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Extrait de l'ouvrage "Mélanges d'une très grande bibliothèque Le quatrième quartier du Brabant (celui d'Anvers) forme à lui seul une des dix-sept Provinces-Unies, sous le titre de Marquisat de l'Empire. On prétend que ce titre fut accordé au malheureux Charles, fils de Louis d’Outremer, avec celui de Duc de la Basse-Lorraine, par l’Empereur Othon II ; ces deux titres passèrent ensemble aux Ducs de Brabant, et n’ont jamais été séparés. Ce Marquisat était autrefois beaucoup plus étendu qu’il ne l’est aujourd’hui, Anvers, Gand, Tournai Valenciennes, et plusieurs autres places sur l'Escaut en faisant partie ; mais ce serait présentement une recherche inutile, que d’approfondir cet objet : admettons ou plutôt supposons que le Marquisat n’a pas plus d’étendue que le quartier, et commençons à le parcourir par sa capitale.
J’ai déjà eu occasion de dire qu’on prétendait que le nom d’Anvers venait de deux mots Flamands, qui signifient main coupée, parce qu'il y avait jadis dans ce lieu un géant qui coupait les mains à tous ceux qui passaient par là, et les jetait dans l'Escaut : on suppose que le Romain Brabo l’ayant assiégé et pris dans son château, lui fit subir la peine du talion, et lui coupa les deux mains ; la seule preuve qui existe de cette opinion historique, c’est que la ville d’Anvers porte dans ses armes un château triangulaire et deux mains coupées, et que tous les ans dans une fête populaire on porte la figure ridicule d’un géant qui n’a point de mains. Quoiqu'Anvers soit à dix-sept lieues de la pleine mer, elle y communique très aisément, étant sur le bord de I’Escaut, qui est déjà très large en cet endroit, et où les basses et hautes marées se font sentir ; mais il y a actuellement de grands obstacles physiques et politiques pour la communication de cette ville avec la mer ; car, 1° une barre de sable s’est formée à l’embouchure de l’Escaut ; 2° les Hollandais ont, depuis le Traité de Westphalie, acquis le droit de s'opposer au passage des bâtiments d’une certaine grandeur qui voudraient descendre d’Anvers à la mer ; on les oblige de s’arrêter au Fort Lillo, qui est environ deux lieues au dessous d’Anvers, du même côté : il n’en était pas ainsi à la fin du seizième siècle ; son port était fréquenté par des vaisseaux de toutes grandeurs et de toutes Nations, qui débarquaient leurs marchandises sur de beaux quais, et les déposaient dans de grands magasins, dont quelques-uns subsistent encore : il y avait, en 1550, jusqu'à deux cent mille habitants, deux cent douze rues, vingt-deux places publiques, et grand nombre d’édifices sacrés et profanes ; le matériel subsiste encore, mais la population est infiniment diminuée.
Anvers communique par l’Escaut avec Gand, qui n’en est qu’à neuf lieues, avec Malines et Louvain, par la Dyle, et avec Bruxelles, qui en est à la même distance de neuf lieues, par la Rupel et le canal de Vilvorden. L’église cathédrale, dédiée à Notre-Dame, est vaste et magnifique, longue de plus de cinq cens pieds, large de deux cent trente, et haute de deux cent soixante, sans y comprendre la tour et le clocher, achevé en 1518, et qui a en tout quatre cent soixante-six pieds de hauteur. Le cadran a trente pieds de diamètre. Il y a dans la tour et le clocher trente trois grosses cloches et deux carillons, qui font depuis longtemps l’admiration des Flamands. L’église est soutenue dans son intérieur par cent vingt-cinq grosses colonnes on y compte trente-deux chapelles, dont la plupart sont revêtues et enrichies de pilastres de marbre de différentes couleurs, de statues et de bas-reliefs de pareille matière, et décorées de tableaux des plus grands Peintres de l’Ecole Flamande. Le chœur, à présent très magnifique, fut commencé à bâtir en 1124, et bénit par Burcard, Evêque de Cambrai, lorsque les Chanoines de la collégiale de Saint-Michel s’y établirent. Voici à quelle occasion cette collégiale de Saint- Michel avait été fondée dans le lieu où est aujourd’hui l’abbaye de ce nom à Anvers. Le fameux Godefroy de Bouillon, avant son départ pour la Terre Sainte, à la fin du onzième siècle, y avait établi douze Chanoines et un Prévôt ; mais environ trente ans après, un Hérétique, nommé Tanchein, s’étant élevé dans les Pays-Bas, et Saint Norbert ayant été envoyé pour le combattre, tant par les raisons et l’autorité de l'église, que par les miracles, ce qu’il fit avec succès, il conduisit avec lui à Anvers des Chanoines réguliers, suivant la règle de Saint Augustin, qu’il avait déjà établi à Prémontré en Picardie. On voulut leur procurer un établissement à Anvers, et on engagea les Chanoines de Saint-Michel à leur céder leur maison, qui est devenue ainsi une belle abbaye de leur Ordre ; les Chanoines séculiers passèrent dans la nouvelle église de Notre- Dame, que l’on bâtit pour eux, et qui fut finie à la fin du douzième siècle, ou au commencement du treizième. Elle est demeurée collégiale jusqu’en 1559, qu’elle a été érigée en cathédrale par le Pape Paul IV, sur la demande du Roi Philippe II. En 1533, elle avait essuyé un grand incendie ; mais il avait été promptement réparé,
Il y a encore à Anvers une seconde collégiale, dont l'église est très belle ; celle-ci n'est établie que depuis 1656 ; elle est composée de trois dignités, et de trente Chanoines. Il y a trois autres paroisses, dédiées à Saint Georges, Saint André, et Sainte Wa!burge. Cette dernière était autrefois un temple de Divinité Païenne, dédié, à. ce que l’on croit, à Woden, Dieu de la guerre des anciens Germains. Quoiqu’on ait plusieurs fois travaillé à cette église, on a toujours eu soin d'en conserver la forme ancienne, comme un monument d’antiquité précieux. La plus grande place d’Anvers s’appelle la Mecre : il y a plusieurs belles et grandes maisons ; mais ce qu’on y voit de plus remarquable, est un grand crucifix de bronze, haut de trente-trois pieds, qui y fut placé en 1635. La maison de ville est un magnifique bâtiment : au dessus du principal portail, est une horloge fort élevée, ornée de statues, de sculpture, d’obélisques, et enfin surmontée d’un aigle. Cet édifice subsiste depuis 1581. La Bourse n’est pas moins magnifique ; c’est une place carrée, entourée de galeries soutenues par un grand nombre de colonnes de pierre bleue : derrière ces galeries et au dessus, sont des magasins, des bureaux, et une grande salle, que l’on nomme l'Académie dans laquelle on donne dès leçons de peinture, de sculpture, d’architecture et de géométrie. C’est là que, dans les beaux jours d’Anvers, ont enseigné les plus grands Maîtres, et se sont formés les meilleurs Artistes de l’Ecole Flamande. La maison des Osterlingues est un immense bâtiment, qui était fait pour loger les Marchands, et les marchandises que les Commençants des villes du Nord et d’Allemagne, que l’on appelait Hanséatiques, apportaient en abondance à Anvers. Mais à présent ce grand bâtiment n’ayant plus d’objet, est presque entièrement inhabité.
La citadelle a passé longtemps pour la plus belle et la plus régulière de l’Europe. Elle est composée de cinq bastions ; le front du côté de la campagne est couvert de deux demi-lunes, le tout enveloppé de fossés pleins d’eau, d’un chemin couvert, et d’un glacis : elle fut bâtie, en 1568, par le fameux et terrible Duc d’Albe. En 1571, ce Général fit placer sa statue au milieu de la place d’armes de cette citadelle, sur un piédestal de marbre blanc. Il y était représenté armé de toutes pièces, la tête seule découverte, foulant aux pieds un monstre à plusieurs têtes, représentant la rébellion et l’hérésie. Cette statue excita de la rumeur et de l’indignation dans tous les Pays-Bas ; le peuple irrité la mit en pièces, et le Héros eut sûrement subi le même fort, s’il s’y fût trouvé. Le Duc d’Albe ayant été rappelé en Espagne quelque temps après, sa statue ne fut point relevée. Il n’y a qu’une seule porte à cette citadelle, qui subsiste encore comme un monument fort inutile de l’ancienne grandeur des Rois d’Espagne dans les Pays- Bas. On croit que la citadelle d’Anvers est au même lieu où était l’ancien château qui a donné naissance à la ville, et avait été bâti, dit-on, par les peuples Ambivarites. Quelques Auteurs croient qu’Anvers a été mise autrefois au nombre des villes Impériales ; cependant on ne trouve point de diplôme qui lui accorde cet honneur. Le Magistrat municipal est très nombreux, et a à sa tête deux Bourgmestres, seize ou dix-huit Echevins, douze Conseillers, dont deux Pensionnaires, deux Trésoriers, un Receveur, etc. Autrefois on ne choisissait les Echevins que dans sept familles distinguées, qui sont à présent la plupart éteintes ou expatriées ; les places qui leur étaient affectées, peuvent passer alternativement et successivement dans toutes les familles Bourgeoises, leurs charges étant annuelles et électives. Le Chef de la Justice criminelle à Anvers s'appelle Escoutête ou Margrave, et celui de la Justice civile, Hamptman : ils sont l’un et l’autre choisis par le Souverain et à vie. La dignité de Vicomte d’Anvers est jointe à celle de Châtelain ou Gouverneur du vieux château, qui n'existe plus. Il paraît que cette dignité était attachée à la Seigneurie de Diest, et qu’elle a pâlie avec elle dans la Maison de Nassau en 1504 : elle a toujours subsisté, malgré les troubles ; et après la paix de Westphalie, les Princes de Nassau-Orange sont demeurés en paisible possession de ce titre.
L'histoire des malheurs qu’a essuyés Anvers, est aussi terrible que celle de sa fortune est brillante. On remarque qu’elle a eu à lutter contre les quatre éléments. Elle a éprouvé cinq grands incendies, depuis 1263 jusqu’en 1546 ; neuf grandes inondations, occasionnées par l’Escaut et la rupture des digues, depuis 1288 jusqu’en 1532 : ce fléau fit moins de tort à la ville qu’aux environs, mais submergea plus de cent villages ; deux tremblements de terre, en 1382 et 1395, culbutèrent plusieurs des plus beaux édifices ; six ouragans, depuis 1380 jusqu’en 1606, abattirent plusieurs églises, et désolèrent les campagnes ; six famines, depuis 1315 jusqu’en 1557, enfin la peste, en 1678, accablèrent cette ville. En 1576 les soldats Espagnols de la garnison se révoltèrent contre leurs Officiers, se répandirent dans la ville, tuèrent plus de mille habitants, mirent le feu à l’hôtel de ville, et pillèrent les plus riches magasins. Dès le seizième siècle, Anvers avait produit un assez grand nombre de personnages illustres dans les Lettres et dans les Arts ; tels sfont le fameux Géographe Abraham Orielius, Jean-Baptiste Gramaye, Historien des Pays-Bas, Christophe Plantin, et Baltasar Moret, son gendre, les meilleurs, et certainement les plus riches Libraires de l’Europe, Pierre-Paul Rubens, et Antoine van Dyck, Chefs de l’Ecole Flamande, et Quintin Metzu, fameux pour avoir acquis en peu de temps le talent de peindre, parce-qu'il était devenu amoureux de la fille d’un Peintre ; auparavant ce n’était qu'un simple Serrurier, ou Maréchal ferrant. Il me reste à parler des couvents de la ville d’Anvers ; il y en a plus de Quarante, mais je n’indiquerai que les plus célébrés. L’abbaye de Saint-Michel, de l’Ordre des Prémontrés, était autrefois occupée par un Chapitre fondé par Godefroy de Bouillon, et fut donnée à Saint Norbert, qui combattit les erreurs de Tanchelin avec tant de succès, que ses Sectateurs se convertirent, et que l’Hérésiarque fut assommé par un Prêtre zélé, et enthousiasmé de l’éloquence de Saint Norbert. Quand ce Saint passa en Allemagne pour être Archevêque de Magdebourg, il établit, pour gouverner les Chanoines de Saint-Michel en qualité d’Abbé, un pieux personnage, nommé Waltman, dont on voit encore le tombeau dans, l’église, qui est à présent très magnifique, tant pour son architecture extérieure, que pour ses ornements intérieurs, et décorée des plus beaux marbres et des tableaux, des meilleurs Maîtres, tels que Rubens et van Dick. La tour, qui sert de clocher, est belle et élevée ; elle tomba en 1261, et a été brûlée deux fois en 1501 et 1528. Le bâtiment qui contient l’appartement de l'Abbé, et ceux qui servent aux Chanoines réguliers, sont également magnifiques : quand les Souverains viennent à Anvers, ils font dans l’usage d’occuper le premier ; Louis XV y a logé en 1747. Le réfectoire est vaste, et orné de belles peintures. On montre encore dans une chapelle, un autel ou Saint Norbert a dit la Messe. Au milieu du chœur, est la tombe d’Isabelle de Bourbon, femme de Charles le Téméraire, dernier Duc de Bourgogne, morte en 1463 ; à ses pieds, est le cœur de Marie de Bourgogne, unique héritière de ce Prince et de cette Princesse. Une bonne partie du quartier d’Anvers est occupée par ce que l’on appelle en flamand Kempen ou la Campine, et en français la Bruyère. On prétend que c’est l’ancienne Taxandrie. Quoique ce pays paraisse sec ; et que l’on en tire de la tourbe, qui est une terre que l’on fait sécher, et dont l’on se chauffe, on y trouve cependant de très bons pâturages, et le beurre des vaches qui y paissent est excellent. Le pays est garni de beaux villages et de. gros bourgs, qui, quoiqu’ouverts, valent bien des villes.
ANVERS sur l’Escaut, ville du Brabant, dans le Pays-Bas, capitale du marquisat du Saint-empire, avec évêché suffragant de Malines. C’est l’Antuerpia ou Andoverpum des auteurs Latins, que ceux du pays nomment Antverpen ou Handtwerpen, les Allemands Antorff, les Espagnols Anveres, et les Italiens Anversa. Comme l’origine des grandes villes est ordinairement fabuleuse, celle d’Anvers a eu la même destinée. On prétend qu’avant la venue de César dans les Gaules, un certain géant nommé Antigonus, se tenait dans un château sur l’Escaut, d’où il obligeait tous ceux qui passaient de lui donner la moitié de ce qu’ils portaient ; et que lorsqu'ils le refusaient, il leur coupait la main droite et la jetait dans la rivière. Comme au langage du pays handt lignifie main, et werpen jeter, on ajoute que le nom d'Handtwerpen, ou d’Anvers, a été tiré de la cruauté de ce géant, qui jetait la main coupée dans la rivière. La maison de ville d’Anvers a quatre grands corps de logis ; la maison des Ofterlingues, qui était l’hôtel des villes confédérées, que l’on nommait de la Hanse-Teutonique; la Bourse, qui est un lieu long de 90 pas, et large de 70 y compris les portiques qui règnent tout autour en dedans, et qui fut bâtie en 1531 dans un lieu où était une maison qui avait trois bourses pour armoiries, d’où est venu le nom de Bourse, qui depuis ce temps-là est employé partout comme à Anvers, pour dénoter le lieu public du rendez-vous des marchands, ainsi que le remarque Misson dans ses voyages, et les galeries qui sont à l’entour de cette place, méritent qu’on les considère. La citadelle, qui est une des plus fortes et des plus régulières, est de figure pentagone, avec cinq bastions qui se défendent l’un l’autre, bien terrassés et contreminés, avec leurs fossés larges et profonds, qui en rendent les approches difficiles. Elle enferme de petites montagnes, d'où l’on découvre aisément le pays qui l’environne. Cette citadelle fut bâtie en 1567 par le duc d’Albe. L’ouvrage fut conduit par Paccioti, fameux architecte d’Urbin, qui en donna le dessein. Anvers est à 17 ou 18 lieues de la mer, entre Malines, Louvain, Bruxelles, Gand et Bruges. Le port est très beau et très commode. Il y a une vaste place dite Crone, du nom d’une machine avec laquelle on décharge les marchandises. Anvers a encore huit canaux principaux, par lesquels les vaisseaux peuvent entrer dans la ville. Le plus considérable contient jusqu'à cent vaisseaux. On compte soixante-quatorze ponts sur ces canaux. Toutes ces commodités rendaient cette ville extrêmement marchande, avant qu'Amsterdam eût attiré le commerce, en recevant les marchands qui avaient été chassés d’Anvers pour la religion. Anvers souffrit beaucoup dans le XVI siècle, durant les guerres civiles pour la religion. En 1566 les Protestants y pillèrent les églises, avec une fureur extrême. L’arrivée du duc d'Albe y augmenta les désordres. Cette statue qu’il y fit élever avec tant d’orgueil, ne servit qu’à entretenir la dissension. Mais les maux que les Espagnols y firent l’an 1576 surpassent tout ce qu’on pourrait exprimer de cruel et de lugubre. Plus de six cens maisons y furent brûlées, et près de dix mille hommes tués ou noyés. La maison de ville et d’autres palais magnifiques y furent réduits en cendres ; et les richesses d’une ville si marchande et si puissante y furent enlevées par des scélérats. Ce traitement si rude rendit les Espagnols odieux aux peuples du Pays-Bas. Le pillage y avait duré trois jours, et les autres craignaient le même malheur. Les confédérés rétablirent Anvers, que le prince de Parme prit le 17 Août de l’an 1585 après un siège qui dura près d’un an. Ce pont qu’il jeta sur l’Escaut, cette digue fameuse, ces grandes machines dont on se servit, sont des choses remarquables dans l’histoire de ce temps-là. Mais ce qui parait de plus admirable dans la conduite de ce grand capitaine, c’est qu’il osa attaquer Anvers contre le sentiment des chefs les plus expérimentés, avec une armée de douze mille hommes; et qu’en assiégeant cette ville, il était lui même assiégé. Le duc d’Alençon, qui avait été couronné duc de Brabant à Anvers l’an 1581 avait été obligé d'en sortir en 1583 et le conseil qu’on lui donna de surprendre cette ville, fut très mal exécuté. Le duc de Parme s’en acquitta mieux. Depuis ce temps là, Anvers s’est rétabli, quoique le voisinage d’Amsterdam lui ait enlevé presque tout son commerce. Au reste, cette ville a produit un grand nombre d’hommes de lettres ; comme Ortelius et Gorleus, Adrien et Henri Adriani, André et François Schottus, Alexander Grapheus, Louis Nonius, Antonius Sander, Balthasar Moret, Jacques Turinus, Gruterus, Beyerlinck, Del-Rio, et divers autres, dont nous parlons en leur rang. Anvers a eu le bonheur d’attirer sur elle l’attention de plusieurs habiles gens, qui ont entrepris d’éclaircir ses antiquités, et de soutenir sa réputation par leurs écrits; mais on ne sait si l’on doit mettre en ce rang Jean-George Becan, qui le premier de tous a écrit de ses antiquités; au moins son ouvrage n’est-il pas fort solide, et ne peut entrer en comparaison avec celui de Charles Scribanius Jésuite, qui traita en même temps des hommes illustres d’Anvers, des mœurs de ses habitants, et de son origine, avec la description de l’état d’alors. Cet ouvrage parut en 1610 en même temps qu’un autre de Jean-Baptiste Gramaye, où les antiquités non seulement d’Anvers, mais de tous les lieux qui en dépendent, étaient éclaircies ; mais celui de Jacques le Roi, libre baron de l’empire, seigneur de la Tour, qui fut public en 1678 à Amsterdam, et qui comprend les mêmes choses que celui de Gramaye, est bien plus important, parce que l’auteur avait recueilli avec un soin étonnant un nombre prodigieux de titres de toutes sortes. L'illustre P. Papebroch avait aussi composé des annales d’Anvers depuis fa fondation jusqu’en 1700 mais les Jésuites d’Anvers, qui sont dépositaires de ces annales, n’ont pas encore jugé à propos de les publier. CONCILE D'ANVERS.
Une autre courte description sur Anvers du Dictionnaire Géographique universel par de Vosgien, édition 1833 Anvers, grande, belle, riche et forte. ville, Pays-Bas, chef-lieu de la province du même nom, sur l’Escaut ; 9 lieues Nord Bruxelles, 27 Sud Amsterdam, 78 lieues Nord-Est Paris, 70 Ouest Londres : 60.000 habitants. Siège du gouvernement de la province ; cour d’assises, tribunal de 1re instance et commerce. 212 rues, 22 places. Faubourg (entre autres celui de Bergerhout) magnifique ; port sur l’Escaut (très beau, et un des meilleurs du royaume) ; arsenal, citadelle très forte, cathédrale, Hôtel-de-Ville, et ex-palais impérial (remarquable.) ; bourse, maison hanséatique ; bassin, chantiers, réparés et embellis par les Français en 1809 et 1810 ; rues très larges et très régulières, quais, place superbe (la place de Meer) ; 8 canaux principaux partagent la ville, qui a 2 lieues 1/2 de tour. Commerce très étendu avant la paix de Westphalie, qui ferma la navigation de l'Escaut, 1668 ; il a repris son développement sous l’empire. Tanneries, raffineries, filatures de coton, fabrique de basin, futaine, dentelles ; eaux-de-vie de genièvre, rubans de fil ; construction de navires ; banque, assurance: consulat de France. Foires, 17 mai et 16 août, 30 jours. Patrie de Rubens, Téniers, Van Dyck, Pélernefs , Edelink , Ortélius , (Gruter, Jordaens, etc). En 1706, elle se rendit au duc de Marlborough. Prise par Louis XV, 1746; Par les Français, 1792 ; puis reprise, 1794 ; réunie à la France, 9 oct. 1795, jusqu’en 1814. Pour voir les détails de ces gravures d'Anvers |
Les textes ont été transcrits du vieux françois en français courant,
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