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Moulins vers 1835, gravure de Rauch, extrait du Guide pittoresque du Voyageur en France - 1838
(collection personnelle).
Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau MOULINS-SUR-ALLIER, Boia Gergovia Baiorum Celicorum, grande et belle ville, chef-lieu. du département de l’Allier (Bourbonnais), chef-lieu. du 2e arr. et de 2 canton. Tribunaux de première instance et de commerce. Chambre consultative des manufactures. Sociétés d’économie rurale. Ecole normale primaire. Société d’agriculture. Collège royal. Ecole gratuite de dessin. Bureau de Poste. Population 15,377 habitants. — Terrain tertiaire moyen.
L’origine de Moulins est incertaine ; c’est une des villes où l’on a voulu retrouver la Gergovia des Boïens.
Les armes de Moulins sont : d’argent à trois croix ancrées de sable deux et un ; au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d’or.
L’église Notre-Dame est un édifice dont la construction remonte à 1386 ; la première pierre du chœur fut posée en 1468. Cette église n’a pas été achevée. On y remarque un sépulcre en pierre, placé près d’une des petites portes, qui contient un cadavre sculpté d’une effrayante vérité. Un caveau s’étend sous le chœur ; il renferme les cendres de Jeanne de France, fille de Charles VII, celui de Jeanne d’Armagnac, fille du terrible et infortuné duc de Nemours, et celui de Jean II et de Pierre II. Le collège occupe le bâtiment de l’ancien couvent de la Visitation, bâti par la princesse des Ursins. On admire, dans l’église, le superbe mausolée que cette dame fit élever à la mémoire du duc de Montmorency, son époux, décapité à Toulouse sous le ministère du cardinal de Richelieu, le 30 octobre 1632. Le duc est à moitié couché et appuyé sur le coude ; la duchesse est assise à ses pieds, voilée et en mante. A côté du mausolée sont deux statues qui représentent, l’une la Valeur et l’autre la Libéralité. Derrière le monument, et sur le mur qui le touche, on voit une espèce de portique avec son fronton, soutenu de deux colonnes et de deux pilastres. Entre ces colonnes sont deux autres statues, dont l’une est la Noblesse et l’autre la Piété. Au milieu de ce portique est une urne qui renferme les cendres du duc ; le feston qui entoure l’urne est porté par deux anges, et le haut du fronton est couronné des armes de Montmorency.
Le château de Moulins, situé à l’extrémité septentrionale de la ville, était autrefois un des édifices remarquables du royaume ; dans sa forme irrégulière, il offrait un ensemble vaste et quelques belles parties. En 1327, il ne consistait qu’en une tour carrée, appelée la Mal-Coiffée, qui existe encore ; le reste des constructions fut ajouté à différentes reprises dans le XIVe et le XVe siècle ; du temps de François Ier il était cité comme un des édifices remarquables du royaume. Ce château fut incendié le 3 juin 1755, et le surplus démoli au commencement de ce siècle, à l’exception de la tour, et d’un petit corps de logis construit par Catherine de Médicis, lequel sert aujourd’hui de caserne de gendarmerie.
La tour de l’Horloge, située au coin de la place qui a pris ce nom, paraît remonter à une époque assez éloignée ; elle est de forme carrée et percée de trois petites fenêtres, caractère des constructions antérieures au XIVe siècle. On ne sait pas à quelle date on peut faire remonter le placement d’une horloge sur la plate-forme, mais il en est peu en France qui soient placées aussi haut. Les heures et les demi-heures sont frappées par quatre statues mouvantes, de dimensions colossales ; elles représentent une famille composée d’un homme, une femme et deux enfants, placés extérieurement, et de manière que leurs mouvements, lorsqu’ils frappent la cloche, peuvent être vus des passants. Un incendie consuma l’horloge et détruisit les timbres en 1655 ; mais elle fut rétablie l’année suivante. La cloche qui sert de timbre pour les heures pèse six milliers.
Le pont construit sur l’Allier est un monument remarquable, commencé en 1754 et achevé en 1763 ; on l’a vanté avec raison au moment de sa construction, et il tient encore un rang distingué parmi les plus beaux ponts de France, quoique l’on en ait beaucoup construit depuis. Ce qui fait un honneur infini à l’ingénieur qui a été chargé d’en diriger le travail, c’est que depuis plusieurs siècles on avait vainement tenté l’établissement de cinq ponts, qui tous n’avaient duré que peu d’années, la profondeur et la mobilité des sables qui forment le fond de l’Allier s’étant toujours opposées à la solidité de toute construction semblable. Le pont de Moulins est de niveau d’un bout à l’autre ; il est composé de treize arches égales, de 14 m. d’ouverture chacune ; il a 14 m. de largeur et 300 m. de longueur, du mur d’une culée à l’autre. Des trottoirs en belles dalles, élevées de 22 à 24 cm, règnent des deux côtés.
Les casernes, situées au bout du pont, dans le faubourg de la Madeleine, méritent de fixer l’attention. Le corps principal seul est fini, les deux ailes n’ont été que commencées, et les murs élevés seulement à la hauteur du rez-de-chaussée ; il y a place pour 480 hommes et pour 504 chevaux. On y remarque de belles auges en pierre, qui bordent presque tous les bâtiments, ainsi que les escaliers qui conduisent au ; logement des soldats. On remarque encore à Moulins la bibliothèque publique, renfermant 15 à 16,000 volumes et plusieurs manuscrits précieux, entre autres une bible du XIIe siècle ; l’hôpital général ; le château d'eau ; l’hôtel de ville ; la pépinière départementale, etc., etc. — On doit visiter, à 2 km de Moulins, l’église gothique d’Yzeure.
Biographie. Patrie des maréchaux de Villars et de Berwick. Industrie. Fabriques de coutellerie estimée, bonneterie en soie et en coton, cordes de boyaux, couvertures de laine et de coton, ébénisterie. Filatures de laine et de coton. Tannerie. Corderies. L’arrondissement de Moulins est composé de 9 cantons : Bourbon-l’Archambault, Chevagnes, Dompierre, Lurcy-le-Sauvage, Montet, Moulins Est, Moulins Ouest,.Neuilly-le-Réal, Souvigny.
Bibliographie. Regemortes (Louis de). Description du nouveau pont de pierre, construit sur la rivière de l'Allier, à Moulins, avec l'exposé des motifs qui ont déterminé son emplacement, et les dessins et détails relatifs à sa construction, in-folio, 1771.
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