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Texte et gravure Sous la domination romaine, Pontivy n’était qu’un simple bourg, Pagus intrà sylvas, qu’entouraient les forets de Branquily, de Quénécan, de Camor. Sous nos ducs, c’était une dépendance du duché de Rohan, connue seulement par ses tanneries, ses moulins à blé, et la foire monstre qui se tenait chaque année à Noyal, l’une des paroisses voisines. Nous commençons notre excursion en sortant de Pontivy, et nous montons sur la butte de Kerjalotte, où le point de vue est admirable. Nous redescendons dans la plaine pour aller à Saint Mélard, sur la colline opposée ; puis, nous venons au Blavet, en laissant à gauche le cimetière où reposent les cendres de Coudé, le capitaine des vaisseaux le ça-ira et le Brave, et l'église de la Houssaie, dont le clocher pointe à travers les ifs, vis-à-vis la lande de Tramez, dans laquelle, chaque année, on lance la plus belle Soule de Bretagne. Nous suivons le cours de la rivière, ayant Saint Michel sur la droite. C’est un grand nid de verdure sur un monticule, une église avec porche, des ifs, et rien de plus. Nous passons à côté du Coazé, petite chapelle entourée d’un cimetière tout à fait poétique. En suivant l’autre route, nous eussions pu voir le Styphen, fontaine rustique dont les eaux rajeunissent de vingt ans, le premier mai, et Kerdisson, l’un des manoirs de l’ancienne famille du Liscoët. Un peu après le Coazé, nous trouvons, sur la rive droite, les ruines de Rimaison : elles sont d’un meilleur effet de loin que de près. On remarque dans la cour de ce vieux château une entrée de souterrain, une galerie de l’époque de la Renaissance, qui n’a pas été terminée, et une immense cheminée cachée par d’énormes bouquets de belladones. Mais le vieux moulin de Rimaison vaut autant pour les paysagistes. Plus loin, sur la gauche, l’on est agréablement surpris tout à coup par un délicieux clocher ; c’est celui de Saint-Nicodème, que notre dessin décrit suffisamment. Il date du XVIIe siècle (1629). A côté, l’on voit une fontaine, dont l’eau guérit les maladies du bétail : elle est de la même architecture que le clocher : sa division en trois est sans doute un hommage à la Trinité. Saint-Nicolas-des-Eaux se trouve à peu de distance. Là, nous passons le Blavet, et nous visitons l’ermitage des bienheureux Gueltas et Bieuzy, situé sur le bord de la rivière. A côté, sur la même rive, se trouvait une pierre placée sur une autre, en équilibre, dont les sons argentins imitaient, à s’y méprendre, ceux d’une cloche : on l’a transportée à Bieuzy. C’est aussi dans ce lieu que vingt paires de bœufs furent attelées pour enlever la fameuse Vénus de Quinipilly. Au-dessous du pont, on remarque une presqu’île, jadis fortifiée, qui renferme quelques vestiges d’antiquités. Nous revenons à la ville par Bieuzy et Kelvin. A Bieuzy, dont le cimetière est couvert de statues mutilées, nous sommes retenus par les vitraux de l’église, où brillent à la fois la sagesse de la composition, la correction du dessin et l’éclat des couleurs. Nous remarquons, parmi plusieurs scènes dignes d’être citées, celle où Judas est prêt à livrer Jésus : les archers sont encore loin, et la perspective aérienne, autant que la perspective linéaire, les recule à leur plan avec une étonnante vérité. Une Madeleine, belle comme celle du Corrège, un Christ portant la croix, qui rappelle celui du Spasimo, et que rehausse un coloris étincelant, puis la mort des larrons, dont l’expression contraste fortement, font oublier les heures dans cette église que l’on quitte à regret. La tour de Kelvin a été reconstruite depuis peu ; l’ancienne était plus élevée, mais moins curieuse que celle de Saint-Nicodème. Au jour du Pardon, un ange en descendait pour allumer le feu de joie ; quelquefois, un marin plein de hardiesse grimpait le long des arêtes, jusqu’au sommet de la flèche. Nous rentrons à Pontivy par la route de Brest. Barbigneux et Sainte Strophine, que nous rencontrons, méritent une place dans nos souvenirs ; Barbigneux, à cause de la Soule que l’on y lance, et Sainte Strophine, parce qu’on y joue fréquemment des tragédies bretonnes, pour lesquelles les acteurs empruntent de vieux habits aux professeurs du collège. Cet article, dans l'ouvrage est en deux parties.
Nous venons de faire une excursion dans les environs de Saint-Nicodème ; nous allons maintenant décrire l’église et ses fontaines. L’église, à 500 mètres environ de la rive gauche du Blavet, dans la commune de Pluméliau, est située dans un enfoncement, à l’extrémité d’un petit vallon très riant, qui est baigné par un ruisseau sorti des fontaines. La riche végétation qui l’entoure et que bornent à l'ouest des landes, au sud des châtaigniers cl des ormeaux séculaires, encadre avec grâce ce beau clocher et fixe l’attention du voyageur. L’église de Saint-Nicodème est du style ogival flamboyant, sixième époque de l'architecture Romano-Byzantine ; des festons trilobés, charmantes découpures délicatement évidées, sont suspendues avec élégance autour de la porte principale et sur toutes les petites ouvertures du clocher. On rencontre sur l’édifice plusieurs ornements qui donnent à penser qu'il a été bâti sous François l.er : tels sont les salamandres, les têtes d’hommes, les animaux fantastiques servant de supports ou consoles. Le jour de la fête patronale, on fait descendre de la seconde galerie un ange tenant un flambeau, et qui va mettre le feu à un amas de fagots dressé à 200 mètres du clocher. Il est conduit par une corde tendue : le feu de joie allumé, on le remonte par le va-et-vient, en laissant brûler pendant cette ascension les feux d'artifice dont il est entouré. La fontaine se trouve à gauche de l'église, à 4 mètres seulement du portail occidental. La scrupuleuse exactitude de notre dessin rend toute la richesse d'ornementation de cette jolie piscine. Pour arriver à la chapelle par la porte principale à l'ouest, il faut descendre douze marches pour être sur la plate-forme où est établie l’église. La fontaine, quoiqu’elle soit dans la même enceinte, se trouve dans un petit enfoncement, à côté, où l’on parvient après avoir descendu cinq marches. Auprès, à 3 mètres de distance, se trouve une autre fontaine, mais d’une architecture plus simple : on peut y puiser sans pénétrer dans son enceinte. De temps immémorial, Saint-Nicodème est invoqué comme patron des bestiaux. Tous les ans, le premier samedi d'août, il se tient dans ce lieu une double foire, ainsi désignée, parce que les bestiaux sont parqués dans deux endroits séparés. Il y est vendu au profit de la chapelle environ 50 têtes de bétail : les propriétaires de ces animaux les conduisent processionnellement, dès leur arrivée, autour des fontaines et de l’église, au son d’une musique dont les principaux instruments sont le fifre et le tambour, avec étendards en tête. Le Clergé ne prend aucune part à cette marche bruyante, pendant laquelle une messe basse est célébrée dans l'église, à l’intention de ses bienfaiteurs. Ces bestiaux, après avoir ainsi défilé, sont conduits dans l'enclos qui leur est consacré, et ils y sont vendus au bénéfice du Saint. Pour voir les détails de ces gravures de Saint Nicomède,
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