Avertissement Le texte ci-dessous est celui de Vuillemin, dont la teneur est celui de époque (1883) Il n'est publié ici que pour son intérêt historique. Il ne traduit en rien les convictions de l'éditeur de ce site Web, qui considère comme globalement négatifs les effets de la colonisation de l'Afrique par les pays européens. L'éditeur récuse aussi les commentaires désagréables et/ou paternalistes de Vuillemin sur l'attitude des populations locales. |
Chef-lieu : SAINT-LOUIS, à 3,2OO k. S. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE. Cette contrée forme un gouvernement colonial. Le commandement et la haute administration appart. à un Gouverneur qui a sous lui 1 Ordonnateur, 1 Inspecteur et 1 Commandant. 2 Arrond. — Tribunal de 1re instance, à S.-Louis. — Forces militaires : 900 h. de troupes, non compris la marine, l'artillerie, etc. Corps de gendarmerie. — Le siège religieux du Préfet apostolique est à S.-Louis.
Les premières expéditions des Français au Sénégal
datent du XIVe s. La plus considérable, entreprise par des armateurs
de Rouen et de Dieppe, remonte à 1364. Ils formèrent, depuis
l'embouchure du Sénégal jusqu'à Sierra-Leone, des
comptoirs et des entrepôts qui donnèrent naissance aux établissements
de Rufisque, de Gorée, de la Gambie, de Sierra-Leone qu'on appelait
le Petit-Paris et le Petit-Dieppe. En 1382, les Normands élevèrent
des forts à la Mine d'or, sur la côte de Guinée.
La prospérité des entreprises maritimes fut arrêtée
par les guerres civiles et étrangères qui désolèrent
le règne de Charles VI ; le commerce d'Afrique fut abandonné,
et les comptoirs, établis à grands frais, devinrent, à l'exception
de celui du Sénégal, la proie des Portugais, des Espagnols,
puis des Anglais et des Hollandais jusqu'en 1626. Sur les côtes et dans les terres de sa concession, cette Compagnie
fonda ou releva plusieurs établissements : Arguin et Portendic,
sur la côte; S.-Louis et Podor, sur le Sénégal;
S.-Joseph et S.-Pierre, au royaume de Galam ; Corée, Joal, Albréda,
sur la rivière de Gambie ; etc. La guerre ruina cet état
prospère. Les Anglais prirent S.-Louis et le Sénégal
en 1758. Les Français y rentrèrent vingt-cinq ans après
(1783), pour s'en voir expulsés de nouveau pendant les guerres de
la Révolution, et pour ne les recouvrer qu'en 1814.
TOPOGRAPHIE. — La colonie française
de la SéNéGAMBIE est une contrée de l'Afrique
occidentale, située entre le cap Blanc de Barbarie (20°55'
de lat. N. et 19°55' de long. O. et les environs de Sierra-Leone
(8°11' de lat. N. et 15° de longit. 0.) ; mais la colonie actuelle
(1500 k. environ de long. sur 650 de larg.), ne se compose que de plusieurs
petites îles et de portions de territ. sur le continent. Elle tire
son nom du Sénégal et de la Gambie, 2
fleuves qui l'arrosent et se jettent à l'O. dans l'Océan.— Les îles
occupées sont les suiv. : S.-Louis, Babaghé. Safal,
Ghéber. Gorée, la Madeleine. — Bassin de.l'O.
Atlant. Riv. princip. : le Sénégal, la Gambie, le Rio-Grande,
le Kokoro, le Ba-Oulima, le Falémé, le Nériko, etc.
La long. du Sénégal est d'env. 1,900 k.; il déborde
tous les ans comme le Nil. Ce fleuve serait navigable pour de grands
bâtim., si la barre de son embouch. ne leur en défendait
l'entrée; ceux qui ont un faible tirant peuvent remonter pendant
les hautes eaux jusqu'à la cataracte de Faon, c'est-à-dire à 840
k. dans l'intérieur de l'Afrique. — Près de l'embouch.
du Sénégal se trouvent les étangs salins qui
fournissent une immense quantité de sel. Ces étangs ont
environ 700 m. de long sur 360 de large; l'eau dont ils sont remplis
est tellement surchargée de sel qu'elle en rend le tiers de son
volume. Dans certaines localités, après de petites pluies
et même après les fortes rosées, on remarque, sur
d'assez grandes étendues de terrain, des efflorescences salines.
Ces substances entraînées par les eaux dans des lieux profonds,
s'y décomposent et forment des lacs de natron pareils à ceux
de l'Egypte.— Climat d'une chaleur accablante ; l'air devient tellement
embrasé qu'il n'est plus possible de le respirer; néanmoins
la température moyenne à S.-Louis ne paraît être
que de 25°. Les jours sont sans nuages; la saison des pluies n'apporte
qu'une modification temporaire à la sécheresse de l'atmosphère,
fréquemm. entretenue par les vents brûlants de l'E. Il n'y
a pas d'ouragans proprement dits, mais des orages appelés grains, qui
ont lieu depuis le milieu de jour jusqu'à la fin de septembre,
et qui sont d'ailleurs peu violents.
S.-LOUIS, ch.-l., offre un excel. mouillage aux navires.
De loin l'aspect est imposant : un fort et quelques batteries contribuent à la
défense, mais l'intérieur est triste et mesquin. Les princip. édifices
sont l'hôtel du gouvernem., les casernes, l'hôpital et l'église,
beau jardin botan. fondé en 1822. Plus de 800 magasins appartiennent
au commerce. — Avant l'incendie qui, en 1827, en dévora
plus d'un tiers, cette ville possédait 220 maisons, et 180
cases. Elle s'est plus que doublée depuis. Les Escales sont des emplacements destinés aux échanges
qui se font avec les Maures, et notamm. au comm. de la gomme. On ne peut
pas les regarder comme des comptoirs : Ce ne sont que des lieux de rendez-vous
et des marchés temporaires. Hors le temps que dure chaque année
la traite de la gomme, les escales restent absolument désertes.
Il n'y existe aucune construction.; les échanges s'y font au moyen
d'embarcations.
Les envir. du fort S.-Louis offrent quelques maisons en briques fort simples et peu considérables, qui sont la propriété de riches habitants; mais en général les nègres sont logés dans des cases de paille ou de roseau. Les plus grandes ont 12 à 15 pieds carrés; elles sont couvertes en chaume et de forme conique. Leur lit se comp. d'une claie légère, posée sur quatre piquets à 8 ou 10 pouces de terre, et recouv. d'un cuir de bœuf ou de la peau de quelque animal féroce. Pend. la nuit, un feu est toujours allumé dans la case, tant pour se garantir du froid que pour chasser les moustiques et les maringouins. — Les nèg. du Sénégal sont tous très hospitaliers et paraiss. fort honorés lorsqu'un blanc vient s'asseoir à leur foyer. Leur manière de vivre est très frugale ; ils ne goûtent que d'un seul mets nommé couscous, fait avec du millet réduit en farine dans un mortier de bois. Quatre états considér., habités par des nègres
occup. les rives du Sénégal : les pays de Cayor, de Walo,
des Fouls et des Saracolets. Les Yolofs, du pays de Walo, sont peut-être
les plus beaux hommes de la Nigritie; leur taille est au-dessus de la moyenne,
ils sont bien faits, vigoureusem. constitués, forts, d'un tempéram.
qui résiste à la fatigue; ils ont les cheveux noirs, frisés,
cotonneux et d'une finesse extrême. L'œil est noir et bien
fendu, la barbe rare, le visage assez agréable. Leur peau, qui est
d'un très-beau noir, est souvent luisante. Les femmes ont à peu
près la même taille que les hommes; elles sont bien faites,
leur peau est fine, leurs lèvres petites, leurs traits bien proportionnés;
on en trouve d'une beauté remarquable. Les Yolofs sont les plus
indolents de tous les nègres; pour eux, le souverain bonheur consiste à ne
rien faire. Ils sont en général pillards et querelleurs.
La chasse et la pêche sont leurs seules occupations.
|
Le contenu de cette page est disponible pour toute utilisation personnelle et/ou dans le cadre d'enseignement
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"
Plan de site | Recherches | Qualité | Liens | Contact |