGRAPHIE Le trouvère Alexandre, à qui l'on a faussement attribué l'invention du vers alexandrin; les chroniqueurs Vigor, Guillaume de Poitiers ; les théologiens Guillaume d'évreux, du Gast ; l'historien Dumoulin ; le grammairien Siret ; les poëtes Linant, Benserade, qui mit en madrigaux l'histoire de France, et Chaulieu, le chantre de l'amour ; d'Anglemont, littérateur, auteur d'une histoire-drame, le duc d'Enghien; le plus grand peintre de l'école française, Nicolas Poussin (1593) ; A. Guéroult, fondateur du journal l'Opinion nationale ; le hardi aéronaute Blanchard ; l'ingénieur Brunel, qui traça le plan du tunnel de la Tamise; le général Blammont ; le girondin Buzot ; Dupont (de l'Eure) ; Auzoux (Th. -L. ) médecin, le vulgarisateur de l'anatomie.
STATISTIQUE TOPOGRAPHIE. —Le dép. de I'Eure est méditerrané; il est situé au N. -O. entre 48° 37' et 49° 28'de lat. N. Bornes: Seine-Inférieure, Oise, Seine-et-Oise, Eure-et-Loir, Orne, Calvados. Il tire son nom de l'Eure, riv. qui l'arrose à l'E. — Pays bas et formé de plateaux ou de plaines séparées par des vallées en génér. étroites dans lesquelles coulent les rivières. — Bassin de la Seine. Riv. princip. : Seine, Eure, Rille, Andelle (navig. ) ; Epte, Avre, Iton, Charentonne. — Climat tempéré, mais un peu humide. — 11 Routes nat., 27 départ. ; 30,100 ch. vicinaux. Chem. de fer. (V. la carte. ) PRODUCTIONS. — Sols dominants : riche terreau, craie ou calcaire, gravier pierreux, sablonneux. Sol généralement très-fertile. — Pays agricole et manufacturier; agriculture très-avancée. Excédant en céréales ; fourrages, lin, fruits à cidre, betterave. Récolte de graines oléagineuses, de la gaude, de chardons cardiers ; vins très-communs et seulement dans les vallées de la Seine, de l'Avre et de l'Eure. Beaux herbages. élève des plus import. de chevaux de race estimée, nombreux bestiaux à l'engrais, moutons de race améliorée et surtout à longue laine ; volailles en abondance. — Bois, 111,045 h. ; vignes, 1,670 h. — Exploitat. minérale : fer, belles pierres de taille, gypse, pierre à chaux, grès, pierre meulière, terre à poterie, tourbe. Sources minérales à Hondouville et Vieux-Conches. INDUSTRIE ET COMMERCE. — Industrie très-active : ses produits renommés sont les célèbres draps de Louviers, les rubans de fil, lacets, toile, coutil et bonneterie, les cotons et indiennes, les cuirs, les papiers, la poterie, les tuiles, les tissus de soie, laine et coton. L'industrie métallurgique est importante: fonderie de cuivre de Romilly, lamineries de cuivre et tréfileries de laiton, de zinc; fabrication considérable d'épingles et de clouterie, construction de machines et mécaniques. — Le commerce exporte grains, bois, chevaux, bestiaux gras pour Paris, beurre, écailles d'ablettes, et surtout produits manufacturés. — 150 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. 2 Col. 6 Etablis. second. libres. 1 école norm. d'instit. 5 Pension, prim. écoles prim. : 204 de garçons, 180 de filles, 323 mixtes. 2 Sémin. 3 Biblioth. publiques. 4 Sociétés savantes.
VILLES PRINCIPALES ÉVREUX, ch. -l., dans une charmante vallée, s. l'Iton; rues larges et bien bâties. On remarque la Cathédrale, construite avec assez d'art et de solidité pour mériter d'être mise au nombre des belles églises de France; l'égl.de l'abbaye de S. Taurin, et la tour du Beffroi. BERNAY, s. la Charentonne, fabrique les frocs, les rubans de fil et de coton. La halle aux grains, qui n'est qu'une portion de l'égl. abbatiale ; Ste-Croix, N. -D. de la Couture (XVe s. ). — Foire très-considérable pour la vente des chevaux.
Variétés « Le trait qui domine le plus chez le Normand et qu'on lui a le plus reproché, c'est l'amour du gain. En effet, il ne poursuit pas un but idéal, il ne se laisse pas entraîner par la beauté de l'art dans sa pure essence ; il est rarement dominé par les passions. L'esprit positif, qu'on a appelé la sapience, le préserve de ces écarts ; il tend au gain avec résolution, avec persévérance, trop souvent sans s'inquiéter des moyens. De cette âpreté doivent les traits principaux du caractère normand. La ruse domine ; voyez le paysan débattre un marché, vanter les qualités de sa denrée, étourdir son adversaire de bizarres raisonnements: il est subtil, madré, retors; il s'anime, il déploie une véritable éloquence. L'esprit processif est une conséquence de la passion de gaigner, et l'on remarque qu'il domine surtout là où le caractère national a conservé toute son énergie, en basse Normandie. Il serait cependant injuste de ne voir dans cette grande province que le mauvais côté. » |
Carte de l'Eure, gravée par Alès
La France et ses colonies - Vuillemin - 1851
(collection personnelle).
Carte de l'Eure, gravure non signée
extraite de l'Atlas national illustrés des 86 départements et des possessions de la France - Levasseur - 1847
(collection personnelle).
Carte de l'Eure, gravure de A.M. Perrot
extraite de Les jeunes voyageurs en France ou lettres sur les départements - Depping - 1835
(collection personnelle)
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