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Les villes à travers les documents anciens

Charleville-Mézières au 19ème siècle

Mézières au milieu des collines vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Mézières dans ses collines, vers 1830, gravure de Chevery
extraite de La France pittoresque - Abel Hugo - 1835
(collection personnelle).


Voir aussi la département des Ardennes en 1883

Textes extraits de La France pittoresque - Abel Hugo - 1835
(collection personnelle).

Mézières et Charleville étaient des villes séparées jusqu'en 1966. Mézières sur la Meuse, juste en face de Charleville, était alors le Chef-Lieu du Département des Ardennes. Chaque commune possède de ce fait son histoire propre, réunies ici sur la même page, puisque les habitants actuels vivent ensemble.

 

Mézières sur la Meuse vers 1820 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Mézières traversée par la Meuse, vers 1820, gravure de Couvelet
extraite du Nouveau voyage pittoresque de la France - Osterwald - 1827
(collection personnelle).

 

MÉZIÈRES, ville forte sur la Meuse, chef-lieu de préfecture, à 58 lieues 1/2. N.-E. (Distance légale de Paris, on paie 29 postes 3/4. Population 3,759 habitants.

Cette ville, située sur le penchant d'une colline, à l’isthme d’une presqu’île formée par la Meuse, qui la traverse deux fois, est entourée de fortifications considérables et dominée par une bonne citadelle. — C’était Un gouvernement de place du ci-devant Rethélois. C’est aujourd’hui une ville de guerre de 2e classe.

L’origine de Mézières remonte au IXe siècle, à l'époque où, en 899, son château fut construit par un seigneur nommé Hellebarde. On prétend que le nom de la ville, en latin Maceriensis, vient d’une statue du dieu Macer, trouvée en creusant les fondations de ce château.
Les seigneurs de Mézières furent souvent en guerre avec les archevêques de Reims. Dès 920, l’archevêque Foulques s’empara de leur château, qui fut rendu en 921 à Garinus, fils du fondateur Hellebarde. —- En 930, le pied de la colline qui domine ce château se couvrit d’habitations bâties par des réfugiés de Rethel — En 940, sans doute à cause de la protection accordée aux réfugiés, Balthazar, comte de Rethel, vint mettre le siège devant Mézières et s’en empara. — Mézières fut pris une troisième fois, en 977, par Adalbéron, archevêque de Reims.

Mézières sur la Meuse vers 1870 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Mézières le long de la Meuse, vers 1870
extraite de La France illustrée (en 5 volumes) - V.A. Malte-Brun - 1883
(collection personnelle).

C’est en 1176 que la première église, en l'honneur de saint Pierre, fut construite dans l’intérieur du château. — En 1214, la population reçut un notable accroissement par des Liégeois qui s’y réfugièrent. — Le lieu étant devenu considérable, Hugues III, comte de Rethel, lui accorda, en 1233, le titre de ville. — Le château et l’église collégiale furent détruits, en 1308, par un incendie ; mais le château fut promptement réparé. — On fait re- monter à 1412, rétablissement de l’Hôtel-Dieu. — En 1468, un grand nombre, de Liégeois vinrent encore chercher un refuge à Mézières, — C’est en 1499 qu’eut lieu la première fondation de l’église paroissiale ; la ville ne possédait alors qu’une petite chapelle dédiée à saint Julien, au milieu du cimetière.
Le vaisseau de l’église de Mézières, remarquable par l’élévation de ses voûtes intérieures et par un beau portail, ne fut achevé qu’en 1566 ; la construction du portail actuel n’eut lieu qu’en 1586. Le clocher date de 1626.

Mézières et son pont sur la Meuse vers 1880 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Mézières traversée par la Meuse, vers 1880
Détail de la carte du département des Ardennes par Vuillemin - 1883
Voir la carte sur la page du département des Ardennes
(collection personnelle).

Lors de la guerre contre Charles-Quint, en 1521, François Ier, à la suite, d’un conseil de guerre tenu à Reims, allait donner l’ordre de ravager le pays pour l’affamer, et de brûler Mézières, qu’il considérait comme une place trop faible pour soutenir un siège ; on espérait ainsi arrêter la marche de l'armée impériale, qui venait de s’emparer de Mouzon et de ravager le Luxembourg, Bayard s’opposa à l’incendie de Mézières, et offrit de défendre la ville, en disant au Roi : « II n’y a pas de places faibles, quand il y a des gens de bien pour les défendre ». Le Roi accepta ; Bayard se jeta dans Mézières avec 2,000 hommes seulement ; la ville fut aussitôt cernée sur les deux côtés de la Meuse, par 40.000 Autrichiens aux ordres du comte de Nassau et du général de Sickenghem et le siège commença.
Ce fut alors que furent tirés les premières bombes dont l’histoire militaire fasse mention. Pendant 1es six semaines que dura le siège, on en jeta plus de 2000 dans la place, Ce feu terrible et le genre nouveau des projectiles, n’abattirent point la résolution de la garnison qui, dans sa défense, fut bravement soutenue par les bourgeois. -- Les habitants de Mézières vénèrent encore la mémoire du chevalier sans peur et sans reproche ; son étendard, sur lequel on voit empreinte son effigie, est depuis trois siècles déposé à l’hôtel-de-ville, et chaque année, le 27 septembre, jour anniversaire de la levée du siège, une procession solennelle portant ce glorieux drapeau, parcourt la ville suivie par les autorités locales et escortée par la garde nationale,

En 1552, Henri II et Catherine de Médicis visitèrent Mézières.— En 1565, le palais des Tournelles (qui n’existe plus), y fut bâti par Gonzague de Mantoue. La ville fut pavée en 1667. Le mariage de Charles IX avec Elisabeth d’Autriche y fût célébré en l570. — L’érection du la citadelle sur son emplacement actuel remonte à 1591. On détruisit pour l’édifier le faubourg de Berthoncourt. La peste fit, en 1633, de grands ravages ; il mourut 1.1000 personnes. — La reconstitution de l’Hôtel-de-Ville date de 1732, celle de l’Hôtel-Dieu de 1746. — Ce fut en 1750 qu’on y fonda l’école royale du génie.

Ancienne porte à Mézières vers 1870 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Une ancienne porte à Mézières
gravure extraite de la Géographie illustrée de la France - Jules Verne - Hetzel - 1876
(collection personnelle).

Trois siècles environ après l’héroïque défense de Mézières, par Bayard, cette ville eut à soutenir un nouveau siège, En 1815, après la bataille de Waterloo, les Prussiens, les Hessois et les Wurtembergeois réunis, cernèrent la place le 29 juin, et la sommèrent de se rendre ; sur le refus des habitants et de la garnison, les préparatifs de siège commencèrent ; l’artillerie servie par les canonniers bourgeois aidés de quelques artilleurs de l’armée, détruisit longtemps les batteries ennemies, à mesure qu’on les établissait, les alliés bombardèrent la ville. L’attaque et la défense soutenue de part et d’autre avec opiniâtreté, durèrent 42 jours, et se terminèrent par une convention honorable pour la garnison ; l’ennemi avait perdu environ 5,000 hommes pendant ce siège. — Ce fut en témoignage de la satisfaction pour la belle conduite des habitants, que Louis XVIII donna pour drapeau à la garde nationale de cette ville, l’étendard même de Bayard, dont il a été question plus haut.

Mézières est une ville petite et généralement mal bâtie. Les seuls édifices publics qu’on y remarque sont l’Église paroissiale, la Préfecture et l’Hôtel-Dieu. On y trouve une bibliothèque publique, riche de 4,000 volumes.

 

Plan de Mézières et Charleville vers 1850 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Plan de Mézières et Charleville
in : Atlas - La France illustré - Malte-Brun - 1855
(collection personnelle).

 

 

CHARLEVILLE, sur la rive gauche de la Meuse, chef-lieu de canton, à 1/4 de lieues au nord. de Mézières. Population 7,773 habitants. Cette jolie ville, autrefois place forte, n’est séparée de Mézières que par une belle chaussée bordée d’arbres.

Charleville dans son paysage vers 1870 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue générale de Charlevillet (reproduite ici pour son apperçu général)
gravure extraite de la Géographie illustrée de la France - Jules Verne - Hetzel - 1876
(collection personnelle).

La fondation de Charleville est toute nouvelle. Le 6 mai 1605, Charles Gonzague, duc de Revers et de Mantoue, en posa la première pierre et lui donna son nom. La ville fut bâtie régulièrement et fortifiée, plutôt, néanmoins disent les auteurs du temps, pour l'ornement que pour en faire une place de défense. Les ducs de Nevers et de Mantoue exerçaient dans cette ville et sur ses dépendances, tous les débits de souveraineté. Il y avait en outre un conseil souverain pour rendre la justice ; ce fut pour tenir cette nouvelle ville en respect que Louis XIII fit en 1639, élever sur le Mont-Olympe, un château fortifié, détruit eu 1689, lorsque le gouvernement de Charleville fut réuni à celui de Mézières.
Ferdinand-Charles de Gonzague étant mort sans enfants, en 1608, la souveraineté de Charleville passa par succession à Anne de Bavière, veuve de Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé, qui la transmit à ses enfants. Les princes de Condé ont conservé jusqu’en 1783, le titre de seigneur de Charleville.

Les fortifications de cette place, jugées inutiles par Louis XIV, furent détruites en 1686 et 1687, et cette destruction devint pour la ville la cause d’un plus grand accroissement et d’une grande prospérité. Elle avait déjà été favorisée par l’établissement d’une manufacture d’armes à feu, fondée en 1680, et qui vient d’être supprimée (~1830). Elle possède en outre un port commode sur la Meuse, qui, lorsque le canal des Ardennes sera terminé, aura une communication peu dispendieuse avec Paris, par la Seine, l’Oise et l'Aisne, et contribuera encore au développement d’un commerce déjà très actif.

Les rues de Charleville sont propres, larges et bien alignées ; les maisons à peu près d’une égale hauteur, toutes couvertes d’ardoises, généralement régulières, ont un aspect d’aisance et de gaîté agréable à voir. Il y a quatre rues principales où toutes les àutres viennent aboutir et qui se coupent à angles droits. Au Centre de la ville primitive se trouve une belle place publique entourée d’arcades et décorée d’une superbe fontaine. De cette place dite Ducale, on voyait autrefois les quatre portes de la ville.

Charleville possède un hôpital, un Collège Communal, Une salle de spectacle, un cabinet d’histoire naturelle et d’antiquités, et une bibliothèque publique riche de 22.000 volumes.
Parmi les agréables promenades des environs, on remarque celles des Allées et de la route de Flandre et du Petit-Bois, situé sur les bords de la Meuse, et dont la plantation remonte à l’année 1756.
Un bac qui existait sur la Meuse, de Charleville au Petit-Bois, a été remplacé, en 1833, par un beau pont suspendu, en fil de fer, assez solide pour donner passe aux chariots fortement chargés, et même aux trains d’artillerie.


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