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Extrait de l'ouvrage "Mélanges d'une très grande bibliothèque Le Namurois, Comté ou Marquisat de Namur, a environ douze lieues de longueur et dix de largeur ; il a le Brabant au septentrion, à l’orient et au midi le pays de Liège et le Duché de Luxembourg, à l’occident le Hainaut. La plus grande partie de son territoire est montagneuse, le reste assez fertile ; mais les Namurois tirent même du tout un assez grand parti pour le commerce de leur pays. La ville et le Comté de Namur ont leur fable, comme toutes les autres provinces des Pays-Bas. On prétend que le nom de Namur vient d’un Dieu Nam, que l’on y adorait autrefois, et dont Saint Materne, que l’on suppose disciple de Saint Pierre, détruisit le culte ; mais écartons toutes ces opinions mal fondées. Ce pays a des états dans lesquels l’Ordre du Clergé est composé de l’évêque de Namur, de sept Abbés, et des Prévôts de deux Chapitres. L’Ordre de la Noblesse est formé de tous les Seigneurs possédants fiefs ; le Gouverneur de la province, qui est toujours un grand Seigneur des Pays-Bas, en est regardé comme le Chef. Le Tiers-état consiste dans le Magistrat de Namur, et les Députés de trois petites villes. Il y a dans le Namurois douze Baronnies ou Pairies, dont les possesseurs étaient autrefois, conjointement avec le Comte, les Juges de toutes les causes, principalement des féodales ; mais depuis le seizième siècle, il y a été établi un Conseil, composé d’un Président et de six Conseillers choisis par le Souverain ; ils jugent en première instance, et on appelle de leur jugement au Grand Conseil ou Parlement de Malines.
On voit encore à Namur l'ancien château, demeure des premiers Comtes, à l’abri duquel s’est formée la ville, et qui l’a toujours contenue et dominée. Il est très fort par sa situation sur un roc escarpé, qui s’avance en pointe entre la Meuse et la Sambre, et n’est abordable que par un front très bien fortifié. On a depuis ajouté à la ville tous les ouvrages qui peuvent en rendre la conquête difficile. L’ancien château de Namur contient une vieille église dédiée à Saint Pierre, dans laquelle était établie une collégiale composée de douze Chanoines et d’un Prévôt. Depuis l’érection de l’évêché, les prébendes ont été réunies à celles de la cathédrale. Il serait inutile que j’entrasse dans le détail actuel des fortifications de Namur ; elles n’existaient point dans le temps que Guichardin écrivait. Elles ont été faites, pour la plupart, par ordre de Louis XIV, après qu’il s'en fut emparé en personne en 1678. Ayant été rendue à la paix de Nimègue, le Roi la reprit encore en 1692, et en resta maître pendant trois ans ; mais elle fut reprise en 1695, après un long siège, par le Roi Guillaume d’Angleterre ; elle avait été défendue par le Maréchal de Boufflers. En 1701, les Français y rentrèrent au nom de Philippe V, et la conservèrent jusqu’à la paix d’Utrecht. Cette place a encore été prise dans la guerre de 1740, et rendue par le Traité d’Aix-la-Chapelle en 1748. La principale église, dédiée à Saint Aubin Martyr, dont on y conserve les reliques, était collégiale depuis l’an 1046. Il y avait dix Chanoines, dont les prébendes avaient été fondées par Albert II, Comte de Namur, qui avait obtenu de grands privilèges du Pape Etienne X, beau-frère du Comte Albert, et qui avait été lui-même Doyen de ce Chapitre. En 1559, en érigeant un évêché à Namur, on joignit à cette collégiale de la ville celle du vieux château ; et le Chapitre cathédral est actuellement composé de vingt Chanoines, dont sept Dignitaires. L’évêque est suffragant de l'Archevêque de Cambrai. Son diocèse a été presque tout entier démembré de celui de Liège. Il contient huit villes, et environ deux cent cinquante villages, dont une partie sont du Comté de Namur, et le reste dans le Brabant Wallon. Le revenu de l’évêque est composé de ceux de deux abbayes de Bénédictins, celle de Floreffe, et celle de Saint-Gérard ; et de deux prieurés de l’Ordre de Cluny, qui sont réunis à l’évêché. L’évêque actuel est le quatorzième ou le quinzième depuis l’institution. Les Namurois, obligés à marcher dans les marais de tourbe et de houille, sont habitués à se tenir sur des échasses ; et un divertissement assez ordinaire dans la ville, est de former de petites troupes de gens ainsi équipés, qui se pouffent et tâchent de se culbuter les uns les autres.
A une lieue de Namur, est l’abbaye de Malogne, de Chanoines réguliers. On prétend qu’elle a été fondée dès le septième siècle, par un Saint nommé Berthuin, qui vint d’Irlande dans les Pays-Bas pour y prêcher l’évangile. Dans les environs, sont aussi deux abbayes de filles de l’Ordre de Cîteaux, celle de Salcines et celle de Marche-les-Dames ; la première fondée, au treizième siècle, par Philippe, Comte de Namur ; la seconde, à la fin du quatorzième. Celle de Géronsard, de Chanoines réguliers, fut fondée en 1138 ; elle n’est qu’à une demi-lieue de Namur. Celle de Saint-Gérard, de Bénédictins réformés, reconnaît pour son Fondateur un saint Bénédictin, donc elle porte le nom, et qui vivait au commencement du dixième siècle. Celle de Floreffe, qui appartient à l’Ordre de Prémontré, fut fondée, en 1121, par Godefroi, Comte de Namur ; c’est la troisième de tout l’Ordre de Prémontré. Enfin celle de Boneffe, sur la petite rivière de Mehagne, fut fondée, au treizième siècle, pour des Bernardines, et est à présent occupée par des Bernardins.
Pour voir les détails des gravures de Namur par W. Barlett,
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Les textes ont été transcrits du vieux françois en français courant,
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