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Les villes à travers les documents anciens

Nîmes au 19ème siècle

Vues de Nîmes vers 1860 - gravure  reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Vues de Nîmes au 19ème siècle, gravure de la page des N
du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargea
Collection personnelle

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Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
(collection personnelle).

NISMES ou Nîmes, Colonia Augusta Nemosus, Nemausus Volcarum Arecomicorum, grande, belle, riche et très ancienne ville. Chef-lieu du département du Gard (3e arrondissement) et de trois cantons. Cour royale d’où ressortissent les départements du Gard, de la Lozère et de Vaucluse. Tribunaux de 1ère instance et de commerce. Chambre et bourse de commerce. Conseil de prud’hommes. Académie universitaire. Académie royale du Gard. Athénée. Société d’agriculture. Collège royal. École de dessin. École de chimie. Cours de géométrie et de mécanique appliquées aux arts. Société de médecine. Évêché. Séminaire diocésain. École secondaire ecclésiastique. 5 cures. Gîte d’étape. Bureau de poste. Relais de poste. Population 44,657 habitants
Terrain crétacé inférieur, grès vert.

Autrefois évêché et citadelle, parlement de Toulouse, généralité de Montpellier, intendance de Languedoc, gouvernement particulier, présidial et sénéchaussée, justice royale, chambre syndicale, académie royale des sciences et belles-lettres, collège, couvent de récollets, de Capucins, d’Augustins, de Visitandines, Ursulines, filles de la Providence et hospitalières.

 

Vue générale de Nîmes vers 1830 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Nîmes vue de la tour Magne vers 1830
gravure de Bosleur (?) , extraite de la France pittoresque d'Abel Hugo - 1835
Collection personnelle

 

La position de Nîmes se trouve prouvée non-seulement par l’histoire et par les Itinéraires de la route qui part d’Arelate, Arles, et qui aboutit à Narbo, Narbonne ; mais nulle autre ville en France, excepté peut-être Arles, ne conserve des restes aussi magnifiques de la grandeur romaine. Les immenses travaux exécutés par les Romains, pour amener les eaux des sources de l’Airan et de l’Eure, sont démontrés par ce prodigieux aqueduc encore subsistant, qu’on nomme le pont du Gard. L’ancien nom de la source de l’Eure, Unis fons, nous est donné par un autel dédié aux lares d’Auguste : cette inscription, ainsi que les vestiges des conduits qu’on a trouvés, prouve que c’est cette source qui, après avoir reçu celle d’Airan, versait ses eaux dans l’aqueduc du Gard, d’où elles étaient conduites jusqu’à Nîmes par d’autres aqueducs, en faisant, à partir de ces sources, un trajet de 28 km, à cause des détours nécessités par les accidents de terrain. Avant d’arriver au pont du Gard, ces aqueducs passaient par le village de St-Maximin, près d’Uzès, par celui de Vers, et après par le pont du Gard, par St-Bonnet, près de Fargnac, entre les villages de Besousse et de St-Gervasi, et enfin sur les collines où l’on a bâti les aqueducs de St-Gervasi.
Pline et Strabon nous apprennent que Nîmes, qui avait titre de colonie, dominait sur vingt-quatre villes ou bourgades qui jouissaient du droit de villes latines.

Pont du Gard vers 1850 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Pont du Gard, depuis la rive gauche du Gard, vers 1850
gravure de Guesdon , extraite de 'les Beautés de la France' de Girault de Saint-Fargeau - 1855

Le Pont du Gard depuis la croix de sa rive gauche - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Pont du Gard depuis la croix de sa rive gauche vers 1850
gravure de Rouargue frères, extraite de l'Histoire des villes de France - Aristide Guilbert - 1859
Collection personnelle

Vue générale de Nîmes vers 1830 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Pont du Gard et ses deux rives, vers 1835
gravure de Rauch, extraite de Guide pittoresque du voyageur en France - 1838
Collection personnelle

Le Pont du Gard à hauteur du Gard vers 1825 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Pont du Gard à hauteur du Gard, vers 1825
gravure deVeyrenc, extraite du Nouveau voyage pittoresque de la France - Ostervald -1827
Collection personnelle

Le Pont du Gard depuis le chemin de la rive gauche, vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Pont du Gard depuis le chemin de la rive gauche, vers 1840
gravure de Thomas Allom, extraite de La France au XIX siècle
Collection personnelle

 

Industrie et commerce.
L’industrie des soies est fort ancienne à Nîmes ; la passementerie et les soies à coudre, qui forment encore deux branches assez actives, s’y fabriquaient il y a plus de 200 ans, et s’expédiaient déjà sur Paris. Nîmes s’occupe aujourd’hui du tissage des étoffes de soie et de coton, fantaisie et mélangées, telles que taffetas, châles, robes, cravates, écharpes, etc. La fabrication des robes, après avoir longtemps joui de la vogue, a été remplacée par celle des châles. On y a joint des cravates, des étoffes pour gilets, des écharpes. A côté du tissage des étoffes se place par son importance l’impression sur étoffes telles que foulards, fantaisies et grenadines. Cette industrie a acquis une grande activité ; il est des maisons qui occupent à certaines époques de l’année plus de 300 tables. La fabrique de bonneterie en coton, en soie, en filoselle et de fantaisie, bien qu’elle entre dans le mouvement industriel de Nîmes est beaucoup plus importante dans divers endroits du département du Gard. Le Vigan et Uzès comptent 3,000 métiers battants, tandis qu’on n’en donne pas plus de 1,000 à Nîmes. Cette ville fabrique aussi des velours, burats, fleurets de soie, galons, lacets, étoffes pour meubles, castors façon anglais. On y trouve des teintureries renommées, une manufacture de faïence, des filatures de laines peignées et cardées, de déchets de soie et de laine, des tanneries, des chamoiseries, etc., etc., etc.

Commerce de vins, eaux-de-vie, vinaigre, épiceries, drogueries, graines, essences, huile de ricin, soies grèges et ouvrées, bourre de soie, kermès, etc. — Entrepôt principal des soies du pays, d’où on les expédie pour les principaux lieux de consommation.
Commerce considérable pour le Nord de graines oléagineuses et légumineuses, de plantes médicinales et propres à la teinture. De riches maisons achètent les plantes des paysans récolteurs pour les expédier dans toute l’Europe : Hambourg, Amsterdam et Lubeck en sont les entrepôts les plus remarquables.

Foires de 3 jours, le jeudi après Pâques, 16 août et 29 septembre.

A 34 km Ouest d’Avignon, 120 km Nord-Ouest de Marseille, 49 km Nord-Est de Montpellier, 703 km Sud-Sud-Est de Paris. Longitude orientale 2° 1' 30", latitude 43° 50' 8".

L’arrondissement de Nîmes est composé de 11 cantons : Aigues-Mortes, Aramon, Beaucaire, St-Gilles-les- Boucheries, St-Mamert, Marguerittes, Nîmes 1er canton, Nîmes 2e canton, Nîmes 3e canton, Sommières, Vauvert.

 

Histoire de Nîmes
On attribue la fondation de Nîmes aux Ibériens ou à une colonie de Phocéens détachée de celle de Marseille. Avant l’invasion des Romains, elle était la capitale de la petite république des Volces Arécomiques, et avait sous sa dépendance vingt-quatre bourgs ou villages bien peuplés. L’an 633 de Rome, elle passa volontairement sous la domination des Romains comme ville alliée, et conserva le privilège de se gouverner par ses propres lois. Son attachement à César fixa l’attention de son successeur qui, étant en marche pour aller soumettre les Cantabres, établit à Nîmes une colonie des vétérans de l’armée d’Égypte, vers l’an 727, sous le titre de Colonia Nemausus Augusta, et envoya M. V. Agrippa pour l’organiser. Depuis lors, Nîmes acquit d’immenses développements, s’embellit d’un grand nombre de monuments, imités de ceux de Rome : elle eut des temples, des bains, des xystes, des sphéristères, des basiliques, un amphithéâtre. À peine quarante ans s’étaient écoulés depuis son alliance avec les Romains, et déjà Strabon, qui écrivait vers l’an 14 de notre ère, la citait comme une ville puissante. Ce fut à Agrippa qu’elle dut ses murs, l’aqueduc du Gard, ses bains, etc. Sa reconnaissance pour Auguste se manifesta par une frappe des médailles en son honneur, où il était représenté avec la couronne radiale et le titre de divus Caïus et Lucius César, fils d’Agrippa, partagèrent les sentiments de leur père en faveur de la colonie, qui, en reconnaissance, leur consacra le temple connu sous le nom de Maison-Carrée. Tibère, Trajan, Adrien, Antonin et Dioclétien se plurent aussi à embellir Nîmes, qui jouit, sous la protection des Romains, d’une tranquillité non interrompue pendant plus de quatre siècles, depuis sa fondation comme colonie, jusqu’à la fatale époque de 406 : elle était alors à son plus haut degré de splendeur, et portait le surnom de seconde Rome.

En 407, Crocus, roi des Vandales, envahit la province romaine, et détruisit de fond en comble la plupart des monuments qui ornaient la capitale des Volces Arécomiques. Les Visigoths la ravagèrent et finirent par en rester possesseurs, après de longues convulsions et des désastres épouvantables. Lorsque les Francs à leur tour étendirent leur sauvage domination dans le midi des Gaules, après la bataille de Vouillé, Nîmes devint un lieu d’attaque et de défense, et vit compléter la dégradation de ceux de ses monuments qui étaient restés debout ; son amphithéâtre devint une citadelle qui fut prise et reprise plusieurs fois. Vers le commencement du VIIIe siècle, les Maures s’emparèrent de la Narbonnaise et se rendirent maîtres de Nîmes, qu’ils gouvernèrent avec douceur jusqu’à la défaite d’Abdérame par Charles Martel, qui, pour punir le peuple de Nîmes de l’assistance qu’il avait donnée au général maure Jusif, fit brûler les portes de la ville, et poussa le délire de la vengeance jusqu’à essayer de détruire l’amphithéâtre par le feu, en 737. Depuis cette époque, Nîmes perdit chaque jour de son importance, et fut en proie, pendant plusieurs siècles, à toutes les agitations que ressentit la France. La guerre des albigeois exerça toutes ses fureurs sur cette ville, qui, prise en 1226 par Louis VIII, passa en 1229 dans le domaine des rois de France : sous leur domination, Nîmes se gouverna par ses consuls. En 1417, sous le règne de Charles VI, celte ville fut occupée par les Anglais, maîtres alors d’une grande partie, de la France, et désolée par les guerres civiles des Armagnacs et des Bourguignons. Pendant trois siècles, la peste et la lèpre y exercèrent des ravages affreux. François Ier visita Nîmes, et l’aida à sortir de ses ruines ; peu à peu la ville antique reparut, et la cité nouvelle s’accrut rapidement. Les doctrines de Luther et de Calvin y ayant promptement pénétré, la plupart des habitants embrassèrent le calvinisme. Un roi de France d’odieuse mémoire envoya en 1592 l’ordre de les massacrer tous, comme on fit des huguenots à Paris, le jour de la St-Barthélemy : toutefois Simon Fizes, secrétaire d’État, donna des ordres secrets qui firent manquer ce massacre. L’édit de Nantes ramena la tranquillité ; mais après sa révocation Louis XIV fit abattre le temple des protestants, et construire sur ses ruines une citadelle. La tolérance du règne de Louis XVI ramena la sécurité ; les calvinistes, qui s’étaient en partie retirés dans les montagnes des Cévennes, commencèrent à en descendre et à se fixer à Nîmes et aux environs, où, par leur industrieuse activité, ils augmentèrent considérablement la richesse publique. Les anciennes discordes se ranimèrent pour un moment au commencement de la révolution française, et ralentirent le mouvement industriel, qui reprit faiblement sous l’empire. En 1815, Nîmes fut de nouveau le théâtre de troubles civils et religieux, et les massacres provoqués et exécutés par le parti contre-révolutionnaire ne sont pas la tache la moins hideuse de son histoire. Aujourd’hui toutes les dissensions sont heureusement apaisées ; l’industrie a pris depuis quelques années un accroissement inouï, qui place cette antique cité au premier rang des grandes villes manufacturières de la France.

Les armes, de Nîmes sont : de gueules au palmier terrassé de sinople, au crocodile de même mis en fasce enchainé et à collier d’or avec les lettres colnem posées en fasce, et pour devise : coloria nemosus.

 

Vue de Nîmes depuis les jardins vers 1880 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Nîmes et les jardins et bains d'Auguste vers 1880
gravure extraite de La France illustrée - V.A. Malte-Brun - 1885
(collection personnelle).

 

Situation, Monuments
La ville de Nîmes est située dans une riche et fertile plaine, environnée de coteaux couverts d’arbres fruitiers, de vignes et d’oliviers, sur le chemin de fer de Nîmes, à Alais et à la Grand’ Combe, et sur celui de Nîmes à Beaucaire. Elle est, en général, mal bâtie, mal percée ; mais les faubourgs offrent des rues longues et droites, les boulevards s’embellissent tous les jours de nouvelles constructions, et la partie qui s’étend de l’extrémité du canal de la Fontaine jusqu’à l’Esplanade, présente un coup d’œil ravissant. Les richesses monumentales de cette ville, son industrie, font de Nîmes moderne une des villes les plus intéressantes du royaume. Un jardin public, qui rivalise avec des plus belles promenades de l’Europ ;. des boulevards qu’on ne peut comparer qu’à ceux, de la capitale ; une superbe salle de spectacle ; des hôpitaux ; un palais de justice et une infinité d’édifices particuliers de construction récente, donnent à plusieurs quartiers de la .ville un air entièrement neuf ; enfin les admirables monuments romains, dégagés des masures qui les obstruaient, offrent aux regards un mélange d’antique et de moderne dont rien ne peut peindre l’effet. Sous tous les rapports Nîmes est dans la voie du progrès. Si le canal projeté par M. Benjamin Valz amène à cette ville industrielle les eaux que réclame l’accroissement continuel de sa fabrique, Nîmes, favorisée d’une manière si heureuse par sa situation, par son climat, par la vivacité qui caractérise ses habitants, sera dans peu l’une des plus importantes villes de la France, tant sous le rapport des arts que sous celui de l’industrie, du commerce et de l’agriculture.

 

Nîmes , fresque de 1900 par 	
Jean-Baptiste Olive - photographie  © Norbert Pousseur
Nîmes telle que représentée sur la fresque de la gare de Lyon
par Jean-Baptiste Olive en 1900

La ville de Nîmes et le territoire qui l’entoure offrent un des points de l’univers où les débris de la grandeur romaine parlent avec le plus d’éloquence au souvenir de l’homme. Si, sous le rapport des monuments antiques, le midi de la France a justement été appelé l’Italie des Gaules, Nîmes peut en être considérée comme la capitale : bâtie sur sept collines, entourée de murs romains d’un développement de plus de 6,000 m cette ville, véritablement classique, renferme aujourd’hui plus de monuments entiers qu’aucune ville d’Italie, sans en excepter Rome : outre les édifices détruits par les Vandales, dont l’existence n’est connue que par des inscriptions, et parmi lesquels il faut compter la basilique de Piotine, les temples d’Auguste, d’Apollon, de Cérès, les bains et une quantité d’autres, on y remarque la tour Magne, l’amphithéâtre, la Maison-Carrée, le temple de Diane, les portes d’Auguste et de France, etc.

Tour Magne de Nîmes vers 1825 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
La tour Magne de Nîmes vers 1825
Vue de l'intérieur de ses remparts
gravure de Delavat extraite du Nouveau voyage pittoresque de la France - Ostervald - 1827
(collection personnelle).
Exérieur des remparts de la Tour Magne de Nîmes vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
La tour Magne de Nîmes vers 1840
Vue de l'extérieur de ses remparts
gravure extraite de L'Univers - France - dictionnaire encyclopédique - M. Lemaitre - 1845
(collection personnelle).

Tour Magne. Située sur une colline élevée qui domine tout le pays à une grande distance, sa position et ses dimensions colossales lui ont valu le nom qu’elle porte aujourd’hui. Octogone dans son plan, cette tour est composée de plusieurs étages en retraite les uns sur les autres, de manière à lui donner une forme pyramidale qu’elle conserve encore dans son état de ruine. L’origine et la destination de ce monument ne peuvent être qu’un objet de conjecture qu’aucune inscription, qu’aucun document historique ne viennent appuyer ; aussi a-t-on fait tour à tour un phare, un ærarium, un temple, etc. Ces opinions diverses ont été victorieusement réfutées par les archéologues modernes ; des découvertes récentes, consignées dans un mémoire de M. Auguste Pelet, approuvé par la société des antiquaires de France, paraissent prouver qu’on ne doit voir dans la tour Magne de Nîmes qu’un mausolée somptueux dans le genre de ceux qu’on appelait Septizonium, monument élevé sans doute en mémoire d’une victoire, et en l’honneur de ceux qui y avaient perdu la vie. Cet édifice, dont la construction n’a aucun rapport avec celle des autres monuments de Nîmes, et contre lequel ont été adossés les remparts romains de la ville, a fourni à M. Auguste Pelet une infinité d’observations ingénieuses qui portent à croire que la tour Magne est un monument fait par les Gaulois sous la direction des Grecs établis à Marseille, et que, dans l’ordre chronologique des monuments de Nîmes, la tour Magne doit occuper la première place.
La circonférence de la tour Magne, prise par les faces inférieures, était de 79 m 58 cm, sur un diamètre de 26 m 53 cm ; celle du sommet était de 34 m 75 cm, et le diamètre de 11 m 69 cm. Sa hauteur, qui n’est aujourd’hui que de 24 m, était de 38 m. Toute l’architecture est d’ordre dorique.

 

Arènes de Nîmes vers 1855 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Arènes de Nîmes vers 1855
gravure de Rouargue frères, extraite de l'Histoire des villes de France - Aristide Guilbert - 1859
(collection personnelle).

Amphithéâtre ou Arènes de Nîmes. Ce cirque majestueux, vulgairement appelé les Arènes, est le monument qui provoque le plus l’admiration des étrangers, depuis surtout que, grâce aux soins de M. Alphonse et de M. Villiers du Terrage, anciens préfets du Gard, il est entièrement débarrassé des constructions bizarres qui l’obstruaient encore en 1808 et le dérobaient à la vue et aux recherches des artistes. Jusqu’à présent on n’a pu encore fixer d’une manière positive l’époque de sa construction, que l’on s’accorde cependant à attribuer à Antonin.

Arènes de Nîmes vers 1825, parrtie gauche - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Arènes de Nîmes vers 1825, parrtie gauche avec des ruines de constructions rajoutées
gravure de Bourgeois, extraite de Nouveau voyage pittoresque de la France - Ostervald -1827
(collection personnelle).

L’amphithéâtre de Nîmes, qui est encore presque entier, est formé d’une ellipse parfaite, dont le grand axe, dirigé de l’orient à l’occident, est de 131 m 56 cm, y compris l’épaisseur des constructions elle petit axe de 102 m 97 cm. Il se compose d’un rez-de-chaussée percé de 60 portiques, d’un premier étage orné de 60 arcades et terminé par un attique qui en fait le couronnement. L’enceinte ou pourtour extérieur avait quatre portes principales, distribuées de quinze en quinze arcades et répondant aux quatre points cardinaux. La porte du nord est couronnée d’un fronton, au-dessus duquel sont deux têtes de taureaux en saillie, regardées comme le symbole de l’établissement de la colonie romaine ; les trois autres portes n’ont qu’un simple avant-corps et sont dénuées d’ornements. Tout le monument est d’ordre toscan irrégulier, approchant du dorique ; il a 21 m 44 cm de hauteur depuis le rez-de-chaussée jusqu’à l’attique : trente-quatre rangs de gradins, divisés en quatre précinctions pour les diverses classes du peuple, régnaient dans l’intérieur. Il ne reste plus aujourd’hui que dix- sept de ces gradins dans les endroits les moins délabrés. Chacune de ces précinctions avait ses vomitoires particuliers pour y arriver, et ses galeries pour se mettre à l’abri d’un orage subit. Cet amphithéâtre pouvait contenir environ vingt-quatre mille spectateurs. Au-dessus de l’attique, on trouve, à des distances égales, des consoles au nombre de 120, percées dans le milieu d’un trou rond, qui servaient sans doute à placer les poteaux des tentes destinées à couvrir les spectateurs.

Arènes de Nîmes en feu vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Arènes de Nîmes en feu vers 1840
Représentation du massavre des protestants en 1816
gravure de Thomas Allom, extraite de La France au XIX siècle
(collection personnelle).

Course de chars dans les Arènes de Nîmes vers 1830 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Course de chars dans les Arènes de Nîmes vers 1830
gravure de J. D. Harding extraite de The Tourist in France - Harding - Roscoe - 1834
(collection personnelle).

Joutes de lutteurs à l'intérieur des Arènes de Nîmes vers 1840- gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Joutes de lutteurs à l'intérieur des Arènes de Nîmes vers 1840
gravure de Rouargue frères, extraite de la Géographie universelle de Malte-Brun, "Atlas", édité vers 1840 par Furne
(collection personnelle).

Cet immense édifice a été construit avec la plus grande solidité. La principale muraille, qui forme la façade ou l’enceinte, a partout 1 m 50 cm d’épaisseur en haut comme en bas : elle est fondée sur un massif continu de pierres de taille, large de 1 m 83 cm, haut de 2 m 66 cm, et composé de trois assises posées alternativement. Le reste de la façade jusqu’au-dessus de l’attique, de même que les portiques, est construit de pareilles pierres de taille, dont quelques-unes sont d’une grosseur prodigieuse : outre celles de 6 m de long, qui forment les plates-bandes, il y en a de 5 à 6 m de long sur 66 cm de haut et presque autant de large.
Cet édifice, isolé sur une place spacieuse, déblayé maintenant jusqu’à sa base, et auquel de nombreuses réparations ont rendu à l’extérieur sa forme et sa solidité premières, sert aujourd’hui à des courses de taureaux et à des joutes de lutteurs ; amusements moins sanglants que les jeux des Romains, et pour lesquels les habitants de Nîmes ont montré de tout temps une prédilection particulière.

 

 

Façade de la Maison carrée de Nîmes  vers 1854 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
La Maison Carrée de Nîmes vers 1840, entourée de débris architecturaux
gravure de Thomas Allom extraite de La France au XIX siècle
(collection personnelle).

Maison-Carrée. Ce superbe édifice, qu’on regarde avec raison comme un chef-d’œuvre par sa belle architecture et par les magnifiques ornements de sculpture dont il est orné, que l’auteur du Voyage d’Anacharsis appelait le chef-d’œuvre de l’architecture ancienne et le désespoir de la moderne, est le monument le mieux conservé que nous ait légué l’antiquité. Son âge est encore un problème : à l’aide des trous qui existent sur la frise et l’architrave de la façade, et qui ont jadis servi à cramponner des lettres en bronze, le savant Séguier a rétabli l’inscription suivante, d’après laquelle ce temple aurait été dédié à Caïus et à Lucius, petits-fils adoptifs d’Auguste :

C . CÆSARI . AVGVSTI . F . COS . L . CÆSARI . AVGVSTI . F .
COS . DESIGNATO . PRINCIPIBVS JUVENTVTIS.

Un mémoire de M. Auguste Pelet, imprimé dans le dixième volume des Mémoires de la société des antiquaires de France, prouverait que cette inscription est applicable à Marc Aurèle et à Lucius Verus, dont le père adoptif était originaire de Nîmes.
Les fouilles faites en 1822 autour de la Maison-Carrée ont prouvé que ce monument, qui jusqu’alors avait été considéré comme un temple isolé, n’était que le sanctuaire d’un vaste édifice dont on a découvert les ruines, que M. de Seynes croit appartenir à celles du forum de Nîmes.

Face latérale de la Maison carrée de Nîmes vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Troupeau de moutons devant la face latérale de la Maison carrée de Nîmes vers 1840
gravure de J. Arnout extraite de L'Univers - France - dictionnaire encyclopédique - M. Lemaitre - 1845
(collection personnelle).

Le temple auquel on a donné improprement le nom de Maison-Carrée est un de ceux que Vitruve appelle pseudopériptères. Le plan est un parallélogramme rectangle de 25 m 65 cm, sur 13 m 45 cm L’intérieur ou l’aire proprement dite de l’édifice n’a pas plus de 16 m de longueur, 12 m de largeur, et autant d’élévation. L’entrée regarde le nord, et le fond le midi. Les murs sont construits en très belles pierres blanches, de l’épaisseur d’environ 66 cm, avec de petites cannelures en liaison. Le bâtiment est orné au dehors de trente colonnes cannelées, d’ordre corinthien, dont les chapiteaux sont d’un travail admirable : celles qui sont placées le long des murs sortent de la moitié de leur diamètre et sont liées avec son architrave, sa frise et sa corniche. Au-devant de la façade règne un grand vestibule ou portique ouvert de trois côtés, et soutenu par dix colonnes pareilles aux autres, mais isolées, qui entrent dans le nombre de trente, et dont six forment la face. Au fond de ce vestibule est la porte d’entrée, accompagnée de deux beaux pilastres. La frise et la corniche de l’édifice sont sculptées avec une délicatesse infinie. On monte au péristyle par un escalier de quinze marches.

Ce magnifique édifice, aujourd’hui parfaitement réparé dans toutes ses parties, est garanti par une grille en fer des dégradations auxquelles il a été livré pendant plusieurs siècles. Il a changé plusieurs fois de destination depuis que le christianisme s’introduisit chez les Volces Arécomiques, et a subi les plus cruelles mutilations. Ce fut d’abord un capitole, au dire de Poldo d’Albenas, auteur d’un excellent ouvrage intitulé : Discours historial de l’antique et illustre cité de Nîmes ; puis il fut changé en église. Au XIIe siècle, c’était un hôtel de ville. Échangé ensuite contre une simple maison, son propriétaire engagea l’architecture romaine dans la grossière bâtisse d’une habitation particulière qu’il fit élever contre les colonnes, ainsi masquées jusqu’aux volutes des chapiteaux. Cette précieuse antiquité passa successivement depuis lors entre les mains de plusieurs bourgeois ignorants. En 1670, elle servait d’écurie. Vendue trois ans après à des moines augustins, elle redevint une église. En 1744, et par ies soins de Séguier, elle reçut quelques restaurations. Rentrée dans le domaine public en 1789, l’administration centrale du département y tint plusieurs fois ses séances. En 1815, ce fut un magasin d’armes. On s’est louablement occupé depuis de la préserver d’une ruine qui était à peu près certaine. En 1820 eurent lien les travaux dont nous venons de parler tout à l’heure. Aujourd’hui le temple dédié aux petits-fils d’Octave Auguste est un musée dû à la sollicitude éclairée de M. Villiers du Terrage, préfet à Nîmes en 1820. Ce musée fut inauguré le 21 mars 1824.

Ce qui frappe d’abord les regards dans ce musée, c’est un buste en marbre s’élevant à l’extrémité postérieure du pavé mosaïque, qui est au milieu et qu’entoure une grille. Ce buste est celui de Sigalon, grande illustration nîmoise, peintre savant, habile et consciencieux, mort à Rome, il y a quelques années à peine, dans toute la force de son beau talent et alors qu’il terminait, dans la chapelle Sixtine, par ordre du gouvernement français, pour le palais des Beaux-Arts, une copie de l’immense tableau de Michel-Ange, le Jugement dernier. Le buste de Sigalon fut inauguré le dimanche 26 mai 1839 ; il est dû au ciseau de M. Briant. Il y a de Sigalon, dans le musée, la Locuste, page magnifique qui place si haut la réputation de l'artiste qui l’a produite.
Parmi les autres tableaux qui composent la galerie, nous remarquons le Cromwell de Paul Delaroche, un des plus beaux ornements du salon de 1831 ; les Arabes du désert surpris par le Simoûn, de Biard. Remontant aux époques antérieures et aux grands maîtres, on s’arrête devant un saint Joseph, par Louis Carrache ; un Daniel dans la fosse aux lions, par Van-Kessel ; une Vision de saint Francois d’Assise, par François Viani ; deux portraits de Van-Dick ; un Solitaire au désert, peint sur cuivre par Annibal Carrache ; deux tableaux de Renaud dit le Vieux de Nîmes, 1686 ; saint Jean Baptiste et Hérode, et la Mort de saint Jean Baptiste ; enfin, parmi d’autres toiles méritantes, s’offrent des Lebrun, des Vanloo, des l’Albane, des Palma Vechio, des Rubens, des Vien, des Guide, des Titien, des Joseph Vernet et autres. — Le musée nismois renferme aussi de précieuses antiquités qui réclament une attention particulière.

 

Temple de Diane ou de La Fontaine à Nîmes vers 1825 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Temple de Diane ou de La Fontaine à Nîmes vers 1825
gravure de Veyrenc extraite du Nouveau voyage pittoresque de la France - Ostervald -1827
(collection personnelle).

Temple de Diane avec Nymphée  à Nîmes vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Temple de Diane ou de La Fontaine à Nîmes vers 1840
Même vue, plus tardive (?), mais un peu plus en retrait, avec une maison qui semble accolée sur le côté gauche,
et une 'Nymphéa' (?) placée sous l'arcade centrale
gravure de Beaugerel extraite de l'Univers - France - dictionnaire encyclopédique - M. Lemaitre - 1845
(collection personnelle).

Temple de Diane. Dans le jardin de la Fontaine gisent les ruines d’un édifice autrefois magnifique, qui jusqu’à présent avait été considéré comme un temple isolé dédié a Diane, à Vesta, aux dieux infernaux, à tous les dieux, à Isis, à Sérapis, mais que des fouilles récentes ont fait reconnaître pour un simple monument hydraulique, faisant partie des plus vastes monuments connus des Romains.
Ravagé, comme tous les autres édifices de la colonie, dans les affreuses guerres qui amenèrent et accompagnèrent la chute du colosse romain, mais resté néanmoins dans un état certes moins déplorable que celui où il est de nos jours, le temple de Diane devint dans la suite une église qui fut occupée par les religieuses de St-Benoit. Cette église fut détruite en 1567. L’antique monument subit alors tous les outrages de l'ignorance et de la barbarie des temps. En 1577, les habitants de Nîmes, voulant empêcher le duc de Bellegarde de s’y fortifier, en renversèrent la partie méridionale et abattirent plus de la moitié de la voûte. En 1622, ceux qui avaient fait le prix du revêtement des bastions de la ville, continuèrent à le dégrader et le mirent en l'état où nous le voyons maintenant.

Bains. Sur l’emplacement où se trouve aujourd’hui la Fontaine existait autrefois ce somptueux édifice où les Romains avaient prodigué tant de luxe, et que le monde savant viendrait encore admirer si un génie heureux eût présidé aux fouilles qui furent faites en 1742, en en conservant seulement les ruinas dans l’état où elles furent découvertes. Malheureusement il n’en fut point ainsi. Les états de Languedoc demandèrent des projets de restauration, et celui de Philippe Maréchal, architecte de fortifications, obtint la préférence ; il renferma des eaux dans des fossés, éleva des terrasses en forme de bastions, et crut sans doute faire beaucoup pour l’art en établissant ses constructions modernes sur les bases antiques des monuments qu’on découvrait ; et de par le bon goût du siècle de Louis XIV il créa ce qu’on appelle la Fontaine, où l’archéologue cherche vainement les bains romains de Nîmes. Heureusement que, dans le seul intérêt de la science, M. Auguste Pelet a exécuté en relief les fouilles de ces bains, tels qu’ils ont été découverts en 1749, ce qui permet à l’archéologue d’étudier encore, au palais des Beaux-Arts, un des monuments les plus intéressants de l’antiquité. Dans ce palais se trouvent réunis tous les monuments romains du midi de la France, exécutés en relief à l’échelle commune d’un centimètre par mètre. Ce qu’il y :a surtout de remarquable dans notre siècle d’égoïsme et de basse cupidité, c’est qu’aucun but intéressé n’a présidé à l’exécution admirable de ces ouvrages, que M. Auguste Pelet a reproduits seulement comme étude consciencieuse.

 

Porte d'Auguste à Nîmes vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Porte d'Auguste à Nîmes vers 1840
gravure de Beaucherel, extraite de L'Univers - France - dictionnaire encyclopédique - M. Lemaitre - 1845
(collection personnelle).

Porte d’Auguste. Cette porte, qui fait face à la route de Rome sur la voie Domitienne, était sous les Romains la porte principale de la ville. Elle est fort ruinée, et l’exhaussement du sol cache une partie de sa base ; mais elle est on ne peut plus intéressante en ce que c’est le seul monument de Nîmes portant une inscription, qui prouve que c’est la huitième année de la puissance tribunitienne d’Auguste, c’est-à-dire quinze ans avant notre ère, que les remparts de la ville ont été construits. Voici cette inscription :

IMP . CÆSAR . DI VI. F . AVCVSTVS . COS . XI. TRIBV .
POTEST . VIII. PORTAS . MVROS . COL . DAT .

La porte d’Auguste est formée de quatre portiques : deux, d’égale grandeur, devaient servir au passage des chars, des équipages et de la cavalerie ; les deux autres, plus petits, étaient sans doute pour les gens de pied. Les deux cintres des grands portiques sont surmontés d’une tête de taureau en demi-relief, sur laquelle appuie la saillie de l’entablement ; au-dessus des deux autres est une niche où furent sans doute placées des statués. Ce monument est décoré de deux pilastres qui encadrent les passages des côtés ; ceux du milieu sont séparés par une petite colonne ionique, appuyée sur une console à hauteur de la naissance des arcs. La porte était protégée par deux tours demi-circulaires, contre lesquelles elle s’appuyait.

 

Porte de France à Nîmes vers 1825 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur
Porte de France à Nîmes vers 1825
gravure de Goblain, extraite du Nouveau voyage pittoresque de la France - Ostervald - 1827
(collection personnelle).

Porte de France. Cette porte existe encore à l’angle le plus méridional des anciens murs de la ville. Elle est formée d’un seul portique, couronnée d’un attique orné de quatre pilastres, et flanquée de deux tours demi-circulaires. Une grande rainure que l’on aperçoit dans l’épaisseur des pieds-droits indique que cette porte se fermait avec une herse.

La cathédrale de Nîmes est une véritable macédoine, dont la base, de construction romaine, a appartenu au temple d’Auguste. Le côté gauche de la façade, où se trouve le clocher, et une partie du fronton, datent du XIe siècle ; le reste de l’édifice a été construit dans le XVIe et le XVIIe siècle. L’époque actuelle est aussi venue y apposer son cachet en couronnant l’entrée d’un fronton extrêmement aigu, qui n’a aucun rapport avec les autres parties du monument et ne caractérise que le mauvais goût de l’architecte qui l’a construit. Ou voit dans l’intérieur les tombeaux de Fléchier et du cardinal de Bernis.

Le jardin public, où se trouvent là fontaine qui alimentait les bains romains, est sans contredit ce que Nîmes moderne oflre.de plus agréable. La source nourrice de la ville forme une petite rivière qui fuit dans un beau canal en pierres de taille, bordé par une superbe allée d’arbres. Le bassin est situé dans une des collines qui environnent Nîmes ; il est creusé par la nature en cône renversé dans le roc vif, et l’eau jaillit de son centre souvent à gros bouillons. D’autres bassins, des parterres de fleurs, des masses de verdure, un îlot symétrique décoré par la nature, ornent ce jardin, qui a d’autant plus de charmes qu’il s’étend sur le coteau voisin et' jusqu’au pied de la tour Magne, d’où la vue plane sur la ville et ses environs.

On remarque encore à Nîmes le palais de justice, édifice moderne situé sur le boulevard de l’Esplanade : il se distingue par un fronton que soutiennent de belles colonnes, par le riche vestibule qui divise les salles d’audience, et par l’enceinte de ces mêmes salles décorées avec une extrême élégance ; la nouvelle salle de spectacle, spacieuse, bien distribuée, et dont la facade est décorée d’un beau péristyle ionique ; l’hôpital général, qui présente une belle ligne d’architecture, la maison centrale de détention, ancienne citadelle construite par Vauban, qui peut recevoir 1,200 prisonniers ; l’église du collège ; les lavoirs et abreuvoirs publics ; la bibliothèque publique, renfermant 30,000 volumes imprimés et quelques manuscrits précieux ; le cabinet d’histoire naturelle, placé dans le même bâtiment que la bibliothèque, où se trouve une rare collection de coquilles classées méthodiquement et augmentée annuellement par les soins de M. Villiers du Terrage, ancien préfet du Gard, qui a donné au département de si grandes preuves de son amour pour les arts et de ses talents administratifs ; etc. ; etc.

Biographie.
Nîmes est le lieu de naissance :

  • De Rabaut St-Etienne, l’un des hommes les plus honorables de la France, par ses vertus et par son honorable conduite, député aux états généraux, membre de l’assemblée nationale, de l’assemblée législative et de la convention nationale, historien de la première époque de la révolution française, mort sur l’échafaud révolutionnaire le 6 décembre 1793.
  • De Rabaut-Pomier, frère du précédent, membre de la convention-nationale et du conseil des cinq cents.
  • De Rabaut-Dupuis, membre du conseil des anciens et du corps législatif.
  • Du baron Jules de Calvières, député du Gard, préfet de Vaucluse et de l’Isère, qui s’est rendu tristement fameux lors des troubles qui désolèrent la ville de Nîmes en 1815.
  • Du baron J. Pieyre, préfet de Lot-et-Garonne et du Loiret, membre de la chambre des représentants.
  • Du conventionnel J. Julier.
  • De M. Guizot, membre de la chambre des députés, ministre des affaires étrangères, membre de l’Institut.
  • Du général Donnadieu.
  • Du savant Court de Gébelin.
  • De J.-F. Seguier, archéologue.
  • De M. Aug. Pelet, antiquaire.
  • De J.-Cés. Vincens, antiquaire.
  • De J. Chas, jurisconsulte.
  • De Jacq.-L.-Sam. Vincens, savant ministre protestant.
  • De Nicot, auquel on doit l’introduction du tabac en France.
  • Du naturaliste Dorthez.
  • Du physicien Paulain.
  • De H. Gautier, ingénieur des ponts et chaussées.
  • De Dan. Encoutre, mathématicien.
  • Du savant mathématicien Deparcieux.
  • De M. Emile Vincens, économiste.
  • De J. Vincens St-Laurent, littérateur et économiste.
  • De l’auteur dramatique Pieyre.
  • Du poète Imbert.
  • De Mme Verdier, surnommée la Deshoulières du Midi, auteur des Lettres et Histoires galantes.
  • De M. Roux-Ferrand, littérateur.
  • Des peintres Natoire, Renaud le Vieux et Sigalon.
  • De J. Fabre, célèbre par le plus beau dévouement de piété filiale que l’on connaisse.
  • Du baron Froment, agent des princes français émigrés.

Bibliographie.

  • Explication de quelques inscriptions antiques qui sont dans la ville de Nîmes ou aux environs (Histoire de l’académie royale des inscriptions et belles-lettres, T. VII, p. 276 ; T. XIV, p. 104).
  • Dissertation sur la mille de Nîmes (Histoire de l’académie royale des inscriptions et belles-lettres, t. XXIX, p. 242 ; Mémoire, ibid., t. XXVIII p. 580).
  • Position de la ville de Nîmes déterminée par M. le baron de Zach (Notice des travaux de l’académie du Gard, 1811, p. 283).
  • Rochemaure (le marquis Alexandre-Henri-Pierre de). Mémoire sur les Volces Arécomices et sur la ville de Nîmes, leur capitale (Recueil des pièces de l’académie de Nîmes, p. 89-108, in-8, 1756).
  • Rivoire. Dissertation sur l’étymologie et l’orthographe du mot Nîmes, 1843.
  • Albenas (Jean Poldo d’). Discours historial de l’antique et illustre cité de Nîmes en la Gaule narbonnoise, avec les portraits des plus antiques et insignes bâtiments d’icelle, réduits à leur vraie mesure et proportion, ensemble de l’antique et moderne mille, in-folio, 1560.
  • Ménard (Léon). Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la mille de Nîmes, 1 vol. in-4, 1750-1758.
  • Granverol (Jean de). Histoire abrégée de la ville de Nîmes, où il est parlé de son origine, des beaux monuments de l’antiquité qui s’y voyent, des hommes illustres quelle a produits, etc., in-8, 1703.
  • Gautier (Hubert). Histoire de la ville de Nîmes et de ses antiquités, in 8 de 76 p., 1720 - 1724
  • De la Ferrière. Abrégé de l’histoire de la ville de Nîmes, avec une description des ouvrages anciens et modernes de la Fontaine, in-12, 1753.
  • Valette-Favessac (l’abbé de). Abrégé de l’histoire de Nîmes, in-8, 1756, 1758.
  • Maucomble (Jean-Fr.-Dieudonné). Histoire abrégée de la ville de Nîmes, avec la description de ses antiquités, 2 parties en 1 vol. in-8, fig., 1767.
  • Baragnon (P.-L.) père. Abrégé de l’Histoire de Nîmes, de Ménard, continué jusqu’à nos jours, in-8,1833.
  • Deyron (Jacques). Les Antiquités de la ville de Nîmes, in-4 de 86 p., 1655 ; 2e édit., in-4 de 154 p., 1663.
    • Éclaircissements sur les antiquités de la ville de Nîmes, in-8, 1746.
  • Valette-Travessac (l’abbé de). Apothéose de la ville de Nîmes, in-8, 1744.
    La même, avec ce titre : Sonnets sur les antiquités de la mille de Nîmes, avec remarques historiques, in-12, 1748 ; in-8, 1750.
    Autre édit, intitulée : Histoire de la mille de Nîmes, in-8, 1756, 1760.
  • Orbessan (d’). Dissertation sur les antiquités de Nîmes (se trouve p. 252 du t. n de ses Mélanges historiques, etc., 4 vol. in-8, 1768).
    • Antiquités de Nîmes (Antiquités de M. le I comte de Caylus, t. u, p. 339-366).
  • Malosse. Recherches sur deux monuments anItiques de la colonie de Nîmes, in-8, fig., 1803.
  • Clérisseau (C.). Antiquités de la France : Monuments de Nîmes, in-folio, 1778 ; nouvelle édition, avec le texte historique et descriptif ' par J.-G. Legrand, 2 vol. in-fol., 1806.
  • Bonafoux. Monuments antiques de Nîmes, in-8 oblong, fig., 1824.
  • Ménard (Léon). Histoire des antiquités de la 'ville de Nîmes et de ses environs, nouvelle édition, augmentée du résultat des fouilles faites depuis 1821 jusqu’à ce jour, de tous les monuments, inscriptions et fragments découverts à la fin de 1825, in-8, 1826.
  • Perrot (J.-F.-A.). Lettres sur Nîmes et le Midi, histoire et description des monuments antiques du midi de la France, 2 vol. in-8 etpl., 1841.
  • Description abrégée des antiquités de la 'ville de Nîmes, par M. B****, bref in-8, avec gravure en bois, 1736.
    • Description des antiquités de la ville de Nîmes, in-8, 1719.
    • La même, nouvelle édition, in-8, 1737.
  • Vincens (Jean-César). Topographie de la ville de Nîmes et sa banlieue, ouvrage qui a obtenu le prix d’encouragement de la société de médecine de Paris en 1790, in-4, 1802.
  • Nisard (D.). Histoire et Description de la ville de Nîmes (spécimen). Le faux titre porte : Histoire et Description des principales villes d’Europe, in-4, 1834.
  • Dissertation sur l’inscription de la Maison-Carrée de Nîmes, restituée et expliquée par M. Séguier (Hist, de l’académie royale des inscriptions et belles-lettres, t. XLVII p. 322 et suivantes).
  • Seguier (J.-F.). Dissertation sur l’ancienne inscription de la Maison-Carrée de Nîmes, in-8, 1759 ; nouvelle édition, in-8, 1776.
  • SIMIL (l’abbé). Mémoire sur la Maison-Carrée (Notice des travaux de l’académie du Gard, 1822, p. 329).
  • Seynes (Alp.). Essai sur les fouilles faites autour de la Maison-Carrée (Notice des travaux de l’académie du Gard, 1822, p. 334).
  • Degnec. Essai sur les fouilles faites autour de la Maison-Carrée, pendant les années 1821-22, in-8 et 4pl., 1824.
  • Boissy d’Anglas. Dissertation sur une inscription trouvée dans les Arènes (de Nîmes) (Notice des trav. de l’acad. du Gard, 1822, p. 303).
  • Pelet (Aug.). Notice sur les fouilles faites au-devant du temple de la Fontaine de Nîmes en février 1833 (Mémoire de la société des antiquaires de France, t. 1, p. 15).
    • Essai sur la tour Magne de Nîmes (Notice des trav. de l’académie du Gard, 1833, p. 205).
    • Recherches archéologiques sur l'amphithéâtre de Nîmes (ibid., 1833, 2e partie, p. 76).
    • Description d’un tombeau découvert à Nîmes (ibid., 1840, p. 64).
  • Canonge (Jules). Terentia, ou le Temple de Diane et les Bains de Nîmes sous les empereurs, nouvelle édition, in-18 d’une feuille, 1843. Catalogue du musée de Nîmes, précédé d'une notice historique de la Maison-Carrée, etc., in-8 de 7 feuilles et 2 lithographies, 1844.
  • Guide aux monuments de Nîmes antiques et modernes, in-8, 1824.
  • Conducteur de l’étranger dans Nîmes, dans Arles et dans leurs environs, in-18, 1843.
  • Borrel (A.). Histoire de l'Église chrétienne réformée de Nîmes, depuis son origine jusqu’à nos jours, in-8, 1844.
  • Ménard. Pouillé des bénéfices de l'évêché de Nîmes ( t. VI de l’Histoire de Nîmes, in-4).
    • Histoire des évêques de Nîmes, 2 vol. in-12, 1737.
  • Germain (A.). Histoire de l’Église de Nîmes, 2 vol. in-8,1838-42.
    • Entrée de Sa Majesté (Louis XIII) dans Uzès et dans Nîmes en 1629 (imprimé dans le Mercure français, t. XV, p. 60, 89, 106, 110, 505).
    • Marseille, Nîmes et ses environs en 1815, in-8, 1818.
  • Pontécoulant (A. de). Histoire de la révolution de la ville de Nîmes, suivie de toutes les pièces justificatives, in-8, 1820.
  • Frossard (E.-B.-D.). Événements de Nîmes, depuis le 25 juillet jusqu’au 2 septembre 1830, in-18, 1830.
    • Tableau pittoresque et scientifique de Nîmes, 2 vol. in-8.
  • Teissier - Rolland (Jules). Études sur les divers moyens de procurer des eaux à la ville de Nîmes, in-8 et carte, 1843.
  • Perrot (J.-F.-A.). Lettres sur Nîmes et le Midi ; histoire et description des monuments antiques du midi de la France, 2 vol. in-8 et gravures, 1841.

 

Plan de Nîmes vers 1850 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Plan de Nîmes , vers 1850, Extraite de l'Atlas géographique de Malte-Brun (~1858)
Collection personnelle



Zoom pour Vues de Nîmes vers 1860 - gravure  reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom pour Vue générale de Nîmes vers 1830 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom pour Nîmes , fresque de 1900 par 	
Jean-Baptiste Olive - photographie  © Norbert Pousseur  Zoom sur Vue de Nîmes depuis les jardins vers 1880 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur

  Zoom sur Arènes de Nîmes vers 1855 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Arènes de Nîmes vers 1825, parrtie gauche - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Arènes de Nîmes en feu vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Course de chars dans les Arènes de Nîmes vers 1830 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  

  Zoom sur Joutes de lutteurs à l'intérieur des Arènes de Nîmes vers 1840- gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Façade de la Maison carrée de Nîmes  vers 1854 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur  Face latérale de la Maison carrée de Nîmes vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Porte d'Auguste à Nîmes vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  

  Zoom sur Temple de Diane ou de La Fontaine à Nîmes vers 1825 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Temple de Diane  à Nîmes vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Plan de Nîmesr vers 1850 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Porte de France à Nîmes vers 1825 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  

  Zoom sur Pont du Gard vers 1850 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Le Pont du Gard depuis la croix de sa rive gauche - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Vue générale de Nîmes vers 1830 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Le Pont du Gard à hauteur du Gard vers 1825 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Le Pont du Gard depuis le chemin de la rive gauche, vers 1840 - gravure reproduite et retouchée numériquement par © Norbert Pousseur

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