Chef-lieu : BEAUVAIS, à 88 k. N.-N.-O. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce département faisait partie de l'Ile-de-France (Valois, Beauvoisis, Noyonnais, Soissonnais) et de la Picardie — Cour d'appel et Académie d'Amiens. — 2e Corps d'armée (Amiens). — 1er arrond. forestier. — Diocèse de l'Evêché de Beauvais, église calviniste aux Ajeux.
ABRéGé HISTORIQUE Cette partie de l'Ile-de-France se rattachait à la 2e Belgique, et avait pour habitants les Bellovaci, les Veromandui, les Suessiones, les Vellocassi et les Silvanectes. Noyon (Noviodunum), dont César fit le siège, était la plus ancienne ville de ces peuples belliqueux qui n'acceptèrent qu'en frémissant la domination de Rome. Les courses des Barbares ruinèrent à tel point le pays que Constance-Chlore le repeupla avec des colonies de Lètes. Dès 474, Childéric s'empara de Beauvais, qu'il ne rendit plus ; quelques années après, Clovis prit Noyon. — Les démêlés des rois de Neustrie et d'Austrasie se vidèrent souvent dans les plaines de l'Oise ; la fameuse reine Brunehaut y fit réparer les voies romaines, qui gardèrent le nom de Chaussées Brunehaut. Quant à la situation politique, elle était assez confuse ; les comtes de Crépy et de Senlis, ceux de Vexin, de Beaumont, de Breteuil, de Pierrefonds, comptaient parmi les seigneurs les plus importants. Les comtes de Beauvais disparurent en 1013, ainsi que ceux de Noyon, qui cédèrent leurs fiefs aux évêques de l'une et l'autre ville. Les Normands ravagèrent le pays, pillèrent deux fois sa capitale, et ne cessèrent leurs désastreuses incursions qu'après le traité de Gerberoy (946), qui leur assigna la rivière d'Epte pour limite. — L'histoire des pays de l'Oise, durant tout le moyen âge, peut se résumer en quelques mots. Le voisinage de la Normandie fut toujours l'objet des préoccupations des rois de France ; dans les querelles de ce duché, ils prirent parti pour les rebelles, garnirent la frontière d'un cordon de châteaux forts, et plus ils devinrent puissants, plus ils montrèrent de persistance à attaquer leurs dangereux voisins. Après une guerre acharnée où se distingua le belliqueux évêque de Beauvais, Philippe de Dreux, la Normandie fut réunie au domaine, et les forteresses de l'Oise perdirent dès lors toute leur importance.
Le roi Charles IV ; le maréchal Philippe de Crèvecœur; le chancelier Pierre d'Ailly, surnommé l'Aigle des docteurs français; Vincent de Beauvais, le profond auteur du Speculum mundi ; les poëtes Fulcoie et Grevin ; Jeanne Hachette, l'héroïne de Beauvais ; Ramus, savant philosophe que ses opinions protestantes dénoncèrent laux massacreurs de la St-Barthélemy; — les jurisconsultes Bouchel, Boquet, Loisel, et le plus ancien de tous, Philippe de Beaumanoir ; Jean Calvin (1509-1564), célèbre chef de secte qui déclina l'autorité du pape et des conciles, rejeta tous les sacrements, le baptême et la communion exceptés, regarda le culte des saints comme une idolâtrie et la messe comme une impiété ; — les érudits Baillet, Lenglet-Dufrenoy; le géographe Cassini, le premier qui leva le plan topographique de la France; Guy-Patin, le fameux médecin ; Hauy, qui a découvert la cristallographie ; Nollet, physicien ; l'abbé Dubos, littérateur estimé ; le numismate Vaillant ; le grammairien Restaut ; le sculpteur Sarrazin ; — le cardinal de Belloy ; le conventionnel Bourdon (de l'Oise), et Baumé, qui appliqua heureusement la chimie aux arts industriels.
STATISTIQUES TOPOGRAPHIE. — Le dép. de l'Oise est méditerrané ; il est situé au N.-O., entre 49° 4' et 49° 46' de lat. N. Bornes : Somme, Aisne, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Eure, Seine-Inférieure. Il tire son nom de l'Oise, riv. qui le traverse du N.-E. au S. — Pays généralement plat ; la chaîne de collines la plus étendue est celle de Bray. Les coteaux de l'Oise ne dépassent pas 160 m. à leur point culmin., la mont. de Verberie. — Bassins de la Seine et de la Somme. Riv. princip. : Oise, Aisne, Ourcq (navig.) ; Matz, Aronde, Bresche, Thérain, Automne, Nonette, Thève, Epte, Troësne, Bresle. Quelques marais assez étendus. — Climat sain, un peu humide ; hivers prolongés. — Canaux : latéral à l'Oise, de l'Ourcq. 13 Routes nat., 30 départ. ; 4,300 ch. vicinaux. Chemin de fer. (Voir la carte.) PRODUCTIONS. — Sols dominants : craie ou calcaire, sablonneux, diff. sortes. Sol fertile ; belles forêts de Compiègne, d'Ermenonville, de Chantilly, d'Hallate, etc. — Pays agricole ; culture bien entendue. Céréales au delà des besoins; chanvre, fruits excell., plantes potagères, marais légumiers de Senlis. Le cidre supplée à l'insuffis. du vin pour la consommat. élève considér. de moutons en partie de race améliorée; gros bétail, veaux gras, chevaux de trait, sangsues. — Bois, 80,579 h. ; vignes, 2,525 h. — Exploitation minérale : sulfate de fer, alun, lignite, tourbe ; belles carrières de craie, de moellons, de pierres dures, de plâtre, de marne, d'argile, de grès, de sable. Nombr. sources minérales. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'industrie, active et fort étendue, fabrique lainages de toute sorte, surtout tapis, draps, molletons et couvertures ; toiles demi-Hollande, toiles peintes, blondes, et dentelles noires, beauc. de passementerie ; tabletterie, boissellerie, faïence, fer-blanc, limes et râpes ; impressions sur étoffes, sucre indigène, papier, cordes, bière, fromages, cuirs et peaux. Manufacture nat. de tapis, à Beauvais. — Le Commerce consiste en grains, cidre, fruits, légumes, bestiaux, volailles, pierres de taille et prod. manuf. Gr. comm. d'approvisionnem. pour Paris. — 200 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE — 3 Collèges. 8 établ. second. libres. 1 Cours norm. d'instit. 1 Cours normal d'institutr. 12 Pensionn. prim. écoles prim. : 244 de garçons, 230 de filles, 489 mixtes. 3 Séminaires. 8 Bibliothèques publiques. 5 Sociétés savantes. .
VILLES PRINCIPALES BEAUVAIS, chef-lieu, dans un riche vallon entouré de collines boisées, au confl. de l'Avelon et du Thérain. Mal bâti, beaucoup de maisons en bois. Parmi les édif. : la Cathédrale (1225), monument ogival de premier ordre, quoique inachevé ; le chœur et l'abside sont des chefs-d'œuvre, les voûtes hardies accompagnent dignement les magnifiques verrières ; la Basse-OEuvre est une des plus rares basiliques du style roman primitif ; St-étienne, dont les vitraux sont d'une belle exécution ; l'évêché ; l'Hôtel de ville, bâti dans le genre italien ; un grand Hôpital, la Manufact. de tapis, la statue de Jeanne Hachette. Les anc. remparts ont été convertis en promenades.
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Beauvais en 1883
Cette version de carte du département de Lot et Garonne en 1883 est agrandissable par zoom.
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