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Texte et gravure La ville de Fougères, chef-lieu de l’un des arrondissements du département d'Ille-et-Vilaine, est située dans une position très-pittoresque. On y remarque, à l’entrée de la route de Rennes, les ruines d’un château fort. Dans l’église de Saint-Sulpice, que représente notre dessin, se trouve la chapelle de Notre-Dame-des-Marais, objet de la vénération des fidèles ; elle est placée au pied du château. Celle de Saint-Léonard, au contraire, construite sur le point le plus élevé de Fougères, domine toute la ville, au centre de laquelle on remarque la tour de l’horloge ; cette tour ressemble beaucoup à celle de Dinan, et s’harmonise parfaitement avec les autres édifices. Au pied de Saint-Léonard est une promenade qui domine un de ces délicieux vallons si communs en Bretagne. M. de Pommereul, auquel on doit l’article du Dictionnaire d’Ogée, qui parle de Fougères, cite comme gens illustres, sortis de cette ville, deux évêques qui ont occupé le siège épiscopal de Rennes. L’un Etienne, en 1168, et l’autre Pierre de Fougères, en 1208. Ses recherches le portaient à croire que ces prélats n’appartenaient pas à la famille des barons de Fougères, que c’étaient de simples particuliers parvenus, par leurs talents et leurs vertus, aux éminentes fonctions dont ils avaient été revêtus. Le même écrivain cite encore Etienne Cœuret, Etienne, abbé de Daoulas, et Le Pays. Le premier, docteur en droit, remplissait les fonctions de secrétaire auprès du duc de Bretagne. Successivement évêque de Saint-Brieuc, puis de Dol, il assista, par procureur, au concile de Pise, et, de sa personne, à celui de Constance. — Le second jouissait d’un grand crédit auprès du pape. — Quant à René Le Pays, le département de la Loire-Inférieure prétend aussi lui avoir donné le jour, sans oser trop se glorifier de ses œuvres. A l’époque où les armées ne pénétraient dans une contrée qu’après avoir enlevé les places fortes qui défendaient la frontière, la ville de Fougères, qui couvrait la Bretagne du côté de la Normandie, avait naturellement une grande importance ; aussi Clisson, le connétable de France, s’était-il occupé de ses fortifications avec le plus grand soin : c’était lui qui avait fait construire le donjon que le duc de Rohan fit démolir en 1630. Sous le règne de François ler, duc de Bretagne, Surienne, alors au service des Anglais, s’empara de Fougères en pleine paix et par surprise; il y fit un butin estimé 160 mille écus d’or. François, indigné de cette trahison, s’allia au roi de France pour faire la guerre aux Anglais, qui perdirent dans la première campagne un bon nombre de leurs meilleures places de Normandie, et la ville de Fougères que Surienne fut obligé de rendre, après un siège de deux mois. Ainsi commença cette guerre d’heureuse mémoire, qui rendit la France à son ancienne nationalité. La nouvelle de la prise de Fougères consterna les Bretons, mais leurs chefs persistèrent dans la résolution de combattre les Français. La jalousie qui éclatait à chaque instant entre le sire d’Albret et le duc d'Orléans (depuis Louis XII), à cause de leur prétention mutuelle à la main d’Anne de Bretagne, mettait le désordre dans les conseils et dans l'host de Bretagne. Cependant, l'armée se mit en marche pour faire le siège de Saint-Aubin-du-Cormier. Les Français n'étaient pas éloignés : ils ne connurent que très-tard l'approche des Bretons, et le maréchal de Rieux qui s'en était aperçu, voulait commencer immédiatement l’attaque ; peut- être la victoire se fût-elle décidée en faveur de la Bretagne ; mais l'avis du maréchal fut écarté, et la Trémoille eut le temps de ranger son armée en bataille.
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