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Chelles, en Seine et Marne, dans la région île de france,
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Article d' Arsène Houssaye et gravures ci-dessous, extraites de l'ouvrage 'Les environs de Paris' (collectif) édité en 1862
LE PALAIS ET L’ABBAYE DE CHELLES. Le palais et l’abbaye ! Toute I’histoire de Chelles est là, I’histoire oubliée déjà, où sont en jeu toutes les grandes passions ; — passions, religieuses et passions profanes, passions qui se brisèrent au pied de l’autel, passions qui ensanglantèrent les marches du trône. Que le cœurs tendres et faibles qui ont battu là-bas dans ce paysage flamand, entre une forêt et une rivière, depuis Frédégonde, reine de France, jusqu’à Louise d’Orléans, abbesse de Chelles, la belle et terrible épouse de Chilpéric et la belle et charmante fille du régent. L’œuvre commence sous Frédégonde et finit sous la régence, la tragédie avant la comédie. Chelles était la maison de campagne des rois de la première race ; Chilpéric, qui aimait la chasse, s’y était retiré avec Frédégonde ; la louve lascive et altérée de sang avec le mouton sans défense. On sait que Frédégonde commença son terrible règne à Chelles par l’assassinat d’un fils de Chilpéric. Clovis, après avoir été torturé trois jours durant, reçut, par l’ordre de Frédégonde, un coup de couteau et fut jeté dans la Marne, « afin, dit-elle, qu’il fût à jamais impossible de l’ensevelir comme un fils de roi. » Mais cette barbarie, qui ne s’arrêtait pas à la mort de l’ennemi, demeura stérile ; les restes de Clovis furent poussés dans un filet tendu par un pêcheur du voisinage ; quand le pêcheur leva ses filets, il reconnut le jeune prince à sa longue chevelure ; « touché de respect et de compassion, dit un historien, il transporta le corps sur la rive et l’inhuma dans une fosse qu’il couvrit de gazon afin de la reconnaître, gardant pour lui seul le secret d'un acte de piété qui pouvait causer sa perte. » Plus tard, le roi Gontrand, tristement préoccupé de la mort violente de son frère Chilpéric et de ses neveux Mérovée et Clovis, se plaignait sans cesse de ne pouvoir donner une sépulture honorable à ces deux jeunes princes. Un homme de la campagne vint au logis du roi et lui dit, selon Grégoire de Tours : « Si cela ne doit pas tourner contre moi dans la suite, j’indiquerai en quel lieu est le cadavre de Clovis. » Le roi jura au paysan que, bien loin de lui faire du mal, on le récompenserait s’il voulait dire la vérité. « O roi ! ce que je dis est la vérité : quand Clovis eut été enterré sous l’auvent d’un oratoire, craignant qu’un jour il ne fût découvert et enseveli avec honneur, Frédégonde le fit jeter dans la Marne ; je le trouvai dans mes filets, car mon métier est de prendre du poisson. J’ignorais qui ce pouvait être, mais, à la longueur des cheveux, je reconnus que c’était Clovis. Je le pris sur mes épaules et le portai au rivage, et lui fis un tombeau de gazon. » Le roi, feignant d’aller à la chasse, se fit conduire par le pêcheur à ce tombeau de gazon. On trouva le cadavre de Clovis couché sur le dos ; le roi reconnut le jeune prince à ses longues tresses pendantes. Il ordonna des funérailles magnifiques ; lui-même il conduisit le deuil jusqu’à Saint Germain des Prés. Grégoire de Tours, le narrateur de ces saturnales du crime, raconte qu’il vit passer dans la ville où il était évêque le trésorier de Clovis qui avait été arrêté en fuite et qui se laissait conduire à la mort, c’est-à-dire devant la justice de la reine Frédégonde. Touché de compassion, Grégoire de Tours chargea ceux qui conduisaient le trésorier d’une lettre pour la reine. Quand Frédégonde lut cette lettre, où celui qu’elle révérait en dépit d’elle-même lui demandait la vie d’un homme déjà condamné, elle crut entendre une parole divine, elle accorda la vie et la liberté au prisonnier. Comme dit Augustin Thierry, elle eut la clémence du lion, le dédain d’une mort inutile. Dans sa fureur amoureuse et dans sa soif de sang, peut-être Frédégonde eût-elle épargné le roi Chilpéric, s’il n’avait eu le malheur de surprendre le secret des amours de sa femme. Un matin, il entra dans la chambre de Frédégonde ; courbée avec grâce, elle lavait sa belle figure ; le roi la frappa légèrement du bout de sa canne (in natibus suis de fasti percussit). Frédégonde s’imagina que le coup partait de la main de son amant. Elle dit sans se retourner : « Pourquoi me frappes-tu ainsi, Landri ? » Surprise du silence, elle leva la tête, ce n’était que son mari. Elle se troubla et ne sut que dire ; le roi furieux partit brusquement pour la chasse. Dès que Frédégonde le vit s’éloigner, elle fil appeler Landri et lui raconta l’événement. S’il faut en croire un historien, Landri, après l’avoir écoulée, lui aurait dit : « Voilà un coup de canne qui vaut vingt coups de couteau. » La reine fut de son avis. Prévoyant la vengeance du roi, ils la prévinrent. Chilpéric, en proie à sa rage jalouse, irrité des humiliations sans nombre qu’il avait subies sous le joug honteux de cette femme, de cette femme qu’il aimait pourtant, traversait à grands pas les bois de Noisy, sans souci de la chasse, cherchant sans doute une vengeance digne d‘un roi. Il ne rentra à Chelles qu’à la tombée de la nuit ; comme il descendait de cheval il fut saisi par les satellites de Frédégonde et frappé de vingt coups de couteau. Le roi Chilpéric fut inhumé à Saint-Gemain-des-Prés. La reine Frédégonde osa pleurer à ses funérailles : elle avait déclaré que l’assassinat venait du roi Childebert. On voit encore aujourd’hui le piédestal d’une croix qui fut élevée sur le lieu même où Chilpéric tomba percé de coups. La reine Clothilde, qui s’appelle aujourd’hui, grâce aux recherches trop savantes de nos historiens modernes, la reine Crothechilde, beau nom qui détrône à jamais la poétique euphonie du premier, avait fondé à Chelles un petit monastère de filles. Plus tard, la reine Beathechilde, vulgairement nommée Bathilde, fit reconstruire ce monastère et nomma, en l’an 656, pour abbesse, la religieuse Bertiltia ou Bertilana. L’église fut consacrée en l’an 662. Deux ans après, l'évêque de Paris, Sigoberrandus, voulut dicter des lois dans cette abbaye dont il se croyait le maître ; les gardes de la reine, qui voulaient aussi de leur côté dicter des lois plus douces aux saintes filles du monastère, se mirent en lutte ouverte avec l’évêque ; il les voulut braver, ils le tuèrent. On voit avec surprise, dit un historien qui aimait la satire, un monastère protégé par des gardes de la reine, qui dans leur zèle vont jusqu’à tuer l'évêque. Des moines, trouvant le lieu bien choisi, vinrent fonder un couvent à côté du monastère. Selon une vie de sainte Bathilde, la même église et le même cloître servaient aux religieuses et aux moines. En effet, pourquoi ne pas faire son salut en si bonne compagnie ?
Après le roi Robert et la reine Constance, le palais tomba en ruines ; les religieuses ne furent pas encore délivrées du démon : d’abord les seigneurs du pays se mirent en devoir de battre en brèche le couvent. En 1358, ce fut le tour des Anglais ; épouvantées de leur désordre, les religieuses s’enfuirent à Paris. Elles revinrent bientôt ; mais les Anglais recommencèrent le siège du couvent, une seconde fois elles furent chassées à Paris. La belle Alix de Passy était alors abbesse. Où allaient les religieuses à Paris ? Grande question que plus d’un historien a cherché à résoudre. Jehanne de la Forêt, une Madeleine repentante du XIVe siècle, réunit le troupeau dispersé et le ramena au bercail.
Au commencement du XVe siècle, après avoir subi les éclats du tonnerre, les ravages du luxe, les fureurs de la guerre, l’abbaye tomba en ruines : l’abbesse se fit enlever à temps ; il ne resta dans l’enceinte du couvent que quinze religieuses qui bientôt furent réduites à aller mendier leur pain et leurs vêtements dans les pays voisins. Celles-là souffrirent assez pour expier tous les péchés des autres. Dans le même temps, en 1429, les Armagnacs, rencontrant une bande d’Anglais à Chelles, leur firent aussi expier le crime commis à l’abbaye par leurs compatriotes dans le siècle précédent. Renée de Bourbon ramena la vertu à l’abbaye. Une fille de Henri IV, Henriette de Bourbon, lui succéda comme abbesse. Enfin, ce fut le règne de Louise-Adélaïde d’Orléans, duchesse de Charolais, la plus belle et la plus aimable de toutes les abbesses. Sa grand-mère, élisabeth-Charlotte, fait ainsi le portrait de la fille du régent. Après avoir vanté sa beauté, parlé de ses talents pour la danse et pour la musique, elle ajoute : « Elle convient mieux au monde qu’au couvent. C’est une folie qui s’est plantée dans sa tête, le diable y perdra-t-il ? Elle a pourtant de vrais goûts de garçon : elle aime les chiens, les chevaux et les cavalcades. Toute la journée elle manie la poudre, fait des fusées et autres feux d’artifice. Elle a une paire de pistolets avec lesquels elle tire sans cesse ; elle n’a peur de rien au monde ; elle n’aime rien de ce qui plaît aux femmes, voilà pourquoi je ne saurais m’imaginer qu’elle soit bonne religieuse. » Louise d’Orléans ne tint compte d’aucune remontrance, elle persista dans cette idée singulière. On déposséda Agnès de Villars pour donner le titre d’abbesse à la fille du régent. Elle transporta à l’abbaye l’Opéra tout entier, voulant sans doute servir Dieu avec toutes les pompes du démon. Elle mit en œuvre les fêtes galantes de Watteau ; mesdemoiselles Prévost, Sallé et Camargo vinrent pirouetter dans les prairies du couvent, déguisées en bergères ou en naïades. La célèbre abbesse, déguisée elle-même, comme on le voit à ses portraits, se mêlait à la fête ou partait résolument sur un cheval indompté pour une chasse bruyante à travers les bois. La cour de France se retrouva à Chelles dans toute sa poésie galante et légère. L’abbé Prévost, dans son roman allégorique : Les Aventures de Pomponius, qui est I'histoire et la satire des premiers temps du XVIIIe siècle, a voulu peindre le couvent de Chelles quand il a parlé des vestales romaines. L’abbé Prévost avait-il raison, quand il a dit que les vestales de Chelles laissaient toutes éteindre le feu sacré à l’autel de Vesta, pour l’allumer dans leur cœur et s’aimer entre elles ? Les charmantes profanes ! A ce tableau sans nom, que le peintre Kiustech a reproduit sur les tabatières des roués, finit I'histoire de Chelles. Dirai-je que là, comme ailleurs, la Révolution s’est montrée sévère et même aveugle ? Tous les tableaux furent brûlés, tous les monuments sépulcraux furent détruits, rien n'est resté des tombeaux du roi Clotaire et de la reine Bathilde. L’abbaye n’est plus qu’une ruine sans grandeur et sans majesté : un pan de mur, des chapiteaux dispersés qui servent de bornes, des statues de mauvais style gothique transportées dans l'église du village, voilà aujourd’hui tout ce qui rappelle que les plus belles et les plus folles princesses, celles qui ont fait la joie, l’éclat et la terreur de la cour de France, depuis Frédégonde jusqu’à Louise d'Orléans, ont aimé et prié là ! Pour épitaphe de cette abbaye à jamais célèbre dans I’histoire, on pourra écrire ce mot de Fontenelle : L'amour a passé par là. Mais partout où l’amour a passé, ne peut-on pas écrire aussi : Dieu a passé par là ?
Les deux article suivants sont extraits du Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, par Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut, édition de 1779 (collection personnelle). CHELLES. Bourg de l'île de France, à quatre lieues à l’est de Paris, près de la Marne, avec une célèbre Abbaye de Bénédictines, fondée en 660. On voit dans le Monastère de Chelles et dans la première cour, un portail, qui a pu être détaché de l’Eglise, où il paraît avoir été conservé de l’ancienne du IXe. siècle, lorsqu'on la rebâtit dans le XIIIe. Il y a apparence que pour ne pas perdre ni gâter l'architecture de ce portail, on le transporta où il est aujourd’hui, de même que l’on a vu celui de l’Abbaye de Nelle-la-Reposte du diocèse de Troie transporté à Villenoce, dans le siècle dernier. Ce portail est tout à fait en demi-cercle, ou anse de panier. Ce demi-cercle est subdivisé en deux. Dans l’un, le sculpteur paraît avoir voulu représenter les travaux des hommes durant chaque mois ; et à l’autre, les 12 signes du Zodiaque. Celui des poissons est très-facile à remarquer. Le tout est orné de cordons entrelacés. Au reste, l’ouvrage de ce portail peut n’être que du Xe ou XIe siècle : on en trouve ailleurs de semblables dont on sait l’époque. La grande Eglise qui subsiste sous le titre de Notre-Dame est un édifice gothique, en forme de croix, terminée comme les autres églises eh demi-cercle, du côté de l’orient. Ce qu’il y a de singulier dans la croisée, est que les pignons qui la ferment, tant celui du midi, que celui du septentrion, ne sont point en droite ligne, mais sont bâtis obliquement. On conserve parmi les manuscrits de l’Abbaye de Sainte Geneviève à Paris, un Livre d’Office écrit au XIIe siècle,
au plus tard, à l'usage du Monastère de Chelles, par lequel il paraît que les plus grandes solennités étaient suivant le rit du Diocèse. Le chant de ce Livre est sans clef et sans lignes ; ce qui en montre l’antiquité. Dans le côté méridional de cette petite église paroissiale, est proche l’autel au-dessous d’une trappe, un escalier, par lequel on descend dans un caveau situé sous le chœur des Religieux, où l’on voit le tombeau de Sainte Bathilde, d’une pierre brute, rude et non polie, même en dedans ; et pour en conserver la mémoire, on a mis au-dessus du côté de la rue une inscription qui en avertit, datée de l’an 1690. Le territoire de Chelles, outre une grande prairie, contient aussi une grande plaine de terres labourables, sans celles qui sont sur les coteaux, avec quelques vignes. Charles VI, par des Lettres-patentes données à Paris le 17 mars 1411, permit aux habitants de Chelles qui s’offraient de fortifier ce Bourg, d’y faire des fossés, des murs et des portes. Nous ne devons pas oublier un célèbre Architecte du XIIIe, siècle, nommé Jean de Chelles, du nom de sa patrie. Il est connu à Paris pour y avoir construit le côté méridional de la croisée de l'Eglise de Notre-Dame, ou au moins le portail de ce côté-là. Il fut commencé en 1257 : Kallensi latomo vivente Johanne Magistro, ainsi que porte l’inscription qui s’y voit en lettres de relief. Quoique petite, elle est accompagnée dans un des côtés, d’une tour surmontée d’une flèche. Le Seigneur est gros-Décimateur, avec l’Abbaye de Malnoue. Il y a en ce lieu deux Sœurs de la Charité, fondées par la Présidente Viole. En I661, les seigneuries, de Guermantes et de Chemin étaient réunies dans la famille des Viole ; en sorte que le Président de ce nom se qualifiait Seigneur de Guermantes ci-devant dit le Chemin ; et il est dit, dans les Mémoires du Maréchal, du Plessis, que vers 1656, la terre du Chemin appartenait au Président Viole, et que Louis XIV et sa mère y couchèrent.
ABBAYE (l’) de Chelles, Cala, Ordre de Saine Benoît, rapporte ses commencements à Sainte Clotilde, femme du grand Clovis, laquelle y fit bâtir une chapelle dédiée à Saint Georges, avec quelques cellules pour des Religieuses ; mais Sainte Bathilde, femme de Clovis II et mère de Clotaire III, après avoir quitté la régence du Royaume, changea cette chapelle en une grande église, et les cellules en un monastère d’une juste étendue. Les Religieuses de cette Abbaye, quoique de l’Ordre de Saint Benoit, ont cependant été habillées de blanc jusqu’en 1614, qu’elles prirent l’habit noir. Dubreuil, dans ses Antiquités de Paris, prétend que le nom de cette Abbaye lui fut donné d’une vision qu’eut Sainte Bathilde pendant son sommeil ; elle crut voir devant l’autel de Notre-Dame, une échelle dressée dont le haut touchait jusqu'au ciel, et quelle montait par cette échelle au milieu d’un cortège d'Anges : en mémoire de quoi, ajoute-t-il, les armes de cette Abbaye sont une échelle accostée de deux fleurs de lys. L’Abbaye de Chelles ne prend point son nom de la prétendue vision de Sainte Bathilde. Le terrain sur lequel elle est située, portait celui de Chelles longtemps auparavant, et il lui est commun avec plusieurs autres endroits. En effet, on appelait Kala ou Cala les terrains que nos Princes faisaient défricher dans les bois pour y construire des maisons de plaisance, ou des repos de chasse. Cala, dit du Cange, se dit pour Tala ; du mot Saxon, Talon qui signifie, couper, abattre ; de là vient peut-être le mot français tailler : telle est l'origine du nom de Chelles, resté à un terrain, qui dès la première race de nos Rois avait été choisi pour un lieu de repos dans les parties de chasse qu’ils faisaient dans les bois au nord de la Marne. Il y a trois ou quatre autres villages ainsi appelés par la même raison. Il paraît par la vie de Sainte Bathilde que le monastère de Chelles était double, c'est-à-dire, qu’il y avait deux Communautés, l’une de Filles et l’autre de Moines qui en avaient la direction. On y voit un tabernacle d’argent massif. La grille du chœur faite par Pierre Denys, ouvrier des beaux morceaux de serrurerie qu’on admire à Saint Denis, est un chef-d’œuvre. On y conserve le calice de Saint Eloy, dont la coupe est d’or émaillé, et a près d’un demi pied de profondeur et autant de diamètre, etc. Le rang que Sainte Bathilde avait tenu dans le monde et plus encore la sainteté, donnèrent un grand éclat à ce monastère, et y attirèrent plusieurs filles de grande qualité, et des princesses tant du royaume que des pays étrangers. Gisèle, sœur de l’Empereur Charlemagne, fut de ce nombre; et Hegilvide, mère de l’Impératrice Judith, préféra la qualité d'Abbesse de Chelles aux titres brillants qu’on lui offrait. Nous y avons vu de nos jours une Princesse du sang le plus auguste, Marie-Adélaïde d’Orléans, fille de S. A. R. M. le Duc d’Orléans, Régent du Royaume, sous la minorité de Louis XV. Elle y prit l’habit de religieuse le 30 mars 1717, par les mains de M. le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris. Cette princesse fit distribuer ce jour là à chaque Religieuse vingt livres de bougies, vingt livres de café, vingt livres de chocolat, et une livre de thé, et du sucre à proportion. Elle était née en 1698, et mourut le 19 février 1743, En 1561, les Religieuses de cette Abbaye furent obligées à cause des troubles du temps, de se retirer au monastère de Saint-Germain-des-Prés. Elles chantaient leur office dans la belle chapelle intérieure de Notre-Dame, que l’on voit dans cette Eglise.
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