Chef-lieu : ARRAS, à 193 k. S. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE
Ce départ. a été formé, en 1790, de l'Artois et d'une partie de la Picardie (Ardrésis, Ponthieu, Boulonnais, Calaisis). — Cour d'appel et Académie de Douai. — 1er Corps d'armée (Lille) ; 8 places fortes. — 1er arrond. marit. (Cherbourg); 3 ports de mer. — 7e arrond. forestier. — Diocèse de l'Evèché d'Arras ; églises calvinistes à Arras et Wanquetin, dépendant du consistoire d'Amiens.
ABRéGé HISTORIQUE L'Artois (Pas-de-Calais) était occupé par les Atrebates et les Morini, avec Arras et Thérouanne pour capitales. Attribué par les Romains à la deuxième Belgique, il fut l'une des premières conquêtes des Franks ; sous les enfants de Clovis, il fit partie du roy. de Soissons. Charles le Chauve l'unit à la Flandre (863) pour servir de dot à sa fille Judith. Cette province ne revint à la couronne que trois siècles après, également par mariage; Philippe d'Alsace, comte de Flandre, en fit don à sa nièce (1180), qui épousait Philippe-Auguste, Mais cette donation fut attaquée par BaudouinX,etle roi fut forcé de céder, par le traité de Péronne (1199), les villes d'Aire et de St-Omer, pour conserver le reste de l'Artois. En 1238, S.Louis donna l'Artois, qu'il érigea en comté, à son frère Robert, dit le Bon et le Vaillant. Ce dernier, qui périt avec 300 chevaliers à la Mansourah, en Egypte, eut 8 successeurs, parmi lesquels cinq femmes, qui n'en siégèrent pas moins dans les conseils royaux, en vertu du droit de pairie accordé par le saint roi (1287). Le plus éminent fut Robert II, dit l'Illustre et le Noble. Après avoir accompagné Louis IX à Tunis, il réduit les Navarrais, passe dans la Sicile qu'il gouverne 5 ans, pendant la captivité de Charles d'Anjou; reprend la Guienne aux Anglais, remporte sur le comte de Flandre la victoire de Pont-à-Vendin (1297), et perd la vie à la bataille de Courtrai (1302). La comtesse Marguerite II, en épousant Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, porta l'Artois dans la maison de Bourgogne (1384), à laquelle il demeura annexé jusqu'à la mort de Charles le Téméraire. Louis XI réussit à le faire rentrer dans le domaine royal, mais son fils s'empressa de le restituer à Maximilien d'Autriche, à la charge de l'hommage (1488). Cette faute coûta cher à la France ; elle permit en effet que sa plus constante ennemie, installée chez elle, pût en un instant porter la guerre au cœur de ses provinces. Quand Charles V arriva à l'Empire, il établit un conseil souverain à Arras. En 1537, les Français, dans une campagne malheureuse, tentèrent de recouvrer cette frontière du Nord ; ils s'emparèrent de quelques places, et furent arrêtés par le traité de Crespy, d'après lequel ils devaient formellement renoncer à toute suzeraineté sur l'Artois (1544). Le traité de Cambrai avait déjà stipule pareille clause. Henri II reprit les hostilités avec autant d'insuccès : Thérouanne fut détruit de fond en comble, et la bataille de St-Quentin gagnée par les Impériaux (1557). L'année suivante fut signalée par un important avantage : la reprise de Calais par François de Guise. Après la bataille de Crécy, Edouard III, roi d'Angleterre, s'était emparé de cette ville (1347), et en avait fait l'entrepôt d'un commerce considérable. A dater de 1560, l'Artois passa sous la domination des gouverneurs de Bruxelles, nommés par le roi d'Espagne. Après la mort d'Isabelle, les Pays-Bas devaient retourner à l'Espagne ; mais Richelieu s'y opposa. L'Artois fut envahi, on prit d'assaut plusieurs places et notamment Arras (1640). Cette campagne eut pour résultat le partage momentané de la province entre Louis XIII et Philippe IV ; elle fut entièrement rendue à la France à la paix de Nimègue (1678). En 1757, Louis XV donna le titre de comte d'Artois au 3e fils du dauphin, qui le porta jusqu'à son avènement au trône, en 1824, sous le nom de Charles X.
Godefroy de Bouillon, le chef célèbre de la Iere Croisade ; Eustache de St-Pierre, qui se dévoua en 1347 pour sauver Calais, assiégé par les Anglais; l'abbé Suger, l'intègre régent de France sous Louis le Jeune ; le maréchal du Biez ; le missionnaire Dutertre ; l'abbé Prévost, l'auteur de Manon Lescaut ; le chirurgien Maréchal ; les savants Buridan et Malebrancque ; — les conventionnels Lebon et Lebas ; le dictateur Robespierre; — le savant Daunou ; le romancier Pigault-Lebrun, remarquable par la verve et le comique ; le fameux compositeur Monsigny ; l'amiral Rosamel et M. Sainte-Beuve, poëte aussi élégant que critique spirituel.
STATISTIQUES TOPOGRAPHIE. — Le dép. du Pas-de-Calais est maritime, et situé au N.-E., entre 50' et50°55' de lat. N. Bornes : Nord, Somme ; et mer de la Manche. Il tire son nom de sa position près du détroit, passage ou Pas de Calais, qui sépare la France de l'Angleterre. — Divisé en partie haute et basse. Pays plat, qui s'abaisse encore à l'E.; entre Abbeville et Boulogne, il y a une chaîne de petites montagnes. Des collines sablonneuses, ou dunes, s'étendent sur le bord de la mer; elles ont, sur quelque, points, près de 6 kil. de large. — Bassin de l'Escaut. Riv. princip. : Lys, Scarpe, Canche, Aa, Ter-noise, Authie, H.-Deule, Law (navig.); Deule, Clémance, Carency. Le pays bas offre peu d'écoulement aux eaux : beauc. de marais et de tourbières. — Climat continuell. variable, souvent humide et froid. — Canaux : de Calais à S.-Omer, d'Ardres, de la Marck, de Guines, de la Bassée, des Neuf-Fossés, S.-Michel. Canaux d'irrig. et de dessèchement. 13 routes nation., 15 départem.; 9,000 ch. vicinaux. Ch. de fer : (Voir la carte). PRODUCTIONS. — Sols dominants : bon terreau, pierreux, argileux, diff. sortes. Le sol est d'une gr. fertilité. — Pays agricole, industriel et maritime. Excédant considér. en céréales ; chanvre, lin, houblon, tabac, fruits à cidre, excell. légumes de S.-Omer. Culture en grand do la betterave et des graines oléagineuses. élève de moutons de race améliorée ; chevaux de trait du Boulonnais — Bois, 43,107 h.; pas de vignes. — Produits exploités : fer, cuivre, plomb, étain ; houille, marbres, grès, calcaire, argile, marne, sable, tourbe. Sources minérales à S.-Pol, S.-Josse, Fruges, Recques, Collines. Gr. nombre de puits artésiens, qui ont, pour la première fois, été découverts dans ce dép. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie, qui est fort active, fabrique draps communs, toiles, bonneterie, velour de coton, tulles, dentelles, pipes, huiles, eaux-de-vie, verre, faïence, poteries, papiers. Manufactures importantes de sucre indigène. Bassin houiller découvert en 1852, et donnant aujourd'hui 18 millions d'hectolitres de charbon par an. Poudrerie imp. à Esquerdes. —- Le Commerce consiste en grains, huile, lin, graines oléagineuses, fil à dentelles, cuirs, faïence. Entrepôts réels et fictifs. Pêche de poisson frais, de la morue, du hareng, du maquereau ; cabotage. — 170 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE — 1 école préparat. de médecine et de pharm. 1 Lycée. 4 Coll. 18 Etabl. second. libres. 1 Cours norm. d'instit. 1 Cours norm. d'institutr. 26 Pensionn. prim. Ecoles primaires: 446 de garçons, 408 de filles, 492 mixtes. 2 Sém. 9 Biblioth. publ. 4 Sociétés savantes. Ecoles nationales, une du génie à Arras.
VILLES PRINCIPALES ARRAS, ch.-l., s. la Scarpe et le Crinchon. 4 parties : la Cité, sur l'emplacement qui reçut César ; la Ville-Haute, où était jadis la magnifique abbaye de Saint-Waast; la Ville-Basse, quartier moderne et bien bâti, avec deux places encadrées de maisons gothiques et soutenues par des arcades en grès ; et la Citadelle, ouvrage de Vauban, séparée de la ville par une esplanade. On remarque Notre-Dame, belle et vaste église, la Bibliothèque (30,000 vol.), le Beffroi, l'Hôtel de Ville. Citons encore : Calais (12,843 hab.), dont le port commode, quoique petit et peu profond, s'encombre de sable. Sur la place d'armes et près du bel Hôtel de Ville, s'élève une tour d'archit. délicate servant de beffroi. A 32 k. de Douvres. — Hesdin (3,357 h.), dans une riche vallée, s. la Canche. — Aire (8,303 h.), jolie et forte ville. — Ardres (2,143 h.), près de laq. eut lieu en 1520 l'entrevue de François 1er et de Henri VIII sur un terrain décoré avec tant de magnificence, qu'il conserva le nom de Camp du Drap d'Or.—Lew, qui rappelle la vict. de Condé sur les Autrichiens. — L'antique Thérouanne — Bapaume (3,059 h.), Lillers, Carvin, etc. |
Arras en 1883
Cette version de carte du département du Pas de Calais en 1883 est agrandissable par zoom.
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