POPULATION 119,094
hab. SUPERFICIE 558,961
hec.
DIVISION ADMINISTRATIVE. Avant 1790, ce dép. faisait partie du Dauphiné (Haut-Dauphiné) et de la Provence. — Cour d'appel et Acad. de Grenoble. 44e Corps d'armée (gouv milit. de Lyon), 4 places fortes. — 35e arrond. forestier — Dioc. de l'évêché de Gap ; église calviniste à Orpierre.
Trois peuples, qui avaient pris part aux grandes expéditions de Bellovèse et de Sigovèse, occupaient cette partie des Alpes : les Brigantini, les Caturiges, les Tricorii. Leurs villes, Briançon, Embrun et Gap (Vapincum), devinrent, sous les Romains, des postes militaires fort importants. Vers 370, St-Marcellin y prêcha la foi ; il fut le premier évêque d'Embrun, dont l'église devait être, au VIIIe s., érigée en archevêché. Ce pays appartenait à la deuxième Narbonnaise lorsque Valentinien III le céda aux Burgundes. Il souffrit beaucoup des courses des Vandales, des Huns, des Lombards, auxquelles l'exposait sa position sur la frontière. Au xes., il relevait du royaume d'Arles; les Sarrasins, qui avaient exterminé la population d'Embrun, furent alors chassés définitivement de son territoire par Guillaume Ier, comte de Provence (980). A la mort de ce prince, les comtes ou gouverneurs des villes, ainsi que les prélats, se déclarèrent indépendants et partagèrent la souveraineté. Mais cet état de choses ne dura pas longtemps. Bientôt l'Embrunois et le Gapençois ne formèrent plus qu'un seul gouvernement, que le pape Urbain II réunit dans la suite au comté de Forcalquier (1096). En 4202, les deux comtés passèrent dans la maison des dauphins de Viennois par le mariage de Guigues-André avec Béatrix, héritière de ce puissant fief. Leur réunion à la France eut lieu lors de l'abdication du dernier duc de Dauphiné, Humbert II (1349). C'est à ce dernier que s'était soumis volontairement Briançon, qui s'était constitué en république à la chute de l'empire romain, et qui devait l'indépendance dont il avait joui à sa situation au milieu de montagnes inaccessibles. L'histoire de ce versant des Alpes est très-agitée durant
les guerres religieuses qui ensanglantèrent la fin du XVIe s.; elle
se lie intimement à celle de Lesdiguières, qui batailla plus
de dix ans pour la cause des huguenots et réussit, à force
d'audace et d'habileté, à la faire triompher dans une contrée
essentiellement catholique. En 1575, il surprit Gap, qui devint, bien contre
le gré de ses habitants, la principale place protestante dans les
Alpes ; en 1585, il entrait dans Embrun. Ce fut lui qui, tournant ses armes
contre la Ligue, conserva ce pays à Henri IV. Rentré dans
l'obscurité, le Haut-Dauphiné n'eut plus à souffrir
de la guerre, excepté Embrun, qui fut pris et pillé par
le duc de Savoie en 1692.
BIOGRAPHIE. Le savant abbé de Saint-Denis, Guillaume, Pierre de Bruys, hérésiarque du XIIesiècle; l'historien Fantin Desodoards; l'érudit Jean Morel, qui vécut dans l'intimité d'érasme ; — le fameux connétable de Lesdiguières, un des meilleurs capitaines protestants; — le mathématicien Oronce Finée et, de nos jours, le baron d'Abel de Chevallet, philologue, et A. Allier, sculpteur et ancien député.
TOPOGRAPHIE. — Le dép. des Alpes
(Hautes-) est frontière; il est situé au S.-E.,
entre 44° 6' et 45° 8' de lat. N. Bornes : Isère, Drôme,
B.-Alpes, et les états Sardes. Il tire son nom de sa posit.
physique sur le plus haut versant des Alpes, — Sol
très-élevé, appuyé au faîte occid.
des Alpes; couvert de mont, dans toute son étendue. Points culmin.
: le pic des Arsines, 4,105 m.; la Meidje, 3,987 m.; le m. Viso, 3,844
m.; la Rochebrune, 3,327 m.; le m. Thabor, 3,180 m.; le Vieux-Chaillol,
le Chaberton, etc. (550,000 h. de montagnes). — La limite des
neiges perpétuelles dans les Alpes est en moyenne à près
de 2,900 m.; quant à celle de la culture du froment, elle varie
entre 1,250 et 1,350 m., et les futaies s'élèvent quelquefois à plus
de 2,000 m.; le fer est la principale richesse minérale. — Bassin
du Rhône. Riv. princip. : Durance, Grand et Petit Bucch, Guisane,
Cervières, Guil, Gy, Sevrayse, Drac, Luye, Soyan. Aucun de ces
cours d'eau n'est navig. — Climat sain; air pur. Tempér.
extrêm. variable. Neige constante au sommet des Alpes. — 5
Routes nat., 6 départ., 1,272 ch. vicinaux. INSTRUCTION PUBLIQUE. — 3 Coll. — 1 établ.
sec. libre. — 1 école normale d'Inst., 1 Cours normal
d'Intitutr. — 2 Pens. prim. — écoles prim. : 147
de garçons, 143 de filles, 288 mixtes. — I Sémin. — 1
Bib. publ. — 3 Soc. savantes.
GAP, ch.-l., v. celtique du nom de Vap, au milieu d'une
vallée,
sur les ruiss. de Bonne et de la Luye. Mal percée et général,
peu agréable. Parmi les édif. : la Cathédrale gothique,
qui renferme le mausolée en marbre noir du connét. de
Lesdiguières; le Palais-de-Justice, l'Hôtel-de-Ville,
les Casernes, etc. — Avant la révocat. de l'édit
de Nantes, Gap comptait 16,000 hab. EMBRUN, anc. v., sur un plateau qui s'élève au milieu
d'une prairie traversée par la Durance. Défendue par des
remparts, des bastions, un fossé profond, et du côté de
la riv. par un rocher inaccess. Hues sombres, malpropres. On remarque la
Cathédrale avec un clocher à flèche très-élevée;
la Tour Brune, la Maison centrale de détention, la première établie
en France. — Autrefois siège d'un archevêque qui se
qualifiait de prince; l'anc. Embrodunum a vu plus. conciles se tenir
dans ses murs.
« Les montagnards dauphinois ont des mœurs beauc. plus tranchées que les habitants des plaines. Leurs fûtes patronales, nommées vogues, ont une physionomie fort originale. Elles sont dirigées par une sorte de maître des cérémonies qui est élu sous le nom d'abbé ; c'est lui qui en a la police; il porte pour les insignes de sa dignité une canne, des rubans et de la poudre dans les cheveux. Le matin du jour où la fête doit être célébrée, il se rend, escorté du ménétrier et de quelques amis, dans chaque maison où il y a des filles à marier, pour les inviter à la danse, et chacune d'elles attache un ruban à la canne. Le jeune homme qui recherche une jeune fille en mariage se présente chez elle, accompagné d'un entremetteur qu'on nomme chat de maraude. S'il en reçoit bon accueil, il revient, fait sa cour et laisse à ce dernier le soin de régler, avec les parents, les conditions du contrat. Le soir venu, il est invité à manger une bouillie. Le degré d'amour qu'il inspire à la jeune fille se mesure à la quantité de fromage râpé dont elle saupoudre le potage qu'elle lui sert. Une fille se marie-t-elle hors de son village, les garçons s'arment de pistolets ou de fusils, et brûlent toute leur poudre en son honneur; puis ils s'en vont se régaler dans un cabaret aux frais de l'époux. Lorsque celui-ci emmène sa femme, les jeunes gens des villages par où elle doit passer attendent le couple sur la route et lui offrent de la liqueur et des noix confites; souvent même ils tentent d'enlever l'épouse pour forcer le mari à leur payer une rançon, ce qui occasionne quelquefois des rixes sanglantes. » « Dans l'arrond. de Briançon, où, durant tout le
XVIIIe siècle il n'y a pas eu un seul meurtre, les veuves et les
orphelins ont droit de faire faucher leurs prairies trois jours avant les
autres, et ils ne doivent que la nourriture aux ouvriers qu'ils emploient.
Dans celui d'Embrun, tout le monde moissonne gratuitement pour le père
de famille privé de ses enfants. Dans le Briançonnais, qui
semble séquestré de la société par d'horribles
précipices, il est rare qu'un enfant n'y sache pas lire, écrire
et compter. Les habitants des communes rurales de ce département
passent l'hiver dans les étables. Là, tandis que les cadets
de famille vont chercher fortune sous des climats plus doux, les parents
fabriquent des étoffes grossières, et les fils aînés,
tantôt les aident, tantôt apprennent aux plus petits le peu
qu'ils savent. — Le patois du Dauphiné est un reste de l'ancienne
langue des Allobroges. L'idiome des campagnes offre encore un grand nombre
de termes et de tournures de phrases qui dérivent évidemment
de la langue celtique; mais dans l'idiome des villes, les mots latins et
français dominent. Il est à remarquer que la langue primitive
est beaucoup plus mélangée de mots latins dans les parties
basses de cette province, que dans le voisinage des montagnes, où la
domination romaine fut plus lente à s'établir. » |
Gap vers 1880
Voir d'autre gravures de Gap au 19ème siècle
Le même atlas de Vuillemin, mais de 1851 - Le portrait est différent, et la vue de Gap aussi
l'Atlas de Levasseur de 1847 - plus pittoresque que les cartes de Vuillemin,
mais avec moins de commentaires.
Pour voir les détails de ces cartes,
utilisez la fonction zoom, après avoir cliqué sur chacune d'elles
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