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Montpellier vers 1830, au delà de ses champs cultivés
gravure d'Harding extraite de l'ouvrage The Tourist in France - Thomas Roscoe - 1834
Collection personnelle
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Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
MONTPELLIER, Mons Pessulanus, Mons Puellarum, grande et belle ville, chef-lieu du département de l’Hérault (Languedoc), du 2e arrondissement et de 3 cantons. Chef-lieu de la 9e division militaire, (comprenant l’Hérault, l’Ardèche, le Gard, la Lozère et l’Aveyron). Siège d’une cour royale d’où ressortissent les départements de l’Hérault, de l'Aveyron, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. Tribunal de 1ère instance et de commerce. Chambre et Bourse de commerce. Académie universitaire. Facultés de médecine et des sciences. École spéciale de pharmacie. Collège royal. Sociétés d’agriculture et d’archéologie. Évêché, séminaire diocésain. École secondaire ecclésiastique. 3 Cures. Gîte d'étape. Maison centrale de détention. Direction des douanes. Bureau de poste. Relais de poste. 40,746 habitants — Terrain tertiaire supérieur. Autrefois évêché Université et faculté de médecine, société des sciences, cour des aides, chambre des comptes, bureau des finances, généralité et intendance, présidial, sénéchaussée, Hôtel des monnaies, juridiction consulaire, prévôté générale de maréchaussée, chambre syndicale, plusieurs collégiales, séminaires et collèges ; communautés de Malte, abbayes de filles ordre de Cîteaux et de Sainte-Claire, couvents de chanoines réguliers, de dominicains, de pères de la Merty, d’augustins, de capucins, récollets et cordeliers, de carmes déchaussés et de l’ancien Institut d'ursulines, de dominicaines, de la Visitation, du Bon-Pasteur et du Refuge. Industrie ert commerce de MontppellierManufactures de draps, couvertures de laine, percale, mousseline, mouchoirs. Fabriques considérables de vert-de-gris, d’acides minéraux et autres produits chimiques, de savon, bouchons de liège, liqueurs, parfums. Filatures de coton. Nombreuses distilleries d’eaux-de-vie et esprits. Raffineries de sucre. Tanneries. Maison centrale de détention fondée en 1810 ; on y fabrique des mouchoirs, des percales, des bas, gants en filoche, des bonnets ; on y carde et file la soie, etc. Commerce de vins, eaux-de-vie, esprits, huile d’olive, citrons, orange, fruits secs, cuirs forts, laines, cuivre et verdet. Le port Juvénal, situé à 1 km de la ville et formé par la rivière du Lez, facilite singulièrement le commerce. A 49 km. S.-O. de Nîmes, à 169 km. O.-N.-O. de Marseille, à 750 km S.-E. de Paris. Longitude orientale 1° 32' 30", latitude 43“ 36' 16". L’arrondissement de Montpellier contient 14 cantons. Aniane, Castries, Sète, Claret, Frontignan, Ganges, Lunel-la-Ville, St-Martin-de-Londres, les Matelles, Mauguio, Mèze, Montpellier lre, 2e et 3e sections.
Histoire de MontpellierMontpellier est une ville dont l’origine ne remonte pas au-delà du VIIIe siècle. Elle fut d’abord formée de deux villages appelés l’un Montpellier et l’autre Montpelliéret ; ces deux villages, élevés sur un mont couvert d’une épaisse forêt, appartenaient aux deux sœurs de saint Fulcran, évêque de Lodève, qui en firent donation à Ricuin, évêque de Maguelonne. Ricuin donna en fief Montpellier à un seigneur nommé Guillaume, vers 990. Toutefois Montpellier dépendait encore immédiatement du siège de Maguelonne. La ruine de cette île, en 737, augmenta la population de Montpellier qui s’accrut aussi, trois siècles plus tard, des habitants de Substantion. Vers le Xe siècle, après la fuite des Visigoths devant les Sarrasins, les deux villages voisins, réunis en un seul, formèrent sous le nom de Montpellier une ville considérable qui tenait un rang distingué parmi celles de la Gothie. Les successeurs de Guillaume reconnurent le comte de Toulouse pour suzerain ; mais Guillaume V se constitua vassal de l’évêque de Maguelonne. Pierre II, roi d’Aragon, ayant épousé en 1204 la fille de Guillaume VIII, reçut en dot la ville de Montpellier, qui passa ensuite aux princes d’Aragon. Montpellier fut cédé en échange par l’évêque de Maguelonne à Philippe le Bel en 1292. Enfin Montpellier fut aliéné par Jacques III, roi de Majorque, de la branche cadette des rois d’Aragon, à Philippe de Valois, en 1349. Le chancelier du duc d’Anjou, le sénéchal de Rouergue, et plusieurs seigneurs de leur suite se présentèrent le 21 octobre 1379 au conseil de ville de Montpellier pour lui intimer de faire percevoir un impôt aussi oppressif. Le consul demanda quelques jours pour délibérer ; pendant ce temps la nouvelle de l’extorsion, dont la province était menacée se répandit parmi le peuple ; elle y excita la fermentation la plus violente. Le conseil s’assembla de nouveau le 25 octobre et refusa avec beaucoup de courage de percevoir le fouage ; mais, pendant qu’il délibérait encore, le peuple ameuté se jeta avec fureur sur les officiers du duc, et massacra le chancelier, le sénéchal, le gouverneur de Montpellier, les deux chevaliers qui les accompagnaient, et plus de quatre-vingts personnes de leur suite. Le 30 octobre la ville de Clermont-Lodève suivit l’exemple que venait de lui donner celle de Montpellier, et massacre aussi les commissaires du duc d’Anjou. La fermentation était extrême dans toutes lès villes du Languedoc ; la province semblait se préparer à une révolte générale, et elle aurait probablement éclaté, si Clément VII, arrivé depuis peu de mois à Avignon, n’avait employé toute son influence pour calmer le peuple. Il chargea le cardinal d’Albano et deux autres prélats de se rendre à Montpellier pour engager les habitants à se soumettre ; tandis que le duc d’Anjou, revenu de Bretagne à Paris et ensuite à Avignon, ne se proposait rien moins que de faire passer tous les habitants de Montpellier au fil de l’épée, de raser leur ville, et d’en labourer le sol à la charrue. Le cardinal d’Albano avait inspiré une telle terreur aux habitants de Montpellier, en leur annonçant que les forces de toute la France allaient fondre sur eux, qu’ils consentirent à laisser entrer dans leur ville Déodat de Guillem, lieutenant du duc d’Anjou, qui fit mettre à mort tous les chefs de la sédition du mois d’octobre. Croyant alors avoir satisfait à la vengeance du duc, les habitants consentirent le 1er janvier 1380 à déclarer qu’ils recevraient le duc d’Anjou dans la ville, et qu’ils se soumettraient aveuglément à tout ce qu’il lui plairait d’ordonner. Ayant reçu cette déclaration, le duc d’Anjou partit d’Avignon à la tête de mille lances et d’un corps d’arbalétriers à cheval. Il s’arrêta le 17 janvier à Nîmes, et le 20 il entra dans Montpellier entouré de ses troupes. Anglic de Grimoard, cardinal d’Albano, s’avança au-devant de lui, menant à sa suite tous les ordres religieux, même les religieuses recluses, tous les enfants de la bourgeoisie, les quatre facultés de l’université, les consuls qui portaient les clefs de la ville et le battant de la cloche d’alarme, enfin tout le reste des habitants ; toute cette multitude se jeta à genoux au passage du duc, en implorant miséricorde, et le cardinal d’Albano lui adressa une longue harangue pour l’exhorter à user de merci envers ces pauvres gens. Le duc, sans répondre, fit mettre des gardes dans tous les lieux par où il pouvait commander la ville ; il se fit apporter toutes les armes des habitants, et quand il ne leur eut plus laissé aucun moyen de résistance, il monta le 24 janvier sur un échafaud qu’il avait fait dresser à l’avant-portail de la sonnerie, et fit lire devant lui la sentence qu’il avait rendue contre ce peuple malheureux. Il condamnait deux cents des citoyens qu’il déclarait les plus coupables à être brûlés vifs, deux cents à être pendus, deux cents à être décapités, dix-huit cents à la confiscation de leurs biens et des notes d’infamie, et le reste de la ville à des amendes ruineuses. Il laissa trois jours les habitants de Montpellier sous la terreur de cette effroyable sentence ; enfin le 27 janvier il la modifia à la sollicitation du pape Clément VII, du cardinal d’Albano et divers princes. Il se réserva la punition arbitraire des plus mutins, et il réduisit à moitié environ les amendes, les confiscations et les marques d’infamie. La ville de Montpellier resta presque indifférente à la guerre des Albigeois : du moins les fureurs des croisés ne l’atteignirent point. On y établit un tribunal de l’inquisition, qui fut aboli après s’être essayé sur une prétendue sorcière, Catherine de Sauve. Mais ses plus grands désastres devaient naître des guerres civiles et des discordes religieuses. En 1536 le siège épiscopal de Maguelonne fut transféré à Montpellier, qui devint bientôt le théâtre des guerres et des massacres entre les protestants nouvellement établis et les catholiques. Les premiers, s’étant emparés de la ville sous Henri III, se constituèrent en république, et conservèrent cette forme de gouvernement jusqu’en 1622, époque où Louis XIII s’en rendit maître après un siège long et meurtrier. Pour maîtriser les habitants, le roi fit construire à Montpellier une citadelle qui sert aujourd’hui de caserne. Les nouvelles révoltes qui suivirent la construction de ce fort ne furent pas moins sanglantes que celles qui l’avaient précédée ; toutefois la ville se soumit et prospéra sous le règne de Louis XIV, auquel les habitants élevèrent en 1718 une magnifique statue équestre sur la belle plate du Peyrou.
Montpellier fut préservé des massacres de la St-Barthélemy par le vicomte de Joyeuse, qui commandait alors en Languedoc en l’absence du maréchal de Damville. Simon Fixes, baron de Sauve, secrétaire d’État, voulant sauver les religionnaires de Montpellier, sa ville natale, dépêcha un courrier qu’il chargeait d’avertir en passant le sieur des Ursières, son beau-frère, gouverneur de cette ville. Ursières confère à ce sujet avec le baron de Mousson, premier consul de Montpellier. Les ministres et les principaux religionnaires reçoivent l’invitation de se mettre en sûreté. On fait dire aux autres de se renfermer dans leurs maisons ; les catholiques prennent les armes pour maintenir la tranquillité publique, et les religionnaires sont épargnés. Avant la révolution de 1789 Montpellier était le lieu où s’assemblaient les Etats du Languedoc. Dans l’origine ils ne s’assemblaient d’abord que par sénéchaussée, ils furent ensuite autorisés à se réunir constamment en états généraux, tantôt dans une ville, tantôt dans une autre ; puis Montpellier fut définitivement choisi pour le siège de leurs délibérations, et les Etats de la province s’y sont assemblés sans interruption depuis 1736 jusqu’à leur extinction en 1789. Les armes de Montpellier sont : d’azur à un portail d'église antique d’or, ayant au milieu une Notre-Dame assise vêtue d’azur (alias : de gueules), tenant l’enfant Jésus et ayant à ses pieds un écusson d'argent chargé d’un tourteau de gueules,
Situation et monuments de MontpellierMontpellier est dans une belle situation, sur une colline au pied de laquelle coule le Lez ; un chemin de fer communique de cette ville à Sète, et doit se raccorder avec le chemin de fer de Montpellier à Nîmes et à Beaucaire. De quelque côté que l’on y arrive, l’œil est enchanté ; les environs, à plus de 4 km de circonférence, sont ornés de maisons de campagne élégamment construites, de jardins, de vergers, de coteaux couronnés de bosquets, plantés de vignes et d’oliviers. La ville s’élève en amphithéâtre sur une colline dont le point culminant, vers la place du Peyrou, est à 51 m au-dessus du niveau de la mer ; le sommet de cette hauteur est un peu resserré, les pentes sont en général douces. La ville se dirige de l’est à l’ouest ; d’un côté elle se termine brusquement par la citadelle, et de l'autre par la place du Peyrou : elle s’étend surtout en descendant vers la grande rue, c’est-à-dire du côté de la mer. Cette exposition et L’inclinaison de la plupart de ses rues influent peut-être, autant que son beau climat, sur la longévité et la santé de ses habitants, causes qui, jointes à la célébrité de l’école de médecine, attirent continuellement à Montpellier une affluence considérable d’étrangers. A l’exception de quelques points, notamment du côté du nord-est, où l’on voit encore les stigmates de boulets que lançait l’artillerie de Louis XIII lors du siège de 1622, la ville est aujourd’hui dépouillée de ses anciennes murailles ; les seules restes de ses fortifications consistent dans les anciennes portes des Carmes, de la Blanquerie, du Peyrou, et dans la tour des Pins. Montpellier est une ville très bien bâtie, entretenue constamment dans un grand état de propreté, mais généralement mal percée ; la plupart des rues sont étroites et escarpées ; les places publiques sont petites et irrégulières ; toutefois l’ensemble de la ville est agréable et plaît généralement ; on y remarque plusieurs beaux quartiers, de belles fontaines et de magnifiques promenades. Enfin un aspect riant, une situation des plus heureuses, la douceur du climat, la salubrité de l'air, les beautés champêtres des environs, l’urbanité des habitants, et surtout les charmes du beau sexe font de cette ville un séjour délicieux ; et la mettent au premier rang des villes du midi de la France.
La promenade du Peyrou est l’une des plus belles que l’on connaisse : elle consiste dans une vaste et magnifique plate-forme gazonnée, environnée de balustrades élevées de 3 à 4 m sur une autre promenade qui l’entoure d’une allée couverte, et qui en est une dépendance ; on y monte par un perron, et l'on y entre par une grille. A l’extrémité, s’élève une butte artificielle, un château d’eau construit en rotonde à six faces, et orné de belles colonnes cannelées d’ordre corinthien, L’intérieur de cet élégant édifice, voûté en coupole, renferme un bassin d’où l’eau coule en nappe et tombe en cascade sur des rochers parfaitement imités, qui la transmettent dans un bassin inférieur. Elle y est amenée par un superbe aqueduc en pierres de taille qui traverse une vallée d’environ 8 km de large et va chercher l’eau sur le côté opposée
L’aqueduc, où l’architecte Pitot a dignement lutté avec les auteurs romains de celui du Gard, fut commencé en 1753 et coûta treize ans de travail. Il est composé de deux rangs d’arceaux superposés. Sa longueur totale depuis la source de St-Clément jusqu’au Peyrou est de 13,904 m, dont 8,772 m au-dessous du niveau du sol, et 4,252 m. au-dessus de ce même niveau. Dans une longueur de 880 m., depuis le réservoir dit des Arcades jusqu’au Peyrou, on compte 53 arceaux ayant 8 m d’ouverture, surmontés de 183 arceaux de 2 m. 78 cm de largeur. La hauteur des grands arceaux est de 16 m ; celle des petits est de 5 m 56 cm La plus grande élévation de l’aqueduc est de 28 m. Enfin la base extérieure de la rigole a 3 m de large. L’eau est, de bonne qualité. La porte du Peyrou, arc de triomphe dédié à Louis XIV, est un monument d’ordre dorique mutulaire, sans colonnes ni pilastres, percé d’un seul arc à plein cintre, couronné d’un entablement. Le dessin en est de Dorbay ; la construction en fut confiée à d’Aviller en 1691. Bertrand, sculpteur de Montpellier, exécuta les sculptures, qui sont remarquables. Cet arc de triomphe est dans le goût de la porte St-Denis de Paris : il mériterait d’être détaché des maisons voisines qui le gênent. L’Esplanade est une belle et vaste promenade très fréquentée, qui s’étend entre la ville et la citadelle. Elle touche au Champ de Mars, et longe du même côté la citadelle, espèce de fort composé de quatre bastions, où fut enfermé Cinq-Mars en 1624, et d’autres prisonniers célèbres. L’esplanade aboutit par une de ses extrémités à la place de la Comédie, que décorent une fontaine en marbre représentant les trois Grâces, la façade de la salle de spectacle, etc. La ville est embellie d’un grand nombre de fontaines : à celle que nous venons de nommer, nous ajouterons celles des Chevaux-marins ou Licornes, à la halle couverte, avec un bas-relief représentant la bataille de Closterkamp, celles de la Grande rue, etc., etc. Parmi les églises on visitera celle de St-Denis, d’ordre toscan, qu’on doit à d’Aviler, celle de Ste-Eulalie, celle de Notre-Dame-des-Tables, autrefois des Jésuites, attenante au collège royal.
La cathédrale, sous l’invocation de saint Pierre, est la plus ancienne et la plus célèbre église de Montpellier. Ce fut originairement un monastère de bénédictins, fondé en 1364 par le pape Urbain V. Cette église ne fut érigée en cathédrale qu’en 1536. Trois tours s’élèvent aux angles de la nef ; la quatrième a été abattue durant les guerres de religion. La façade est précédée d’un porche assez singulier. Deux piliers cylindriques, massifs, de 4 m 55 cm de diamètre, ayant leurs extrémités façonnées en cône, et terminées par une petite sphère, placés à 8 m 45 cm du mur de façade, soutiennent, à la hauteur de la nef, une voûte à quatre pendentifs, qui reposent immédiatement au-dessous de la partie conique des piliers, et s’appuient de l’autre côté sur la façade de l’église. La longueur de l’édifice est de 55 m 25 cm dans œuvre ; la longueur de la nef est de 14 m 95 cm, et de 26 m 65 cm dans le fond des chapelles : celles-ci sont au nombre de dix. Le sanctuaire ; qui est d’une construction beaucoup plus moderne (1775), a 13 m 64 cm de large et 12 m 99 cm dans œuvre, d’un mur latéral à l’autre. Il est pavé de carreaux de marbre gris et blanc. Le chœur contient un double rang de stalles dans son pourtour ; on y remarque trois immenses tableaux, dont l’un, le plus célèbre, qu’on doit au pinceau de Sébastien Bourdon, représente la chute de Simon dit le Magicien ; les deux autres sont d’Antoine Ranc et de Jean de Troy. La cathédrale est bâtie dans un enfoncement qui nuit à sa situation ; elle est attenante à l’école de médecine.
L’école de médecine de Montpellier jouit d’une célébrité universelle et justement acquise. Créée par les arabes après la fondation de celle de Salerne, elle prit une forme régulière en 1220 Le bâtiment de l'école est vaste, propre, bien distribué ; c’est l’ancien évêché. On voit dans la salle des Actes le buste d’Hippocrate, en bronze, morceau précieux d’antiquité, et des bustes en marbre d'Esculape et d’Hygie. Un siège en marbre, découvert dans les arènes de Nîmes, et le buste de Chaptal décorent le bel et vaste amphithéâtre, œuvre de Lagardette. Dans la salle du Conclave, aujourd’hui du Conseil, on montre les portraits.de tous les professeurs décédés depuis le XIIIe siècle, celui de Rabelais, et même au besoin la robe doctorale de ce facétieux curé de Meudon, qu’on faisait revêtir autrefois a chaque récipiendaire. On voit encore d’autres marbres antiques, encastrés dans les murs de ce bel établissement. La bibliothèque de Montpellier renferme plusieurs manuscrits importants venus de L’Italie. On y remarque 15 volumes in-4 de lettres écrites à la reine Christine de Suède par les hommes les plus distingués de son époque ; des copies d’ouvrages de Galilée ; 2 volumes de lettres originales adressées à C. dal Pozzo (mort en 1685), par un grand nombre d’artistes et de littérateurs célèbres ; 1 volume de lettres autographes écrites à Alde le jeune et à Paul Manuce ; il s’en trouve du Tasse, de Muret, de Sigonius, du grand-duc de. Toscane, etc. ; 2 volumes de lettres autographes de Peiresc ; 1 volume d’observations sur l’antiquité, de la main de Winckelmann, etc. ; 34 volumes in- folio ou in-4 formés par l’historien Guichenon, et renfermant une multitude de pièces relatives au Bugey, à la Bresse et à la Savoie. On sait que la bibliothèque entière d’Alfieri, léguée à la comtesse d’Albany, devint la propriété du peintre Fabre, qui en fit don avec le reste de ses belles collections à sa ville natale de Montpellier. Conservés à part, les livres du célèbre auteur tragique forment environ 3,000 volumes grecs, latins, italiens ; il n’y a qu’un seul auteur français, c’est Marot. Chaque ouvrage porte la signature d’Alfieri ; beaucoup renferment des notes de sa main. M. Gazzera signale un bien curieux volume dont l’existence n’était pas même soupçonnée : c’est un petit in-8 de six feuillets seulement, et contenant six sonnets que l’on ne trouve dans aucune des éditions d’Alfieri ; le titre porte qu’ils furent imprimés de sa propre main.
Le jardin botanique, fondé par Henri IV en 1593, est un des jardins des plantes les plus remarquables du royaume sous le rapport du nombre et du classement des végétaux. Plus de 8,000 plantes sont cultivées dans ce jardin. On y remarque une fort belle orangerie et une grande serre chaude, qui permet de conserver pendant vingt ans des végétaux des tropiques. Le jardin Royal, promenade charmante, où se trouve l’école forestière, est attenant au jardin botanique. Le musée Fabre est un établissement magnifique. Peu de galeries de tableaux, en France, sont plus remarquables que celle de Montpellier pour le nombre et le choix des chefs-d’œuvre qu’elle renferme. Ce riche musée porte le nom de son fondateur M. le baron Fabre, qui, après un séjour de près de quarante années en Italie, sacrifiant à l'amour de la patrie la juste considération et l’heureuse existence que ses talents et les rares qualités de son cœur lui avaient acquises sur cette terre classique des beaux-arts, a réalisé, en 1825, le projet qu’il avait conçu depuis longtemps, de faire donation à Montpellier, sa ville natale, de sa superbe collection de tableaux, dessins, estampes, statues, bustes, médailles et autres objets d’art, ainsi que d’une bibliothèque de plus de 15,000 volumes, remarquable par le nombre, la variété, la richesse des éditions, dans les littératures anciennes, modernes et étrangères, et surtout par le recueil le plus complet et le plus précieux d’ouvrages qui traitent des beaux-arts. Le cabinet d’histoire naturelle et de physique de la faculté des sciences, quoique ayant besoin d’être renouvelé, offre quelque intérêt aux curieux. La salle de spectacle fut construite en 1786, après l’incendie de l’ancienne salle. Elle est, vaste et bien distribuée : la façade est de bon goût ; l’intérieur est passablement décoré, et peut contenir plus de 2,000 spectateurs ; le parterre est assis. Hôpitaux. Les hôpitaux de Montpellier méritent une mention particulière pour leur importance et pour la manière admirable dont ils sont desservis.
On remarque encore à Montpellier le palais de justice ; l’hôtel de la préfecture ; l’évêché ; le séminaire ; la bourse ; la fontaine de Jacques Cœur, argentier de Charles VII ; l’édifice de St-Côme ; l’église de la Providence ; l’établissement orthopédique de l’infortuné Delpech ; la tour des Pins et celle du Télégraphe ; les halles ; les casernes, entreprises et terminées sous le règne de Napoléon : elles peuvent contenir 2,000 hommes d’infanterie et de cavalerie ; la place de la Canourgue, celle de la préfecture, ornée d’une belle fontaine en marbre blanc, celle du Marché aux fleurs ; la fontaine des Chevaux marins ou des Licornes ; les églises St-Denis, St-Eulalie, Notre-Dame-des-Tables, etc., etc.
Biographie.Montpellier a donné naissance à un grand nombre d’hommes célèbres, parmi lesquels nous citerons :(L'auteur de ce texte sur Montpellier était sans doute un habitant de cette ville, pour avoir voulu citer tous les personnages de 'la bonne société'
Bibliographie.
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