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Article extrait de La France au XIXe siècle, illustré par Thomas Allom, écrit par Charles-Jean Delille, édition française en 1845 par Fisher Fils et Cie, Londres. Du texte initial au ton pompeux, correspondant au style de l'époque, j'ai supprimé le préambule, soit la moitié de l'article, faisant l'éloge du Rhône et de ses alentours.
ROCHEMAURE, SUR LE RHôNE.
Sur une des extrémités de la chaîne qui, se détachant du Mezène, traverse le département de l’Ardèche dans la direction du sud-est, et vient finir au bord du Rhône, s’élève le petit bourg de Rochemaure. Tout auprès, et couronnant le sommet d’une masse basaltique de cent mètres l’élévation, est le site de l’ancien château. Quelques ruines existent encore pour attester la force prodigieuse qu’il avait autrefois. Des fortifications taillées dans la basalte noire de la montagne, des murailles et des tourelles bâties avec la pierre vitrifiée d’un terrain volcanique, donnent à ce qui reste des constructions, au milieu de la brillante ceinture formée par le paysage des alentours, un aspect étrange. En regardant ces ruines, du fleuve au bord duquel elles s’élèvent mais dont elles sont séparées par les jolies maisons du bourg, on croirait contempler des spectres couverts de draps mortuaires descendant du flanc de la montagne d’ù ils semblent sortir. C’est dans cette ancienne retraite de la féodalité que se passèrent les principaux événements qui s’attachent dans l’histoire aux noms, glorieux dans les annales de la chevalerie, de Soubise et de Vantadour. La grande entrée, la cour, que d’autres cours circonscrivent, et les courtines qui joignent les tours, les unes aux autres, rappellent les premiers temps de l’art de fortifier les places ; et la désolation, l’abandon qui y règnent aujourd’hui, rappellent les révolutions dont ces ruines ont été témoins. Le savant et l’antiquaire y découvriront aisément ce qui était jadis la salle d’armes, le vestibule, la monnaie, la chapelle et les galeries. De larges et profonds cachots, et d’autres constructions souterraines expliquent encore les mœurs de ces temps reculés où toute loi émanait de la force et souvent du caprice de quelques seigneurs. La tour la plus élevée est bâtie sur la cime inaccessible d’une roche basaltique; et, à peu de distance de sa base, le regard se perd dans un creux effrayant enfoncé perpendiculairement dans le pied de la montagne à une profondeur de près de cent cinquante mètres. Quelques naturalistes ont cru y reconnaître le cratère d’un volcan éteint. Des ruines du château, l'on jouit du plus beau des points de vue offerts dans le vaste panorama de plaines et de montagnes que le Rhône embellit de ses sinueux détours. Les habitations de Rochemaure, comme les constructions de l’antique château, sont bâties avec les pierres tirées des flancs de la montagne. Les maisons n’ont d’autres fondements que les masses de basalte sur lesquelles tout le bourg repose ; et on voit aux rez-de-chaussée de plusieurs d’entre elles, des degrés taillés au ciseau dans la roche vive qui sert de plancher. Les tableaux des portes, les meneaux des fenêtres, les chéneaux des combles, les larmiers des murailles, et même les cheminées, se composent de pierres basaltiques qui furent à une époque bien reculée les laves brûlantes des volcans aux alentours. Ce qu’il y a encore de remarquable dans ces matériaux, c’est qu’ils se présentent en si grande quantité et en si grande variété, dans les rochers de la contrée, que les habitants de Rochemaure et des hameaux voisins n’ont pas la peine de les tailler pour les usages auxquels ils les destinent dans leurs constructions. Ils les prennent tels que la nature les a formés, et les posent ainsi à volonté comme le besoin ou le goût le leur indique. Enfin Rochemaure dont le nom est probablement l’abrégé de Roche du Maure, c’est-à-dire roche noire, désignation donnée à la montagne à cause de l’aspect sombre quelle présente, rappelle, dans beaucoup d’endroits, les restes d’une ville taillée primitivement dans la pierre, et réduite à son dénuement actuel par le temps qui a usé ses fondements à la longue, et par des orages auxquels les plus puissants travaux de l’homme n’ont pu résister. Le dictionnaire de Géographie universelle de Ennery et Hirth de 1841, écrit que
Voir aussi la carte et la description du département de l'Ardèche en 1883
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