Chef-lieu : ALENçON, à 191 k. O. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Normandie (Normandie propre, duché d'Alençon), et du Perche. — Cour d'appel et Académie de Caen. — 4e Corps d'armée (Le Mans). 15e arr. forestier. — Diocèse de l'évêché de Séez ; église consist. calviniste à Athis. .
ABRéGé HISTORIQUE Habité par les Aulerci Cenomani et les Essui, le territoire de l'Orne comptait, sous les Romains, Alençon, Argentan, Exmes et Séez parmi ses anciennes villes. Il appartint à la deuxième Lyonnaise, puis à la Neustrie, quand les Franks l'eurent conquis, enfin au duché de Normandie depuis 912, date de la cession de S.-Clair-sur Epte à Rolf, le roi de mer. Louis d'Outre-Mer détenait déloyalement le jeune duc Richard à Laon et voulait s'en défaire ; Yves de Creil, maître des arbalestriers français, concourut à la délivrance du jeune prince qui fut heureusement ramené à Rouen (942). Reconnaissant de ce service, Richard donna Alençon, Domfront, Séez et Argentan à Yves de Creil, qui possédait déjà de grands biens dans le Maine. Cette famille, connue sous le nom de Bellêrme et de Talvas, fut une des plus puissantes et des plus turbulentes de la Normandie ; elle mit souvent aux prises par ses démêlés continuels les ducs et les comtes d'Anjou.
Le maréchal de Matignon, qui refusa de faire exécuter à Alençon les massacres de la Saint-Barthélemy ; le grand historien Mézeray ; le poëte Des Yveteaux ; le théologien Allix ; le jurisconsulte Le Rouillé ; les savants Conté, Lefèvre ; le naturaliste La Billardière ; les médecins Le Bailli, Desgenettes, un des plus habiles praticiens de l'Empire ; Bourdon, mathématicien estimé ; Gauthier-Garguille, un des joyeux baladins du Pont-Neuf ; — enfin quelques célébrités de la Révolution : Valazé, le girondin ; Hébert, le rédacteur du Père Duchène, et Charlotte Corday, qui crut sauver la France par la mort de Marat.
STATISTIQUES TOPOGRAPHIE. — Le dép. de l'Orne est méditerrané ; il est situé au N.-O., entre 48° 10' et 48° 55' de lat. N. Bornes : Calvados, Eure, Manche, Mayenne, Sarthe, Eure-et-Loir. Il tire son nom de l'Orne, riv. qui l'arrose de l'E. au N.-O. — Pays peu élevé, traversé dans toute son étendue de petites montagnes dont l'altitude ne dépasse pas 600 m. — Bassins de la Seine et de l'Orne. Riv. princip. : Orne, Eure, Sarthe, Mayenne (navig.) : Gance, Noireau, Dive, Toucques, Varenne, Huisne, Risle. Près de 300 étangs. — Climat tempéré, air très-vif. Les vents alizés de mai sont funestes à la végétation. — 8 Routes nat., 14 départ. ; 38 chemins de gr. communication, 58 d'intérêt commun ; 1,600 chemins vicinaux. PRODUCTIONS. — Sols dominants : riche terreau, pierreux, argileux, différ. sorte, craie ou calcaire, gravier, sablonneux. Sol fertile ; riches pâturages. — Pays agricole et manufacturier. Céréales suffis. ; excéd. en avoine, culture en grand du chanvre, lin, légumes verts ; betterave. Peu de bière ; le cidre, boisson habituelle, produit annuellement près de 3 millions d'hectol. élève très-importante et la princip. richesse du départ. : bestiaux destinés à l'approvisionnement de Paris, chevaux de la plus belle race normande, volailles renommées, surtout oies et poulardes. — Bois, 72,000 hect. : pas de vignes. — Exploitat. minérale : fer très-abondant, marbre, granit, pierre de taille, marne, quartz enfumé dans leq. on taille « le diamant d'Alençon », kaolin, etc. Sources d'eaux minérales à Bagnoles, Bellême, Courtomer, etc. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie, fabrique l'acier cémenté, les épingles et aiguilles, toiles, dentelles, fil et chaîne de lin, lacets, coutils de coton et de fil, tissus de crin, faïence, verre, papiers, sucre de betterave, cuirs et peaux. — Le Commerce consiste en grains, graines, cidre, fil, lin, toiles, cire, miel, chanvre, bœufs gras, porcs, volailles, plumes d'oie, mer-rain, bois de chauffage et de charpente. émigrat. annuelle d'environ 8,000 ouvriers qui viennent chercher du travail à Paris ou dans les départ. voisins. — 200 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE — 1 Lycée. Collèges. 5 Etabl. second. libres. 1 école nom. d'instit. Ecole norm. d'institutr. 7 Pens. prim. Ecoles prim. : 258 de garçons, 225 de filles, 240 mixtes. 2 Séminaires. 1 Biblioth. publ. 2 Sociétés savantes.
VILLES PRINCIPALES ALENçON, ch.-l., au confl. de la Sarthe et de la Briante, au milieu d'une plaine riante et fertile qu'entourent de hautes collines. Rues irrégul., mais larges et bien pavées ; bâties en granit ou en pierre blanche ; les maisons ont un air d'aisance et de propreté. On remarque la pl. d'Arm., autour de laquelle se posent assez bien l'Hôtel de Ville, le Palais de Justice et les belles tours qui faisaient partie de l'anc. château ; N.-D. (XIVe s.), dont le portail moderne s'harmonise parfaitement avec la nef ; la Préfecture, d'une archit. simple et noble. — L'Industrie, qui fabriquait autrefois de fort belles mousselines, s'est concentrée sur la production de la toile, dont le commerce est peu important ; les dentelles et le diamant d'Alençon ont beaucoup décliné.
Variétés " Vers le solstice d'été, on allume de grands feux dans toute la Normandie ; on va suspendre des couronnes aux arbres et on danse des rondes qui se prolongent pendant une partie de la nuit. Il y a des villages où cette coutume a un caractère plus original. La veille de la Saint-Jean, la confrérie du Loup-Vert se réunit ; le chef ou Loup-vert, avec un bonnet vert, manteau vert, etc., est précédé d'un jeune homme agitant des tinterelles ou clochettes. Il entonne l'hymne Ut queant laxis, puis conduit chez lui la confrérie et lui donne un souper dont tous les plats doivent être maigres. Le lendemain, la confrérie se réunit autour du bûcher de la Saint-Jean, proclame le nouveau loup, pendant qu'un jeune garçon et une jeune fille, chamarrés de rubans, mettent le feu au bûcher. Alors toute la confrérie poursuit le nouveau loup, le saisit comme pour le lancer dans les flammes, puis l'entraîne dans une ronde qui se danse au son d'une chanson traditionnelle. A la danse succède un souper chez l'ancien loup : la conversation doit rester sérieuse jusqu'à minuit. A cette heure le loup-vert se lève, ôte son bonnet, dit un pater ; l'assemblée chante de nouveau l'hymne Ut queant laxis : puis tous les confrères se dépouillent de leurs costumes monastiques, et la liberté la plus complète règne jusqu'au matin. Ces étranges fêtes ne sont pas sans analogie avec les Lupercales de l'antiquité. Plus d'une coutume païenne s'est ainsi conservée sous un masque chrétien. Du côte de Bayeux, la veille des Rois, les maîtres, domestiques et enfants courent les champs en entonnant de vieux Noëls presque inintelligibles ; ils menacent un mauvais génie nommé Barbassionné, brûlent la mousse des pommiers, et croient par ces bizarres cérémonies assurer la fertilité de leurs champs. »
|
Alençon en 1883
Cette version de carte du département de l'Orne en 1883 est agrandissable par zoom, mais non enregistrable.
Le contenu de cette page est disponible pour toute utilisation personnelle et/ou dans le cadre d'enseignement
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"
Plan de site | Recherches | Qualité | Liens | Contact |