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Département de la Nièvre en 1883

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Carte du département de la Nièvre en 1883 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
L'Atlas de Vuillemin

 


POPULATION......346,822 hab. SUPERFICIE......622,771 hect.

Chef-lieu : NEVERS, à 236 k. S-E. de Paris.

 

DIVISION ADMINISTRATIVE

Avant 1790, ce départ. faisait partie du Nivernais et du Berry. — Cour d'appel de Bourges. — Académie de Dijon. — 8e Corps d'armée (Bourges). — 22e arrondissement forestier. — Diocèse de Nevers.

 

4 ARRONDISS.
 
25 CANTONS
313 COMM.
POPUL.
de l'arrondt.

NEVERS
22,704 h.
 
8

Decize, Dornes, Fours, Nevers, Pougues-les-Eaux, Saint-Benin-d'Azy, Saint-Pierre-le-Moûtier, Saint-Saulge.

93 
126,035
CHATEAU-CHINON
2,668 h.
5

Château-Chinon, Châtillon-en-Bazois, Luzy, Montsauche,
Moulins-Engilbert.

62
70,928
CLAMECY
5,432 h. 
6

Brinon, Clamecy, Corbigny, Lormes, Tannay, Varsy.

93
72,256
COSNE
6,851 h. 
6

La Charité, Cosne, Donzy, Pouily, Prémery, Saint-Amand.

65
77,603


ABREGE  HISTORIQUE

Les peuples gaul. du Nivernais furent les AEdui et les Senones; Noviodunum (Nevers) en était la principale ville. Compris dans la 1re et la 4e Lyonnaise, le Nivernais, conquis par les Franks, fit partie du roy. d'Orléans. Pendant la guerre acharnée entre Pépin le Bref et Waïffer, duc d'Aquitaine, Nevers devint le centre des opérations de Pépin, qui y tint, en 763, une assemblée des grands du royaume, appelée le Champ de mai. Dans les siècles suivants, les normands pillèrent plusieurs fois le Nivernais, jusqu'à ce que St-Géran, évêque d'Auxerre, les battit, en 912, près de Donzy. Détaché de la couronne, en faveur de Gérard de Roussillon, puis donné à Robert le Fort, dépendant ensuite des ducs de Bourgogne, le Nivernais n'eut d'existence et de maîtres particuliers qu'au Xe siècle. Nous le voyons enfin apporté en dot à Landry, seigneur de Metz-le-Comte et de Moncaux, par Mathilde, fille d'Othon-Guillaume (992). — Ces nouveaux comtes luttèrent souvent contre leurs puissants voisins de Bourgogne pour la possession d'Auxerre. L'un d'eux, Guillaume II, comte de Nevers, partit pour la Terre Sainte à la tête d'une armée de 15,000 hommes. A son retour, il trouva Cosne au pouvoir de Hugues le Manceau : aidé par Louis le Gros et par l'évêque d'Autun, il entreprit de l'en chasser; mais vaincu il fut fait prisonnier à Anay et resta quatre ans captif. Guillaume IV, plus heureux, battit, entre Nevers et la Charité, les comtes de Sancerre et de Joigny (1163), turbulents vassaux qui ravageaient le Nivernais, ruinant ses malheureux habitants, qu'une famine devait si cruellement décimer en 1220. Cette province ayant été acquise par la maison de Flandre (1272), les limites territoriales firent naître une lutte assez vive entre Philippe, duc de Bourgogne, et Louis II, qui fut tué par les Anglais à la bataille de Grécy, et dont le fils attira la dévastation dans ses domaines pour avoir dédaigné d'épouser la fille du roi Edouard. Par le mariage de Marguerite, fille unique de Louis III, avec Philippe de Rouvre (1350), le Nivernais se trouva lié pour longtemps à la Bourgogne, et l'appuya dans les guerres de Jean sans Peur contre Charles VII, et plus tard, mais avec une résistance marquée, dans celles de Charles le Téméraire contre Louis XI. Le comté de Nevers fut ensuite érigé en duché-pairie en faveur de François Ier, de la maison de Clèves, dans laquelle il était passé (1491}; le Donziais y fut séparé à cette occasion. L'acte le plus important de cette époque fut la rédaction, par écrit, des coutumes par les trois états de la province, commencée en 1490, achevée et sanctionnée en 1534. — Sous l'influence de sages réformes, le pays réparait les ruines des guerres civiles antérieures, lorsque le calvinisme jeta cette province dans des troubles qui se continuèrent après la mort de Henri III. — Louis de Gonzague, devenu duc de Nevers par son alliance avec Henriette de Clèves, reconnut Henri IV. L'influence des ducs de Nevers, tout-puissants à la cour, se fit sentir dans les intrigues qui amenèrent les armées royales dans le Nivernais en 1647; plusieurs villes se rendirent, et Nevers allait être assiégée, quand survint la mort du maréchal d'Ancre, qui changea la disposition des esprits. Le duché de Nevers, acheté par Mazarin au duc Charles III, passa à son neveu, dans la famille duquel il est resté jusqu'en 1789.

 


BIOGRAPHIE

BROTIER, érudit commentateur ; DE MAIRIGNY, littérateur; les BUSSY-RABUTIN; Ch. DE LAMOIGNON; les LA GRANGE D'ARQUIEN, etc. — Parmi les hommes distingués, nous citerons : J.-F. baron DE BOURGOING, diplomate et littérateur; le P. EPHRAÏM, voyageur quirendit de grands services dans l'Inde à notre commerce; Jean ROUVET et Jean SAISONNIER, inventeurs du flottage par bûches et en trains; le jurisconsulte COQUILLE; le poète Adam BILLAUT, connu sous le nom de Menuisier de Nevers; Cl. FAUCHET, prédicateur du roi Louis XVI et auteur de plusieurs oraisons funèbres; les contemporains MARCHANGY, auteur de la Gaule poétique, et les trois DUPIN. .


STATISTIQUES

TOPOGRAPHIE. — Le départ. de la NIEVRE est méditerrané; il est situé au C., entre 46° 42' et 47° 30' de lat. N. Bornes : Yonne, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Allier, Cher, Loiret. Il tire son nom de la Nièvre, rivière qui l'arrose au centre. — Couvert en partie par les monts du Morvan. — Bassins de la Seine et de la Loire. Rivières principales : la Loire, l'Allier, l'Yonne (navig.), la Nièvre, la Cure, le Beuvron, l'Aron; le lac des Sétons et les étangs d'Aron.— Climat en général tempéré, mais plus froid que chaud; air vif et pur. — 3 Canaux : latéral à la Loire, du Nivernais, de Digoin à Briare. 9 Routes nat., 12 dép., 2000 chem. vicinaux. Chem. de fer. (Voir la carte.) )

PRODUCTIONS. — Sols dominants : diff. sorte, sablonneux, calcaire, riche terreau, gravier. Culture avec des bœufs. Sol fertile et pâturages excellents; dans l'arr. de Château-Chinon, il est ingrat et de mauvaise qualité. — Pays agricole ; agricult. assez avancée. Céréales et vins au delà des besoins; bons légumes, fruits, truffes, chanvre. On cite les vins rouges et blancs de Pouilly. élève des bestiaux et des chevaux. — Bois, 239,561 h.; les bois forment la princip. richesse du dép. Tous les cours d'eau ont été rendus propres au flottage; à Clamecy, le bois est réuni en trains. Vignes, 9,900 hect. — Exploitat. minérale : fer très-bon et en gr. quantité, plomb, cuivre, houille, marbre, granit, grès, ocre jaune, etc. Sources d'eaux minérales à Pougues, Saint-Honoré, Parise-le-Châtel..

INDUSTRIE ET COMMERCE. — La culture prend chaque jour de nouveaux développements; l'industrie fabrique les gros draps, étoffe de laine, toiles, quincaillerie commune, ouvrages en émail, cordes à violon, faïences et poteries, papiers. Mais le travail du fer occupe le premier rang ; établissements d'Imphy et de Fourchambault. — Le Commerce consiste surtout en bois à brûler, cuir, fer, bestiaux, acier, tôle-cuivre, merrain, échalas, houille, charbon de bois, faïence et produits fabriqués, — 380 foires.

INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. 2 Col. 3 établ. second. libres. 1 école norm. d'Inst. 1 Cours norm. d'Institutr. 5 Pension. prim. écoles prim. : 183 de garçons, 180 de filles, 140 mixtes. 2 Sémin. 3 Bibl. publ. 1 Soc. savante.


VILLES  PRINCIPALES

NEVERS, ch.-L, en amphithéâtre sur une colline au confluent de la Loire et de la Nièvre ; il faut citer : l'Arc de Triomphe, élevé en 1746, en souvenir de la victoire de Fontenay; la Cathédrale (XIIIe, XIVe, et xve siècles), remarquable par la crypte, les sculptures de la tour, le double chœur ; St-Etienne, beau monument roman du XIe siècle; le Château, bâti par les princes de Clèves et occupé par les tribunaux ; la place Ducale, le Parc, charmante promenade publique ; la maison de maître Adam, le Virgile au rabot; les restes de l'Abbaye des Bénédictines ; St-Père, dont les peintures à fresques rappellent les jolis oratoires d'Italie. — Commerce actif de faïences, qui passent pour les meilleures de France, de porcelaines, d'émaux, de verroteries, etc.
CLAMECY, s. le Beuvron et l'Yonne, qui y favorisent un commerce import. de bois pour l'approvisionnement de Paris. L'église, d'une archit. légère et de bon goût; le buste en bronze de J. Rouvet.
COSNE, jolie v. s. la Loire au confluent du Nohain, on y remarque deux ponts suspendus sur la Loire, le Palais de Justice, style Louis XIII, l'ancienne chap. de N.-D.-de-Galles, des XIIe et XVe siècles.
CHATEAU-CHINON (Castrum Caninum), ancienne ville, environnée de hauteurs pittoresques, près la rive gauche de l'Yonne. — Entrepôts des vins de la Bourgogne.
Citons encore: Decize, dans une île formée par la Loire. — La Charité, avec un port fréquenté sur ce fleuve ; il y a une église en ruine d'une assez belle archit. romane. — Pouilly, au pied des coteaux plantés de vignes, qui donnent d'excell. vins blancs. — Lormes, VarzyDonzy, Moulins-Engilbert, Guérigny, où la marine a de grands ateliers, etc.

 


Variétés

C'est dans le Nivernais qu'a été inventé le flottage à bûches perdues; Jean Rouvet fut le premier qui, en 1549, osa jeter du bois à flot dans la Cure, et l'abandonna au courant jusqu'au confluent de cette rivière avec l'Yonne. Ce mode, dont on régularisa l'usage, fut promptement adopté par tous les propriétaires. Le perfectionnement du flottage en train, ou radeau, est dû à Jean Sallonnier, qui vivait sous Henri IV. C'est à Armes et à Clamecy que l'on construit ces radeaux ingénieux où le bois de chauffage est uni par des branches flexibles, sans qu'un seul morceau de fer ou de cordages entre dans la construction. Ces trains, divisés en parts et subdivisés en coupons, sont assemblés successivement de manière à présenter des radeaux plus consid., à mesure qu'ils descendent l'Yonne et parviennent en des endroits où cette rivière est plus large. On a perfectionné peu à peu des combinaisons par lesquelles les eaux de tous les affl. de l'Yonne sont annexées aux retenues appelées pertuis ou gautiers, par un calcul si bien combiné, qu'on fournit exactement la quantité d'eau nécessaire au passage des trains, et qu'on fait arriver cette eau dans chaque bief à l'heure précise où les trains doivent passer. Les bois du Nivernais s'exploitent d'ordinaire à l'âge de 15 à 18 ans, parce que les menus branchages dont on ne peut faire de la moulée (bûches assez grosses pour être mesurées ) sont convertis en bois de charbonnage pour l'usage des forges et le chauffage des dép. voisins.

 

 

Gravure de la ville de Nevers - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Nevers en 1883

 

Cette version de carte de la Nièvre en 1883 est agrandissable par zoom, mais non enregistrable

 

 

 

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