POPULATION 359,070
hab. SUPERF1CIE.......742,804
hect.
Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Bourgogne (Senonais, Gâtinais, Auxerrois) et de la Champagne. — Cour d'appel de Paris et Académie de Dijon. — 5e Corps d'armée (Orléans). — 8e arrond. forestier. — Diocèse de l'Archevêché de Sens.
Sous le nom de Antessiodurum et de Senones, Auxerre
et Sens étaient les bourgades les plus peuplées de la confédération
Sénonaise, dans la Gaule celtique. Après la réduction
d'Alesia, elles prirent une grande importance ; l'empire les rattacha à la
4e Lyonnaise. En 451, tout leur territoire fut ravagé par Attila,
Auxerre saccagé, S. Loup martyrisé ; les autres barbares
ne montrèrent pas plus d'humanité. Cependant la domination
romaine y était encore debout, et Clovis ne la renversa qu'après
la mort de Syagrius(486). A la mort de ce roi, les villes de l'Yonne
furent successivement comprises dans les royaumes d'Orléans, de
Paris et de Bourgogne au IXe siècle. Leurs églises et leurs
riches abbayes tentèrent plus d'une fois l'avidité des
pirates du Nord qui s'aventuraient impunément au milieu d'un pays
abandonné par ses habitants et par ceux-là mêmes
commis pour les protéger. L'hérésie se glissa au milieu du XVIe s. dans les diocèses
de Sens et d'Auxerre : en 1551, un prêtre fut brûlé pour
s'être marié publiquem. Cependant les protestants, peu nombreux,
furent obligés de céder le pas aux catholiques ; ils se vengèrent
par le sac d'Auxerre en 1567. Aussi cette ville fut-elle plus tard l'un
des foyers les plus ardents de la Sainte-Union ; elle ne se rendit qu'en
1594. Semur fut la seule place bourguignonne qui resta fidèle à la
cause royale.
Les historiens ou théologiens Héric, Rémy, Guillaume d'Auxerre, Germain de Brie, Théodore de Bèze, l'ami et le successeur de Calvin ; les littérateurs Sainte-Palaye, Restif de la Bretonne ; l'historien Lebeuf ; le peintre Jean Cousin ; notre plus grand ingénieur militaire, Vauban ; le maréchal Davoust ; le célèbre architecte Soufflot ; le savant mathématicien Fourier ; le conventionnel Bourbotte ; le fameux chevalier d'éon ; le député Marie ; le chirurgien Roux ; A. de Vaulabelle, l'auteur de l'Histoire de la Restauration, etc.
TOPOGRAPHIE. — Le dép. de
l'Yonne est méditerrané ; il est situé entre
47° 18' et 48° 25f de lat. N. Bornes : Seine-et-Marne, Aube,
Côte-d'Or, Nièvre, Loiret. Il tire son nom de l'Yonne, riv.
qui le traverse du S. au N.-O. Pays sillonné de petites chaînes
de collines d'une élévation médiocre. — Bassin
de la Seine. Riv. princip. : Yonne (navig.) ; àrmançon,
Cure, Cousin, Serain, Loing. Ouanne, Vrin, Tholon, Vanne. — Climat
tempéré et assez doux. — Canaux : de Bourgogne, du
Nivernais. 6 Routes nat., 19 départ. ; 1,300 chem. vicinaux. Chemins
de fer : (Voir la carte.) VILLES PRINCIPALES AUXERRE, chef-lieu, très-ancienne ville, au sommet et sur le
penchant d'une colline. Autrefois entièrement bâtie en bois,
elle offrait le pittoresque aspect des vieilles cités, mais de
belles promenades l'entourent, et la campagne d'alentour est ravissante.
L'Yonne, animée par une navig. active, forme, devant la ville,
une petite île très-pittoresque ; le port est commode et
le quai bordé de jolies maisons. Parmi les édifices : Saint-étienne (XIIIe
s.), l'une des plus belles constructions dans le style ogival ; elle a
101) m. de long, 40 de large, plus de 30 sous clef, et renferme une crypte ;
on y admire la tour carrée, les merveilleux ornements des bas-reliefs,
de magnifiques vitraux, la statue d'Amyot et le mausolée de Chastellux ; Saint-Eusèbe (XVIe
s.), mélange d'architecture romane et renaissance ; Saint-Pierre, égl. étendue
et régul. ; Saint-Germain, où l'on visite surtout
les catacombes de Conrad qui contiennent les tombeaux de 60 saints (rxe
s.) ; la Préfecture, avec une façade de bon goût ;
la Tour Gaillarde et sa curieuse horloge ; la Bibliothèque
(40,000 vol.). —Autrefois siège d'un évêché. AVALLON, dans une situation pittoresque, sur un rocher de pur granit
rouge. Le Petit-Cours longe les bords escarpés du Cousin, riv.
qui serpente au fond d'une romanesque vallée de 100 pieds de profondeur,
dont les pointes à pic sont couronnées de bouquets de verdure.
L'église, d'architecture gothique, a des colonnes torses d'une
extrême délicatesse. L'horloge est un édifice du
xve siècle. - Voir les pages que j'y consacre sur ce site. JOIGNY, en amphithéâtre sur l'Yonne, entouré d'un
vieux mur et de 2 faubourgs. Rues étroiteset mal percées,
quelques-unes praticables au moyen de rampes en fer. La principale église
est très-élégante ; sur la hauteur, on voit le château
commencé par Villeroy. Citons encore : Vezelay, où saint Bernard prêcha les croisades de 1145 et de 1180 ; Sainte-Madeleine, église double, d'un magnifique style roman : on entre par trois portes d'abord dans la première, appelée église des Catéchumènes, qui a 22 m, de long : puis, par trois autres portes dans la grande église, longue de 66 m. ; la porte du milieu est décorée do riches sculptures et d'un zodiaque ; le chœur, qui a 22 m. d'élévation, est magnifique.
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Auxerre, en 1883
Voir d'autres gravures et sur Auxerre au 19ème siècle, sur ce site
Pour voir les détails de ces cartes de L'Yonne
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Carte de L'Yonne, établie par Vuillemin, gravée par Alès, écrite par Isidore
La France et ses colonies - Vuillemin - 1851
(collection personnelle).
Carte de L'Yonne, gravée par Laguillermie et Rainaud
extraite de l'Atlas national illustrés des 86 départements et des possessions de la France - Levasseur - 1847
(collection personnelle).
Carte de L'Yonne, gravure de A.M. Perrot
extraite de Les jeunes voyageurs en France ou lettres sur les départements - Depping - 1835
(collection personnelle)
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