Chartres au 19ème siècle

Lire et voir aussi

• Les cartes du 19ème siècle et la description du département de l'Eure et Loir, en 1883 par Vuillemin

Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
(collection personnelle).

CHARTRES, Autricum, Civitas Carnutum, grande et très ancienne ville, Eure (Beauce), chef-lieu du département d’Eure-et-Loir, du 2e arrondissement et d’un canton. Tribunal de 1ère instance et de commerce. Collège communal. Évêché. Grand séminaire. 2 cures. Société d’agriculture. Gîte d’étape. Bureau de poste. Population 16,383 habitants. — Terrain tertiaire moyen.

Autrefois évêché et duché-pairie, capitale de la Beauce, parlement de Paris, intendance d’Orléans, gouvernement particulier, vidamie, prévôté, bailliage, présidial, justice royale, 2 séminaires, 12 abbayes ou couvents. — L’évêché de Chartres fut fondé au IVe siècle, et détaché de Sens en 1622 ; ce diocèse fut un des plus grands du royaume jusqu’en 1695, qu’on érigea le nouvel évêché de Blois. Avant cette séparation, le diocèse de Chartres renfermait 1,700 paroisses.

Chartres sur sa colline, depuis un de ses chemins d'accès, vers 1830
gravure de Hostuin (?), extraite de la France pittoresque d'Abel Hugo - 1835
Collection personnelle

Industrie.
Fabriques de bonneterie à l’aiguille, draps communs. Tanneries et mégisseries. — Commerce de grains, chevaux, moutons, filasse, balais, et de pâtés de gibier à croûte fine qui jouissent d’une réputation méritée. Les marchés de Chartres sont toujours copieusement approvisionnés de gibiers succulents, et nulle autre ville ne peut songer à lui enlever cette branche de commerce qui est pour elle d’une grande importance. Ces pâtés se composent ordinairement de perdreaux, de cailles, d’alouettes ou de lièvres ; on y fait aussi des pâtés de pluviers et de guignards, et autres oiseaux de passage.

Il se tient à Chartres les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine, des marchés très considérables de grains. Ces marchés sont les plus forts de la France ; il n’est pas rare de voir vendre dans un seul jour jusqu’à six mille quintaux de blé et plus, outre celui qui se vend sur échantillon, et qui se livre dans les greniers. Tous les grains qui s’exposent sur le carreau des halles s'achètent au comptant : c’est un usage qui subsiste de temps immémorial, avantage qui ne se rencontre pas dans les autres marchés : aussi ceux de Chartres sont-ils constamment bien approvisionnés. Celui du samedi est le plus considérable, et celui du mardi le plus faible. La bonne tenue de ces marchés, la police qui les surveille avec soin, la fidélité dans les livraisons, et les payements que les cultivateurs et marchands sont assurés d’y trouver, les attirent de tous les points du département et de ceux environnants. Il y règne un tel ordre et tant d’activité, qu’en trois quarts d’heure, une heure au plus, tout ce qui se trouve exposé sur la place est vendu. Le mesurage et les livraisons sont toujours terminés et les payements faits dans le jour.— Foires les 11 mai (10 jours), 24 août (3 jours), 8 septembre (10 jours), 30 novembre (2 jours), 1er samedi après la St-Jean (2 jours). Foire aux laines tous les jeudis de juillet.

A 92 km de Paris. Longitude 0° 50' 55", latitude 48* 26' 54".

L’arrondissement de Chartres est composé de 8 cantons : Auneau, Chartres N., Chartres S., Courville, Illiers, Jan ville, Maintenon, Voves.

Histoire brève.
César, Strabon, Pline et Ptolémée font mention des Carnutes. Ptolémée leur donne pour villes principales Autricum et Genabum. Le nom d'Autricum paraît dérivé de celui d'Autura, qui était celui de la rivière d’Eure, sur laquelle elle était située ; et la position d’Autricum à Chartres est prouvée par deux routes de la Table de Peutinger qui y aboutissent, et qui se rattachent à Durocasses, Dreux, et Subdinnum, le Mans ; c’est par erreur de copiste que le nom d'Autricum, dans la Table, ce trouve changé en celui de Mitricum. Autricum prit, comme tant d’autres villes, dans les derniers temps de la puissance de Rome, le nom de Carnutes ou de Carnotes, que l’on trouve dans la Notice des provinces de la Gaule et dans Sulpice Sévère.
Les Romains exécutèrent pour l'utilité et la défense de cette cité des travaux importants dont on trouve à peine quelques vestiges : sous leur domination succéda au culte des druides le culte des dieux du Capitole, qui cédèrent la place au christianisme vers la fin du IVe siècle.
De la puissance romaine, Chartres passa sous la puissance immédiate des rois francs. Vers l’an 600, Thierry II, roi d'Orléans et de Bourgogne, assiégea cette ville, qui était très fortifiée, et ne parvint à s’en rendre maître qu’après avoir rompu l’aqueduc et détourné l’eau qui servait aux besoins des habitants. Les Normands la prirent, la brûlèrent et la détruisirent en 858 et en 872. Un de leurs chefs, le fameux Rollon, l’assiégea sans succès en 911. Dans les sanglants combats des Armagnacs et des Bourguignons, Chartres fut pris par ces derniers et passa sous la domination anglaise, dont cette ville ne parvint à s’affranchir qu’en 1432, où Dunois la surprit et s’en rendit maître. Attaquée sans succès par les protestants en 1568, elle fut prise en 1591 par Henri IV, qui s’y fit sacrer trois ans après. C’est dans sa cathédrale que saint Bernard prêcha la première croisade en 1445. Toute la France était si prévenue que le succès de la croisade dépendait de lui, qu’on lui offrit le commandement de l’armée, qu’il refusa. Content de l’emploi de prédicateur et de thaumaturge, dit l’historien Velly, il partit pour l’Allemagne.

Les armes de Chartres sont : de gueules à trois bésants d’argent, chargés chacun d'une lettre antique et d’une fleur de lis de sable ; au chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d'or.

Vers la fin du XIe siècle, la ville de Chartres fut défendue par une enceinte de fortifications qui subsistent encore en entier. On y entrait par sept portes, savoir : les portes Drouaise, de St- Jean, Châtelet, des Epars, St-Michel, Morard et Guillaume. La dernière a quelque chose d’imposant par son apparence guerrière : elle est flanquée de deux grosses tours unies par une courtine et couronnée d’une galerie saillante à créneaux et mâchicoulis ; celte porte est voûtée en ogive. On remarque encore sous la voûte la coulisse de la herse, et l’ouverture qui donnait passage à l’assommoir ; on voit aussi celle par où passaient les flèches du pont-levis.

La porte Guillaume à Chartres, vers 1830
Gravure de Rauch, extraite du 'Guide pittoresque du voyageur en France' - 1838
Collection personnelle

Celte ville est située sur la croupe d’une montagne, au pied de laquelle coule la rivière d’Eure qui baigne une partie de ses remparts. Elle est mal bâtie, ses rues sont étroites, mal percées, et dans la partie appelée la ville basse, tellement escarpées qu’elles sont inaccessibles aux voitures ; on y trouve cependant quelques quartiers agréables et plusieurs places publiques, notamment celle dite des Epars, qui est d’une grandeur démesurée, La plupart des maisons sont construites en pans de bois, et présentent le pignon saillant sur les rues ; toutefois il en existe un certain nombre d’assez bien bâties et commodément distribuées. La ville est en grande partie ceinte de murs et de fossés, environnés de vieux remparts, couronnés de buttes, plantés d’arbres, qui offrent des promenades agréables. La partie basse est arrosée par deux bras formés par l’Eure, et dont l’un coule en dedans et l’autre en dehors des remparts : ils se réunissent ensuite ét dirigent leur cours au milieu d’un bassin fertile où ils font mouvoir de nombreux moulins, et côtoient une vaste prairie qui, dans la belle saison, forme une promenade délicieuse.

Les abords de la cathédrale de Chartres, vers 1850
gravure de F.A. Pernot, extraite du Dictionnaire de toutes les communes de la France
Girault de Saint-Fargeau - 1851
Collection personnelle

L’église cathédrale de Chartres est l’un des temples les plus vastes et les plus imposants que l’architecture ait produits dans le moyen âge. Elle occupe l’emplacement d’une ancienne basilique dont on ignore la forme et l’étendue, qui subit le sort commun à la plupart des édifices religieux de cet âge ; elle fut incendiée vers l’année 858 par les Normands, qui entrèrent dans la ville sous le prétexte d’y recevoir le baptême et de rendre les honneurs de la sépulture à Hastings, leur chef, qu’ils supposèrent mort, et mirent tout à feu et à sang. Celte basilique fut repérée par l’évêque Gislebert, et incendiée de nouveau en 962 ou 973, pendant la guerre entre Thibault le Tricheur, comte de Chartres, et Richard, duc de Normandie. Enfin, en l’année 1020, le 7 septembre, veille de la Nativité de la Vierge, un incendie dont on ignore la cause, et qu’on présume avoir été occasionné par le feu du ciel, embrasa en très peu de temps presque toute la ville, sans épargner la cathédrale : il y a apparence qu’alors elle n’était construite qu’en bois. Ce troisième incendie arriva sous l’épiscopat de Fulbert. Le premier soin de ce prélat fut d’écrire au roi de France, aux autres souverains de l’Europe, aux princes et seigneurs du royaume, pour les engager à coopérer par leurs bienfaits à la reconstruction de la ville et de son église. Il commença par donner l’exemple, en employant trois années de ses revenus et de ceux de la mense capitulaire. La grande réputation dont Fulbert jouissait à la cour de France, et même dans l’Europe chrétienne, ainsi que la dévotion particulière que tous les peupies avaient pour l’église de Chartres, permirent à ce prélat et à ses successeurs d’exécuter sur un plan aussi vaste un édifice qui, par son ordonnance et la difficulté du travail des pierres que l’on y a employées, a dû coûter des sommes immenses. Jean Cormier, médecin du roi Henri Ier, voulant signaler sa piété et son amour pour la ville de Chartres, lieu de sa naissance, fit bâtir à ses dépens, vers l’année 1060, le portail méridional, à l’exception du porche formant péristyle au-devant, dont la construction paraît être du milieu du XIIe siècle. La princesse Mahaut, veuve de Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, vers 1088, fit couvrir en plomb le principal corps de l’édifice, c’est-à-dire le chœur, la croisée et une partie de la nef. L’entrée de la nef, le grand portail, et les deux clochers auxquels on travaillait depuis longtemps, ne furent achevés qu’en 1145. La construction de la cathédrale de Chartres s’est donc prolongée pendant près de cent trente ans ; elle fut dédiée à la Vierge, le 17 octobre 1260, par Pierre de Maincy, soixante-seizième évêque de Chartres.

Cette église est bâtie en pierre dure et bien appareillée, d’une construction solide. La disposition générale du plan est noble et grande, et ses proportions en sont heureuses : ses dehors offrent un aspect imposant ; le caractère mâle et sévère de la masse de son architecture (sans y comprendre les constructions postérieures) indique le premier âge du style improprement appelé gothique.

La façade principale, dont la largeur totale est de 50 m, présente deux grosses tours carrées surmontées de deux hautes pyramides octogones, séparées par un intervalle de 17 m Cette façade est divisée en trois portions égales par trois grandes portes précédées d’un perron de cinq marches et pratiquées sous des voussures en ogive chargées de figures et d’ornements.

Façade côté du midi de la cathédrale de Chartres, vers 1850
gravure de Rouargue frères, extraite de l'Histoire des villes de France - Aristide Guilbert - 1859
Collection personnelle

Au-dessus des portiques sont trois grandes fenêtres en verre peint, plus haut une superbe rose, et au-dessus de la rose une galerie qui fait communiquer d’un clocher à l’autre. Là sont placées dans des nichés quinze grandes statues : celles des bienfaiteurs de l’église. La façade du côté du midi présente un vaste porche à trois portiques ; on y monte par un perron composé de dix-sept marchés, et soutenu par des massifs ou pieds-droits, sur lesquels on voit un grand nombre de figures et des colonnes dont presque tous les fûts sont d’une seule pierre. Les portiques sont surmontés de pignons et d’une suite de statues placées dans des niches, avec les couronnements ordinaires à ce genre d’architecture. Dans le fond sont trois portails en ogive, d’une belle proportion et décorés de riches ornements. Au-dessus du porche, et sur une même ligne, on compte cinq fenêtres au-dessus desquelles est placée la grande rose. — La partie latérale de l’église du côté du nord offre à peu près le même aspect que celui du midi : même grandeur dans la distribution, même richesse dans les statues et les ornements. Les deux porches paraissent avoir été bâtis à la même époque, c’est-à-dire vers le milieu du XIIe siècle.

L’intérieur de l’église est digne d’admiration ; la première chose qui frappe en entrant c’est l’harmonie des proportions ; elle semble ajouter quelque chose d’auguste à la majesté du lieu, où les jours sont d’ailleurs tellement ménagés, que tout y prend une teinte sévère, peut-être même un peu sombre, mais qui convient très bien à la destination de l’édifice. Ce caractère tient sans doute, jusqu’à un certain point, aux édifices gothiques ; mais il paraît être plus particulier à l’église de Chartres qu’à tout autre. Tout l’édifice a de longueur dans œuvre 133 m, sur 34 m de largeur d’un mur à l’autre, et 35 m de hauteur sous la clef de la voûte. La largeur de la nef, depuis la porte principale jusqu’au milieu du premier pilier du chœur, est de 75 m d’un pilier à l’autre. Les bas-côtés ont chacun 6 m 66 cm de largeur sur 16 m de hauteur ; ces bas-côtés sont doubles autour du chœur. La croisée a de longueur, d’une porte à l’autre, 65 m sur 12 m de largeur ; elle est accompagnée de deux bas-côtés. Au-dessus des grands vitraux de la nef et du chœur règne dans l’épaisseur du mur une galerie, au moyen de laquelle on peut faire intérieurement le tour de l’église.

Au rond-point du chœur, et derrière le maître-autel, est placé un groupe de marbre blanc de 6 m de haut. L’Assomption de la Vierge Marie en est le sujet ; trois anges la soutiennent et dirigent leur vol vers le ciel. Cette composition est fort belle ; les figures ont près de 3 m de proportion, et sont liées entre elles par des masses de nuages habilement disposées.

On voit au milieu de la nef un labyrinthe exécuté en pierre bleue de Senlis ; les Chartrains l’appellent communément la Lieue ; il a 256 m de développement depuis l’entrée jusqu’au centre.

Les grands vitraux de la nef, de la croisée, du chœur, des bas-côtés et des chapelles, sont ornés de figures représentant plusieurs saints personnages, un grand nombre de sujets de l’Ancien et du Nouveau Testament, et des tableaux sur lesquels sont figurées les corporations d’arts et métiers qui ont contribué, soit par leurs cotisations ou par des travaux manuels, à la construction de ce superbe édifice, Dans les parties circulaires en forme de rose qui surmontent les pans de vitres de la partie supérieure de l’église, sont représentés des rois, des ducs, des comtes, des barons, armés de pied en cap, ayant chacun leur écu chargé d’armoiries, et montés sur des chevaux richement harnachés et caparaçonnés ; tous ces personnages sont pour la plupart des bienfaiteurs de cette église. — Le sujet représenté dans les interstices de la grande rose au-dessus de la porte royale, est le Jugement dernier.

La clôture du chœur est un ouvrage digne de l’admiration des connaisseurs, tant par la richesse de son architecture que par la composition et l’heureux choix des ornements, le fini et la belle exécution des figures. Les principaux traits de la vie de la sainte Vierge, ainsi que ceux de la vie de Jésus-Christ, y sont représentés en figures d’une très belle proportion. Le tout est surmonté d’une multitude de pyramides et de découpures à jour, du style gothique le plus riche et le plus élégant, et qu’on peut comparer, pour la délicatesse du travail, à ces ouvrages d’orfèvrerie appelés filigranes.

Au-dessous de cette église, il en est une autre dite l’Église sous terre, dans laquelle on descend par cinq escaliers différents. Elle se compose de deux longues nefs pratiquées sous chacun des bas-côtés de l’église haute. Les voûtes sont en arête ; dans la partie qui correspond au pourtour du chœur de l’église haute, on a élevé treize chapelles, entre autres celle de la Vierge, où les fidèles vinrent de tout temps en pèlerinage faire des dévotions et déposer des ex-voto et des offrandes ; près de l’autel est un ancien puits, nommé dans le pays le Puits des saints forts, parce que, dit Roulliard, du temps de l’empereur Claude, grand persécuteur des chrétiens, le gouverneur de Chartres, après en avoir fait passer plusieurs au fil de l’épée, fit jeter leurs corps dans ce puits.

En 1836, par la négligence de quelques ouvriers fondeurs, le feu prit à la toiture du bâtiment et dévora complètement la charpente qui était magnifique, sans endommager presque en rien l’édifice. Dans l’impossibilité de refaire une charpente en bois, on résolut de la construire en fer ; mais la dépense ayant été reconnue trop considérable, on décida alors de construire la charpente en foute, ce qui fut exécuté avec un plein succès ; cette toiture en fonte a été achevée le 16 janvier 1841.

Chartres au bord de l'Eure, vers 1880
Gravure extraite de La France illustrée en 2 volumes de V.A. Malte-Brun - 1881
Collection personnelle

On remarque encore à Chartres ; l’ancienne église de St-André, dont les dimensions sont très hardies ; l’hôtel de la préfecture, dont les bâtiments, les jardins et les terrasses offrent un séjour agréable ; la maison commune, solidement et régulièrement bâtie, près de la place d’armes ou des halles ; le ci-devant monastère de St-Père, dont la construction était à peine achevée lors de la suppression des communautés religieuses ; la maison dite de St-Jean, occupée jadis par des chanoines réguliers, et maintenant convertie en un atelier pour les indigents ; le petit séminaire, où sont établis le tribunal civil et la caserne de la gendarmerie ; le tribunal criminel, joignant les prisons ; l’Hôtel-Dieu, dans le cloître de Notre-Dame ; l’hôpital général, situé au faubourg St-Brice, dans l’enclos de St-Martin-au-Val, sur les bords de l’Eure ; le cabinet d’histoire naturelle ; la bibliothèque publique, renfermant 40,000 volumes imprimés et 800 manuscrits : on y conserve le verre de Charlemagne, anciennement déposé dans l’abbaye de la Madeleine de Châteaudun, à qui cet empereur en avait fait cadeau.

Sur une des places de la ville, qui porte le nom de Marceau, s’élève une pyramide érigée en l’honneur de ce général. On y lit les inscriptions suivantes :

A LA MEMOIRE DE MARCEAU.
IL NAQUIT A CHARTRES
LE 1er MARS M D CC LXIX.
SOLDAT A SEIZE ANS,
GÉNÉRAL A VINGT-TROIS,
IL MOURUT A VINGT-SEPT.
BLESSÉ MORTELLEMENT
A HOESTBACK,
IL EXPIRA A ALTENEIRKIN,
LE 3e JOUR COMPLÉMENTAIRE AN IV.
LES GÉNÉRAUX AUTRICHIENS
RENVOYÈRENT SON CORPS
A L'ARMÉE FRANÇAISE,
ET LUI RENDIRENT LES HONNEURS FUNÈBRES
DANS LEUR CAMP.

Biographie.
Chartres est le lieu de naissance de :

• Foulques ou Foucher de Chartres, historien de ce qui s’est passé à Jérusalem de 1095 à 1127.
• Guill. de Saintes, évêque d’Évreux, l’un des plus fameux ligueurs.
• P. Nicolle, l’un des écrivains les plus distingués de Port-Royal.
• Mich. Félibien, collaborateur de l’historien de Paris dom Lobineau.
• And. Félibien, de l’académie des inscriptions, auteur de plusieurs ouvrages sur les arts et les artistes.
• Math. Regnier, poète satirique et licencieux, mort en 1613,
• Ph, Desportes, poète, dont les vers pleins de grâce contribuèrent à épurer notre langue, mort en 1606.
• Cl. Deshais-Gendron, médecin et littérateur, mort en 1750.
• Soulas d’Allinval, auteur comique assez médiocre, mort à l’hôpital en 1753.
• Fleury, acteur célébré de la Comédie française, où il conserva jusqu’en 1818, époque de sa retraite, la tradition des manières de l’ancienne cour ; mort en 1822.
• Pethion de Villeneuve, membre de l’assemblée constituante et de la convention nationale, maire de Paris en 1791 et 1792, et l’un des plus célèbres personnages de la révolution française, mort en fuite en 1793.
• J. Dussaulx, littérateur, membre de l’académie des inscriptions, député à la convention nationale et au conseil des cinq cents, mort en 1798.
• Lacroix de Frainville, avocat, membre de la convention nationale, mort sur l’échafaud révolutionnaire le 5 avril 1794.
• P.-J.-M. Chasles, chanoine, député à la convention nationale, mort en 1836.
• L.-M.-S. Boutroue, membre de la convention nationale, mort en 1816.
• L. Sergent, graveur de mérite, membre de la convention nationale.
• Le général Marceau, que ses belles actions firent élever au grade de général de division à vingt-trois ans.
• Chauveau-Lagarde, savant jurisconsulte, défenseur au tribunal révolutionnaire du général Miranda, de Brissot de Warville, de Charlotte Corday, de Marie-Antoinette, et à une autre époque du général Bonnaire et de plusieurs autres proscrits.
• F. Doublet, professeur à la faculté de médecine de Paris.
• J.-F.-L. Deschamp, habile chirurgien.
• V. Chevard, historien de Chartres.

Bibliographie.

• Doyen (Guillaume). Histoire de la ville de Chartres, du pays chartrain et de la Beauce, 2 vol. grand in-8, 1786.
• Chevard (V.). Histoire de Chartres et de l'ancien pays chartrain, avec une description statistique du département d’Eure-et-Loir, 2 vol. in-8, 1801-02. — Supplément à l'Histoire de Chartres et de l'ancien pays chartrain, in-8, 1811.
• OzeraY (M.-J.). Histoire générale, civile et religieuse de la cité des Carnutes et du pays chartrain, vulgairement appelé la Beauce, depuis la première émigration des Gaulois jusqu’à l'année de Jésus- Christ 1697, t. 1, in-8, 1835.
• Lejeune(H.-F.-A.). Annales historiques du département d'Eure-et-Loir et en particulier de la ville de Chartres depuis 1789, 1 vol. in-folio.
• Cartier (E.). Essai sur les monnaies chartraines frappées par les comtes de Chartres et de Blois jusqu’au XIVe siècle, etc., in-8, 1833.
• Lacombe. Précis historique des comtes, ducs et évêques de Chartres, in-8, 1782.
• Liron (dom Jean). Bibliothèque générale des auteurs de France, in-4, 1719 (le livre 1er contient la Bibliothèque chartraine. On y traite des auteurs et des hommes illustres de l’ancien diocèse de Chartres). — L'ordre observé au sacre et couronnement du roi Henri IV, l'an 1594, par Nicolas de Thon, évêque de Chartres, in-4 et in-8, 1594 ; in-8, 1610. — Entrée de Sa Majesté le roi Louis XIII et de la reine, son épouse, à Chartres, le 26 septembre 1619 (imprimée au t. 1 du Cérémonial de Godefroy, p. 981).
• Anquetin. La Beavsse desséchée, ou Discours sur ce qui s'est passé à la procession générale faite à Chartres le dix-huitième juin mil six cens quatre-vingt-un, petit in-4, sans date.
• Rouillard (Séb.). Parthène, ou Histoire de la très-auguste et trés-dévote église de Chartres, dédiée par les vieux Druides en l'honneur de la vierge qui enfanteroit, etc., in-8, 1609.
• Sablon (V.). Histoire de l'auguste et vénérable église de Notre-Dame de Chartres, tirée des manuscrits et des originaux de cette église, in-12, 1671, 2e édit. ; in-12, 1683 ; in-16, 1697 ; in-12, 1707, 1714.
• Duhan de Mézières. Lettre contenant la description de la cathédrale de Chartres (Mercure, p. 1624, 1626, juillet 1733). — Histoire de l'auguste et vénérable église de Chartres, dédiée par les anciens Druides à une vierge qui devait enfanter, tirée des manuscrits et originaux de ladite église, in-12, 1715 ; nouv. édit., in-18,1835.
• Lejeune. Histoire de la cathédrale de Chartres, premier appendice comprenant ses sinistres jusqu'à celui du 4 juin 1836 inclusivement, in-12, 1839. — Nouvelle Histoire de l'Église de Chartres, in-8, 1808.
• Chevard. Notice sur l’origine et la description de l’église de Chartres (Annuaire d’Eure-et-Loir, 1807, p. 221).
• Gilbert. Description historique de l'église cathédrale de Notre-Dame de Chartres, nouv. édit., considérablement augmentée et ornée de gravures, in-8, 1824.
• Jolimont (F.-T.). Vues pittoresques de la cathédrale de Chartres, dessinées par Chapuy, avec un texte de F.-T. Joli- mont, in-folio, 1828.
• Didron. Archéologie nationale, rapport à M. de Salvandy, ministre de l'instruction publique, sur la monographie de la cathédrale de Chartres, in-8, 1839. — Monographie de la cathédrale de Chartres, in-folio et gravures — La Cathédrale de Chartres, ses vitraux et ses statues, petit in-8, 1839. — Notice historique concernant la sonnerie ancienne et moderne de l’église cathédrale de Chartres, in-12, 1842.
• Robert. Relation de l'accident arrivé à Chartres par le Jeu qui aurait embrase toute l’église sans la protection toute visible de la sainte Vierge, in-8, 1675. qui s'est formé à la pointe du clocher neuf de Notre-Dame de Chartres, in-12, 1692.
• Miroir. De l'incendie de la cathédrale de Chartres, et des moyens certains et peu dispendieux de prévenir à l'avenir des ravages du feu du ciel ou accidentel des églises, et en général tous les édifices de haute structure, avec une notice historique sur l'édifice, in-8, 1836.
• Santeul. Le Trésor de Notre-Dame de Chartres, 1 vol. grand in-8, ornée de 10 planches, 1841.
• Janvier de Hainville (J.-F.-Aug.). Relation des entrées des évêques de Chartres, avec des remarques historiques, in-8,1780. — Notre- Dame de Chartres, mystère du Rosaire, in-8, 1835.
• Doublet. Pouillé du diocèse de Chartres, in-8, 1738.
• Cassegrain (Jean). Dissertation apologétique sur la fontaine minérale du faubourg Sl-Maurice de Chartres, 1702, in-12, p. 24.
• Vallemont (l’abbé). Description de l’aimant