Article extrait du Magasin pittoresque de 1850
L’église de Sarlat, quoique assez grande, est peu remarquable ; quelques statues mutilées au-dessus du portail et une abside du quatorzième siècle très-nue, voilà seulement ce qui peut fixer un moment l’attention.
Mais dans le cimetière se trouve un monument digne d’être conservé et étudié :
c’est une chapelle sépulcrale surmontée d’une lanterne des morts.
Les édifices de ce genre sont très-rares. Les fanaux, construits aux douzième et treizième siècles dans les cimetières, consistaient ordinairement en une simple colonne quadrangulaire, au socle de laquelle on ménageait un autel en pierre ; tel est le fanal d’Antigny (Vienne). Les chapelles sépulcrales avec fanaux ont presque toutes été détruites; celle de l’ancien cimetière des religieuses de Fontevrault, que l’on voit aujourd’hui sur la promenade publique, est carrée, flanquée de contre-forts, et du sommet de son toit en pierre s’élève une colonne creuse de 4 à 5 mètres de hauteur, portant une lanterne octogone à son sommet.
La chapelle de Sarlat est entièrement ronde. Le rez-de-chaussée, de style byzantin, était éclairé par une porte ogivale et trois fenêtres de même forme actuellement murées. Il y avait un autel à l’intérieur ; la voûte est en forme de coupole. Le premier étage est éclairé par quatre petites ouvertures plein-cintre. Dans la partie la plus élevée, qui se termine en cône,
quelques trous carrés laissaient passer la lumière d’un feu qu’on allumait toutes les nuits.
Ce curieux édifice est aujourd’hui une poudrière.
Le séminaire de Sarlat, que l’on voit à droite, changera bientôt aussi de destination. On doit transférer les séminaristes à Périgueux , où ils seront plus près de la surveillance de l’évêque, dont le siège est maintenant au chef-lieu du département.
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