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Département de la Moselle en 1815

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Carte du département de la Moselle en 1815 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
L'Atlas de Vuillemin

 


POPULATION......452,157 hab. SUPERFICIE......610,000 hect.

Chef-lieu : METZ, à 308 k. E. de Paris.

 

DIVISION ADMINISTRATIVE

Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Lorraine (Pays Messin, Trois-évêchés) et d'enclaves allemands. — Cour d'appel et Académie de Nancy. — 5e Division militaire (Metz); 5 places fortes. — 11e Arr. forestier. — Diocèse de l'évêché de Metz; église consist. calviniste, Synagogue à Metz.

4 ARRONDISS.
 
27 CANTONS
631 COMM.
POPUL.
de l'arrondt.

METZ
54,817 h.
 
9

Boulay, Faulquemont, Gorze, Metz (3), Pange, Verny, Vigy.

225 
165,179
BRIEY
1,876 h.
5

Audun-le-Roman, Briey, Conflans, Longuyon, Longwy.

131
64,511
SARREGUEMINES
6,802 h. 
8

Bitche, Forbach, Gros-Tenquin, Rorbach, Saint-Avold, Sarralb, Sarreguemines, Volmunster.

156
131,876
THIONVILLE
7,376 h. 
5

Bouzonville, Cattenom, Metzerwisse, Sierck, Thionville.

119
90,591


ABREGE  HISTORIQUE

Les Romains firent de Divodurum (Metz) une de leurs stations les plus importantes. Cinq voies militaires traversaient la capitale des Mediomatrici, issus de cette vaillante nation belge que César eut tant de peine à dompter. Crocus et Attila la couvrirent de ruines (262-451). En 510, ce pays se soumit volontairement à Clovis. L'année suivante, ce prince ayant partagé ses conquêtes entre ses fils, Théodorik eut l'Alsace et la Lorraine, royaume qui reçut le nom d'Austrasie (Oster-reich) et qui eut Metz et Thionville pour principales résidences. Déchiré par la lutte de Brunehilde et de Frédégonde, par la turbulence des Leudes et l'ambition des maires du palais, il n'eut pas une longue durée; il fut réuni passagèrement aux autres possessions frankes en 613, en 633, en 752, et donné à Lothaire, fils de Louis le Débonnaire (855); du nom de Lotharingie (Lothariiregnum), on fit plus tard Loherrègne, et enfin Lorraine. L'archevêque de Cologne, Bruno, avait reçu de son père l'empereur Otto l'investiture du duché de Lorraine, lorsqu'en 959 il divisa cet état, dont l'administration lui pesait, en deux provinces: le duché de Mosellane comprit la partie haute et eut pour seigneurs Frédéric, comte de Bar, puis Charles, le dernier prince carlovingien.
Dès le XIe s., l'autorité impériale fut méconnue en Lorraine. Les évêques de Metz furent les premiers à s'arroger un pouvoir que la bourgeoisie leur enleva bientôt. Le pays messin devint une république « où nul n'était de condition servile », et dont le chef était un échevin nommé à vie, ensuite chaque année. Ses actes furent empreints d'un grand amour de la liberté: la Ligue des seigneurs fut repoussée, le duc Ferry contraint à demander la paix (1288), plusieurs évêques chassés ou obstinément écartés quand ils ne respectaient pas les droits de la cité, le roi de Bohême et ses alliés honteusement défaits (1324). Le pays messin ne put se débarrasser des compagnies franches, bandes de pillards organisées, qu'en se rachetant au prix d'énormes rançons (1375). — Le despotisme de Charles-Quint lui aliéna à tout jamais la république lorraine. Les princes allemands ayant formé une puissante coalition contre lui, celle-ci se rangea de leur côté et s'offrit d'elle-même au roi de France (1552). L'empereur, qui sentait vivement la perte de cette opulente cité, vint camper sous ses murs à la tête de 75,000 hommes. Trois mois après, il se retirait devant la fermeté des habitants et le génie militaire de François de Guise que cette savante défense couvrit de gloire. Pendant les guerres de religion, le pays messin n'hésita pas à se déclarer pour Henri IV et fît essuyer plusieurs défaites au duc de Lorraine, Charles III, un des chefs de la Ligue.
Les autres portions du territoire de la Moselle furent les dernières acquisitions de la couronne. Le Luxembourg fut repris aux Espagnols à la suite de la victoire de Rocroi ; Thionville ne put résister à Condé (1643). Briey, Sarreguemines, Bitche et les autres villes lorraines devinrent françaises par la cession de la province à Louis XV (1736).

 


BIOGRAPHIE

Parmi les hommes de guerre: les maréchaux Fabert, Lasalle, Molitor, Ney, le Brave des Braves, né à Sarrelouis, auj. ville prussienne; les généraux Custine, Richepanse, Houchard, Eblé, Schneider; — l'historien Ferry; les savants Leduchat, Stator l'aéronaute Pilastre des Rosiers; le graveur Le Clerc; le ministre Bouchotte; les législateur Barbé-Marbois, Merlin (deThionville); le peintre Rennot, Amb. Thomas, de l'Inst., etc.


STATISTIQUES

TOPOGRAPHIE. — Le dép. de la Moselle est frontière; il est situé au N. -E., entre 48° 55r et 49° 33' de lat. N. Bornes: Meuse, Meurthe, Bas-Rhin; et la prov. bavaroise du Palatinat, la prov. prussienne du Rhin et le grand-duché du Luxembourg qui se trouve entre la Prusse rhénane et la prov. belge du Luxembourg. Il tire son nom de la Moselle, riv. qui le traverse du S. -O. au N. — Pays montagneux, quoique peu élevé; en partie occupé par des chaînes de collines basses et des plateaux qui se relient aux Vosges et aux Ardennes. — Bassin du Rhin. Riv. princip.: Moselle, Sarre (navig. ); Math, Seille, Orne, Chiers, Othain, Nied, Rossel, Blies, Hornbach. — Climat tempéré, mais très-variable. — 13 Routes nat., 13 départ.; 2, 398 chem. vicinaux. — Chem. de fer. (Voir la carte. )

PRODUCTIONS. — Sols dominants: pierreux, argileux, sablonneux, gravier, riche terreau; très-peu de landes. Sol fertile dans les vallées. — Pays agricole, d'exploitation et manufacturier; culture avancée. Excédant en céréales, récolte très-abond. de pommes de terre (plus de 3 millions d'hectol. ); légumes secs, betteraves, chanvre, graines oléagineuses et fruits; fourrages. Culture d'arbres pour plantations; prod. consid. en bois. Parmi les vins, en général de bonne qualité, on cite les rouges des environs de Metz, classés au nombre des meilleurs vins d'ordinaire. élève import. de porcs et de moutons, beaucoup d'abeilles. — Bois, 136, 109 hect.; vignes, 5, 073 hect. — Exploitation minérale importante: fer, sel; tourbe, terres alumineuses, grès, marbres, pierres à chaux, gypse, marne, terre à poterie. Plusieurs sources minérales.

INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie manufact., variée et très-active, travaille surtout le fer et l'acier (produit annuel, 10 millions), qui alimentent des tôleries, des manufact. de fer-blanc, de scies, limes, râpes et art. divers de quincaillerie et taillanderie, et des clouteries. Viennent ensuite les creusets, les verres et cristaux, la faïence et les poteries de Sarreguemines, les toiles de ménage, les draps et lainages, la broderie, les papiers, les cuirs, la colle-forte, les tabatières, le sucre, indigène, un bière estimée, les eaux-de-vie de marc, l'exploitation des forêts, la préparat. des fruits secs et des confitures recherchées de Metz, les salaisons de porcs. — Le Commerce exporte surtout bois, sels, fers, tuiles et draps, poterie, verres et cristaux, et produits fabriqués. — 90 Foires.

INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée. — 2 Collèges. —1, 020 écoles élément. — 2 Séminaires. — 1 Bibliothèque publ. — école d'application d'artillerie et du génie, à Metz. — 7 Sociétés sav. — 90 hab. sur 100 savent lire et écrire

 


VILLES  PRINCIPALES

METZ, ch.-l., gr. et belle v., sur la Moselle; place très-forte. On remarque la Cathédrale (XIe s. ), dont on admire la nef svelte et les magnifiques vitraux; elle est malheureusement masquée par un lourd et massif portail qui date de 1764; l'Hôtel de Ville, l'Arsenal, le vaste Hôpital militaire, les belles Casernes, l'école d'artillerie, les Marchés, la Préfecture, le Théâtre, etc. L'Industrie s'exerce sur les toiles, le linge, les draps, les étoffes de laine, les papiers peints, la passementerie, les cuirs et peaux, la bière. — Autrefois siège d'un évêché souverain. Au XIVe siècle, Metz avait 60, 000 hab.
BRIEY, assemblage de rues étroites, sur le penchant d'un coteau rapide baigné par le Wagot.
SARREGUEMINES, p. v., propre et régulière, au confluent de la Sarre et de la Blies. L'église, l'ancien couvent des capucins, le vieux château fort. Faïencerie très-importante et très-renommée.
THIONVILLE (Theodonis villa), place forte, sur la Moselle. Rues larges et belles; trois portes. L'église paroissiale, les casernes, le Manège, la vieille tour de Thion. — Blocus de 1792 et de 1814.
Citons encore Bitche (2,740 h. ), pl. forte, ceinte d'un mur crénelé et défendue par une citadelle jugée imprenable. — Longwy (3,353 h. ), à 2 k. du grand-duché de Luxembourg; en 1815, les Prussiens perdirent 3,000 h. au siège de cette place. — Sierck (2,390 h. ), ville industrieuse, qui exploite une roche de quartz dont on fait un excellent pavé. — Forbach (5,691 h. ), dans une plaine délicieuse.
Ars-sur-Moselle (5,860 h. ), presque tous ouvriers des usines considérables qui existent dans ce pays. — Hayange (3,896 h. ). — Moyeuvre-Grande (3,195 h. ). — Sliring-Wendel (3,310 h. ), forges et usines d'un développement considérable.

 


Variétés

« Les mœurs des habitants du pays Messin sont extrêmement douces et affables; ils se montrent intelligents, persévérants, braves, laborieux; la gaieté est un des caractères les plus saillants de leur humeur. Il n'est point de village qui n'ait sa fête, pendant laquelle chaque famille se met en dépense pour régaler les amis du voisinage. La majorité de la population est catholique; mais le culte hébraïque est représenté par un très-grand nombre d'hommes actifs et industrieux, s'adonnant au commerce des bestiaux et des chevaux. Le culte réformé existe dans des villages entiers, et les anabaptistes sont groupés du côté des Vosges. Une dernière race, peu répandue aujourd'hui, semble avoir fixé ses tentes dans certaines vallées voisines de Bitche: ce sont les Zingeiner ou Bohèmes. Ils vont par bandes courir les fêtes locales, exerçant la profession de ménétriers. Voleurs, effrontés, menteurs, impatients de toute espèce de joug, ils sont partout un sujet de haine ou d'effroi, ne s'allient qu'entre eux et tendent constamment à éluder l'intervention des officiers publics dans tous les actes de la vie civile. — L'idiome populaire est un allemand corrompu.
« Le monument le plus rare de l'antiquité dans ce pays, c'est le radier immense à l'aide duquel les tribus celtiques établies sur les hauteurs qui dominent la Seille sont parvenues à rendre le sol de la vallée assez solide pour qu'il devînt possible d'y établir des centres permanents d'exploitation des sources salifères. Il consiste en un amas gigantesque de petits morceaux de terre cuite façonnés à la main et jetés ensuite dans le marais sur une étendue de plusieurs kilom. c., en telle profusion qu'ils forment partout une couche compacte de 8 à 10 pieds d'épaisseur. Le plus simple calcul montre qu'il a fallu une population de plusieurs milliers d'habitants continuellement occupés à ce travail pendant au moins deux siècles pour construire ce monument étrange de l'industrie humaine. »

 

 

Gravure de la ville de Metz, en 1815 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Le pont des Basses Grilles à Metz en 1815

 

Cette version de carte de la Moselle en 1815 est agrandissable par zoom, mais non enregistrable

 

 

 

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