POPULATION. 614,309
hab. SUPERFICIE 855,174
hect.
Chef-lieu : MâCON, à 399 k. E.-S.-E. de
Paris..
DIVISION ADMINISTRATIVE.
Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Bourgogne
{Bourgogne propre, Mâconnais). — Cour d'appel de Dijon et
Académie de Lyon. — 8e Corps d'armée (Bourges). — 17e
arrondissem. forestier — Diocèse de l'évêché d'Autun;
Synagogue à Châlon.
5 ARRONDISS |
|
50 CANTONS. |
589 COMM. |
POPUL.
de l'arrondt. |
MACON
17,570 h. |
9 |
La Chapelle-de-Guinchay, Cluny, Lugny, Mâcon (2), Matour,
Saint-Gengoux-le-Royal, Tournus, Tramayes. |
130 |
118,686 |
AUTUN.
12,889 h. |
9 |
Autun, Couches, le Creuzot, Epinac, Issy-l'évêque,
Lucenay-l'évêque, Mesvres, Montcenis, Saint-Léger-sous-Beuvray. |
85 |
124,664 |
CHALON-SUR-SAONE.
20,895 h. |
11 |
Buxy, Chagny, Châlon (2), Givry, Montceau-les-Mines,
Mont-Saint-Vincent,
Saint-Germain-du-Plain, Saint-Martinen-Bresse,
Sennecey-le-Grand, Verdun- sur-le-Doubs. |
155 |
149,633 |
CHAROLLES
3,286 h. |
13 |
Bourbon-Lancy, Charolles, Chauffailles, La Clayette, Digoin,
Gueugnon,
La Guiche, Marcigny, Palinges, Paray-le-Monial, Saint-Bonnet-de-Joux,
Semur-en-Brionnais, Toulon-sur-Arroux. |
138 |
133,252 |
LOUHANS
4,163 h. |
8 |
Beaurepaire, Cuiseaux, Cuisery, Louhans, Montpont, Montret, Pierre,
Saint-Germain-du-Bois. |
81 |
88,074 |
ABRÉGÉ HISTORIQUE
La
confédération des AEdui se
rallia la première à J.-César; bien qu'elle
eût fait défection, quand elle comprit les projets du
conquérant, elle n'en resta pas moins la sœur du peuple
romain. Ses villes, Cabillonum (Châlon), Mastico (Mâcon), Bibracte
(Autun) surtout, la métropole druidique, furent embellies
de tous les produits des arts. Sa nouvelle organisation en Lyonnaise,
les prédications chrét., ainsi que les courses multipliées
des Alamans et des Vandales, la firent changer quelque peu de caractère.
Les Burgundes, reçus comme des hôtes, règn. en
maîtres jusqu'en 534, époque de l'arrivée des
Franks. La race de Clovis s'épuisa dans des luttes obscures
et des intrigues de palais; en const. la Bourgogne en roy. indép.,
elle attira sur elle des calamités sans nombre. Aussi dit-on
que, pour se débarr. d'elle, les leudes bourg. favorisèrent
l'inv. des Sarrasins (732), qui leur fut plus funeste que celle
d'Attila. Le IXe siècle fut un temps d'effroyable
anarchie pour les pays de Saône-et-Loire. Lothaire les punit,
par l'incendie de Mâcon et de Châlon, de s'être
déclarés
pour son père, l'empereur Louis (834). D'autres fléaux
s'ajoutèrent à la guerre civile : les Normands et
les Hongrois laissèrent derrière eux la destruction,
la peste et la famine (937).
La situation politique ne se dessina guère
avant le XIe s.
pour la Bourgogne. Parmi ses nombreux barons, citons le duc de
Bourgogne, leur suzerain, maître de l'ancien comé d'Autun
depuis Richard-le-Justicier (870); puis les deux comtes de Châlon
et de Mâcon. L'esprit turbulent de ces derniers attira plusieurs
fois sur leur territoire les armées de Louis VII et de Philippe-Auguste.
En 1237, le Châlonnais fut réuni à la Bourgogne
par l'échange qu'en fit son seigneur avec le duc Hugues IV.
Le Charollais, érigé en comté, eut le même
sort au siècle suivant. Quant au Mâconnais, acheté par
St-Louis, il fit retour à l'état. — Les Anglais
envahirent la haute Bourgogne en 1356; la noblesse se fit écraser à Brion-sur-Ource
sans avoir pu les arrêter. Mâcon, Semur, Autun, Charolles
tombèrent victimes de leur résistance. L'étranger
trouva de dignes auxiliaires pour achever la ruine du pays dans les
bandes indisciplinées des Ëcorcheurs, dont
le quartier général était à Chagny. C'est
là que Du Guesclin, les ayant rassemblés au nombre
de 30,000, les décida à l'accompagner en Espagne sous
promesse d'un riche butin (1366). L'assassinat de Jean sans Peur
jeta son fils Philippe le Bon dans les bras des Anglais. La guerre
civile ralluma ses torches; on ne savait plus de quel côté était
la patrie. Cependant la paix d'Arras vint augmenter la puissance
des ducs de Bourgogne en leur cédant le Maçonnais et
St-Gengoux (1435). Elle était à son apogée lorsque
Charles le Téméraire, après de longs démêlés
avec Louis XI, trouva la mort aux champs de Nancy. Il ne laissait
qu'une fille, Marie, pour laquelle plusieurs villes se soulevèrent à l'instigation
du prince d'Orange. Mais les troupes royales eurent bientôt
raison de ce mouvement que la noblesse n'appuyait pas, et Louis XI
prononça, sans opposition, la réunion de la Bourgogne
(1480). — Les calvinistes dominèrent au XVIe s.
dans les pays de Saône-et-Loire moins par le nombre que par
l'alliance des Suisses. Coligny s'y montra deux fois : mais l'avantage
resta aux catholiques, qui firent merveille sous les ordres du maréchal
de Tavannes.
Aussi tout le pays, Verdun et Charolles exceptés, adhéra-t-il
chaudement à la Ligue et ne posa-t-il les armes qu'après
l'abjuration d'Henri IV et la bataille de Fontaine-Française (1595).
Le dernier épisode que nous ayons à citer fait honneur à la
haute Bourgogne : les Espagnols avaient envahi son territoire lorsqu'ils
furent arrêtés par la belle défense des habitants
de St-Jean-de-Losne (1636).
BIOGRAPHIE.
Le chef des éduens, DIVITIAK ;
les rhéteurs
EUMENE, ARBORIUS ; les saints évêques SYAGRIUS, CESAIRE,
EUPHRONE ; le maréchal D'UXELLES ; les généraux
DUHESME, CHANGARNIER ; le fameux président JEANNIN, qui s'opposa à Dijon
au massacre des huguenots ; les avocats CHASSENEUX, MONTHOLON ; les historiens
PARADIN, GUICHENON; un poète de la Pléiade, Pontus DE THYARD
; MME DE GENLIS, qui éleva Louis-Philippe ; GREUZE et PRUDHON,
deux peintres distingués de l'école française ;
le dessinateur DENON ; le graveur PERRIER; E. Nus, auteur dram.; l'astronome
BERTRAND ; l'ingénieur GAUTHEY, qui acheva le canal du Centre
; les botanistes P.-A. CAP, DOMBEY ; notre immortel poète LAMARTINE,
et MAC-MAHON.
STATISTIQUE.
TOPOGRAPHIE. — Le
dép. de Saone-et-loire est méditerrané; il est
situé à l'E.,entre 46° 9' et 47° 7' de lat. N.
Bornes : Côte-d'Or, Jura, Ain, Rhône, Loire, Allier, Nièvre.
Il tire son nom de la Saône et de la Loire, riv. qui l'arrosent à l'E.
et à l'O. — Pays montueux, traversé du S. au N. par
les Cévennes et la Côte-d'Or; la lre chaîne se subdivise
en mont, du Maconnais, du Charollais et du Châlonnais. Point culmin.
: 590 m. Au N.-O., les monts du Morvan. — Bassins de la Loire et
du Rhône. Riv. princip. : Loire, Saône, Seille, Doubs, Arroux
(navig.) ; Grosne, Arconce, Bourbince, Dheune, Guye. Beauc. d'étangs. — Climat
génér. sain et tempéré. — Canaux :
du Centre, latéral à la Loire, de Digoin à Roanne,
de la Seille. 8 Routes nat., 22 dép.; 7,800 ch. vicinaux. Chem.
de fer (Voir la carte).
PRODUCTIONS. — Sols dominants
: bon terreau, craie ou calcaire, gravier, pierreux, sablonneux, diff.
sortes. Sol fertile ; excell. pâturage. — Pays
agricole, manufact. et d'exploit. ; agric. en progrès. Excéd.
en vins et céréales; maïs, pommes de terre, chanvre,
graines oléagin.; pépinières, plantes médicin.
et aromat. Vignobles renommés du Maconnais et de la côte
châlonnaise (on cite les rouges de Thorins et de Givry, ainsi que
les blancs de Pouilly ; ils produisent 850,000 hectol. Elève bien
entendue et source de richesse pour le dép. : bœufs estimés
de Charollais, engraissem. de porcs et de volailles; abeilles et vers à soie. — Bois,
167,101 h.; vignes, 34,577 h. — Exploit, min. très-import.:
houille fort abond. (valeur ann., près de 3,000,000 fr.), fer,
manganèse, plâtre, bonne pierre à bâtir, argile,
marne, schistes bitumineux. Sources min. à Bourbon-Lancy et à St-Christophe
en Brionnais.
INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'industrie,
fort active, compte plus de 2,000 établissements; elle fabrique le fer, l'acier, les
tuiles et briques, la poterie et la faïence, les tissus de coton,
les couvertures, les étoffes de soie, l'huile, etc. Célèbres
usines du Creusot. —Le commerce comprend les produits métallurgiques,
les vins et eaux-de-vie, les céréales, les bœufs,
les volailles, le charbon de terre, le bois et les articles fabriqués. — 800
Foires.
INSTRUCTION PUBLIQUE. — école normale et spéciale
de Cluny. 1 Lycée. 5 Collèges. 7 établiss. second. libres.
1 Ecole normale d'instit. 1 Ecole normale d'Institutr. 8 Pensionn. prim.
Ecoles prim. : 394 de garçons, 340 de filles, 175 mixtes. 3 Séminaires.
6 Bibloth. publiques. 3 Sociétés savantes.
VILLES PRINCIPALES.
MACON, ch.-l., à la frontière du dép., sur la Saône,
posit. avantag. pour son commerce de vins. Beaux quais et port commode. église
très-remarquable de Saint-Pierre (style roman); Clocher de l'ancienne
cathédrale de Saint-Vincent; Hôtel de la Préfecture
(ancien Palais épiscopal); Hôtel de Ville; l'Hôpital,
dessiné par Soufflot; Pont bâti, dit-on, au XIe siècle;
Dépôt de remonte.
AUTUN, très-ancienne ville, sur une colline baignée par
l'Arroux. On remarque la Cathédrale, beau monument mélangé de
gothique et de lombard; l'évêché, le Musée,
la fontaine Saint-Ladre ; et parmi les restes de l'antiquité romaine
les portes d'Arroux et Saint-André, le Théâtre, le
temple de Janus, la pyramide funéraire de Couhard.
Voir aussi les gravures et texte sur Autun au 19ème siècle, sur ce site
CHALON, s. la Saône, grande et belle ville, rivalise avec Mâcon
pour sa population et son importance commerciale. L'ancienne Cathédrale,
St-Pierre, le pont St-Laurent, le port, l'Obélisque élevé à l'entrée
du canal du Centre, Chambre de commerce. Combat du 4 février 1814
contre les Autrichiens.
CHAROLLES (Caroleia), dans un vallon, au confluent de 2 rivières,
date du xe siècle.
LOUHANS, s. la Seille. Entrepôt des marchandises qui passent de
Lyon en Suisse.
Citons encore : Le Creusot, Cluny célèbre par le monastère
qu'y fonda au IXe s. le duc Guillaume d'Aquitaine. Il donna bientôt
des papes au St-Siège, et compta plus de 2,000 abbayes ou prieurés
sous sa dépendance. De la magnif. basilique élevée
par saint Hugues, il ne reste plus que quelques chapelles et un clocher.
L'école normale spéciale est installée dans les
bâtiments de l'abbaye.
Tournus, s. la Saône. On y
admire la belle église romane qui faisait partie de. l'abbaye
de St-Philibert, statue de Greuze.
Bourbon-Lancy, où 1,500 à 2,000
malades viennent chaque année prendre les eaux.
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