Chef-lieu : CAHORS, à 558 k. S. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE
Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Guienne (Quercy). — Cour d'appel d'Agen Académie de Toulouse. — 17e Corps d'armée (Toulouse). — 20e arrondissement forestier. - Diocèse de l'évêché de Cahors
ABREGE HISTORIQUE Les Cadurci, peuples celtes du Lot, ne se soumirent pas sans de nombreux combats au conquérant des Gaules. Ils avaient pour villes : Gor-Dun (Gourdon), la Montagne aux Corbeaux, et Diwona (Cahors), la Fontaine-Sacrée ; cette dernière exportait jusquà Rome ses poteries délicates et ses soyeux tissus, industries auj. tombées. Converti au christianisme par Génulphe et Exupère, ce pays passa du royaume des Wisigoths à celui des Franks, après la bataille de Vouillé (507). Les Sarrasins et les Normands, qui n'envahissaient que pour détruire et piller, s'y montrèrent tour à tour. Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, s'empara de Cahors vers la fin du xe s. La féodalité se constitua fortement dans le Quercy, où la postérité de ce prince domina jusque dans la dernière partie du XIIIe s., avec différentes interruptions du pouvoir. Cahors, toutefois, devint le siège d'un comté particulier, dont les évêques s'assurèrent la possession : ils avaient le droit d'y frapper monnaie à leur coin. Henri II, roi d'Angleterre, s'empara du Quercy, sous Louis le Jeune (1159) ; c'était la conséquence de son mariage avec l'épouse divorcée du roi de France,la néfaste Aliénor de Guienne. Les comtes de Toulouse étaient parvenus, par accommodement, à mettre le Quercy sous leur suzeraineté ; la guerre des Albigeois, où leur puissance s'abîma, les en déposséda totalement, pour le jeter quelque temps aux mains de Simon de Montfort, le terrible chef des croisés (1211). Cahors, vieille cité catholique, ne se laissa point aller aux séductions de l'hérésie. D'ailleurs elle avait bien assez des querelles toujours renaissantes de la commune avec l'évêque, querelles qui remplirent le XIIIe et le XIVe s. La politique de la monarchie favorisa ce mouvement de l'émancipation bourgeoise, et les consuls, ardents à maintenir les institutions du droit romain, héritage des anciens municipes, ne négligèrent aucun moyen de se soustraire à la judiriction cléricale. Enfin un acte appelé pariage et formulé par Philippe le Bel, sur la demande de l'évêque, associa la royauté à tous les privilèges de l'épiscopat (1306). — Le traité de Brétigny livra dè nouveau le Quercy aux Anglais. Mais ses habitants ne sympathisèrent jamais avec l'étranger ; Figeac et Gourdon l'avaient chassé de leurs murs, Cahors tenta deux fois la môme entreprise. En 1428, les compagnies anglaises rendirent la place, et le pays en fut débarrassé tout à fait lorsqu'en 1481 elles évacuèrent Gourdon. Louis XI réunit définitivement le Quercy à la couronne, après la mort de son frère Charles, duc de Guienne, dans l'apanage duquel il était compris (1471). Pendant les guerres de religion, cette province ne se souilla guère au contact des hérétiques doctrines de Calvin et de Roussel, les réformateurs de Nérac. Si les protestants y obtinrent des succès passagers, c'est qu'ils furent puissamment aidés dans leurs coups de main par Henri de Navarre, suzerain du Quercy au nom de sa femme, Marguerite de Valois. Cependant, à part Cahors, qui embrassa la Ligue par rancune contre ce prince, qui l'avait emporté d'assaut en 1580, tout le pays resta fidèle à la royauté, grâce à la vigilance du sénéchal de Thémines. — L'avénement de Henri IV clôt la période desagitations politiques pour le Quercy. Disons seulement que, à la création des départements, il fut partagé en six districts, sous le nom du Lot ; un senatus-consulte de 1808 lui en enleva trois : Montauban, Moissac et Castel-Sarrazin, pour former le dép. du Tarn-et-Garonne.
Parmi les hommes célèbres de ce département, nous citerons : les troubadours Guillaume de Gourdon et Hugues de S.-Cyr ; le pape Jean XXII ; les cardinaux Lagié, Farinier, Vassal ; Raymond de Fouillac, historien du Quercy ; Genouillac, surint. des finances sous François Ier ; le maréchal de Thémines ; le jurisconsulte Boutaric ; le savant jésuite Delbeau ; le bénédictin Verninac, l'un des aut. de la Gallia christiana ; Clément Marot ; — maréchal Bessières ; Joachim Murat, roi de Naples ; Champollion, dont les travaux sur l'écriture hiérogliphique des égyptiens, ont eu un si grand retentissement ; son frère Champollion-Figeac, philologue distingué ; le général Ramel ; Bost, jurisconsulte, fut préfet du Lot ; le chirurgien Dubois ; le docteur Falret ; le pair de France comte de Mosbourg, Calmon, directeur général des domaines, qui a été longtemps député du Lot, et le savant statisticien Delpon.
STATISTIQUES TOPOGRAPHIE. — Le dép. du Lot est méditerrané ; il est situé au S., entre 44° 15' et 45° 5' de lat. N. Bornes : Corrèze, Dordogne, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Aveyron, Cantal. Il tire son nom du Lot, riv. qui le traverse de l'E. à l'O. — Pays assez élevé et montagneux, couvert à l'E. des derniers contre-forts des mont. du Cantal, et se continuant dans le plateau qui occupe le centre du dép. Point culmin. : M. de la Bastide, 760 m. — Bassin de la Garonne. Riv. princip. ; Lot, Dordogne (navig.) ; Thiéze, Masse, Vers, Célé, Bave, Cère, Tourmene. — Climat froid et humide dans les mont., tempéré dans les vallées ; automnes fort beaux. — 4 Routes nat. ; 22 départ. ; 5,500 chem. vicinaux PRODUCTIONS. — Sols dominants : craie ou calcaire, sablonneux, gravier ; sol très-fertile dans les vallées du Lot et de la Dordogne. — Pays à peu près exclusiv. agricole ; cult. arriérée. Excédant consid. en céréales ; maïs, millet, chanvre, tabac, truffes, raves, noix, châtaignes, fruits. Vins renommés de la côte du Lot, dits « de Cahors, » employés dans les mélanges ou convertis en bonne eau-de. vie ; parmi les crus, qui donnent presque tous de bons vins d'ordinaire, on cite ceux de Savanac, Mel-la-Garde, Saint-Henri, Parnac, Luzech, Craissac, Castelfranc, Grésel, etc. élève peu étendue, excepté celle des moutons et des porcs ; volailles en très-grande quantité, surtout oies et dindons ; peu d'abeilles ; vers à soie. — Bois, 95,683 h. ; vignes, 47,328 h. — Exploitat. minérale sans importance : fer, granit, grès, marbre, belles pierres de taille, meulières et lithographiques ; pierres à chaux, terre à creusets et à poterie. Plusieurs sources miner. sont fréquentées : de Gramat, la Garde, Miers, etc. INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie s'exerce sur le fer, les tuiles, la poterie et les fours à chaux, les ratines, cardes et bonneterie de laine, les papiers, les toiles en quantité assez grande, les tissus de coton, les art. de tournerie en bois, les conserves de volaille. Nombreux moulins à farine. — Le Commerce exporte surtout grains et farines, puis chanvre, toiles, laines, porcs gras, conserves de volailles et truffes. — 680 Foires. INSTRUCTION PUBLIQUE — 1 Lycée. 1 Collège. 4 établ. second. libres. 11 Pensionn. primaires. Ecoles prim. : 317 de garçons, 180 de filles, 46 mixtes. 2 Sém. 2 Biblioth. publ. 3 Sociétés savantes.
VILLES PRINCIPALES CAHORS, ch.-l., dans une presqu'île formée par le Lot, et dominée de tous côtés par des montagnes. Rues escarpées et tortueuses. On remarque St-étienne, qui passe pour être les restes d'un temple romain ; le Séminaire ; les trois hautes tours du pont Valantré, construit au XIIIe s. ; le monum. de Fénelon ; l'emplacement des ruines d'un théâtre et d'un aqueduc ; la promenade des Fossés. Fabr. de draps, tanneries et papeteries. — Siège d'une université célèbre supprimée sous Henri IV. Citons encore : Assier, où l'on voit les imposantes ruines du château de Genouillac et une belle église qui étonne par sa légèreté. — Rocamadour, située dans la romant. vallée de l'Alzou. L'église qui reste de la cél. abbaye de cette petite ville renferme les reliques de saint Amadour, en grande vénérat. chez le peuple des campagnes, et une lourde épée que l'on prétend être la fameuse durandal du paladin Roland. — Souillac, avec une Eglise remarquable, un beau pont de 7 arches sur la Dordogne.
Variétés Les habitants des montagnes se distinguent par la petitesse de leur taille et l'ensemble vif et sombre des traits. Sur les plateaux inférieurs, où le climat et le sol agissent avec force, vit une population à la poitrine large et élevée, aux yeux noirs et brillants, à la peau rude et colorée, et à la vigueur proverbiale. C'est dans les Cosses que l'on retrouve quelquefois encore ce vénérable habillement du xve s., qui consistait dans un chapeau rabattu, une longue veste rouge, un gilet blanc, des culottes courtes de toile ou de tiretaine, et des gamaches ou guêtres de cuir remontant jusqu'au-dessus du genou, et attachées sur le bas de laine rouge ou bleue avec des jarretières flottantes de même couleur. Le patois, sorti de la vieille souche romano-provençale, est âpre, heurté, dur, inculte comme le peuple dont il exprime les idées et les passions ; toutes les terminaisons finissent en o. Les fêtes locales, appelées botos (de votum), ont lieu le jour de la fête du saint de la ville ou du village. Les jeunes gens des communes voisines se rendent, pour danser la bourrée, sur une aire battue d'avance, au bout de laquelle siègent, sur un tonneau, des joueurs de vielle et de cornemuse, ou bien un tambour, fifre et un hautbois. Dans cette occasion, chaque commune a son drapeau, qui consiste dans un gâteau orné de rubans fournis par les plus belles danseuses, et attaché au bout d'une perche. Quelques fois on se faisait un point d'honneur de couronner la fête par une bataille où le sang coulait à flots. On a heureusement aujourd'hui plus rarement à regretter de semblables luttes. L'esprit de civilisation qui se développe rapidement permet d'espérer qu'on n'aura plus à en déplorer le retour. |
Cahors en 1883
Cette version de carte du département du Lot en 1883 est agrandissable par zoom, mais non enregistrable.
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