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Texte et gravure En 1683, les terres de la Garaye, de Taden et de Beaufort furent réunies et érigées en Comté. Ici fut une splendide demeure! et de tout cela que reste-t-il aujourd’hui ? une ruine, une étude pour l’artiste, une méditation pour le poète, un enseignement sévère pour le philosophe, et, par-dessus tout, un nom qui se perpétuera dans les souvenirs, puisque c’est par la dénomination des familles qu’on est convenu de désigner les portions de terres. Son père mourut en 1692; et le jeune homme, au sortir de son cours d’académie, entra dans les mousquetaires. Sans frein, sans conseil, il se laissa aller à la turbulence de ses passions. En seigneur de son temps, il usa largement de ses droits, de ses titres, de sa fortune ; mais, au milieu de ses dérèglements, il fut souvent ramené à une prescription de sagesse par une indisposition, qui lui faisait prendre en dégoût ces saturnales où ses nobles compagnons se portèrent souvent entre eux à l’insulte, à la violence, et souvent, par bonheur, i1 résulta de cette saine disposition de son esprit, qu’il pût pacifier leurs querelles, et fit preuve, en mainte circonstance, de ce bon cœur qui est le dédommagement des caractères les plus légers. Bientôt il s’ennuya de son désœuvrement, et, en 1701, il prit la charge de conseiller au Parlement; plus tard, il se démit de ce titre. Soudain, une réaction étrange s’opéra dans les idées du comte. Ses voluptés mondaines s’évanouirent comme une chimère devant la douleur des événements. La maladie grave d’une sœur, la mort d’un beau-frère le comte Dubreuil de Pontbriand, qui passa entre ses bras, contribuèrent à cette conversion à laquelle on ne s’attendait guère. Il se rendit à Paris, y étudia avec l’exaltation de l’enthousiasme la médecine, la chirurgie, la chimie. A son retour, il transforma sa maison en hospice, disposa deux salles dans le grand bâtiment d’avant-cour du château, fit construire une chapelle où les malades pouvaient aller demander à Dieu le soulagement ou la délivrance prochaine de leurs maux. Cinq chirurgiens y furent appelés, et jusqu’à 28 élèves furent attachés à leur suite. Le chenil leur servit de laboratoire. Il fit valoir ses terrains incultes, eu sorte que sur ce sol où croissaient le chardon, les bruyères, l’herbe fauve et la parasite, s’élevèrent de belles et riches moissons. A Saint-Suliac, il fit construire une digue de près d’un kilomètre et des salines. Le Roi, ayant eu connaissance de sa philanthropie, le dota de 50,000 livres tournois et d’un contrat de 25,000 livres tournois sur les postes. Ce fut lui qui établit à Rennes l'école des Gentilshommes ; et à Taden, les Filles des écoles charitables. Il fit des fondations pour les paroisses de Corseul et de Quéver. à Dinan, il institua l’hôpital des Incurables. Ils avaient tous deux manifesté le désir d’être enterrés au milieu de cette foule de malheureux auxquels ils avaient donné avec les consolations morales, les soins du corps et les secours de la religion, un refuge et le lit de mort ! C’est une pieuse leçon d’humilité qu’ils ont voulu léguer à leurs semblables. Une simple pierre recouvre leurs corps dans le cimetière de la paroisse de Taden, où est leur château, à moins de deux kilomètres nord-ouest de Dinan.
Pour voir les détails de la façade en ruine du chateau de la Garaye,
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