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Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau NISMES ou Nîmes, Colonia Augusta Nemosus, Nemausus Volcarum Arecomicorum, grande, belle, riche et très ancienne ville. Chef-lieu du département du Gard (3e arrondissement) et de trois cantons. Cour royale d’où ressortissent les départements du Gard, de la Lozère et de Vaucluse. Tribunaux de 1ère instance et de commerce. Chambre et bourse de commerce. Conseil de prud’hommes. Académie universitaire. Académie royale du Gard. Athénée. Société d’agriculture. Collège royal. École de dessin. École de chimie. Cours de géométrie et de mécanique appliquées aux arts. Société de médecine. Évêché. Séminaire diocésain. École secondaire ecclésiastique. 5 cures. Gîte d’étape. Bureau de poste. Relais de poste. Population 44,657 habitants Autrefois évêché et citadelle, parlement de Toulouse, généralité de Montpellier, intendance de Languedoc, gouvernement particulier, présidial et sénéchaussée, justice royale, chambre syndicale, académie royale des sciences et belles-lettres, collège, couvent de récollets, de Capucins, d’Augustins, de Visitandines, Ursulines, filles de la Providence et hospitalières.
La position de Nîmes se trouve prouvée non-seulement par l’histoire et par les Itinéraires de la route qui part d’Arelate, Arles, et qui aboutit à Narbo, Narbonne ; mais nulle autre ville en France, excepté peut-être Arles, ne conserve des restes aussi magnifiques de la grandeur romaine. Les immenses travaux exécutés par les Romains, pour amener les eaux des sources de l’Airan et de l’Eure, sont démontrés par ce prodigieux aqueduc encore subsistant, qu’on nomme le pont du Gard. L’ancien nom de la source de l’Eure, Unis fons, nous est donné par un autel dédié aux lares d’Auguste : cette inscription, ainsi que les vestiges des conduits qu’on a trouvés, prouve que c’est cette source qui, après avoir reçu celle d’Airan, versait ses eaux dans l’aqueduc du Gard, d’où elles étaient conduites jusqu’à Nîmes par d’autres aqueducs, en faisant, à partir de ces sources, un trajet de 28 km, à cause des détours nécessités par les accidents de terrain. Avant d’arriver au pont du Gard, ces aqueducs passaient par le village de St-Maximin, près d’Uzès, par celui de Vers, et après par le pont du Gard, par St-Bonnet, près de Fargnac, entre les villages de Besousse et de St-Gervasi, et enfin sur les collines où l’on a bâti les aqueducs de St-Gervasi.
Industrie et commerce. Commerce de vins, eaux-de-vie, vinaigre, épiceries, drogueries, graines, essences, huile de ricin, soies grèges et ouvrées, bourre de soie, kermès, etc. — Entrepôt principal des soies du pays, d’où on les expédie pour les principaux lieux de consommation. Foires de 3 jours, le jeudi après Pâques, 16 août et 29 septembre. A 34 km Ouest d’Avignon, 120 km Nord-Ouest de Marseille, 49 km Nord-Est de Montpellier, 703 km Sud-Sud-Est de Paris. Longitude orientale 2° 1' 30", latitude 43° 50' 8". L’arrondissement de Nîmes est composé de 11 cantons : Aigues-Mortes, Aramon, Beaucaire, St-Gilles-les- Boucheries, St-Mamert, Marguerittes, Nîmes 1er canton, Nîmes 2e canton, Nîmes 3e canton, Sommières, Vauvert.
Histoire de Nîmes En 407, Crocus, roi des Vandales, envahit la province romaine, et détruisit de fond en comble la plupart des monuments qui ornaient la capitale des Volces Arécomiques. Les Visigoths la ravagèrent et finirent par en rester possesseurs, après de longues convulsions et des désastres épouvantables. Lorsque les Francs à leur tour étendirent leur sauvage domination dans le midi des Gaules, après la bataille de Vouillé, Nîmes devint un lieu d’attaque et de défense, et vit compléter la dégradation de ceux de ses monuments qui étaient restés debout ; son amphithéâtre devint une citadelle qui fut prise et reprise plusieurs fois. Vers le commencement du VIIIe siècle, les Maures s’emparèrent de la Narbonnaise et se rendirent maîtres de Nîmes, qu’ils gouvernèrent avec douceur jusqu’à la défaite d’Abdérame par Charles Martel, qui, pour punir le peuple de Nîmes de l’assistance qu’il avait donnée au général maure Jusif, fit brûler les portes de la ville, et poussa le délire de la vengeance jusqu’à essayer de détruire l’amphithéâtre par le feu, en 737. Depuis cette époque, Nîmes perdit chaque jour de son importance, et fut en proie, pendant plusieurs siècles, à toutes les agitations que ressentit la France. La guerre des albigeois exerça toutes ses fureurs sur cette ville, qui, prise en 1226 par Louis VIII, passa en 1229 dans le domaine des rois de France : sous leur domination, Nîmes se gouverna par ses consuls. En 1417, sous le règne de Charles VI, celte ville fut occupée par les Anglais, maîtres alors d’une grande partie, de la France, et désolée par les guerres civiles des Armagnacs et des Bourguignons. Pendant trois siècles, la peste et la lèpre y exercèrent des ravages affreux. François Ier visita Nîmes, et l’aida à sortir de ses ruines ; peu à peu la ville antique reparut, et la cité nouvelle s’accrut rapidement. Les doctrines de Luther et de Calvin y ayant promptement pénétré, la plupart des habitants embrassèrent le calvinisme. Un roi de France d’odieuse mémoire envoya en 1592 l’ordre de les massacrer tous, comme on fit des huguenots à Paris, le jour de la St-Barthélemy : toutefois Simon Fizes, secrétaire d’État, donna des ordres secrets qui firent manquer ce massacre. L’édit de Nantes ramena la tranquillité ; mais après sa révocation Louis XIV fit abattre le temple des protestants, et construire sur ses ruines une citadelle. La tolérance du règne de Louis XVI ramena la sécurité ; les calvinistes, qui s’étaient en partie retirés dans les montagnes des Cévennes, commencèrent à en descendre et à se fixer à Nîmes et aux environs, où, par leur industrieuse activité, ils augmentèrent considérablement la richesse publique. Les anciennes discordes se ranimèrent pour un moment au commencement de la révolution française, et ralentirent le mouvement industriel, qui reprit faiblement sous l’empire. En 1815, Nîmes fut de nouveau le théâtre de troubles civils et religieux, et les massacres provoqués et exécutés par le parti contre-révolutionnaire ne sont pas la tache la moins hideuse de son histoire. Aujourd’hui toutes les dissensions sont heureusement apaisées ; l’industrie a pris depuis quelques années un accroissement inouï, qui place cette antique cité au premier rang des grandes villes manufacturières de la France. Les armes, de Nîmes sont : de gueules au palmier terrassé de sinople, au crocodile de même mis en fasce enchainé et à collier d’or avec les lettres colnem posées en fasce, et pour devise : coloria nemosus.
Situation, Monuments
La ville de Nîmes et le territoire qui l’entoure offrent un des points de l’univers où les débris de la grandeur romaine parlent avec le plus d’éloquence au souvenir de l’homme. Si, sous le rapport des monuments antiques, le midi de la France a justement été appelé l’Italie des Gaules, Nîmes peut en être considérée comme la capitale : bâtie sur sept collines, entourée de murs romains d’un développement de plus de 6,000 m cette ville, véritablement classique, renferme aujourd’hui plus de monuments entiers qu’aucune ville d’Italie, sans en excepter Rome : outre les édifices détruits par les Vandales, dont l’existence n’est connue que par des inscriptions, et parmi lesquels il faut compter la basilique de Piotine, les temples d’Auguste, d’Apollon, de Cérès, les bains et une quantité d’autres, on y remarque la tour Magne, l’amphithéâtre, la Maison-Carrée, le temple de Diane, les portes d’Auguste et de France, etc.
Tour Magne. Située sur une colline élevée qui domine tout le pays à une grande distance, sa position et ses dimensions colossales lui ont valu le nom qu’elle porte aujourd’hui. Octogone dans son plan, cette tour est composée de plusieurs étages en retraite les uns sur les autres, de manière à lui donner une forme pyramidale qu’elle conserve encore dans son état de ruine. L’origine et la destination de ce monument ne peuvent être qu’un objet de conjecture qu’aucune inscription, qu’aucun document historique ne viennent appuyer ; aussi a-t-on fait tour à tour un phare, un ærarium, un temple, etc. Ces opinions diverses ont été victorieusement réfutées par les archéologues modernes ; des découvertes récentes, consignées dans un mémoire de M. Auguste Pelet, approuvé par la société des antiquaires de France, paraissent prouver qu’on ne doit voir dans la tour Magne de Nîmes qu’un mausolée somptueux dans le genre de ceux qu’on appelait Septizonium, monument élevé sans doute en mémoire d’une victoire, et en l’honneur de ceux qui y avaient perdu la vie. Cet édifice, dont la construction n’a aucun rapport avec celle des autres monuments de Nîmes, et contre lequel ont été adossés les remparts romains de la ville, a fourni à M. Auguste Pelet une infinité d’observations ingénieuses qui portent à croire que la tour Magne est un monument fait par les Gaulois sous la direction des Grecs établis à Marseille, et que, dans l’ordre chronologique des monuments de Nîmes, la tour Magne doit occuper la première place.
Amphithéâtre ou Arènes de Nîmes. Ce cirque majestueux, vulgairement appelé les Arènes, est le monument qui provoque le plus l’admiration des étrangers, depuis surtout que, grâce aux soins de M. Alphonse et de M. Villiers du Terrage, anciens préfets du Gard, il est entièrement débarrassé des constructions bizarres qui l’obstruaient encore en 1808 et le dérobaient à la vue et aux recherches des artistes. Jusqu’à présent on n’a pu encore fixer d’une manière positive l’époque de sa construction, que l’on s’accorde cependant à attribuer à Antonin.
L’amphithéâtre de Nîmes, qui est encore presque entier, est formé d’une ellipse parfaite, dont le grand axe, dirigé de l’orient à l’occident, est de 131 m 56 cm, y compris l’épaisseur des constructions elle petit axe de 102 m 97 cm. Il se compose d’un rez-de-chaussée percé de 60 portiques, d’un premier étage orné de 60 arcades et terminé par un attique qui en fait le couronnement. L’enceinte ou pourtour extérieur avait quatre portes principales, distribuées de quinze en quinze arcades et répondant aux quatre points cardinaux. La porte du nord est couronnée d’un fronton, au-dessus duquel sont deux têtes de taureaux en saillie, regardées comme le symbole de l’établissement de la colonie romaine ; les trois autres portes n’ont qu’un simple avant-corps et sont dénuées d’ornements. Tout le monument est d’ordre toscan irrégulier, approchant du dorique ; il a 21 m 44 cm de hauteur depuis le rez-de-chaussée jusqu’à l’attique : trente-quatre rangs de gradins, divisés en quatre précinctions pour les diverses classes du peuple, régnaient dans l’intérieur. Il ne reste plus aujourd’hui que dix- sept de ces gradins dans les endroits les moins délabrés. Chacune de ces précinctions avait ses vomitoires particuliers pour y arriver, et ses galeries pour se mettre à l’abri d’un orage subit. Cet amphithéâtre pouvait contenir environ vingt-quatre mille spectateurs. Au-dessus de l’attique, on trouve, à des distances égales, des consoles au nombre de 120, percées dans le milieu d’un trou rond, qui servaient sans doute à placer les poteaux des tentes destinées à couvrir les spectateurs.
Cet immense édifice a été construit avec la plus grande solidité. La principale muraille, qui forme la façade ou l’enceinte, a partout 1 m 50 cm d’épaisseur en haut comme en bas : elle est fondée sur un massif continu de pierres de taille, large de 1 m 83 cm, haut de 2 m 66 cm, et composé de trois assises posées alternativement. Le reste de la façade jusqu’au-dessus de l’attique, de même que les portiques, est construit de pareilles pierres de taille, dont quelques-unes sont d’une grosseur prodigieuse : outre celles de 6 m de long, qui forment les plates-bandes, il y en a de 5 à 6 m de long sur 66 cm de haut et presque autant de large.
Maison-Carrée. Ce superbe édifice, qu’on regarde avec raison comme un chef-d’œuvre par sa belle architecture et par les magnifiques ornements de sculpture dont il est orné, que l’auteur du Voyage d’Anacharsis appelait le chef-d’œuvre de l’architecture ancienne et le désespoir de la moderne, est le monument le mieux conservé que nous ait légué l’antiquité. Son âge est encore un problème : à l’aide des trous qui existent sur la frise et l’architrave de la façade, et qui ont jadis servi à cramponner des lettres en bronze, le savant Séguier a rétabli l’inscription suivante, d’après laquelle ce temple aurait été dédié à Caïus et à Lucius, petits-fils adoptifs d’Auguste :
Un mémoire de M. Auguste Pelet, imprimé dans le dixième volume des Mémoires de la société des antiquaires de France, prouverait que cette inscription est applicable à Marc Aurèle et à Lucius Verus, dont le père adoptif était originaire de Nîmes.
Le temple auquel on a donné improprement le nom de Maison-Carrée est un de ceux que Vitruve appelle pseudopériptères. Le plan est un parallélogramme rectangle de 25 m 65 cm, sur 13 m 45 cm L’intérieur ou l’aire proprement dite de l’édifice n’a pas plus de 16 m de longueur, 12 m de largeur, et autant d’élévation. L’entrée regarde le nord, et le fond le midi. Les murs sont construits en très belles pierres blanches, de l’épaisseur d’environ 66 cm, avec de petites cannelures en liaison. Le bâtiment est orné au dehors de trente colonnes cannelées, d’ordre corinthien, dont les chapiteaux sont d’un travail admirable : celles qui sont placées le long des murs sortent de la moitié de leur diamètre et sont liées avec son architrave, sa frise et sa corniche. Au-devant de la façade règne un grand vestibule ou portique ouvert de trois côtés, et soutenu par dix colonnes pareilles aux autres, mais isolées, qui entrent dans le nombre de trente, et dont six forment la face. Au fond de ce vestibule est la porte d’entrée, accompagnée de deux beaux pilastres. La frise et la corniche de l’édifice sont sculptées avec une délicatesse infinie. On monte au péristyle par un escalier de quinze marches. Ce magnifique édifice, aujourd’hui parfaitement réparé dans toutes ses parties, est garanti par une grille en fer des dégradations auxquelles il a été livré pendant plusieurs siècles. Il a changé plusieurs fois de destination depuis que le christianisme s’introduisit chez les Volces Arécomiques, et a subi les plus cruelles mutilations. Ce fut d’abord un capitole, au dire de Poldo d’Albenas, auteur d’un excellent ouvrage intitulé : Discours historial de l’antique et illustre cité de Nîmes ; puis il fut changé en église. Au XIIe siècle, c’était un hôtel de ville. Échangé ensuite contre une simple maison, son propriétaire engagea l’architecture romaine dans la grossière bâtisse d’une habitation particulière qu’il fit élever contre les colonnes, ainsi masquées jusqu’aux volutes des chapiteaux. Cette précieuse antiquité passa successivement depuis lors entre les mains de plusieurs bourgeois ignorants. En 1670, elle servait d’écurie. Vendue trois ans après à des moines augustins, elle redevint une église. En 1744, et par ies soins de Séguier, elle reçut quelques restaurations. Rentrée dans le domaine public en 1789, l’administration centrale du département y tint plusieurs fois ses séances. En 1815, ce fut un magasin d’armes. On s’est louablement occupé depuis de la préserver d’une ruine qui était à peu près certaine. En 1820 eurent lien les travaux dont nous venons de parler tout à l’heure. Aujourd’hui le temple dédié aux petits-fils d’Octave Auguste est un musée dû à la sollicitude éclairée de M. Villiers du Terrage, préfet à Nîmes en 1820. Ce musée fut inauguré le 21 mars 1824. Ce qui frappe d’abord les regards dans ce musée, c’est un buste en marbre s’élevant à l’extrémité postérieure du pavé mosaïque, qui est au milieu et qu’entoure une grille. Ce buste est celui de Sigalon, grande illustration nîmoise, peintre savant, habile et consciencieux, mort à Rome, il y a quelques années à peine, dans toute la force de son beau talent et alors qu’il terminait, dans la chapelle Sixtine, par ordre du gouvernement français, pour le palais des Beaux-Arts, une copie de l’immense tableau de Michel-Ange, le Jugement dernier. Le buste de Sigalon fut inauguré le dimanche 26 mai 1839 ; il est dû au ciseau de M. Briant. Il y a de Sigalon, dans le musée, la Locuste, page magnifique qui place si haut la réputation de l'artiste qui l’a produite.
Temple de Diane. Dans le jardin de la Fontaine gisent les ruines d’un édifice autrefois magnifique, qui jusqu’à présent avait été considéré comme un temple isolé dédié a Diane, à Vesta, aux dieux infernaux, à tous les dieux, à Isis, à Sérapis, mais que des fouilles récentes ont fait reconnaître pour un simple monument hydraulique, faisant partie des plus vastes monuments connus des Romains. Bains. Sur l’emplacement où se trouve aujourd’hui la Fontaine existait autrefois ce somptueux édifice où les Romains avaient prodigué tant de luxe, et que le monde savant viendrait encore admirer si un génie heureux eût présidé aux fouilles qui furent faites en 1742, en en conservant seulement les ruinas dans l’état où elles furent découvertes. Malheureusement il n’en fut point ainsi. Les états de Languedoc demandèrent des projets de restauration, et celui de Philippe Maréchal, architecte de fortifications, obtint la préférence ; il renferma des eaux dans des fossés, éleva des terrasses en forme de bastions, et crut sans doute faire beaucoup pour l’art en établissant ses constructions modernes sur les bases antiques des monuments qu’on découvrait ; et de par le bon goût du siècle de Louis XIV il créa ce qu’on appelle la Fontaine, où l’archéologue cherche vainement les bains romains de Nîmes. Heureusement que, dans le seul intérêt de la science, M. Auguste Pelet a exécuté en relief les fouilles de ces bains, tels qu’ils ont été découverts en 1749, ce qui permet à l’archéologue d’étudier encore, au palais des Beaux-Arts, un des monuments les plus intéressants de l’antiquité. Dans ce palais se trouvent réunis tous les monuments romains du midi de la France, exécutés en relief à l’échelle commune d’un centimètre par mètre. Ce qu’il y :a surtout de remarquable dans notre siècle d’égoïsme et de basse cupidité, c’est qu’aucun but intéressé n’a présidé à l’exécution admirable de ces ouvrages, que M. Auguste Pelet a reproduits seulement comme étude consciencieuse.
Porte d’Auguste. Cette porte, qui fait face à la route de Rome sur la voie Domitienne, était sous les Romains la porte principale de la ville. Elle est fort ruinée, et l’exhaussement du sol cache une partie de sa base ; mais elle est on ne peut plus intéressante en ce que c’est le seul monument de Nîmes portant une inscription, qui prouve que c’est la huitième année de la puissance tribunitienne d’Auguste, c’est-à-dire quinze ans avant notre ère, que les remparts de la ville ont été construits. Voici cette inscription :
La porte d’Auguste est formée de quatre portiques : deux, d’égale grandeur, devaient servir au passage des chars, des équipages et de la cavalerie ; les deux autres, plus petits, étaient sans doute pour les gens de pied. Les deux cintres des grands portiques sont surmontés d’une tête de taureau en demi-relief, sur laquelle appuie la saillie de l’entablement ; au-dessus des deux autres est une niche où furent sans doute placées des statués. Ce monument est décoré de deux pilastres qui encadrent les passages des côtés ; ceux du milieu sont séparés par une petite colonne ionique, appuyée sur une console à hauteur de la naissance des arcs. La porte était protégée par deux tours demi-circulaires, contre lesquelles elle s’appuyait.
Porte de France. Cette porte existe encore à l’angle le plus méridional des anciens murs de la ville. Elle est formée d’un seul portique, couronnée d’un attique orné de quatre pilastres, et flanquée de deux tours demi-circulaires. Une grande rainure que l’on aperçoit dans l’épaisseur des pieds-droits indique que cette porte se fermait avec une herse. La cathédrale de Nîmes est une véritable macédoine, dont la base, de construction romaine, a appartenu au temple d’Auguste. Le côté gauche de la façade, où se trouve le clocher, et une partie du fronton, datent du XIe siècle ; le reste de l’édifice a été construit dans le XVIe et le XVIIe siècle. L’époque actuelle est aussi venue y apposer son cachet en couronnant l’entrée d’un fronton extrêmement aigu, qui n’a aucun rapport avec les autres parties du monument et ne caractérise que le mauvais goût de l’architecte qui l’a construit. Ou voit dans l’intérieur les tombeaux de Fléchier et du cardinal de Bernis. Le jardin public, où se trouvent là fontaine qui alimentait les bains romains, est sans contredit ce que Nîmes moderne oflre.de plus agréable. La source nourrice de la ville forme une petite rivière qui fuit dans un beau canal en pierres de taille, bordé par une superbe allée d’arbres. Le bassin est situé dans une des collines qui environnent Nîmes ; il est creusé par la nature en cône renversé dans le roc vif, et l’eau jaillit de son centre souvent à gros bouillons. D’autres bassins, des parterres de fleurs, des masses de verdure, un îlot symétrique décoré par la nature, ornent ce jardin, qui a d’autant plus de charmes qu’il s’étend sur le coteau voisin et' jusqu’au pied de la tour Magne, d’où la vue plane sur la ville et ses environs. On remarque encore à Nîmes le palais de justice, édifice moderne situé sur le boulevard de l’Esplanade : il se distingue par un fronton que soutiennent de belles colonnes, par le riche vestibule qui divise les salles d’audience, et par l’enceinte de ces mêmes salles décorées avec une extrême élégance ; la nouvelle salle de spectacle, spacieuse, bien distribuée, et dont la facade est décorée d’un beau péristyle ionique ; l’hôpital général, qui présente une belle ligne d’architecture, la maison centrale de détention, ancienne citadelle construite par Vauban, qui peut recevoir 1,200 prisonniers ; l’église du collège ; les lavoirs et abreuvoirs publics ; la bibliothèque publique, renfermant 30,000 volumes imprimés et quelques manuscrits précieux ; le cabinet d’histoire naturelle, placé dans le même bâtiment que la bibliothèque, où se trouve une rare collection de coquilles classées méthodiquement et augmentée annuellement par les soins de M. Villiers du Terrage, ancien préfet du Gard, qui a donné au département de si grandes preuves de son amour pour les arts et de ses talents administratifs ; etc. ; etc. Biographie.
Bibliographie.
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